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France MĂ©dias Monde

France MĂ©dias Monde (FMM), anciennement l'Audiovisuel extĂ©rieur de la France (AEF)[Note 1], est une sociĂ©tĂ© nationale de programme crĂ©Ă©e le pour superviser et coordonner les activitĂ©s des radios et tĂ©lĂ©visions publiques dĂ©tenues par l'État français et ayant une diffusion internationale.

France MĂ©dias Monde
logo de France MĂ©dias Monde
Logotype de France MĂ©dias Monde.

Création
Dates clés : Change de nom pour France Médias Monde
Fondateurs Alain de Pouzilhac
Personnages clés Nicolas Sarkozy (initiateur)
Forme juridique SA Ă  conseil d'administration public
Slogan Écouter et regarder le monde
SiĂšge social Issy-les-Moulineaux
Drapeau de la France France
Direction Victor Rocaries (DG délégué)
Actionnaires État français (100 %)
Activité Audiovisuel
Produits MĂ©dia
SociĂ©tĂ©s sƓurs Radio France
France Télévisions
Filiales France 24
Radio France internationale (RFI)
Monte Carlo Doualiya (MCD)
Canal France international (CFI)
Effectif 1704 au 31/12/2018
SIREN 501524029[1]
Site web francemediasmonde.com

Chiffre d'affaires en augmentation 272 066 300 € au 31/12/2018
RĂ©sultat net 23 100 € au 31/12/2018

Elle regroupe la chaĂźne de tĂ©lĂ©vision d'information internationale en continu France 24 et les radios Radio France internationale (RFI) et Monte Carlo Doualiya (MCD), et dĂ©tient une participation dans la chaĂźne TV5 Monde. Sa mission est de contribuer Ă  la diffusion et Ă  la promotion de la langue française, des cultures française et francophone, ainsi qu'au rayonnement de la France dans le monde. Elle a pour objectif d'offrir une information ouverte sur le monde et sur la diversitĂ© des cultures et des points de vue. Chaque semaine, France 24 rassemble 41,7 millions de tĂ©lĂ©spectateurs, RFI 34,5 millions d'auditeurs et MCD 6,7 millions[2]. Le groupe Ă©met dans 180 pays et emploie des journalistes de 66 nationalitĂ©s.

Historique

2007-2008 : Le projet France Monde

Depuis les années 1990, l'audiovisuel extérieur est considéré comme un support de rayonnement culturel à l'étranger et progressivement devenu un enjeu géostratégique. Le marché international est largement dominé par les puissances médiatiques anglo-saxonnes telles que CNN International et BBC World News, ou celles du Golfe telle qu'Al Jazeera. Malgré l'existence d'un conseil de l'audiovisuel extérieur de la France (CAEF) depuis 1989, la Cour des comptes juge en 2002 que la politique audiovisuelle extérieure souffre d'un manque de pilotage politique et administratif. Elle dénonce également la dispersion des crédits et la complexité du dispositif[3].

Fin 2007, le président de la République Nicolas Sarkozy charge son conseiller pour l'audiovisuel et la culture Georges-Marc Benamou et son conseiller diplomatique Jean-David Levitte d'une « mission de concertation et de propositions sur l'audiovisuel extérieur »[3]. Le , un rapport préconise de créer une holding baptisée France Monde qui chapeauterait les chaßnes de télévision TV5 Monde et France 24, et la radio RFI[4]. Il s'agit de mutualiser les moyens et coordonner les activités des sociétés audiovisuelles françaises diffusant à l'étranger[5].

