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Liste des comtes de Gâtinais

Cette page présente la liste des comtes de l'ancien comté français de Gâtinais.

Le Gâtinais se situait entre les villes d'Orléans et de Fontainebleau, et fut possédé par des seigneurs à qui fut confié la vicomté d'Orléans. À la fin du Xe siècle, les vicomtes d'Orléans s'intitulaient comtes de Gâtinais. L'un d'eux, Geoffroy II Ferréol, épouse la sœur d'un comte d'Anjou et leur fils devint comte d'Anjou à l'extinction de la famille des Ingelgeriens. L'un de ses descendants sera Geoffroy V Plantagenêt.

Les vicomtes d'Orléans (Rorgonides)

  • Geoffroy/Gausfred († avant le ), citĂ© comme possessionnĂ© dans le Gâtinais en 935, 939 et 941, et vicomte d'OrlĂ©ans citĂ© en 942
  • Aubry/AlbĂ©ric († après 966), sans doute son fils, vicomte d'OrlĂ©ans en 957

Les comtes de Gâtinais

En 1068, Foulques IV le Réchin, second fils de Geoffroy II Ferréol et d'Ermengarde, emprisonne son frère, s'empare du comté d'Anjou et cède le Gâtinais au roi Philippe Ier de France en échange de son soutien.

La succession comtale gâtinaise se doit de prendre en compte le fait qu'à la disparition du comte Aubry le Tors, le comté est manifestement divisé en deux parties :

  • le Bas-Gâtinais (avec Château-Landon et Moret), qui adviendra aux comtes d'Anjou par le fait de BĂ©atrice de Mâcon, avec son vicomte (dĂ©tenteurs de droits allant de Moret Ă  Lorrez-le-Bocage). Geoffroy FerrĂ©ol ne porte pas le titre comtal en dehors d'une chronique très tardive.
  • le Haut-Gâtinais (avec Lorris et Montargis) dont plusieurs Ă©lĂ©ments (Amilly, et entre Lorris et Beaune-la-Rolande) sont possĂ©dĂ©s par Gilduin, archevĂŞque de Sens et fils du seigneur Geoffroy, en tant que bien patrimonial.

Il y aurait ainsi eu deux séries d'héritiers, probablement un par ligne. Le prestige de la Maison d'Anjou effacera le souvenir des seconds (Gilduin a été déposé par un concile en 1050). Cette situation sera sanctionnée en droit public par deux séries de vicomtes. Ceux du Bas Gâtinais ont cédé leurs biens à la Couronne vers 1110 (dont Lorrez-le-Bocage, siège de futurs douaires royaux). En 1068, les deux parties du comté sont enfin réunies[1]. Cette division du comté en deux lots permet de résoudre la querelle qui a vivement opposé les érudits gâtinots avant 1914. Ceux-ci avaient relevé les premiers indices sans les faire aboutir, ne cessant de privilégier l'occultation intéressée des Chroniques d'Anjou.

Généalogie

La généalogie des comtes de Gâtinais est délicate à établir, car la documentation sur laquelle l'historien peut s'appuyer est plutôt rare et parfois imprécise. Il y a eu dans le passé des tentatives qui se sont révélées erronées, en raison d'erreurs sur la datation de certains actes. Actuellement, il existe deux tentatives de reconstitutions.

Certitudes généalogiques

Geoffroy Ier
comte de Gâtinais
Béatrice de Mâcon
Hugues
du Perche
Foulques III Nerra
comte d'Anjou
Aubry le Tors
comte de Gâtinais
Geoffroy II
comte de Gâtinais
Ermengarde
Geoffroy III
comte de Gâtinais
et d'Anjou
Foulques IV
comte d'Anjou

