France MĂ©dias Monde
France MĂ©dias Monde (FMM), anciennement l'Audiovisuel extĂ©rieur de la France (AEF)[Note 1], est une sociĂ©tĂ© nationale de programme crĂ©Ă©e le pour superviser et coordonner les activitĂ©s des radios et tĂ©lĂ©visions publiques dĂ©tenues par l'Ătat français et ayant une diffusion internationale.
France MĂ©dias Monde | |
Logotype de France MĂ©dias Monde. | |
Création | |
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Dates clés | : Change de nom pour France Médias Monde |
Fondateurs | Alain de Pouzilhac |
Personnages clés | Nicolas Sarkozy (initiateur) |
Forme juridique | SA Ă conseil d'administration public |
Slogan | Ăcouter et regarder le monde |
SiĂšge social | Issy-les-Moulineaux France |
Direction | Victor Rocaries (DG délégué) |
Actionnaires | Ătat français (100 %) |
Activité | Audiovisuel |
Produits | MĂ©dia |
SociĂ©tĂ©s sĆurs | Radio France France TĂ©lĂ©visions |
Filiales | France 24 Radio France internationale (RFI) Monte Carlo Doualiya (MCD) Canal France international (CFI) |
Effectif | 1704 au 31/12/2018 |
SIREN | 501524029[1] |
Site web | francemediasmonde.com |
Chiffre d'affaires | 272 066 300 ⏠au 31/12/2018 |
Résultat net | 23 100 ⏠au 31/12/2018 |
Elle regroupe la chaßne de télévision d'information internationale en continu France 24 et les radios Radio France internationale (RFI) et Monte Carlo Doualiya (MCD), et détient une participation dans la chaßne TV5 Monde. Sa mission est de contribuer à la diffusion et à la promotion de la langue française, des cultures française et francophone, ainsi qu'au rayonnement de la France dans le monde. Elle a pour objectif d'offrir une information ouverte sur le monde et sur la diversité des cultures et des points de vue. Chaque semaine, France 24 rassemble 41,7 millions de téléspectateurs, RFI 34,5 millions d'auditeurs et MCD 6,7 millions[2]. Le groupe émet dans 180 pays et emploie des journalistes de 66 nationalités.
Historique
2007-2008 : Le projet France Monde
Depuis les années 1990, l'audiovisuel extérieur est considéré comme un support de rayonnement culturel à l'étranger et progressivement devenu un enjeu géostratégique. Le marché international est largement dominé par les puissances médiatiques anglo-saxonnes telles que CNN International et BBC World News, ou celles du Golfe telle qu'Al Jazeera. Malgré l'existence d'un conseil de l'audiovisuel extérieur de la France (CAEF) depuis 1989, la Cour des comptes juge en 2002 que la politique audiovisuelle extérieure souffre d'un manque de pilotage politique et administratif. Elle dénonce également la dispersion des crédits et la complexité du dispositif[3].
Fin 2007, le président de la République Nicolas Sarkozy charge son conseiller pour l'audiovisuel et la culture Georges-Marc Benamou et son conseiller diplomatique Jean-David Levitte d'une « mission de concertation et de propositions sur l'audiovisuel extérieur »[3]. Le , un rapport préconise de créer une holding baptisée France Monde qui chapeauterait les chaßnes de télévision TV5 Monde et France 24, et la radio RFI[4]. Il s'agit de mutualiser les moyens et coordonner les activités des sociétés audiovisuelles françaises diffusant à l'étranger[5].
En , Alain de Pouzilhac est nommĂ© au poste de prĂ©sident et Christine Ockrent Ă celui de directrice gĂ©nĂ©rale[6]. La nomination de cette derniĂšre est vivement critiquĂ©e par les syndicats de journalistes qui dĂ©noncent un possible « conflit d'intĂ©rĂȘt » et un manque de « crĂ©dibilitĂ© » dĂ» au fait qu'elle est l'Ă©pouse de Bernard Kouchner, alors ministre des Affaires Ă©trangĂšres[7]. De plus, des tensions apparaissent avec les partenaires Ă©trangers de TV5 Monde qui se sentent tenus Ă l'Ă©cart de ce projet franco-français et craignent pour l'autonomie Ă©ditoriale de la chaĂźne. La finalisation de l'accord conclĂ»t que la holding ne gĂšrera que la participation française au sein de la chaĂźne Ă hauteur de 49 %[8].
