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Foulques II d'Anjou

Foulques II (ou Fulco) d'Anjou, dit « le Bon », fut comte d'Anjou au Xe siècle, vraisemblablement entre 941 et 960, comte de Nantes et régent de Bretagne entre 958 et 960. Il était de la famille des Ingelgeriens et fils de Foulques Ier « le Roux » et de Roscille de Loches. Il est mort avant [1].

Foulques II d'Anjou
Fonctions
Comte d'Anjou
Prédécesseur Foulques Ier
Successeur Geoffroy Ier
Biographie
Dynastie Ingelgeriens
Surnom le Bon
Date de naissance vers 920
Date de décès
Lieu de décès Tours
Sépulture Saint-Martin de Tours
Père Foulques Ier d'Anjou
Mère Roscille de Loches
Conjoints Gerberge
Mère de Drogon de Bretagne
Enfants Geoffroy Ier
Guy d'Anjou
Adélaïde d'Anjou
Adèle

Biographie

Il est cité pour la première fois dans une charte de son père de 929, avec sa mère et son frère Guy. Il est encore signataire d'une charte de son père en août 941, et il est probable qu'il lui succéda peu de temps après. Allié aux Robertiens, il est plutôt opposé au nouveau comte de Blois Thibaut Ier « le Tricheur », mais la mort d'Alain II dit Barbe-Torte, duc de Bretagne en 952, redistribue les alliances. Foulques II épouse la veuve d'Alain Barbetorte, sœur de Thibaud, lequel vient d'obtenir la régence de Bretagne, pendant la minorité de son neveu Drogon[2]. Thibaud cède le contrôle du comté de Nantes à Foulques, et lui confie le duc mineur. Ce dernier meurt en 958 dans des conditions mal définies.

Foulques cède Saumur au comte de Blois, cité que ses successeurs ne réussiront à reprendre que près d'un siècle plus tard. Il prend Méron, à Guillaume Tête-d'Étoupe, comte de Poitiers.

Malgré certains méfaits qui lui sont attribués, il laisse par ailleurs le souvenir d'un prince cultivé, poète et artiste. Il est cité pour la dernière fois en septembre 958, lors d'une assemblée regroupant les comtes de Blois, d'Anjou et des seigneurs bretons. En septembre 960, c'est son fils Geoffroy qui est cité comme comte d'Anjou. Il serait donc mort entre ces deux dates.

Foulques le Bon est cité dans la Chronique des Comtes d'Anjou[3], texte écrit entre 1100 et 1140 par un moine angevin, à la demande de Foulques « le Réchin ».

Mariages et enfants

Il épouse en premières noces Gerberge, décédée avant 952. Aucun document ne mentionne son origine. Une première hypothèse[4] la considérait comme une fille de Ratburn Ier, vicomte de Vienne, et de Gerberge. Ratburn était lui-même fils de Berillo, vicomte de Vienne, et d'Ermengarde, fille de Boson, roi de Provence[5]. Cette hypothèse s'appuie sur l'apparition des prénoms Gerberge et Ermengarde parmi les Ingelgeriens. Ce dernier argument onomastique n'est pas en soi une preuve, et surtout cette hypothèse n'explique pas[6] l'apparition du prénom Geoffroy (Gausfred) chez les comtes d'Anjou. Une seconde hypothèse[6] la donne comme fille de Geoffroy (un Rorgonide[7] fils du vicomte Geoffroy, vassal de Guillaume le Pieux), comte de Nevers voire du Gâtinais, et d'Aba (Ava). Cette seconde hypothèse a l'avantage d'expliquer l'apparition du prénom Geoffroy parmi les comtes d'Anjou, mais n'explique pas le rôle important des enfants de Foulques II en Aquitaine ni le possible mariage d'Adélaïde avec un roi carolingien. Une dernière hypothèse[8] complète celle de Christian Settipani en faisant d'Ava une fille de Guillaume le Pieux et de sa femme Engelberge (de sang royal).

Foulques et Gerberge ont donné naissance à :

D'autres enfants leur furent attribués par erreur :

  • Dreux ou Drogon qui aurait été évêque du Puy après son frère, mais la liste des évêques du Puy ne mentionne pas d'évêque de ce prénom au Xe siècle, et sa présence dans les généalogies résulte probablement d'une confusion avec Drogon de Bretagne, fils de Roscille de Blois et d'Alain Barbetorte et beau-fils de Foulques II quand ce dernier épousera Roscille de Blois veuve d'Alain Barbetorte ;
  • Humbert le Veneur, cité par Mabille en 1871, mais dont l'existence ne s'appuie sur aucun document ;

Veuf, Foulques se remaria vers 954 avec la veuve du duc de Bretagne et comte de Nantes, Alain II Barbetorte, laquelle était sœur de Thibaut Ier « le Tricheur », comte de Blois.

Notes et références

  1. Dom Bouquet, Chronique de Tours, IX, 53.
  2. Sassier 1987, p. 132.
  3. Une traduction française en ligne est disponible ici. Il existe également une édition en français sous le nom de Légende dorée des comtes d'Anjou.
  4. (en) Bernard S. Bachrach, Fulk Nerra, the Neo-Roman Consul 987-1040. A Political Biography of the Angevin Count., Berkeley, Univ. of California Pr., , p. 7-9.
  5. FranceBalade.
  6. Christian Settipani, Les comtes d’Anjou et leurs alliances aux Xe et XIe siècles, Woodbridge, K.S.B. Keats-Rohan (éd.), Family trees and the Roots of Politics, , p. 228-230.
  7. Christian Settipani, « Les vicomtes de Châteaudun et leurs alliés », dans Onomastique et Parenté dans l'Occident médiéval, Oxford, Linacre College, Unit for Prosopographical Research, coll. « Prosopographica et Genealogica / 3 », , 310 p. (ISBN 1-900934-01-9), p. 247-261.
  8. Raphaël Bijard, « La construction de la Bourgogne Robertienne (936 - 1031) », sur Academia, , p. 18-20, 47-50.
  9. Adélaïde d'Anjou sur le site de la Fondation pour la généalogie médiévale.

Voir aussi

Sources et bibliographie

  • Christian Thevenot, Olivier Orban, La légende dorée des Comtes d'Anjou, Paris, 1991 (ISBN 2855656249).
  • Christian Settipani, La Préhistoire des Capétiens (Nouvelle histoire généalogique de l'auguste maison de France, vol. 1), Villeneuve-d'Ascq, éd. Patrick van Kerrebrouck, , 545 p. (ISBN 978-2-95015-093-6) .
  • Denis Piel, Le pouvoir de Foulque II le Bon, comte d'Anjou de 941 à 960 : étude sur la puissance angevine au milieu du Xe siècle, Angers, 2010 (mémoire dactylographié) [lire en ligne].
  • Yves Sassier, Hugues Capet : Naissance d'une dynastie, Fayard, coll. « Biographies historiques », , 364 p. (ISBN 978-2-213-67002-7, lire en ligne).

Liens externes

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