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Fosse n° 6 des mines de Lens

La fosse no 6 dite Saint-Alfred ou Alfred Descamps, anciennement dĂ©nommĂ©e fosse d'Haisnes, de la Compagnie des mines de Douvrin puis de la Compagnie des mines de Lens est un ancien charbonnage du Bassin minier du Nord-Pas-de-Calais, situĂ© Ă  Haisnes. La Compagnie de Douvrin commence le puits en et la fosse commence Ă  extraire en 1861. Mais l'extraction reste faible et la compagnie est mise en liquidation judiciaire. La Compagnie de Lens rachète la fosse et la concession pour 500 000 francs dans le but de s'en servir pour exploiter sa propre concession. La fosse est dĂ©truite durant la Première Guerre mondiale. Elle est reconstruite dans le style architectural des mines de Lens, avec un chevalement en bĂ©ton armĂ©. L'extraction cesse en 1936 mais la fosse est conservĂ©e pour assurer l'aĂ©rage de la fosse no 13.

Fosse no 6 des mines de Lens dite Saint-Alfred ou Alfred Descamps
La fosse no 6 reconstruite après la guerre par la Compagnie de Lens.
La fosse no 6 reconstruite après la guerre par la Compagnie de Lens.
Puits n° 6
Coordonnées 50,512617, 2,803964[BRGM 1]
Début du fonçage
Mise en service 1861
Profondeur 240 mètres
Étages des accrochages 178, 213 mètres...
ArrĂŞt 1936 (extraction)
1959 (aérage)
Remblaiement ou serrement 1959
Administration
Pays France
RĂ©gion Hauts-de-France
DĂ©partement Pas-de-Calais
Commune Haisnes
Caractéristiques
Compagnie Compagnie des mines de Douvrin
Compagnie des mines de Lens
Groupe Groupe de Lens
Groupe de Lens-Liévin
Ressources Houille
Concession Douvrin
Protection Logo monument historique Inscrit MH (2004)
Patrimoine mondial Patrimoine mondial (2012)[note 1]

GĂ©olocalisation sur la carte : Pas-de-Calais
(Voir situation sur carte : Pas-de-Calais)
Fosse no 6 des mines de Lens dite Saint-Alfred ou Alfred Descamps
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Fosse no 6 des mines de Lens dite Saint-Alfred ou Alfred Descamps

La Compagnie des mines de Lens est nationalisée en 1946, et intègre le Groupe de Lens. En 1952, ce dernier fusionne avec le Groupe de Liévin pour former le Groupe de Lens-Liévin. Des habitations sont construites à proximité de la fosse. Le puits est comblé en 1959.

Au début du XXIe siècle, Charbonnages de France matérialise la tête de puits no 6. Un sondage de décompression S51 est entrepris au nord-est du puits à la fin de l'année 2004. La fosse no 6 est inscrite aux monuments historiques le . Elle a été inscrite le sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco.

La fosse

Fonçage

La Compagnie des mines de Douvrin a ouvert en [D 1] un puits d'extraction au diamètre utile de 4,04 mètres[D 1] - [SB 1] sur le territoire d'Haisnes, Ă  environ 400 mètres de la limite nord de la concession de Lens, Ă  200 mètres Ă  l'ouest[SB 1] de la route de Lens Ă  la BassĂ©e[D 2], et Ă  500 mètres au nord du clocher d'Haisnes[SB 1]. Le niveau est passĂ© avec une machine d'Ă©puisement de 120 chevaux[D 1]. Le maximum d'eau est de 740 hectolitres par minute. Le cuvelage commence Ă  2,70 mètres et finit Ă  77,30 mètres en [D 1], puis dĂ©finitivement Ă  80,20 mètres[SB 1]. Le puits rencontre le terrain houiller Ă  150 mètres[D 1] - [SB 1], et on y ouvre deux accrochages, Ă  178 et Ă  213 mètres[D 1] - [SB 1], dont les bowettes ont traversĂ© sept couches de houille maigre[D 2], tenant 8,1 % de matières volatiles[D 3].

Exploitation

La fosse construite par la Compagnie de Douvrin.