2008-2013 : Audiovisuel extérieur de la France
Le , une holding est crĂ©Ă©e Ă partir de la sociĂ©tĂ© par actions simplifiĂ©e « SNCF-A2 », rachetĂ©e peu avant Ă SNCF Participations par l'agence des participations de l'Ătat pour un montant de 37 000 âŹ. « SNCF-A2 » change de forme juridique en sociĂ©tĂ© anonyme et change de dĂ©nomination sociale en Audiovisuel extĂ©rieur de la France (AEF)[9] - [10], parfois appelĂ©e SociĂ©tĂ© de l'audiovisuel extĂ©rieur de la France (SAEF)[11]. Le nom de France Monde prĂ©vu au dĂ©part est alors dĂ©jĂ pris par un particulier qui cherche Ă monnayer sa cession[12]. Une convention liant la holding Ă l'Ătat et prĂ©cisant ses missions est signĂ©e le [13] - [14].
Le , l'AEF rachÚte l'intégralité des actions de France 24 auprÚs du Groupe TF1 et de France Télévisions, tous deux actionnaires à 50 % depuis la création de la chaßne, pour un montant de deux millions d'euros chacun. De plus, un contrat est signé avec les deux anciens actionnaires pour la fourniture de programmes[10] - [15].
La loi du relative à la communication audiovisuelle et au nouveau service public de la télévision transforme la société anonyme AEF en une société nationale de programme, à l'image de France Télévisions et Radio France[13] - [16]. AprÚs avoir relevé du ministÚre des Affaires étrangÚres, l'AEF passe en sous la tutelle de la direction générale des Médias et des Industries culturelles du ministÚre de la Culture et de la Communication[14].
En 2010, les relations entre les deux dirigeants, Alain de Pouzilhac et Christine Ockrent, se dĂ©gradent et un conflit interne au sein de France 24. En juillet, Christine Ockrent est brusquement rĂ©trogradĂ©e au rang de directrice gĂ©nĂ©rale dĂ©lĂ©guĂ©e d'AEF et perd son poste Ă la tĂȘte de la chaĂźne d'information en continu, Ă la suite d'un conseil d'administration extraordinaire convoquĂ© par Pouzilhac[17]. Fin dĂ©cembre, une collaboratrice d'Ockrent est accusĂ©e d'espionnage interne sur les ordinateurs des dirigeants d'AEF[18]. Christine Ockrent est alors dĂ©savouĂ©e par l'Ă©quipe de direction[19] puis par le personnel de France 24[20]. Finalement, en , elle dĂ©cide de quitter son poste et porte plainte pour harcĂšlement moral[21]. Elle est remplacĂ©e par Pierre Hanotaux en [22].
En , l'AEF fusionne avec ses filiales RFI, Monte Carlo Doualiya et France 24. Cette fusion juridique est effective le . Les radios prĂ©parent leur dĂ©part de la maison de la Radio en cours d'annĂ©e pour emmĂ©nager prĂšs de la tĂ©lĂ©vision France 24 Ă Issy-les-Moulineaux[16] - [23]. En , Alain de Pouzilhac dĂ©cide de nommer une direction des rĂ©dactions bicĂ©phale avec Ă leur tĂȘte Nahida Nakad de France 24 et Anne-Marie Capomaccio de RFI[24].
Le , l'Audiovisuel extérieur de la France (AEF) est rebaptisé France Médias Monde (FMM). Le nom de l'AEF avait été retenu par défaut en 2008, celui prévu de France Monde étant déjà pris[12].
Nomination et reconduction via le CSA
Le , Alain de Pouzilhac dĂ©missionne, en dĂ©saccord avec les orientations stratĂ©giques dĂ©cidĂ©es par le nouveau gouvernement, notamment l'arrĂȘt de la fusion des rĂ©dactions de RFI et France 24[25]. Le directeur gĂ©nĂ©ral dĂ©lĂ©guĂ© Pierre Hanotaux est chargĂ© de l'intĂ©rim dans l'attente de la nomination d'un nouveau prĂ©sident[26]. Le , Marie-Christine Saragosse, jusque-lĂ directrice gĂ©nĂ©rale de TV5 Monde, est nommĂ©e prĂ©sidente de la sociĂ©tĂ©[27].