En , Alain de Pouzilhac est nommĂ© au poste de prĂ©sident et Christine Ockrent Ă  celui de directrice gĂ©nĂ©rale[6]. La nomination de cette derniĂšre est vivement critiquĂ©e par les syndicats de journalistes qui dĂ©noncent un possible « conflit d'intĂ©rĂȘt Â» et un manque de « crĂ©dibilitĂ© » dĂ» au fait qu'elle est l'Ă©pouse de Bernard Kouchner, alors ministre des Affaires Ă©trangĂšres[7]. De plus, des tensions apparaissent avec les partenaires Ă©trangers de TV5 Monde qui se sentent tenus Ă  l'Ă©cart de ce projet franco-français et craignent pour l'autonomie Ă©ditoriale de la chaĂźne. La finalisation de l'accord conclĂ»t que la holding ne gĂšrera que la participation française au sein de la chaĂźne Ă  hauteur de 49 %[8].

2008-2013 : Audiovisuel extérieur de la France

Le , une holding est crĂ©Ă©e Ă  partir de la sociĂ©tĂ© par actions simplifiĂ©e « SNCF-A2 », rachetĂ©e peu avant Ă  SNCF Participations par l'agence des participations de l'État pour un montant de 37 000 â‚Ź. « SNCF-A2 » change de forme juridique en sociĂ©tĂ© anonyme et change de dĂ©nomination sociale en Audiovisuel extĂ©rieur de la France (AEF)[9] - [10], parfois appelĂ©e SociĂ©tĂ© de l'audiovisuel extĂ©rieur de la France (SAEF)[11]. Le nom de France Monde prĂ©vu au dĂ©part est alors dĂ©jĂ  pris par un particulier qui cherche Ă  monnayer sa cession[12]. Une convention liant la holding Ă  l'État et prĂ©cisant ses missions est signĂ©e le [13] - [14].

Le , l'AEF rachÚte l'intégralité des actions de France 24 auprÚs du Groupe TF1 et de France Télévisions, tous deux actionnaires à 50 % depuis la création de la chaßne, pour un montant de deux millions d'euros chacun. De plus, un contrat est signé avec les deux anciens actionnaires pour la fourniture de programmes[10] - [15].

La loi du relative à la communication audiovisuelle et au nouveau service public de la télévision transforme la société anonyme AEF en une société nationale de programme, à l'image de France Télévisions et Radio France[13] - [16]. AprÚs avoir relevé du ministÚre des Affaires étrangÚres, l'AEF passe en sous la tutelle de la direction générale des Médias et des Industries culturelles du ministÚre de la Culture et de la Communication[14].

En 2010, les relations entre les deux dirigeants, Alain de Pouzilhac et Christine Ockrent, se dĂ©gradent et un conflit interne au sein de France 24. En juillet, Christine Ockrent est brusquement rĂ©trogradĂ©e au rang de directrice gĂ©nĂ©rale dĂ©lĂ©guĂ©e d'AEF et perd son poste Ă  la tĂȘte de la chaĂźne d'information en continu, Ă  la suite d'un conseil d'administration extraordinaire convoquĂ© par Pouzilhac[17]. Fin dĂ©cembre, une collaboratrice d'Ockrent est accusĂ©e d'espionnage interne sur les ordinateurs des dirigeants d'AEF[18]. Christine Ockrent est alors dĂ©savouĂ©e par l'Ă©quipe de direction[19] puis par le personnel de France 24[20]. Finalement, en , elle dĂ©cide de quitter son poste et porte plainte pour harcĂšlement moral[21]. Elle est remplacĂ©e par Pierre Hanotaux en [22].

En , l'AEF fusionne avec ses filiales RFI, Monte Carlo Doualiya et France 24. Cette fusion juridique est effective le . Les radios prĂ©parent leur dĂ©part de la maison de la Radio en cours d'annĂ©e pour emmĂ©nager prĂšs de la tĂ©lĂ©vision France 24 Ă  Issy-les-Moulineaux[16] - [23]. En , Alain de Pouzilhac dĂ©cide de nommer une direction des rĂ©dactions bicĂ©phale avec Ă  leur tĂȘte Nahida Nakad de France 24 et Anne-Marie Capomaccio de RFI[24].

