Forest-Saint-Julien
Forest-Saint-Julien est une commune française située dans le département des Hautes-Alpes en région Provence-Alpes-Côte d'Azur.
Forest-Saint-Julien | |||||
La chapelle Saint-Antoine. | |||||
Blason |
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Administration | |||||
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Pays | France | ||||
Région | Provence-Alpes-Côte d’Azur | ||||
DĂ©partement | Hautes-Alpes | ||||
Arrondissement | Gap | ||||
Intercommunalité | Communauté de communes Champsaur-Valgaudemar | ||||
Maire Mandat |
Fabrice Borel 2020-2026 |
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Code postal | 05260 | ||||
Code commune | 05056 | ||||
DĂ©mographie | |||||
Population municipale |
333 hab. (2020 ) | ||||
Densité | 48 hab./km2 | ||||
GĂ©ographie | |||||
Coordonnées | 44° 38′ 05″ nord, 6° 08′ 11″ est | ||||
Altitude | Min. 1 015 m Max. 1 631 m |
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Superficie | 6,95 km2 | ||||
Unité urbaine | Commune rurale | ||||
Aire d'attraction | Gap (commune de la couronne) |
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Élections | |||||
DĂ©partementales | Canton de Saint-Bonnet-en-Champsaur | ||||
Législatives | Deuxième circonscription | ||||
Localisation | |||||
GĂ©olocalisation sur la carte : France
GĂ©olocalisation sur la carte : France
GĂ©olocalisation sur la carte : Hautes-Alpes
GĂ©olocalisation sur la carte : Provence-Alpes-CĂ´te d'Azur
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GĂ©ographie
La commune de Forest-Saint-Julien est située dans le Champsaur, sur la rive gauche du Drac, entre la plaine de Chabottes,dont elle est séparée par le ruisseau d'Ancelle, et Saint-Laurent-du-Cros, dont elle est séparée par le torrent de Riou[1].
Le village proprement dit est à une altitude de 1045 mètres, à proximité du Drac. Mais la commune s'étend vers le sud jusqu'au Puy de Manse, qui culmine à 1637 mètres. Le hameau de Manse, qui se situe approximativement au centre de la commune, et où se trouve la mairie, est à 1165 mètres, et de nombreuses habitations sont dispersées sur les hautes plaines jusqu'à 1300 mètres d'altitude.
Urbanisme
Typologie
Forest-Saint-Julien est une commune rurale[Note 1] - [2]. Elle fait en effet partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[3] - [4].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Gap, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 73 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[5] - [6].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (68,5 % en 2018), en augmentation par rapport à 1990 (64,8 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : prairies (35,6 %), zones agricoles hétérogènes (26,7 %), forêts (18,6 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (12,4 %), terres arables (6,2 %), espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (0,6 %)[7].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[8].
Toponymie
Le nom de la localité est attesté sous le simple toponyme latin Forestum en 1406, Foresti Sancti Juliani en 1506.
Forest-Sant-Julian en occitan vivaro-alpin.
Le Forest vient du latin foras, qui a donné fora en occitan. Ce nom signifie « hors de », et désigne les constructions érigées entre les habitations permanentes et les zones d'estivage[9], ce mot désigne très souvent une cabane de berger, isolée et éloignée du village ou paroisse dont elle dépendait. À ne pas confondre avec l'occitan la forest, qui désigne la forêt mais qui n'est pas utilisé dans les Hautes-Alpes où on désigne la forêt par le bosc.
Sant-Julian fait référence à saint Julien.
Personnalités liées à la commune
Sébastien Ogier, pilote de rallye français, 8 fois champion du monde des rallyes en 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2020 et 2021.
Politique et administration
Population et société
DĂ©mographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[11]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[12].
En 2020, la commune comptait 333 habitants[Note 3], en augmentation de 10,26 % par rapport Ă 2014 (Hautes-Alpes : +0,52 %, France hors Mayotte : +1,9 %).
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
Toutes les curiosités décrites ici ont été balisées sur le terrain et reliées entre elles par un « sentier de découverte » à l'initiative d'une association locale[15].
La « voie romaine »
On appelle ainsi un chemin, pavé par endroits, qui descend du col de Manse vers le Drac en traversant la commune de Forest-Saint-Julien.