En 2017, seule candidate Ă sa succession, Marie-Christine Saragosse est reconduite par dĂ©faut via le CSA, pour un nouveau mandat de cinq ans Ă compter du . Cette nomination par le CSA est inĂ©dite au sein de FMM selon l'application de la rĂ©forme de l'audiovisuel public (loi du ). Ce nouveau mode de nomination souhaitĂ© par François Hollande et annoncĂ© pendant sa campagne prĂ©sidentielle, vise Ă garantir une indĂ©pendance du secteur audiovisuel inhĂ©rent Ă une dĂ©mocratie moderne[28] et Ă©viter ainsi des suspicions de soumission au pouvoir exĂ©cutif. Ce mode de nomination est par ailleurs critiquĂ© selon le sĂ©nateur PRG Jacques MĂ©zard, rapporteur de la commission dâenquĂȘte du SĂ©nat sur les autoritĂ©s administratives indĂ©pendantes[29]. De mĂȘme, le manque de transparence et la proximitĂ© des membres du CSA issu du mĂȘme secteur biaise le choix dĂ©finitif selon Franck Riester, dĂ©putĂ© Les RĂ©publicains de Seine-et-Marne, « Le rĂ©gulateur dâun secteur ne peut pas ĂȘtre celui qui en nomme les responsables. »[30].
En , la reconduction de Marie-Christine Saragosse par le CSA Ă la tĂȘte de France MĂ©dias Monde est annulĂ©e par la HATVP (Haute AutoritĂ© pour la transparence de la vie publique), Ă cause d'un retard de dĂ©claration de patrimoine dans les dĂ©lais impartis[31]. Selon les statuts de FMM, la gouvernance transitoire est assurĂ© par « le doyen du conseil dâadministration nommĂ© par le CSA », Ă savoir « Francis Huss, un dĂ©putĂ© des Français de lâĂ©tranger »[32]. Le syndicat FO MĂ©dias dĂ©nonce "des situations anxiogĂšnes qui fragilisent les salariĂ©s et les stratĂ©gies d'entreprises"[33] tandis que des collaborateurs du groupe jugent cette dĂ©cision « ubuesque » et « disproportionnĂ©e » [34] et initie une « motion de confiance » Ă travers une pĂ©tition[35]. Ă la suite d'un conseil d'administration extraordinaire, Marie-Christine Saragosse est nommĂ©e directrice gĂ©nĂ©rale chargĂ©e de la stratĂ©gie de France MĂ©dias Monde et chargĂ©e d'une mission opĂ©rationnelle afin d'"Ă©viter toute rupture" dans les activitĂ©s du groupe[36]. Le suivant, le CSA nomme Ă nouveau Marie-Christine Saragosse Ă la prĂ©sidence de France MĂ©dias Monde, pour une durĂ©e de cinq ans[37] - [38].
Fin 2020 , la cour des comptes a publié un rapport globalement critique sur la gestion de FFM https://www.ccomptes.fr/sites/default/files/2021-03/20210325-OD-S2020-2143-France-Medias- Monde.pdf
Assassinat de Ghislaine Dupont et Claude Verlon
Le , deux envoyĂ©s spĂ©ciaux de RFI, Ghislaine Dupont et Claude Verlon, sont enlevĂ©s et assassinĂ©s non loin de Kidal, au Nord-Est du Mali. La journaliste et l'ingĂ©nieur du son venaient d'interviewer un reprĂ©sentant Touareg du Mouvement national pour la libĂ©ration de l'Azawad (MNLA) dans le cadre d'une Ă©mission spĂ©ciale de RFI sur « la crise dans le nord du Mali et la rĂ©conciliation ». Ce double meurtre, revendiquĂ© par Al-QaĂŻda au Maghreb islamique (AQMI), intervient quatre jours aprĂšs la libĂ©ration des « otages d'Arlit », retenus pendant trois ans par ce mĂȘme groupe terroriste[39] - [40] - [41] - [42].