Le , l'Audiovisuel extérieur de la France (AEF) est rebaptisé France Médias Monde (FMM). Le nom de l'AEF avait été retenu par défaut en 2008, celui prévu de France Monde étant déjà pris[12].

Nomination et reconduction via le CSA

Le , Alain de Pouzilhac dĂ©missionne, en dĂ©saccord avec les orientations stratĂ©giques dĂ©cidĂ©es par le nouveau gouvernement, notamment l'arrĂȘt de la fusion des rĂ©dactions de RFI et France 24[25]. Le directeur gĂ©nĂ©ral dĂ©lĂ©guĂ© Pierre Hanotaux est chargĂ© de l'intĂ©rim dans l'attente de la nomination d'un nouveau prĂ©sident[26]. Le , Marie-Christine Saragosse, jusque-lĂ  directrice gĂ©nĂ©rale de TV5 Monde, est nommĂ©e prĂ©sidente de la sociĂ©tĂ©[27].

En 2017, seule candidate Ă  sa succession, Marie-Christine Saragosse est reconduite par dĂ©faut via le CSA, pour un nouveau mandat de cinq ans Ă  compter du . Cette nomination par le CSA est inĂ©dite au sein de FMM selon l'application de la rĂ©forme de l'audiovisuel public (loi du ). Ce nouveau mode de nomination souhaitĂ© par François Hollande et annoncĂ© pendant sa campagne prĂ©sidentielle, vise Ă  garantir une indĂ©pendance du secteur audiovisuel inhĂ©rent Ă  une dĂ©mocratie moderne[28] et Ă©viter ainsi des suspicions de soumission au pouvoir exĂ©cutif. Ce mode de nomination est par ailleurs critiquĂ© selon le sĂ©nateur PRG Jacques MĂ©zard, rapporteur de la commission d’enquĂȘte du SĂ©nat sur les autoritĂ©s administratives indĂ©pendantes[29]. De mĂȘme, le manque de transparence et la proximitĂ© des membres du CSA issu du mĂȘme secteur biaise le choix dĂ©finitif selon Franck Riester, dĂ©putĂ© Les RĂ©publicains de Seine-et-Marne, « Le rĂ©gulateur d’un secteur ne peut pas ĂȘtre celui qui en nomme les responsables. »[30].

En , la reconduction de Marie-Christine Saragosse par le CSA Ă  la tĂȘte de France MĂ©dias Monde est annulĂ©e par la HATVP (Haute AutoritĂ© pour la transparence de la vie publique), Ă  cause d'un retard de dĂ©claration de patrimoine dans les dĂ©lais impartis[31]. Selon les statuts de FMM, la gouvernance transitoire est assurĂ© par « le doyen du conseil d’administration nommĂ© par le CSA », Ă  savoir « Francis Huss, un dĂ©putĂ© des Français de l’étranger »[32]. Le syndicat FO MĂ©dias dĂ©nonce "des situations anxiogĂšnes qui fragilisent les salariĂ©s et les stratĂ©gies d'entreprises"[33] tandis que des collaborateurs du groupe jugent cette dĂ©cision « ubuesque » et « disproportionnĂ©e » [34] et initie une « motion de confiance » Ă  travers une pĂ©tition[35]. À la suite d'un conseil d'administration extraordinaire, Marie-Christine Saragosse est nommĂ©e directrice gĂ©nĂ©rale chargĂ©e de la stratĂ©gie de France MĂ©dias Monde et chargĂ©e d'une mission opĂ©rationnelle afin d'"Ă©viter toute rupture" dans les activitĂ©s du groupe[36]. Le suivant, le CSA nomme Ă  nouveau Marie-Christine Saragosse Ă  la prĂ©sidence de France MĂ©dias Monde, pour une durĂ©e de cinq ans[37] - [38].