Les historiens n'attestent aucune voie romaine à proprement parler dans le Champsaur : la plus proche, la via Domitia, qui reliait le col de Montgenèvre à la basse vallée du Rhône, passait par Gap[16] - [17]. Cependant les Romains aménageaient des voies secondaires pour sécuriser leurs déplacements les plus fréquents autour des voies principales. Comme il est avéré qu'ils traversaient le Champsaur pour relier la vallée de la Durance à la région grenobloise, la présence d'une « voie » d'importance secondaire est plausible.
Joseph Roman évoque une voie qui « s'embranchait sur la voie Domitia à Ictodurum (aujourd'hui le Vieux-Manse, commune de la Rochette), traversait le Drac, et allait rejoindre aux environs de Saint-Firmin la voie de Briançon à Mens. »[18]. Si cette thèse était confirmée, et surtout si son itinéraire pouvait être précisé, il pourrait s'agir de cette « voie romaine ».
Une autre hypothèse est qu'il s'agirait d'une de ces nombreux « chemins de Rome » (camins roumieus en occitan), grands chemins parcourus par les « routiers » du Moyen Âge en Occitanie.
Le « chemin des morts »
Cet autre chemin descend aussi des hauteurs de la commune jusqu'au Drac, mais son histoire est tout autre.
À la fin du Moyen Âge, le forest[19] de Saint-Julien et le hameau de Manse dépendaient de la paroisse de Saint-Julien, située sur l'autre rive du Drac. Lorsqu'il y avait un mort au forest ou à Manse, il fallait le descendre en carriole jusqu'au pont sur le Drac, après lequel se trouvait le cimetière paroissial. Le trajet n'était pas facile, et un chemin fut spécialement aménagé pour ces transports.
Il fallut qu'un crue du Drac emporte le pont pour que les habitants de la rive gauche obtiennent d'avoir leur église et leur cimetière, avant de devenir une commune au sens actuel du terme.
Mais le chemin a gardé son nom.
Les aqueducs du ruisseau d'Ancelle
Forest-Saint-Julien, comme les communes voisines, était parcourue par de nombreux canaux. Le canal de Pont-du-Fossé et le canal de Gap, deux des principaux canaux de la région, arrivaient tous deux de l'est, et devaient, à l'entrée de la commune, franchir le ravin du ruisseau d'Ancelle. Pour chacun d'eux un aqueduc a été construit.
Celui du canal de Pont-du-Fossé, le plus ancien, est proche de Pont-de-Frappe. Construit entre 1869 et 1882, il a cessé d'être utilisé en 1969. C'est un pont en maçonnerie en pierres de taille de moyen appareil de 70 mètres de longueur. Il comporte deux avant-ponts et six arches de plein cintre, dont la principale a 5 mètres d'ouverture et domine le torrent de 9 mètres. Le canal passait au sommet à l'air libre. L'ouvrage, fortement détérioré, a été entièrement restauré entre 2009 et 2013 à l'initiative d'une association locale[20], avec l'aide des collectivités publiques (communes, département, région, état) et de quelques mécènes. Interdit d'accès pendant plusieurs années, il est désormais proposé à la visite dans le cadre des parcours de découverte du « Pont blanc », sous le nom d'« Aqueduc des Gorges ».
Celui du canal de Gap (le seul canal du Champsaur toujours en activité) est de plus petite dimension. C'est une simple structure linéaire, où la conduite, couverte, est portée par une arche unique en maçonnerie. Il est situé à 1 kilomètre en amont de celui de Pont-du-Fossé, dans une zone moins accessible, et on ne peut pas le voir d'en-dessous, ce qui limite encore son intérêt touristique. Par contre on peut le parcourir, et sa traversée peut faire partie d'un itinéraire dans le vallon.
La « gare » et le « chemin de fer »
Au début du XXe siècle, la ville de Gap et les communes du Champsaur s'unirent pour construire, avec l'aide de l'État, une voie ferrée qui devait rejoindre à Corps la ligne du chemin de fer de la Mure, réalisant ainsi une liaison vers Grenoble. Il s'agissait d'une ligne à voie métrique, plus facile à installer dans ce relief difficile.