La fosse commence Ă  produire en 1861[SB 1]. Cinq de ces veines sont exploitables et ont Ă©tĂ© exploitĂ©es sur une certaine Ă©tendue. Mais leur allure est irrĂ©gulière et dĂ©coupĂ©e par de nombreuses failles ; de 1861 jusqu'Ă  1866 leur exploitation ne fournit que des produits insignifiants, s'Ă©levant, en totalitĂ©, pendant ces cinq annĂ©es, Ă  12 642 tonnes seulement[D 3]. Le dĂ©faut de ressources financières et l'incertitude dans laquelle se trouve la sociĂ©tĂ© relativement Ă  l'obtention d'une concession, l'ont dĂ©terminĂ©e, en 1863 et 1864, Ă  suspendre Ă  peu près entièrement son exploitation. On a toutefois approfondi la fosse jusqu'Ă  240 mètres, et retrouvĂ© la veine no 5 avec une allure plus rĂ©gulière et une puissance de 1,20 Ă  1,50 mètre[D 3]. Un dĂ©cret du [AM 1] a accordĂ© Ă  la Compagnie de Douvrin une concession de 700 hectares ; une maison de Paris a fourni les fonds nĂ©cessaires Ă  la reprise des travaux[D 3]. Au-dessous de 213 mètres, les veines sont atteintes et exploitĂ©es par des bures[SB 1]. Le bure Ă©tabli Ă  1 200 mètres au sud de la fosse constitue, par sa section et son armement, un vĂ©ritable puits intĂ©rieur ; deux Ă©tages y ont Ă©tĂ© Ă©tablis aux profondeurs de 325 et 434 mètres[SB 1]. L'orifice du puits de la fosse d'Haisnes est situĂ© Ă  l'altitude de 26,18 mètres[SB 1].

L'extraction de la fosse de Douvrin qui n'est que de 5 405 tonnes en 1865 s'Ă©lève Ă  23 575 tonnes en 1866 et 20 738 tonnes en 1867. Elle tombe ensuite Ă  12 358 tonnes en 1868 et Ă  11 434 tonnes en 1869, et continue Ă  dĂ©croĂ®tre les quatre annĂ©es suivantes, de 1870 Ă  1873[D 3]. Elle n'est en totalitĂ© que de 17 285 tonnes pour ces quatre annĂ©es. Dès la fin de 1869, un jugement du tribunal de BĂ©thune a prononcĂ© la dissolution de la SociĂ©tĂ© ; et les liquidateurs maintiennent la fosse en activitĂ©, mais sans exĂ©cuter d'autre travail que celui indispensable en vue de la vente de l'entreprise[D 3].

Rachat par la Compagnie de Lens

Cette vente a eu lieu le [SB 1], en faveur de la Compagnie de Lens, moyennant le prix de 500 000 francs[D 3]. Un dĂ©cret du a autorisĂ© la rĂ©union de la concession de Douvrin Ă  celle de Lens, et la Compagnie de Lens a rĂ©organisĂ© la fosse de Douvrin, dĂ©signĂ©e sous le no 6[D 3], Saint-Alfred ou Alfred Descamps[A 1]. Ă€ la surface, des installations spacieuses et bien entendues[D 3] ont Ă©tĂ© construites pour la manĹ“uvre des wagons, pour le triage et le criblage des charbons ; une machine d'extraction, système Corliss, Ă  dĂ©tente, a Ă©tĂ© montĂ©e, et la voie ferrĂ©e qui relie la fosse au rivage de Pont-Ă -Vendin et Ă  la gare de Violaines a Ă©tĂ© terminĂ©e[D 4].

La base latérale du chevalement.

Des travaux souterrains, dans la direction du sud et pĂ©nĂ©trant dans la concession de Lens, ont amenĂ© la dĂ©couverte de neuf couches de houille, de nature sèche, tenant de 15 Ă  16 % de matières volatiles, propre au chauffage des gĂ©nĂ©rateurs, et dont l'exploitation, malgrĂ© l'irrĂ©gularitĂ© des terrains, fournit une extraction importante, qui figure, Ă  partir de 1874, dans la production totale des mines de Lens[D 4]. Ainsi, il a Ă©tĂ© extrait par la Compagnie de Lens Ă  la fosse de Douvrin 3 782 tonnes en 1874, 11 661 tonnes en 1875, 31 716 tonnes en 1876, 14 883 tonnes en 1877, 37 746 tonnes en 1878 et 67 000 tonnes en 1879, soit un total de 166 788 tonnes[D 4].

Toutefois, la formation houillère ne paraĂ®t avoir qu'une faible Ă©paisseur Ă  Douvrin[D 4]. En effet, un puits d'enfoncement pratiquĂ© Ă  50 mètres de la fosse, et vers 310 mètres de profondeur, a constatĂ© la prĂ©sence de schistes dĂ©voniens avec intercalations de calcaires. Cette indication annonce, en cette rĂ©gion, la fin du bassin Ă  la profondeur de 310 mètres[D 4].

