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Fraisier

Fraisier est un nom vernaculaire désignant diverses espÚces du genre Fragaria généralement cultivées pour leurs faux-fruits, appelés fraises, largement consommées dans l'alimentation humaine. Ces plantes de la famille des Rosacées ont un port prostré et un mode de propagation végétative par stolons particuliÚrement marqué.

Fraisier
Nom vulgaire ou nom vernaculaire ambigu :
l'appellation « Fraisier » s'applique en français à plusieurs taxons distincts.
Description de cette image, également commentée ci-aprÚs
RĂ©colte de fraises
dans un champ de fraisiers.

Taxons concernés

Parmi la famille des Rosaceae :

Voir Ă©galement,
Parmi la famille des Rosaceae :

Parmi la famille des Ericaceae :

Parmi la famille des Fabaceae :

Les fraisiers cultivĂ©s sont gĂ©nĂ©ralement de l'espĂšce hybride Fragaria ×ananassa.

Quelques espÚces sans rapport avec Fragaria, mais aux fruits présentant une analogie de forme avec la fraise, portent le nom vernaculaire de fraisier.

Grands types de fraisiers

On distingue tout d'abord les fraisiers sauvages des fraisiers cultivĂ©s dont les multiples variĂ©tĂ©s sont issus d'hybrides de diffĂ©rentes espĂšces, principalement Fragaria ×ananassa.

Fraisiers sauvages

Plusieurs espĂšces du genre Fragaria existent dans le monde entier. Toutes donnent des faux-fruit charnus appelĂ©s "fraises". Tous ne sont pas alimentaires au mĂȘme degrĂ©, mais presque toutes les espĂšces ont fait l'objet de cueillette par les populations locales.

RĂ©pandus dans tout l'hĂ©misphĂšre nord, les fruits de l’espĂšce Fragaria vesca, le Fraisier des bois, sont de petite taille, mais particuliĂšrement parfumĂ©s. Les Romains les consommaient et les utilisaient dans leurs produits cosmĂ©tiques en raison de leur odeur agrĂ©able. L'espĂšce commence Ă  ĂȘtre cultivĂ©e en France vers le XIVe siĂšcle puis sa culture se rĂ©pand en Europe.

Fragaria moschata, le Fraisier musqué est cultivé depuis le XVIe siÚcle. Le premier cultivar connu du genre Fragaria appartient à cette espÚce avec 'Le chapiron' nommé en 1576.

Fragaria viridis, le Fraisier vert a été trÚs peu cultivé, car ses fruits sont moins intéressants par leur acidité plus forte que les espÚces ci-dessus ; cependant il a fait et fait encore l'objet de cueillette pour la consommation personnelle.

Une espÚce américaine Fragaria chiloensis, le Fraisier du Chili est particuliÚrement remarquable par la grosseur de ses fruits. Une forme à fruits blancs, subsp. chiloensis f. chiloensis était déjà cultivée par les Amérindiens précolombiens.

Il ne faut pas confondre ces espÚces sauvages à petits fruits avec les faux fraisiers, notamment Duchesnea indica dont les fleurs jaunes donnent des petits fruits insipides qui peuvent occasionner des troubles digestifs s'ils sont consommés en quantité.

Fraisiers cultivés

Champ de fraisiers cultivĂ©s (Fragaria ×ananassa)
  • La principale espĂšce de fraisier cultivĂ© est l'espĂšce hybride Fragaria ×ananassa Duchesne ex Rozier, la fraise de jardins.

Citons Ă©galement ** Fragaria ×vescana Rud.Bauer & A.Bauer couramment appelĂ©s fraisier des prĂšs issu d'une hybridation F. vesca tetraploĂŻdes synthĂ©tique × F. ×ananassa avec de multiples rĂ©tro-croisements.

Description

Ce sont des plantes herbacĂ©es vivaces, formant une touffe basse haute de 5 Ă  40 cm selon les espĂšces.

La plante émet de nombreux rameaux horizontaux allongés portant des bourgeons de place en place. Couramment appelé gourmands, ces rameaux sont des stolons, qui émettent des racines adventives au niveau des feuilles et s'enracinent pour former de nouveaux pieds. Il en existe des formes monopodiales et sympodiales.

Les feuilles de la base sont trifoliolées, dentées, plus ou moins poilues.