Généalogie, selon Édouard de Saint-Phalle

Son raisonnement est basé sur le fait que des enfants des différents mariages de Béatrice de Mâcon se succèdent à la tête du comté, et il en déduit que c'est Béatrice de Mâcon qui apporte le comté à ses maris. Béatrice de Mâcon étant fille d'Aubry II de Mâcon et précédée dans le Gâtinais par Aubry, vicomte d'Orléans, il en déduit que ces deux Aubry n'en sont qu'un seul. Aubry II de Mâcon ayant des fils qui n'héritent pas du Gâtinais et sensiblement plus jeunes que Béatrice, il suppose que cette dernière est née d'une première épouse, qu'il suppose être fille de Geoffroy, vicomte d'Orléans. En outre, il identifie le comte Wal... à Gautier ou Walthar Ier, comte de Vexin, de Valois et d'Amiens, et le considère comme un mari de Béatrice. Cela donne le stemma suivant[2] :

Geoffroy
Vte d'Orléans
Ne
Aubry II
comte de Mâcon
Béatrice de Mâcon
mariée 3 fois
1) avec
Geoffroy Ier
2) avec
Gautier Ier
comte de Vexin
3) avec
Hugues
du Perche
Foulques III
Nerra
Aubry le Tors
Geoffroy II
Ermengarde
Geoffroy III
Foulques IV

Généalogie, selon Christian Settipani

La précédente reconstitution présente cependant plusieurs faiblesses :

  • Nulle part un mariage entre BĂ©atrice et le comte Gautier Ier de Vexin n'est mentionnĂ©, pas plus qu'un premier mariage d'Aubry II de Mâcon.
  • L'argument selon lequel si des enfants issus de diffĂ©rents mariages d'une femme se succèdent Ă  la tĂŞte d'un mĂŞme fief implique que ce fief provient de la mère n'est pas une certitude Ă  cette Ă©poque.
  • l'identification entre Aubry II, comte de Mâcon, et Aubry, vicomte d'OrlĂ©ans, est loin d'ĂŞtre admise par tous.

Christian Settipani considère que Gautier Ier de Vexin, par son mariage avec Adèle d'Anjou, est apparenté avec les vicomtes d'Orléans, et qu'à l'extinction de cette première famille, il en hérite, et son fils Geoffroy, le seul de ses fils à ne pas être pourvu d'un fief, reçoit le Gâtinais. À sa mort, laissant un fils en bas âge, la charge comtale est assurée par son frère Gautier II le Blanc, le temps qu'Aubry le tort parvienne à sa majorité. À la mort de ce dernier, le comté revient tout naturellement à son héritier le plus proche, c’est-à-dire à son demi-frère Geoffroy II Ferréol[3].

Geoffroy
Vte d'Orléans
Foulques Ier le Roux
comte d'Anjou
Aubry
Vte d'Orléans
Gerberge
Foulques II le Bon
comte d'Anjou
Gautier Ier
comte de Vexin
Adèle
Aubry II
comte de Mâcon
Geoffroy Ier Grisegonnel
comte d'Anjou
Gautier II
le Blanc
Geoffroy Ier
comte de Gâtinais
Béatrice de Mâcon
Hugues
du Perche
Foulques III Nerra
comte d'Anjou
Aubry le tors
comte de Gâtinais
Geoffroy II
comte de Gâtinais
Ermengarde
Geoffroy II Martel
comte d'Anjou
Geoffroy III
comte de Gâtinais
et d'Anjou
Foulques IV
comte d'Anjou

Notes et références

  1. Etienne Meunier. L'origine du comté de Joigny. L'Echo de Joigny, n° 58, 2001, p. 3 à 21.
  2. Édouard de Saint Phalle, « Les comtes de Gâtinais aux Xe et XIe siècle », dans Onomastique et Parenté dans l'Occident médiéval, Oxford, Linacre College, Unit for Prosopographical Research, coll. « Prosopographica et Genealogica / 3 », , 310 p. (ISBN 1-900934-01-9), p. 230-246.
  3. Christian Settipani, « Les vicomtes de Châteaudun et leurs alliés », dans Onomastique et Parenté dans l'Occident médiéval, Oxford, Linacre College, Unit for Prosopographical Research, coll. « Prosopographica et Genealogica / 3 », , 310 p. (ISBN 1-900934-01-9), p. 247-261.

Voir aussi

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