La fosse, dĂ©truite durant la Première Guerre mondiale[A 2], est reconstruite dans le style architectural des mines de Lens, et avec un chevalement en bĂ©ton armĂ©. L'extraction cesse en 1936 mais la fosse est conservĂ©e pour assurer l'aĂ©rage de la fosse no 13, sise Ă  Hulluch Ă  2 346 mètres au sud-sud-est[note 2], qui possède dĂ©jĂ  le puits no 13 bis pour son aĂ©rage.

Nationalisation

La Compagnie des mines de Lens est nationalisĂ©e en 1946, et intègre le Groupe de Lens. En 1952, ce dernier fusionne avec le Groupe de LiĂ©vin pour former le Groupe de Lens-LiĂ©vin[B 1]. Le puits no 6, d'une profondeur de 240 mètres, est remblayĂ© en 1959, mais la plupart des installations sont conservĂ©es[B 1].

Reconversion

Au dĂ©but du XXIe siècle, Charbonnages de France matĂ©rialise la tĂŞte de puits. Le BRGM y effectue des inspections chaque annĂ©e[1]. L'essentiel des bâtiments a Ă©tĂ© conservĂ©[2]. Un sondage de dĂ©compression S51 est entrepris Ă  39 mètres au nord-est[note 2] du puits no 6 du au . D'un diamètre de quatorze centimètres, il a atteint la profondeur de 172 mètres[BRGM 2] - [note 3].

Le chevalement et ses bâtiments attenants, vestiges de l'ancienne fosse no 6, font l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques depuis le [3]. La fosse no 6 fait partie des 353 Ă©lĂ©ments rĂ©partis sur 109 sites qui ont Ă©tĂ© inscrits le sur la liste patrimoine mondial de l'Unesco. Elle constitue une partie du site no 63[4].

En 2018, une procédure d'expropriation à l'encontre du propriétaire ferrailleur est en cours en raison d'un « état d’abandon manifeste ». Un cabinet d’études est chargé de trouver une destination culturelle et touristique au site pour l'horizon 2023[5].

  • Vue gĂ©nĂ©rale de la fosse.
    Vue générale de la fosse.
  • DĂ©tail du chevalement.
    DĂ©tail du chevalement.
  • Vue arrière du chevalement.
    Vue arrière du chevalement.
  • L'orifice du puits.
    L'orifice du puits.
  • L'intĂ©rieur du bâtiment principal.
    L'intérieur du bâtiment principal.
  • Un des bâtiments annexes.
    Un des bâtiments annexes.

La cité

La cité.

Quelques habitations ont été construites après la Nationalisation au sud-est de la fosse.

Notes et références

Notes
  1. L'inscription aux monuments historiques et sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco concerne les installations de surface de la fosse no 6.
  2. Les distances sont mesurées grâce à Google Earth. Dans le cas de puits, la distance est mesurée d'axe en axe, et arrondie à la dizaine de mètres la plus proche. Les têtes de puits matérialisées permettent de retrouver l'emplacement du puits sur une vue aérienne.
  3. Le sondage de dĂ©compression est gĂ©olocalisĂ© 50° 30′ 46″ N, 2° 48′ 15″ E.
Références
Références aux fiches du BRGM
Références à Guy Dubois et Jean Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais. Tome I,
Références à Guy Dubois et Jean Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais. Tome II,
Références aux Annales des mines
Références à Émile Vuillemin, Le Bassin Houiller du Pas-de-Calais. Tome II, Imprimerie L. Danel,
Références à Alfred Soubeiran, Études des gîtes minéraux de la France : Bassin houiller du Pas-de-Calais, première partie, Arras, Imprimerie nationale, Paris,
  1. Soubeiran 1895, p. 283

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Guy Dubois et Jean-Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais : Des origines Ă  1939-45, t. I, , 176 p., p. 111, 121. Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  • Guy Dubois et Jean-Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais : De 1946 Ă  1992, t. II, . Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  • Collectif, Annales des mines : Partie administrative ou recueil de lois, dĂ©crets, arrĂŞtĂ©s et autres actes, t. II, sĂ©rie 6, Carilian-GĹ“ury et Vor Dalmont, Dunod, Paris, , 459 p. (lire en ligne), p. 88. Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  • Émile Vuillemin, Le Bassin Houiller du Pas-de-Calais. Tome II : Histoire de la recherche, de la dĂ©couverte et de l'exploitation de la houille dans ce nouveau bassin, Imprimerie L. Danel, Lille, , 410 p. (lire en ligne), p. 141-143, 155. Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  • Alfred Soubeiran, Études des gĂ®tes minĂ©raux de la France : Bassin houiller du Pas-de-Calais, sous-arrondissement minĂ©ralogique d'Arras, Imprimerie nationale, Paris,
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