Les fleurs apparaissent naturellement au printemps. Une partie des variĂ©tĂ©s cultivĂ©es peuvent fleurir plusieurs fois et mĂȘme en continu du printemps Ă  l'automne. Elles sont blanches ou jaunĂątres parfois roses pour quelques cultivars. Elles ont de 10 Ă  30 mm de diamĂštre.

Le fruit qui botaniquement est un faux-fruit est formé par l'ensemble du réceptacle charnu de la fleur. Il a une couleur rouge ou jaune blanchùtre selon les variétés, et une forme ovoïde oblongue plus ou moins arrondie.

Le développement, la croissance et la floraison et donc la fructification du fraisier dépend de facteurs environnementaux principalement la température et la photopériode. Selon leur réponse photopériodique, les fraisiers sont classés en plusieurs groupes entre lesquelles il y a un continuum de situations intermédiaires.

  • Les non-remontants , dits aussi de jours courts. Ils ont une seule floraison par an. L’induction florale s'effectue pour une pĂ©riode lumineuse infĂ©rieure Ă  13 h et pour des tempĂ©ratures Ă©gales ou infĂ©rieures Ă  15 °C. L’induction florale se fait en dĂ©but septembre et la plante fleurit au printemps suivant en donnant une production groupĂ©e unique. Selon l’époque de floraison on distingue les variĂ©tĂ©s prĂ©coces, de saison et tardives.
  • Les semi-remontants et faux non-remontants. Leur induction florale se dĂ©clenche si les pĂ©riodes lumineuses durent entre 11 et 14 h par jour. La formation de fleurs s’effectuera (ou non) selon la tempĂ©rature de fin de saison.
  • Les remontants , dits aussi de jours longs. Ils ont deux floraisons par an. Leur induction florale s'effectue quand la pĂ©riode lumineuse dure entre 16 et 17 h et Ă  des tempĂ©ratures comprises entre 15 et 20 °C. Par contre, dans des tempĂ©ratures assez basse (moins de 10°C), la floraison des fraisiers devient indĂ©pendante de la lumiĂšre et ainsi initier des boutons de fleurs dans les journĂ©es froide d’automne et du printemps[1].
  • Les continus , dits de jours neutres. Ils sont a-photopĂ©riodiques et ont donc une floraison continue tant que la tempĂ©rature le permet. Maintenus hors gel, ils produisent toute l'annĂ©e. Cependant, la floraison et la fructification sont inhibĂ© Ă  des tempĂ©ratures dĂ©passant 26 Ă  30°C selon la variĂ©tĂ©[2]. Puisqu’ils ne dĂ©pendent pas de la longueur du jour pour produire des fleurs, les fraisiers Ă  jour neutre ont l’avantage de permettre une production de fleurs et de fruits Ă  n’importe quelle photopĂ©riode si la tempĂ©rature le permet. Ils possĂšdent des caractĂšres intĂ©ressant pour les programmes d’amĂ©lioration des variĂ©tĂ©s cultivĂ©s, car ils permettent une production de fruits sur une plus longue pĂ©riode[3] en permettant une rĂ©colte Ă  l’extĂ©rieur des moments de production des plants Ă  jours courts et Ă  jours longs.

Fraisier Ă  jour neutre

La production et la sĂ©lection de variĂ©tĂ© Ă  jour neutre a rencontrĂ© plusieurs dĂ©fis, qui ont ralenti leur utilisation Ă  grande Ă©chelle en agriculture Ă  l’extĂ©rieur de la Californie [4]. La majoritĂ© du dĂ©veloppement des variĂ©tĂ©s de fraises cultivĂ©es, dont celles Ă  jour neutre ont Ă©tĂ© dĂ©veloppĂ©es en Californie [5]. Ces variĂ©tĂ©s ont toutefois des phĂ©notypes qui varient Ă©normĂ©ment lorsqu’elles sont plantĂ©es dans des rĂ©gions diffĂ©rentes [4]. Par exemple, une Ă©tude menĂ©e par Weebadde, C. K. et al. [6] a montrĂ© qu’à partir d’un mĂȘme croisement de fraisier, la proportion de la progĂ©niture qui montrait une floraison Ă  jour neutre Ă©tait d’environ 50% dans des Ă©tĂ©s plus chauds comme Maryland, Michigan, and Minnesota et d’environ 80% en Californie et en OrĂ©gon, ou les Ă©tĂ©s sont plus frais [6]. Un des plus grands problĂšmes qui limite l’utilisation des variĂ©tĂ©s Ă  jour neutre actuellement disponibles est qu’elles performent peu au milieu de l’étĂ©, lorsque les tempĂ©ratures sont plus hautes[7] . Une Ă©tude par Durner [2] sur plusieurs variĂ©tĂ©s de fraisiers Ă  jour long, court et neutre, montre que des tempĂ©ratures supĂ©rieurs Ă  26°C inhibent la productions de fleurs, indĂ©pendamment de leur photopĂ©riode. La majoritĂ© des cultivars commerciaux proviennent des croisements peu adaptĂ©s aux climats continentaux [4], ce qui limite la production au milieu de l’étĂ© dans ces rĂ©gions. Le dĂ©veloppement de cultivars adaptĂ©s aux climats continentaux devra donc se baser Ă  la fois sur la sĂ©lection de gĂšnes permettant une floraison Ă  jour neutre, mais aussi une tolĂ©rance Ă  la chaleur [4].