Dès 1906, les travaux avaient commencé entre Gap et le col de Manse (altitude 1269 mètres). En 1913, la construction de la descente du col jusqu'à la vallée du Drac fut entreprise. Longeant d'abord la route en direction du nord-ouest, la voie—ou du moins la plateforme—contournait Serre-Richard (commune de Saint-Laurent-du-Cros), et, faisant un crochet vers l'est, revenait vers Forest-Saint-Julien par une ligne droite comportant deux petits viaducs, sur le Riou Gras et sur le Riou Faubert, suivie d'une boucle de 180 degrés en tranchée, qui débouchait à l'emplacement de la future « gare de Pont-de-Frappe ». De là elle allait rejoindre la route nationale au pied du col Bayard (Brutinel, altitude 1000 mètres).
La Première Guerre mondiale interrompit les travaux. Mais il restait encore fort à faire pour atteindre Corps, et l'heure n'était plus aux investissements coûteux dans les voies ferrées d'intérêt secondaire. En 1928, au moment même où le SG-LM atteignait Corps, la construction du tronçon sud fut suspendue par le Ministère. La ligne n'atteignit jamais Corps, rendant inutiles tous les travaux préparatoires réalisés dans le Champsaur[21].
La plateforme, avec sa tranchée en courbe et ses deux viaducs intacts, est aménagée pour la promenade.
Le bois du « pas de l'ours »
On raconte que, en l'an 605, alors que saint Arey, évêque de Gap, revenant de Rome, descendait du col de Freissinières, son attelage fut attaqué par un ours, qui tua l'un des bœufs qui le tirait. Arey ordonna alors à l'animal de prendre sous le joug la place du bœuf disparu. L'ours, docile, se laissa atteler, et Arey arriva à Gap dans cet équipage original. Reconnaissant à l'animal qui finalement ne l'avait guère dérangé, il le libéra. L'ours partit se réfugier dans les bois sous le col de Manse[22].
Le canal de Pont-du-Fossé quittait la commune dans ce même bois, en passant sur un pont-canal qui a été conservé et est accessible.
Personnalités liées à la commune
- Saint Arey, Ă©vĂŞque de Gap de 579 Ă 614.
- SĂ©bastien Ogier, sextuple champion du monde des rallyes WRC.
HĂ©raldique
Blason | De gueules Ă un renard ravissant d'or[23]. |
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Détails | Le statut officiel du blason reste à déterminer. |
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- Site officiel
- Ressources relatives à la géographie :
- Ressource relative Ă plusieurs domaines :
- Ressource relative aux organisations :
- Forest-Saint-Julien sur le site de l'Institut géographique national
Notes et références
Notes
- Selon le zonage publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2023, millésimée 2020, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2022, date de référence statistique : 1er janvier 2020.
Références
- riou, nom occitan pour ruisseau
- « Zonage rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Commune urbaine-définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
- « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
- IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
- André Faure, Noms de Lieux & Noms de Famille des Hautes-Alpes, Gap, ESPACI OCCITAN, , 412 p. (ISBN 2-9131-3100-X)
- « Liste des maires du département des Hautes-Alpes (mise à jour 15 mai 2014) », sur le site de la préfecture des Hautes-Alpes, (consulté le ).
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019 et 2020.
- Association le Pont blanc, siège : Mairie de Forest-Saint-Julien
- Philippe Auran, Guy Barruol, Jacqueline Hursch, D'une rive à l'autre, éd. Les Alpes de Lumière, 2006 (ISBN 2-906162-81-7), page 15
- l'Almanach Dauphinois 2003, pp. 64 Ă 69.
- J. Roman, Dictionnaire topographique du département des Hautes-Alpes, Imprimerie nationale, Paris, 1884, rééd. Lacour, Nîmes, 2000, (ISBN 2-84406-757-3), page XXI
- nom local donné aux pâturages, et par extension, aux hameaux qui se constituaient autour de ces pâturages
- Association Le Pont Blanc, Forest-Saint-Julien
- Gisel Chautant, Le chemin de fer du Champsaur, ou les péripéties d'un projet inabouti, éditions du Buech, 2011, (ISBN 978-2-918 043133).
- Cette légende est racontée ailleurs sous d'autres formes. Voir à ce sujet Arey ou Boscodon.
- Jean-Charles d'Amat, Armorial des communes des Hautes-Alpes, Société d'étude des Hautes-Alpes, , 46 p.