Fin 2020 , la cour des comptes a publié un rapport globalement critique sur la gestion de FFM https://www.ccomptes.fr/sites/default/files/2021-03/20210325-OD-S2020-2143-France-Medias- Monde.pdf

Assassinat de Ghislaine Dupont et Claude Verlon

Le , deux envoyĂ©s spĂ©ciaux de RFI, Ghislaine Dupont et Claude Verlon, sont enlevĂ©s et assassinĂ©s non loin de Kidal, au Nord-Est du Mali. La journaliste et l'ingĂ©nieur du son venaient d'interviewer un reprĂ©sentant Touareg du Mouvement national pour la libĂ©ration de l'Azawad (MNLA) dans le cadre d'une Ă©mission spĂ©ciale de RFI sur « la crise dans le nord du Mali et la rĂ©conciliation ». Ce double meurtre, revendiquĂ© par Al-QaĂŻda au Maghreb islamique (AQMI), intervient quatre jours aprĂšs la libĂ©ration des « otages d'Arlit », retenus pendant trois ans par ce mĂȘme groupe terroriste[39] - [40] - [41] - [42].

Dans le contexte de la guerre que l'État français mĂšne pour la premiĂšre fois en Afrique contre le terrorisme, la rĂ©gion de Kidal est considĂ©rĂ©e comme une zone Ă  risques Ă©levĂ©s au moment de la validation de l'ordre de mission du reportage par la direction de la rĂ©daction Afrique de RFI. DĂšs le Ă  la suite des nĂ©gociations pour la libĂ©ration des « otages d'Arlit » (soit quatre jours avant leur assassinat), les questions s'orientent sur la responsabilitĂ© du mĂ©dia employeur sur les moyens de protection et de sĂ©curitĂ© des deux reporters Ă  RFI ont Ă©tĂ©, de fait, soulevĂ©es[43] - [44] - [45] - [46] - [47]. Ce drame dĂ©montrant que, dans les zones de conflit, les reporters sont devenus aujourd'hui des cibles, Marie-Christine Saragosse entreprend aussitĂŽt de mettre en place des mesures afin de renforcer la protection des reporters des trois entitĂ©s de France MĂ©dias Monde : France 24, RFI et Monte Carlo Doualiya[48] - [49].

Depuis l'enquĂȘte progresse peu : revendiquĂ© par Al-QaĂŻda au Maghreb islamique, aucun responsable n'a Ă©tĂ© capturĂ© et les circonstances de leur enlĂšvement demeurent floues[50]. L’association "Les Amis de Ghislaine Dupont et Claude Verlon" confirme l'hypothĂšse d'un lien avec l’affaire des otages d’Arlit, au Niger : lors de la libĂ©ration des otages d’Arlit, une confusion des Ă©vĂ©nements aurait prĂ©cipitĂ© leur exĂ©cution et dĂ©nonce un manque de transparence dans l'enquĂȘte[51]. Fin 2018, l'enquĂȘte se poursuit avec le dĂ©placement du juge antiterroriste au Mali en collaboration Ă©troite avec son homologue malien[52]. En , des nouveaux Ă©lĂ©ments dĂ©couverts par RFI remettent en question la version officielle de l’armĂ©e française[53].

Innovation et développement numérique

Officiellement lancĂ© le , un projet numĂ©rique est engagĂ© au sein de France 24 par un partenariat avec le pure player amĂ©ricain privĂ© Mashable. ParticuliĂšrement adaptĂ© pour le format d'Ă©criture en mobilitĂ© et s’appuyant sur l’usage des rĂ©seaux sociaux, le projet vise selon Marie-Christine Saragosse Ă  cibler un jeune public (18/25 ans), comme Ă©tant un « (...) partenariat offensif sur le numĂ©rique, avec les acteurs des gĂ©nĂ©rations de sites plus rĂ©centes, une initiative positive pour le service public français et une garantie pour le futur. (...). »[54]. Ce partenariat avec un opĂ©rateur privĂ© suscite des rĂ©ticences selon Johan Hufnagel, directeur de publication de LibĂ©ration, accusant l’État d’« uberiser » les sites d’information [55]. Le financement est assurĂ© par le « fonds Google », qui a accordĂ© un financement de 980 000 euros, l'exploitation sera par la suite, couverte par la publicitĂ© [56].