MalgrĂ© le fait que les fraisiers Ă  jour neutres sont depuis longtemps utilisĂ©s dans les programmes d’amĂ©lioration des cultivars, les bases molĂ©culaires de ce phĂ©notype, qui entrainent une floraison indĂ©pendante de la photopĂ©riode, ne sont toujours pas totalement connues [8].

Le gĂšne TFL1 (TERMINAL FLOWER 1) est un gĂšne qui agit normalement comme inhibiteur de la floraison chez le fraisier[9]. Koskela et al ont dĂ©montrĂ© qu’une mutation dans le gĂšne TFL1, qui rends le gĂšne non fonctionnel, cause une perte de saisonnalitĂ© dans la floraison du fraisier qui produit des fleurs en permanence [9]. Une autre Ă©tude sur la variĂ©tĂ© Fragaria vesca L., un fraisier Ă  jour court, montre que le gĂšne TFL1 est aussi responsable du phĂ©notype jour-neutre Ă  faible tempĂ©rature [10]. En effet, TFL1 peut recevoir Ă  la fois les signaux de la photopĂ©riode et de la tempĂ©rature afin de permettre au plant d’amorcer une floraison dans des conditions appropriĂ©es seulement[10].  Ă€ des tempĂ©ratures infĂ©rieures Ă  13°C, l’expression de TFL1 est faible indĂ©pendamment de la longueur du jour et son effet inhibiteur est insuffisant pour empĂȘcher la floraison [10]. Ces fraisiers vont donc fleurir autant dans des jours longs que des jours courts. À des tempĂ©ratures entre 13°C et 23°C, le niveau de TFL1 est dĂ©terminĂ© par la photopĂ©riode. Dans l’exemple du fraisier Ă  jour court F. vesca, l’expression de TFL1 est rĂ©duite lors des jours courts et permet l’induction de la floraison [11]. Lors des jours longs, le niveau de TFL1 reste Ă©levĂ© et empĂȘche la production de nouveau boutons floraux. L’extinction du gĂšne TFL1, qui cause une baisse importante du niveau de la protĂ©ine, permet d’ailleurs de modifier le comportement de floraison de F. vesca en permettant la floraison dans des jours longs [11]. Chez ce fraisier, la floraison est aussi inhibĂ©e par une augmentation de TFL1 lorsque les tempĂ©ratures excĂšdent 23°C, l’activation de l’expression de TFL1 Ă  tempĂ©rature Ă©levĂ©e est indĂ©pendante de la photopĂ©riode et les mĂ©canismes de rĂ©gulations sont encore peu connus [10].

Une grande variĂ©tĂ© de gĂšnes contrĂŽle la floraison et la rĂ©ponse Ă  la photopĂ©riode. Le gĂšne TFL1 est un exemple de cible intĂ©ressante pour le dĂ©veloppement de nouvelles variĂ©tĂ©s de fraisiers Ă  jour neutre qui rĂ©pondent mieux Ă  l’environnement dans lequel elles seront cultivĂ©es. Cet exemple illustre bien que la rĂ©ponse photopĂ©riodique des plantes est complexe et que le dĂ©veloppement de cultivars avec des phĂ©notypes Ă  la fois dĂ©sirables et prĂ©visibles nĂ©cessite une meilleure comprĂ©hension de la rĂ©ponse photopĂ©riodique des plantes d’intĂ©rĂȘt agronomique. La comprĂ©hension des mĂ©canismes molĂ©culaires qui rĂ©gissent la floraison et la sensibilitĂ© Ă  la photopĂ©riode est un atout pour le dĂ©veloppement de cultures mieux adaptĂ©es aux besoins des producteurs et Ă  leur environnement.