Dans le contexte de la guerre que l'Ătat français mĂšne pour la premiĂšre fois en Afrique contre le terrorisme, la rĂ©gion de Kidal est considĂ©rĂ©e comme une zone Ă risques Ă©levĂ©s au moment de la validation de l'ordre de mission du reportage par la direction de la rĂ©daction Afrique de RFI. DĂšs le Ă la suite des nĂ©gociations pour la libĂ©ration des « otages d'Arlit » (soit quatre jours avant leur assassinat), les questions s'orientent sur la responsabilitĂ© du mĂ©dia employeur sur les moyens de protection et de sĂ©curitĂ© des deux reporters Ă RFI ont Ă©tĂ©, de fait, soulevĂ©es[43] - [44] - [45] - [46] - [47]. Ce drame dĂ©montrant que, dans les zones de conflit, les reporters sont devenus aujourd'hui des cibles, Marie-Christine Saragosse entreprend aussitĂŽt de mettre en place des mesures afin de renforcer la protection des reporters des trois entitĂ©s de France MĂ©dias Monde : France 24, RFI et Monte Carlo Doualiya[48] - [49].
Depuis l'enquĂȘte progresse peu : revendiquĂ© par Al-QaĂŻda au Maghreb islamique, aucun responsable n'a Ă©tĂ© capturĂ© et les circonstances de leur enlĂšvement demeurent floues[50]. Lâassociation "Les Amis de Ghislaine Dupont et Claude Verlon" confirme l'hypothĂšse d'un lien avec lâaffaire des otages dâArlit, au Niger : lors de la libĂ©ration des otages dâArlit, une confusion des Ă©vĂ©nements aurait prĂ©cipitĂ© leur exĂ©cution et dĂ©nonce un manque de transparence dans l'enquĂȘte[51]. Fin 2018, l'enquĂȘte se poursuit avec le dĂ©placement du juge antiterroriste au Mali en collaboration Ă©troite avec son homologue malien[52]. En , des nouveaux Ă©lĂ©ments dĂ©couverts par RFI remettent en question la version officielle de lâarmĂ©e française[53].
Innovation et développement numérique
Officiellement lancĂ© le , un projet numĂ©rique est engagĂ© au sein de France 24 par un partenariat avec le pure player amĂ©ricain privĂ© Mashable. ParticuliĂšrement adaptĂ© pour le format d'Ă©criture en mobilitĂ© et sâappuyant sur lâusage des rĂ©seaux sociaux, le projet vise selon Marie-Christine Saragosse Ă cibler un jeune public (18/25 ans), comme Ă©tant un « (...) partenariat offensif sur le numĂ©rique, avec les acteurs des gĂ©nĂ©rations de sites plus rĂ©centes, une initiative positive pour le service public français et une garantie pour le futur. (...). »[54]. Ce partenariat avec un opĂ©rateur privĂ© suscite des rĂ©ticences selon Johan Hufnagel, directeur de publication de LibĂ©ration, accusant lâĂtat dâ« uberiser » les sites dâinformation [55]. Le financement est assurĂ© par le « fonds Google », qui a accordĂ© un financement de 980 000 euros, l'exploitation sera par la suite, couverte par la publicitĂ© [56].
ComplĂ©ment documentaire au site dâactualitĂ© RFI.fr, le lancement de RFI Savoirs vise Ă capitaliser le savoir-faire organisationnel et Ă renforcer l'Ă©ducation sur internet [57], dont l'apprentissage du français. Mise en ligne depuis , la plateforme propose des fonctionnalitĂ©s de partage, de publications de ressources numĂ©riques organisĂ©es par thĂ©matique autour de sujets traitĂ©s par les rĂ©dactions Ă©ditoriales.
En , FMM adopte la plateforme Wochit pour la création et le partage de contenus Web[58].
France 24 en langue espagnole
Le canal de la chaĂźne France 24 en espagnol a longtemps reportĂ© faute de budget et sera officialisĂ© en . En amont du lancement de la chaĂźne, une offre numĂ©rique est diffusĂ© Ă travers un site internet, une application mobile et une chaine YouTube[59]. Ce lancement sera lâaboutissement de la rĂ©flexion engagĂ©e par Marie-Christine Saragosse, depuis sa prise de fonction en 2012 autour dâun projet permettant Ă France 24 de se doter dâune quatriĂšme langue, commune Ă la grande majoritĂ© de tout un continent (y compris au BrĂ©sil oĂč lâespagnol est la deuxiĂšme langue), comptant 500 millions de locuteurs dans le monde dont l'usage d'internet et des rĂ©seaux sociaux est particuliĂšrement rĂ©pandu[60].