ComplĂ©ment documentaire au site d’actualitĂ© RFI.fr, le lancement de RFI Savoirs vise Ă  capitaliser le savoir-faire organisationnel et Ă  renforcer l'Ă©ducation sur internet [57], dont l'apprentissage du français. Mise en ligne depuis , la plateforme propose des fonctionnalitĂ©s de partage, de publications de ressources numĂ©riques organisĂ©es par thĂ©matique autour de sujets traitĂ©s par les rĂ©dactions Ă©ditoriales.

En , FMM adopte la plateforme Wochit pour la création et le partage de contenus Web[58].

France 24 en langue espagnole

Le canal de la chaĂźne France 24 en espagnol a longtemps reportĂ© faute de budget et sera officialisĂ© en . En amont du lancement de la chaĂźne, une offre numĂ©rique est diffusĂ© Ă  travers un site internet, une application mobile et une chaine YouTube[59]. Ce lancement sera l’aboutissement de la rĂ©flexion engagĂ©e par Marie-Christine Saragosse, depuis sa prise de fonction en 2012 autour d’un projet permettant Ă  France 24 de se doter d’une quatriĂšme langue, commune Ă  la grande majoritĂ© de tout un continent (y compris au BrĂ©sil oĂč l’espagnol est la deuxiĂšme langue), comptant 500 millions de locuteurs dans le monde dont l'usage d'internet et des rĂ©seaux sociaux est particuliĂšrement rĂ©pandu[60].

Emis depuis son siĂšge situĂ© Ă  Bogota en Colombie[61], la dĂ©clinaison de la chaĂźne France 24 en espagnol vise Ă  ĂȘtre captĂ©e par prĂšs de 7 millions de foyers dans douze pays d'AmĂ©rique latine via des cĂąbles-opĂ©rateurs dont 12 millions de foyers au Mexique [62].

Suspension de diffusion de RFI et France 24 au Mali

Le 17 mars 2022, le gouvernement de transition malien annonce engager une procĂ©dure pour suspendre "jusqu'Ă  nouvel ordre" la diffusion de la radio RFI et de la chaine de tĂ©lĂ©vision France 24 aprĂšs la publication d’informations selon lesquelles l’armĂ©e malienne Ă©tait impliquĂ©e dans des exactions contre des civils. France MĂ©dia Monde dĂ©clare Ă  travers un communiquĂ© que « Le groupe dĂ©plore cette dĂ©cision et proteste vivement contre les accusations infondĂ©es mettant gravement en cause le professionnalisme de ses antennes ». NĂ©anmoins, RFI reste « accessible par ondes courtes, un moyen technique trĂšs utilisĂ© en Afrique, notamment par les populations Ă©loignĂ©es des grandes villes », tout comme France 24 « par rĂ©ception satellitaire directe ». De mĂȘme, les rĂ©seaux sociaux sont accessibles et  Â« vont bĂ©nĂ©ficier comme en Russie, en partenariat avec RSF [Reporters sans frontiĂšres], de sites internet miroirs via des adresses qui ne pourront pas ĂȘtre coupĂ©es par les autoritĂ©s maliennes ». FMM souhaite engager Ă©galement une « action en diffamation en France et au Mali, Ă  la suite de la publication [d’un communiquĂ©] dans lequel le gouvernement malien compare les agissements supposĂ©s de RFI et France 24 aux pratiques et au rĂŽle tristement cĂ©lĂšbres de la radio Mille Collines Radio tĂ©lĂ©vision libre des Mille Collines »[63]. France MĂ©dia Monde communique un ensemble de rĂ©ponses Ă  la Haute AutoritĂ© de la Communication du Mali prouvant le professionnalisme et l'indĂ©pendance des journalistes et dĂ©nonce un vice de procĂ©dure liĂ© Ă  la coupure brutale et unilatĂ©rale de la dĂ©cision du 17 mars. Cette suspension devient dĂ©finitive le 27 avril 2022 sur dĂ©cision officielle de la HAC[64]. Le prĂ©sident Emmanuel Macron fustige cette dĂ©cision et dĂ©plore une « course en avant vers le pire » dans un contexte oĂč l'armĂ©e française se retire progressivement du pays[65]. De mĂȘme, des instances internationales dont l'ONU ainsi que le HCDH[66] contestent cette dĂ©cision selon le principe de la libertĂ© d'expression et de la presse. Selon la rĂ©daction du site web d'information MonAfrique, cette suspension suscite peu de rĂ©actions de la part d'auditeurs maliens oĂč ces canaux d'informations sont davantage perçus comme des outils diplomatiques du ministĂšre des Affaires Ă©trangĂšres. De mĂȘme, le manque de dĂ©ontologie et de pluralisme lors du traitement de l'information ont fracturĂ©s progressivement la confiance envers des journalistes au sein de ces rĂ©dactions [67]. De plus, les dĂ©cisions prises par l’Europe concernant la suspension des mĂ©dias russes (Russia Today et Sputnik) lors de l'invasion de l'Ukraine par la Russie confortent la pratique de suspension de chaines internationales par les autoritĂ©s comme Ă©tant un moyen de pression diplomatique[68].