Il y a débat sur l'équivalence (ou pas) des termes remontants et jours neutres. Le premier étant une classification physiologique décrivant la sensibilité aux photopériodes et le deuxiÚme une classification technique décrivant une production unique ou multiple.

Variétés

Actuellement, il n'y a pas de Catalogue européen pour les variétés de plants de fraisiers, mais prÚs de 40 variétés sont inscrites sur le catalogue français des espÚces et variétés[12] et plus de 160 sur les catalogues de différents pays[13].

Parmi plus de 600 variétés connues[14], on peut classer quelques appellations horticoles et marques commerciales de cultivars de fraisiers, en groupes selon leur photopériode pour l'induction florale[15] et par ordre de précocité dans chaque groupe :

  • Non-remontants (production de printemps[16] photopĂ©riode ˞infĂ©rieure 13 h)
    • 'Candiss'
    • 'Capriss'
    • 'Cigaline'
    • 'Ciflorette'
    • 'Cireine'
    • 'Daroyal'
    • 'Darselect'
    • 'Favette'
    • 'Gariguette'
    • 'Gorella'
    • 'Manille'
    • 'Matis'
    • 'Mme Moutot'
    • 'Pajaro'
    • 'Rubis des jardins'
    • 'Valeta'
  • Semi-remontants (induction florale dĂ©but aoĂ»t, donnant 2 productions annuelles, photopĂ©riode de 14 h 30)
    • 'Red gauntlet'
    • 'SĂ©quoĂŻa'
    • 'Talisman'
  • Remontants (production continue de la fin du printemps jusqu'aux gelĂ©es, photopĂ©riode supĂ©rieure Ă  16 h)
    • 'Anabelle'
    • 'Anais'
    • 'Capella super herdam'
    • 'Cirano'
    • 'Cirafine'
    • 'Charlotte'
    • 'CijosĂ©e'
    • 'Darsival'
    • 'Des quatre saisons amĂ©liorĂ©e'
    • 'Mara des bois'
    • 'Mount everest'
    • 'Nova gento'
    • 'Ozark beauty'
    • 'Ostara'
    • 'Rabunda'
    • 'Reine des vallĂ©es' (fraise des bois)
  • Continus (production continue de la fin du printemps jusqu'aux gelĂ©es, indiffĂ©rent Ă  la photopĂ©riode)
    • 'Albion'
    • 'Amandine'
    • 'Diamonte'
    • 'Elan'
    • 'Fern'
    • 'Hecker'
    • 'Milan'
    • 'Monterey'
    • 'Portola'
    • 'San Andreas'
    • 'Seascape'
    • 'Tribute'
    • 'Tristar'

Quelques variétés remarquables

  • RĂ©sistances aux maladies

À l'Ă©tude, des croisements avec Fragaria moschata pour introduire des rĂ©sistances Ă  certaines maladies.

  • TolĂ©rance Ă  la chaleur, salinitĂ©

En Californie et au Texas ont été mises au point des variétés tolérantes au sel, aux exigences en froid réduites, résistantes à la chaleur et tolérantes à une relative sécheresse :

'Alamo' - CrĂ©Ă©e en 1937 par un croisement 'Blakemore' × 'Ettersburg 80'

'Donner' - TrÚs cultivée au Japon

'Festival naya'

'Fresno' - Fruit trÚs ferme de bonne qualité. Peu d'exigence en froid. Bonne adaptation au climat du sud de la Californie. TrÚs sensible au Verticillium

'Lassen' - 1936. Fruit peu aromatique et mou, mais plante productive. Peu d'exigence en froid. RĂ©sistance aux maladies virales, mais sensible au Verticllium

'Ranger' - 1937. Croisement 'Texas' × 'Missionary'

'Riogrande' - 1937. Croisement 'Blakemore' × 'Ettersburg 80'

'Shasta' - 1935. Production continue d'avril à novembre. Fruit de bonne qualité gustative et supportant bien le transport

'Sierra'

'Solana' - 1935. Fruits aromatiques. Peu d'exigence en froid, mais exige une période de repos. TrÚs adaptée au climat du sud de la Californie. Tolérante aux virus

'Tahoe'

'Tioga' - Mise au point en 1955. Hybride 'Lassen' × 'cal 42.8-16' - Bien aromatique, bonne productivitĂ©. ConsidĂ©rĂ©e comme qualitĂ© supĂ©rieure Ă  'Fresno', 'Torrey', 'Solana' et 'Shasta' . TrĂšs sensible au Verticillium et rĂ©sistance modĂ©rĂ©e aux virus.