Emis depuis son siĂšge situĂ© Ă Bogota en Colombie[61], la dĂ©clinaison de la chaĂźne France 24 en espagnol vise Ă ĂȘtre captĂ©e par prĂšs de 7 millions de foyers dans douze pays d'AmĂ©rique latine via des cĂąbles-opĂ©rateurs dont 12 millions de foyers au Mexique [62].
Suspension de diffusion de RFI et France 24 au Mali
Le 17 mars 2022, le gouvernement de transition malien annonce engager une procĂ©dure pour suspendre "jusqu'Ă nouvel ordre" la diffusion de la radio RFI et de la chaine de tĂ©lĂ©vision France 24 aprĂšs la publication dâinformations selon lesquelles lâarmĂ©e malienne Ă©tait impliquĂ©e dans des exactions contre des civils. France MĂ©dia Monde dĂ©clare Ă travers un communiquĂ© que « Le groupe dĂ©plore cette dĂ©cision et proteste vivement contre les accusations infondĂ©es mettant gravement en cause le professionnalisme de ses antennes ». NĂ©anmoins, RFI reste « accessible par ondes courtes, un moyen technique trĂšs utilisĂ© en Afrique, notamment par les populations Ă©loignĂ©es des grandes villes », tout comme France 24 « par rĂ©ception satellitaire directe ». De mĂȘme, les rĂ©seaux sociaux sont accessibles et « vont bĂ©nĂ©ficier comme en Russie, en partenariat avec RSF [Reporters sans frontiĂšres], de sites internet miroirs via des adresses qui ne pourront pas ĂȘtre coupĂ©es par les autoritĂ©s maliennes ». FMM souhaite engager Ă©galement une « action en diffamation en France et au Mali, Ă la suite de la publication [dâun communiquĂ©] dans lequel le gouvernement malien compare les agissements supposĂ©s de RFI et France 24 aux pratiques et au rĂŽle tristement cĂ©lĂšbres de la radio Mille Collines Radio tĂ©lĂ©vision libre des Mille Collines »[63]. France MĂ©dia Monde communique un ensemble de rĂ©ponses Ă la Haute AutoritĂ© de la Communication du Mali prouvant le professionnalisme et l'indĂ©pendance des journalistes et dĂ©nonce un vice de procĂ©dure liĂ© Ă la coupure brutale et unilatĂ©rale de la dĂ©cision du 17 mars. Cette suspension devient dĂ©finitive le 27 avril 2022 sur dĂ©cision officielle de la HAC[64]. Le prĂ©sident Emmanuel Macron fustige cette dĂ©cision et dĂ©plore une « course en avant vers le pire » dans un contexte oĂč l'armĂ©e française se retire progressivement du pays[65]. De mĂȘme, des instances internationales dont l'ONU ainsi que le HCDH[66] contestent cette dĂ©cision selon le principe de la libertĂ© d'expression et de la presse. Selon la rĂ©daction du site web d'information MonAfrique, cette suspension suscite peu de rĂ©actions de la part d'auditeurs maliens oĂč ces canaux d'informations sont davantage perçus comme des outils diplomatiques du ministĂšre des Affaires Ă©trangĂšres. De mĂȘme, le manque de dĂ©ontologie et de pluralisme lors du traitement de l'information ont fracturĂ©s progressivement la confiance envers des journalistes au sein de ces rĂ©dactions [67]. De plus, les dĂ©cisions prises par lâEurope concernant la suspension des mĂ©dias russes (Russia Today et Sputnik) lors de l'invasion de l'Ukraine par la Russie confortent la pratique de suspension de chaines internationales par les autoritĂ©s comme Ă©tant un moyen de pression diplomatique[68].
Organisation
Composition et missions
France Médias Monde est une société nationale de programme dont la mission est définie par l'article 44 de la loi no 86-1067 du 30 septembre 1986 relative à la liberté de communication. Elle doit « contribuer à la diffusion et à la promotion de la langue française, des cultures françaises et francophone, ainsi qu'au rayonnement de la France dans le monde, notamment par la programmation et la diffusion d'émissions de télévision et de radio ou de services de communication au public en ligne relatifs à l'actualité française, francophone, européenne et internationale »[69].
France Médias Monde fédÚre trois entités[70] :
- France 24, chaĂźne de tĂ©lĂ©vision d'information en continu diffusĂ©e sur 4 canaux distincts en français, anglais, arabe (Ù۱ۧÙŰł 24) et espagnol (6 h par jour - lancĂ©e fin ).