Organisation

Composition et missions

France Médias Monde est une société nationale de programme dont la mission est définie par l'article 44 de la loi no 86-1067 du 30 septembre 1986 relative à la liberté de communication. Elle doit « contribuer à la diffusion et à la promotion de la langue française, des cultures françaises et francophone, ainsi qu'au rayonnement de la France dans le monde, notamment par la programmation et la diffusion d'émissions de télévision et de radio ou de services de communication au public en ligne relatifs à l'actualité française, francophone, européenne et internationale »[69].

France Médias Monde fédÚre trois entités[70] :

Le groupe détient également une participation de 12,64 % dans le capital de la chaßne de télévision généraliste francophone internationale TV5 Monde aux cÎtés des autres partenaires publics français, belge, canadien et suisse[71].

La sociĂ©tĂ© est membre de l'Union europĂ©enne de radio-tĂ©lĂ©vision (UER) depuis sa crĂ©ation[72], et Ă©galement membre associĂ© de l'Union de radiodiffusion des États Arabes (en) (ASBU) depuis [73].

Dirigeants

Le président directeur général et le directeur général délégué de France Médias Monde sont également ceux des trois chaßnes du groupe.

Présidence direction générale
  • - : Alain de Pouzilhac
  • - : Pierre Hanotaux (par intĂ©rim)
  • - : Marie-Christine Saragosse
  • - : Francis Huss (gouvernance transitoire)
  • depuis le : Marie-Christine Saragosse
Direction générale déléguée
MĂ©dias[74]
  • Directrice de RFI : CĂ©cile MĂ©gie
  • Directeur de France 24 : Marc Saikali
  • Directrice de MCD : Souad El Tayeb
PĂŽle ressources[74]
  • Directrice des ressources humaines : Laurence BarriĂšre
  • Directeur administratif et financier : Thierry Delphin
  • Directrice des affaires juridiques : Nathalie Moulin
  • Directeur technique et des systĂšmes d'information : Thierry Fanchon
Directions transverses[74]
  • Directeur des environnements numĂ©riques : Vincent Fleury[75]
  • Directrice des relations institutionnelles : GeneviĂšve GoĂ«tzinger
  • Directrice des Ă©tudes et des relations auditeurs : Claire Marous-Guivarch
  • Directeur de la stratĂ©gie et du dĂ©veloppement : Jean-Emmanuel Casalta[76]
  • Directrice de la communication et des identitĂ©s visuelles : Françoise Hollman
  • Directeur adjoint de la communication : Thomas Legrand-Hedel
Conseil d'administration
Le conseil d'administration de France MĂ©dias Monde est composĂ© de quinze membres dont la prĂ©sidente de FMM, cinq administrateurs reprĂ©sentant l'État, deux reprĂ©sentant le parlement, cinq reprĂ©sentant le CSA, et deux reprĂ©sentant le personnel[74].
Administrateurs désignés par le CSA
Administrateurs reprĂ©sentants de l’Etat
Administrateurs parlementaires
Administrateurs représentants des salariés
  • Wanda Marsadie
  • Catherine Rolland