'Vale'

  • TolĂ©rance au froid

Avec des tempĂ©ratures extrĂȘmement basses en hiver, un gradient trĂšs Ă©levĂ© de tempĂ©rature Ă  certaines saisons et un cycle diurne de type circumpolaire variant de 5 h en dĂ©cembre Ă  plus de 19 h en juin, l'Alaska a donnĂ© naissance Ă  des cultivars uniques par leur rĂ©sistance au froid et adaptation Ă  la variation lumineuse saisonniĂšre.

"Sitka hybrids" est le nom d'un groupe originellement produit Ă  la station "Alaska Agricultural and Forestry Experiment Station (AFES) Ă  Sitka en Alaska. En 1905, dĂ©bute un programme de sĂ©lection systĂ©matique fondĂ© sur des tests prĂ©cĂ©dents avec des F. chiloensis et des F. ovalis locaux rĂ©sistant naturellement jusqu'Ă  −31 °C pour les premiers et −53 °C pour les seconds. L'hybridation multiple avec des F. ×ananassa donne des hybrides extrĂȘmement rĂ©sistants au froid : zone USDA 0b alors que les fraisiers courants sont cultivables seulement en zone 4. Ils sont trĂšs vigoureux, pouvant atteindre une hauteur de 45 cm avec une productivitĂ© correcte, une floraison continue, des fruits mous et rose pĂąle, mais trĂšs parfumĂ©s.

À la fin du programme en 1923, les meilleurs hybrides ont Ă©tĂ© largement distribuĂ©s dans la rĂ©gion dans un but de culture commerciale. L'un des plus connus datant de cette Ă©poque est 'Sitka 275' . De nos jours, la plupart des hybrides de dĂ©part sont perdus, mais leur lignĂ©e subsiste Ă  travers de nombreux clones largement cultivĂ©s dans les jardins et en culture commerciale. De 1950 Ă  1962, un autre programme Ă  Fairbanks fondĂ© sur les "hybrides de sitka", ovalis et chiloensis aboutit Ă  la crĂ©ation d'hybrides Ă  floraison continue, rĂ©sistants Ă  certaines maladies et trĂšs tolĂ©rants Ă  la sĂ©cheresse et au froid :

'K1' - F. chiloensis subsp. pacifica × F. ×ananassa

'S1' (Sitka hybrid) - F. chiloensis subsp. pacifica × F. ×ananassa

'Sitka D × Red Rich'

'Sitka hybrid' - 'Hollis' × F. chiloensis

'Sitka 275'

Les hybrides de Matanuska sont un autre groupe dĂ©veloppĂ© dans la vallĂ©e du mĂȘme nom. ConsidĂ©rĂ©s comme supĂ©rieurs Ă  beaucoup de variĂ©tĂ©s commerciales plus courantes, les fruits sont rouge foncĂ© Ă  chair trĂšs ferme :

'Matared' - RĂ©sistant aux maladies foliaires

'Susitna'

Dans la vallĂ©e de Tanana, est cultivĂ©e encore une autre souche de fraisier adaptĂ©e au climat local, la 'John Scharle' crĂ©Ă©e en 1910 par hybridation entre F. virginiana platypetala et une variĂ©tĂ© inconnue de F. ×ananassa. Elle est trĂšs productive avec des fruits sucrĂ©s et bien parfumĂ©s.

  • TransgenĂšse

Des essais ont été effectués pour transférer le gÚne d'un poisson arctique codant la production d'une protéine antigel. L'OGM résultant n'est pas commercialisé.

Reproduction

Naturellement le fraisier se reproduit principalement par voie végétative en produisant des stolons. La reproduction sexuée est peu fréquente, mais elle est utilisée par les sélectionneurs pour créer de nouvelles variétés.

Différents types de plants sont produits à partir des stolons pour fournir le marché professionnel et le marché amateur : plants frais, plants frigos, plants en mottes ou en godets, tray-plants.