- Radio France internationale (RFI), radio d'information internationale multilingue (15 langues) ;
- Monte Carlo Doualiya (MCD), radio française en langue arabe.
Le groupe détient également une participation de 12,64 % dans le capital de la chaßne de télévision généraliste francophone internationale TV5 Monde aux cÎtés des autres partenaires publics français, belge, canadien et suisse[71].
La sociĂ©tĂ© est membre de l'Union europĂ©enne de radio-tĂ©lĂ©vision (UER) depuis sa crĂ©ation[72], et Ă©galement membre associĂ© de l'Union de radiodiffusion des Ătats Arabes (en) (ASBU) depuis [73].
Dirigeants
Le président directeur général et le directeur général délégué de France Médias Monde sont également ceux des trois chaßnes du groupe.
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- Conseil d'administration
- Le conseil d'administration de France MĂ©dias Monde est composĂ© de quinze membres dont la prĂ©sidente de FMM, cinq administrateurs reprĂ©sentant l'Ătat, deux reprĂ©sentant le parlement, cinq reprĂ©sentant le CSA, et deux reprĂ©sentant le personnel[74].
- Administrateurs désignés par le CSA
- Jacques Martial
- France Zobda
- Brigitte Lefevre
- Bernard Miyet
- Francis Huss
- Administrateurs reprĂ©sentants de lâEtat
- Maurice Gourdault Montagne
- Nathalie Coppinger
- Martin Ajdari
- Philippe Lonne
- Frédérique Bredin
- Administrateurs parlementaires
- Pierre-Alain Raphan (Assemblée nationale)
- Céline Boulay-Espéronnier (Sénat)
- Administrateurs représentants des salariés
- Wanda Marsadie
- Catherine Rolland
SiĂšge
Le siĂšge de France MĂ©dias Monde est situĂ© au 80 rue Camille Desmoulins Ă Issy-les-Moulineaux. Il abrite depuis les Ă©quipes de RFI, MCD et France 24 dans le mĂȘme bĂątiment[74].
Il compte 18 studios pour la radio : 12 studios d'antenne numĂ©riques (rĂ©gie + plateau), 5 studios de post-production et 1 studio destinĂ© Ă la radio MCD. Il y a une rĂ©gie finale de supervision d'oĂč partent les 42 signaux des deux radios Ă travers le monde[74]. La tĂ©lĂ©vision compte 5 studios pour les journaux, les magazines et les dĂ©bats, 1 studio pour les interviews. Il y a Ă©galement le « Grand Studio », commune Ă la chaĂźne de tĂ©lĂ©vision et aux radios[77]
Identité visuelle (logo)
- Logo de l'Audiovisuel extérieur de la France d' à .
- Logo de France MĂ©dias Monde de Ă .
- Logo de France MĂ©dias Monde de Ă .
- Logo de France MĂ©dias Monde depuis .
Capital
France MĂ©dias Monde est dĂ©tenu Ă 100% par l'Ătat français via l'agence des participations de l'Ătat (APE).
En , France Médias Monde cÚde 36,42% de ses parts de TV5 Monde à France Télévisions pour un montant de 446 000 euros. France Télévisions monte ainsi sa participation à 49 % tandis que France Médias Monde ne détient plus que 12,58 % du capital. Cet échange permet de retrouver la situation antérieure à la création de FMM en 2008, lorsque France Télévisions était actionnaire principal. La fait d'avoir confié la participation française dans TV5 Monde à FMM en 2009 est jugé par le gouvernement comme « une fausse bonne idée » qui a eu plusieurs « conséquences négatives »[78].
Partenariats
Le , France MĂ©dias Monde et Radio France signent une convention d'une durĂ©e de trois ans mettant en place des partenariats Ă©ditoriaux et techniques. Ils prĂ©voient de nouvelles collaboration, notamment concernant leur dĂ©veloppement dans les pays mĂ©diterranĂ©ens[79]. Le , l'Ătat et France MĂ©dias Monde signent leur premier contrat d'objectifs et de moyens (COM)[80].
Le , FMM signe un partenariat de trois ans avec l'Ătat pour renforcer l'Ă©ducation aux mĂ©dias dans les Ă©tablissements scolaires. Des journalistes du groupe se rendront dans les Ă©coles pour parler de la diffĂ©rence entre information et propagande et partager leur rĂ©flexion sur la libertĂ© de la presse[81].