SiĂšge

Le siĂšge de France MĂ©dias Monde est situĂ© au 80 rue Camille Desmoulins Ă  Issy-les-Moulineaux. Il abrite depuis les Ă©quipes de RFI, MCD et France 24 dans le mĂȘme bĂątiment[74].

Il compte 18 studios pour la radio : 12 studios d'antenne numĂ©riques (rĂ©gie + plateau), 5 studios de post-production et 1 studio destinĂ© Ă  la radio MCD. Il y a une rĂ©gie finale de supervision d'oĂč partent les 42 signaux des deux radios Ă  travers le monde[74]. La tĂ©lĂ©vision compte 5 studios pour les journaux, les magazines et les dĂ©bats, 1 studio pour les interviews. Il y a Ă©galement le « Grand Studio », commune Ă  la chaĂźne de tĂ©lĂ©vision et aux radios[77]

Identité visuelle (logo)

  • Logo de l'Audiovisuel extĂ©rieur de la France d'avril 2008 Ă  juin 2013.
    Logo de l'Audiovisuel extérieur de la France d' à .
  • Logo de France MĂ©dias Monde de juin 2013 Ă  avril 2016.
    Logo de France MĂ©dias Monde de Ă  .
  • Logo de France MĂ©dias Monde de avril 2016 Ă  octobre 2021.
    Logo de France MĂ©dias Monde de Ă  .
  • Logo de France MĂ©dias Monde depuis octobre 2021.
    Logo de France MĂ©dias Monde depuis .

Capital

France MĂ©dias Monde est dĂ©tenu Ă  100% par l'État français via l'agence des participations de l'État (APE).

En , France MĂ©dias Monde cĂšde 36,42% de ses parts de TV5 Monde Ă  France TĂ©lĂ©visions pour un montant de 446 000 euros. France TĂ©lĂ©visions monte ainsi sa participation Ă  49 % tandis que France MĂ©dias Monde ne dĂ©tient plus que 12,58 % du capital. Cet Ă©change permet de retrouver la situation antĂ©rieure Ă  la crĂ©ation de FMM en 2008, lorsque France TĂ©lĂ©visions Ă©tait actionnaire principal. La fait d'avoir confiĂ© la participation française dans TV5 Monde Ă  FMM en 2009 est jugĂ© par le gouvernement comme « une fausse bonne idĂ©e » qui a eu plusieurs « consĂ©quences nĂ©gatives »[78].

Partenariats

Le , France MĂ©dias Monde et Radio France signent une convention d'une durĂ©e de trois ans mettant en place des partenariats Ă©ditoriaux et techniques. Ils prĂ©voient de nouvelles collaboration, notamment concernant leur dĂ©veloppement dans les pays mĂ©diterranĂ©ens[79]. Le , l'État et France MĂ©dias Monde signent leur premier contrat d'objectifs et de moyens (COM)[80].

Le , FMM signe un partenariat de trois ans avec l'État pour renforcer l'Ă©ducation aux mĂ©dias dans les Ă©tablissements scolaires. Des journalistes du groupe se rendront dans les Ă©coles pour parler de la diffĂ©rence entre information et propagande et partager leur rĂ©flexion sur la libertĂ© de la presse[81].