Culture

Les fraisiers apprécient les sols acides, riches en humus. Bien que certaines variétés puissent les supporter plus ou moins bien, il vaut mieux éviter les sols calcaires.

Ils apprécient une exposition à mi-ombre en zone chaude et en plein soleil en zone tempérée.

Ils ont besoin d'un arrosage régulier, mais non stagnant. La culture sur butte est donc conseillée pour favoriser un bon assainissement des racines en hiver et un réchauffement du sol au printemps.

Avant plantation, il est recommandĂ© d’ameublir le sol sur 30 Ă  40 cm et d’incorporer en mĂȘme temps une fumure organique (compost ou engrais azote organique). On plantera ensuite un plant tous les 30 Ă  40 cm.

Maladies

Parasites et prédateurs

Utilisation

Les fruits frais, les fraises, se consomment nature ou sucré, avec du vin ou de la crÚme fraßche, ou en salade de fruit, ou sont cuisinés en confiture ou pùtisseries. Ils servent également en confiserie ainsi qu'à la préparation de glaces et sorbets.

Ces fruits contiennent surtout du lévulose et du fructose, et trÚs peu de saccharose.

Autres fraisiers

D'autres espÚces de plantes sont appelées « fraisier » par analogie :

  • Duchesnea indica' (Andrews) Focke ou Potentilla indica ou fraisier des Indes, ou fraisier Ă  fleurs jaunes, faux-fraisier produit des faux-fruits ressemblant Ă  de petites fraises, mais insipide.
  • La potentille faux fraisier, Potentilla sterilis (L.) Garcke a des fleurs blanches qui ressemblent Ă  celles des fraisiers, son faux-fruit est sec.
  • L’arbre-fraisier, arbre Ă  fraises ou arbousier, Arbutus unedo L. est un arbre aux fruits comestibles.
  • Le trĂšfle fraisier, Trifolium fragiferum L. a une infrutescence qui ressemble vaguement Ă  une fraise des bois.

M. Frézier et les fraisiers

Il est souvent mis en avant le fait que c'est au XVIIIe siÚcle que le navigateur Amédée François Frézier a apporté le fraisier du Chili en Europe. En fait, mis à part qu'il existe plusieurs espÚces de fraisiers, Frézier ne ramÚne qu'une espÚce particuliÚre, le Fragaria chiloensis subsp. chiloensis forma chiloensis Staudt. Cette espÚce sera croisée avec d'autres espÚces et ce sont les hybrides qui fourniront les premiers vrais fraisiers de culture.

Frézier introduit donc en réalité des plants qui, par hybridation, permettront l'apparition des fraisiers de culture intensive.

Avant cette introduction, les Européens consommaient et cultivaient les fruits de plusieurs espÚces : le fraisier des bois et le fraisier musqué tous les deux indigÚnes ainsi que le fraisier de Virginie acclimaté d'Amérique du Nord depuis le XVIe siÚcle.

L'anecdote est encore amplifiĂ©e par cette Ă©tonnante coĂŻncidence : L'homophonie entre « FrĂ©zier » et « Fraisier ». Le mot « Fraisier » (ou « Frasier ») est attestĂ© depuis le XIIIe siĂšcle. Le nom de famille d'AmĂ©dĂ©e François FrĂ©zier lui vient d'un de ses ancĂȘtres, Julius de Berry, qui avait servi des fraises des bois au roi Charles III le Simple Ă  la fin d'un banquet Ă  Anvers en 916, le roi le remercia en l'anoblissant et en lui donnant le nom de Fraise, qui se dĂ©forma en Frazer lorsque la famille Ă©migra en Angleterre puis devint FrĂ©zier, quand ils revinrent faire souche en Savoie.