En 2016, un partenariat Ă©ditorial est engagĂ© avec Irina Bokova, directrice gĂ©nĂ©rale de lâUNESCO autour de la publication L'histoire gĂ©nĂ©rale de lâAfrique. Lâobjectif de ce partenariat est de faire reculer les prĂ©jugĂ©s qui affectent lâhistoire africaine[82].
En , CFI devient une filiale à part entiÚre de France Médias Monde, préalablement détenue par Arte à 25 % et France Télévisions à 75 %[83].
En 2017, Marie-Christine Saragosse engage un partenariat avec l'AUF pour contribuer au rayonnement international de la connaissance et de l'expertise scientifique francophone [84].
Du au , France Médias Monde est présente au pavillon « France » de l'Exposition universelle de 2020 qui se déroule à Dubaï[85].
Financement
Depuis 1948, le financement est assurée par une contribution, aussi appelée redevance télé est un impÎt qui concerne tous les foyers possédant un téléviseur.
Année | 2011[86] | 2012[86] | 2013[87] | 2014[87] | 2015 | 2016[88] | 2017[88] | 2018[88] | 2019[88] |
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Budget | 263,5 | 248,6 | 248,1 | 249,3 | 244,0 | 251,5 | 257,8 | 255,2 + 5 |
En 2013, le budget du groupe est de 248,1 millions d'euros pour un résultat net de 100 000 euros. Il emploie 1 714 personnes, dont 1 015 journalistes et 699 personnels techniques et administratifs[74].
En 2016, le rapport du dĂ©putĂ© Marcel Rogemont prĂ©conise que FMM devrait probablement opĂ©rer un rapprochement financier commun avec le ministĂšre des Affaires Ă©trangĂšres au regard de son ambition dâĂȘtre un « Ă©tendard unique et innovant de la diplomatie culturelle de la France » et non seulement sur la redevance[89].
En , la commission des finances de l'Assemblée nationale française propose une augmentation de 5 millions d'euros de la dotation initiale pour France Médias Monde pour 2019[88].
Le 23 juillet 2022, la suppression de la Contribution pour lâAudiovisuel Public est votĂ©e Ă lâAssemblĂ©e nationale. LâexĂ©cutif dĂ©cide de remplacer ce financement « par une part de la TVA, au moins jusquâen 2024 ». Sur le long terme, Marie-Christine Saragosse alerte sur les consĂ©quences sur l'instabilitĂ© d'une « budgĂ©tisation » gouvernemental. Ce manque d'indĂ©pendance alignerait FMM selon le mĂȘme statut de RT, selon la lĂ©gislation allemande et pourrait induire une perte de frĂ©quence pour RFI[90] .
Notes et références
Notes
- La société était appelée Audiovisuel extérieur de la France (AEF) ou parfois Société de l'audiovisuel extérieur de la France (SAEF) de 2008 à 2013. Elle était intitulée France Monde lors de son projet de création.
Références
- SystÚme national d'identification et du répertoire des entreprises et de leurs établissements, (base de données)
- « Présentation de France Médias Monde », sur francemediasmonde.com (consulté le ).
- « Projet de loi relatif à la communication audiovisuelle et au nouveau service public de la télévision », sur le site du Sénat (consulté le ).
- « Audiovisuel extérieur :le rapport sur la réforme remis vendredi », sur Challenges, (consulté le ).
- « France Médias Monde - Historique », sur francemediasmonde.com (consulté le ).
- « Projet de loi de finances pour 2009 : Médias - Compte spécial avances à l'audiovisuel », sur le site du Sénat (consulté le ).
- « Audiovisuel extérieur : Christine Ockrent juge "humiliantes" les critiques sur sa nomination », sur Le Monde, (consulté le ).
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- « Projet de loi relatif à la communication audiovisuelle et au nouveau service public de la télévision », sur le site du Sénat, (consulté le ).
- [PDF]« Traité de fusion simplifiée France 24 - AEF », sur France 24 (consulté le ).
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- Philippe Larroque et Paule Gonzales, « Christine Ockrent : "Pourquoi je quitte l'AEF" », sur Le Figaro, (consulté le ).
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Voir aussi
Articles connexes
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