En 2016, un partenariat Ă©ditorial est engagĂ© avec Irina Bokova, directrice gĂ©nĂ©rale de l’UNESCO autour de la publication L'histoire gĂ©nĂ©rale de l’Afrique. L’objectif de ce partenariat est de faire reculer les prĂ©jugĂ©s qui affectent l’histoire africaine[82].

En , CFI devient une filiale à part entiÚre de France Médias Monde, préalablement détenue par Arte à 25 % et France Télévisions à 75 %[83].

En 2017, Marie-Christine Saragosse engage un partenariat avec l'AUF pour contribuer au rayonnement international de la connaissance et de l'expertise scientifique francophone [84].

Du au , France Médias Monde est présente au pavillon « France » de l'Exposition universelle de 2020 qui se déroule à Dubaï[85].

Financement

Depuis 1948, le financement est assurée par une contribution, aussi appelée redevance télé est un impÎt qui concerne tous les foyers possédant un téléviseur.

Budgets du groupe France MĂ©dias Monde (en millions d'euros)
Année 2011[86] 2012[86] 2013[87] 2014[87] 2015 2016[88] 2017[88] 2018[88] 2019[88]
Budget 263,5 248,6 248,1 249,3 244,0 251,5 257,8 255,2 + 5

En 2013, le budget du groupe est de 248,1 millions d'euros pour un rĂ©sultat net de 100 000 euros. Il emploie 1 714 personnes, dont 1 015 journalistes et 699 personnels techniques et administratifs[74].

En 2016, le rapport du dĂ©putĂ© Marcel Rogemont prĂ©conise que FMM devrait probablement opĂ©rer un rapprochement financier commun avec le ministĂšre des Affaires Ă©trangĂšres au regard de son ambition d’ĂȘtre un « Ă©tendard unique et innovant de la diplomatie culturelle de la France » et non seulement sur la redevance[89].

En , la commission des finances de l'Assemblée nationale française propose une augmentation de 5 millions d'euros de la dotation initiale pour France Médias Monde pour 2019[88].

Le 23 juillet 2022, la suppression de la Contribution pour l’Audiovisuel Public est votĂ©e Ă  l’AssemblĂ©e nationale. L’exĂ©cutif dĂ©cide de remplacer ce financement « par une part de la TVA, au moins jusqu’en 2024 ». Sur le long terme, Marie-Christine Saragosse alerte sur les consĂ©quences sur l'instabilitĂ© d'une « budgĂ©tisation » gouvernemental. Ce manque d'indĂ©pendance alignerait FMM selon le mĂȘme statut de RT, selon la lĂ©gislation allemande et pourrait induire une perte de frĂ©quence pour RFI[90] .

Notes et références

Notes

  1. La société était appelée Audiovisuel extérieur de la France (AEF) ou parfois Société de l'audiovisuel extérieur de la France (SAEF) de 2008 à 2013. Elle était intitulée France Monde lors de son projet de création.

Références

  1. SystÚme national d'identification et du répertoire des entreprises et de leurs établissements, (base de données)
  2. « Présentation de France Médias Monde », sur francemediasmonde.com (consulté le ).
  3. « Projet de loi relatif à la communication audiovisuelle et au nouveau service public de la télévision », sur le site du Sénat (consulté le ).
  4. « Audiovisuel extérieur :le rapport sur la réforme remis vendredi », sur Challenges, (consulté le ).
  5. « France Médias Monde - Historique », sur francemediasmonde.com (consulté le ).
  6. « Projet de loi de finances pour 2009 : Médias - Compte spécial avances à l'audiovisuel », sur le site du Sénat (consulté le ).
  7. « Audiovisuel extérieur : Christine Ockrent juge "humiliantes" les critiques sur sa nomination », sur Le Monde, (consulté le ).
  8. Françoise Laugée, « Naissance de la holding Audiovisuel extérieur de la France », sur la-rem.eu, (consulté le ).
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