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

  1. (en) A. SĂžnsteby et O. M. Heide, « Long-day control of flowering in everbearing strawberries », The Journal of Horticultural Science and Biotechnology, vol. 82, no 6,‎ , p. 875–884 (ISSN 1462-0316 et 2380-4084, DOI 10.1080/14620316.2007.11512321, lire en ligne, consultĂ© le )
  2. (en) Edward F. Durner, J. A. Barden, D. G. Himelrick et E. B. Poling, « Photoperiod and Temperature Effects on Flower and Runner Development in Day-Neutral, Junebearing, and Everbearing Strawberries », Journal of the American Society for Horticultural Science, vol. 109, no 3,‎ , p. 396–400 (ISSN 2327-9788 et 0003-1062, DOI 10.21273/JASHS.109.3.396, lire en ligne, consultĂ© le )
  3. (en) P. Castro, J. M. Bushakra, P. Stewart et C. K. Weebadde, « Genetic mapping of day-neutrality in cultivated strawberry », Molecular Breeding, vol. 35, no 2,‎ , p. 79 (ISSN 1380-3743 et 1572-9788, DOI 10.1007/s11032-015-0250-4, lire en ligne, consultĂ© le )
  4. James Hancock, Cholani Weebadde et Sedat Serçe, « Challenges Faced by Day-neutral Strawberry Breeders in the Continental Climates of the Eastern United States and Canada », HortScience, vol. 43, no 6,‎ , p. 1635–1636 (ISSN 0018-5345 et 2327-9834, DOI 10.21273/HORTSCI.43.6.1635, lire en ligne, consultĂ© le )
  5. J.F. Hancock, J.J. Luby, A. Dale et P.W. Callow, « Utilizing wild Fragaria virginiana in strawberry cultivar development: Inheritance of photoperiod sensitivity, fruit size, gender, female fertility and disease resistance », Euphytica, vol. 126, no 2,‎ , p. 177–184 (DOI 10.1023/A:1016309724998, lire en ligne, consultĂ© le )
  6. (en) C. K. Weebadde, D. Wang, C. E. Finn et K. S. Lewers, « Using a linkage mapping approach to identify QTL for day-neutrality in the octoploid strawberry », Plant Breeding, vol. 0, no 0,‎ , p. 071003002534004–??? (ISSN 0179-9541 et 1439-0523, DOI 10.1111/j.1439-0523.2007.01430.x, lire en ligne, consultĂ© le )
  7. S. Serce et J.F. Hancock, « 195 Sexual and Vegetative Performance of Native and Cultivated Day-neutral Strawberries under Moderate and High Temperatures », HortScience, vol. 35, no 3,‎ , p. 424D–424 (ISSN 0018-5345 et 2327-9834, DOI 10.21273/HORTSCI.35.3.424D, lire en ligne, consultĂ© le )
  8. (en) O. M. Heide, J. A. Stavang et A. SĂžnsteby, « Physiology and genetics of flowering in cultivated and wild strawberries – a review », The Journal of Horticultural Science and Biotechnology, vol. 88, no 1,‎ , p. 1–18 (ISSN 1462-0316 et 2380-4084, DOI 10.1080/14620316.2013.11512930, lire en ligne, consultĂ© le )
  9. (en) Elli Aurora Koskela, Anita SĂžnsteby, Henryk Flachowsky et Ola Mikal Heide, « TERMINAL FLOWER1 is a breeding target for a novel everbearing trait and tailored flowering responses in cultivated strawberry ( Fragaria × ananassa Duch.) », Plant Biotechnology Journal, vol. 14, no 9,‎ , p. 1852–1861 (PMID 26940366, PMCID PMC5069601, DOI 10.1111/pbi.12545, lire en ligne, consultĂ© le )
  10. (en) Marja Rantanen, Takeshi Kurokura, Panpan Jiang et Katriina Mouhu, « Strawberry homologue of TERMINAL FLOWER1 integrates photoperiod and temperature signals to inhibit flowering », The Plant Journal, vol. 82, no 1,‎ , p. 163–173 (DOI 10.1111/tpj.12809, lire en ligne, consultĂ© le )
  11. (en) Elli A. Koskela, Katriina Mouhu, Maria C. Albani et Takeshi Kurokura, « Mutation in TERMINAL FLOWER1 Reverses the Photoperiodic Requirement for Flowering in the Wild Strawberry Fragaria vesca », Plant Physiology, vol. 159, no 3,‎ , p. 1043–1054 (ISSN 1532-2548, PMID 22566495, PMCID PMC3387692, DOI 10.1104/pp.112.196659, lire en ligne, consultĂ© le )
  12. Catalogue français des espÚces et variétés consultable sur le site du Geves
  13. « Base variété de Semae », sur Semae.fr (consulté le )
  14. L'Encyclopédie visuelle des aliments, Québec Amerique, , p. 190
  15. G. Risser, J.C. Navatel, La fraise : plants et variétés, éditions CTIFL, 1997
  16. dans l'hémisphÚre Nord
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