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Canal de Gap

Le canal de Gap est un canal qui capte l'eau du Drac dans le haut-Champsaur et l'amène dans le bassin gapençais, où elle sert principalement à alimenter en eau potable la ville de Gap. Chaque année, ce sont environ 2 200 000 m3 d’eau qui sont livrés à la ville de Gap pour une finalité de consommation humaine[1].

Canal de Gap
Le canal de Gap sur sa branche sud-ouest
Le canal de Gap sur sa branche sud-ouest
GĂ©ographie
Pays France
RĂ©gion Provence-Alpes-CĂ´te d'Azur
DĂ©partement Hautes-Alpes
CoordonnĂ©es 44° 36′ 13″ N, 6° 07′ 32″ E
DĂ©but Saint-Jean-Saint-Nicolas
Fin Gap
Franchit seuil de Bayard-Manse
Caractéristiques
Statut actuel En service
Altitudes DĂ©but : 1 163 m
Fin : 1 120 m
DĂ©nivelĂ© 43 m
Alimentation le Drac
Usage alimentation en eau potable et irrigation
Infrastructures
Tunnels 2 (400 m et 4 km)
RĂ©servoirs 2 (Jaussauds et Manes)
Histoire
Année début travaux 1864
Année d'ouverture 1880
Commanditaire Loi du 23 pluviĂ´se an XII (1804)
Constructeur Maurice Garnier
Administration
Gestionnaire Association syndicale agréée du Canal de Gap
Site web www.canaldegap.fr

Histoire

Le bassin de Gap est particulièrement déficitaire en eau. Aussi l'idée d'amener à Gap de l'eau prise dans le Champsaur est extrêmement ancienne.

Grâce à l'autorisation donnée par le Dauphin Louis II d’exploiter 300 litres/seconde dans le torrent d’Ancelle, un premier canal est tracé et mis en service en 1492.

En 1773 dĂ©butent des Ă©tudes en vue de rĂ©aliser un nouveau canal Ă  partir du Drac. La loi du 23 pluviĂ´se an XII (1804) dĂ©cide la mise en Ĺ“uvre du Canal de Gap. En 1805, le premier devis estimatif des travaux s’élevait Ă  405 000 francs-or. Un premier concessionnaire est acceptĂ©, mais il fait faillite avant que le premier coup de pioche fĂ»t donnĂ©.

En 1847, une nouvelle Ă©tude comportant un tunnel mixte empruntĂ© par le canal et par la route nationale pour un coĂ»t 2 190 000 francs n'est pas acceptĂ© par l’Administration. En 1858, un projet simplifiĂ© ramène le niveau des dĂ©penses Ă  1 500 000 francs. Le , le dĂ©cret de concession est donnĂ© par NapolĂ©on III Ă  Maurice Garnier, dĂ©putĂ© des Hautes-Alpes, qui l'accepte. Les travaux commencent le , mais les entrepreneurs font successivement faillite, et Maurice Garnier y engloutit toute sa fortune et celle de sa famille. Le , le canal est placĂ© sous sĂ©questre et le ministère des Ponts et ChaussĂ©es est chargĂ© de la continuation des travaux. D’après les chiffres donnĂ©s par l’administration lorsque le canal fut terminĂ©, les dĂ©penses se seraient Ă©levĂ©es Ă  10 000 000 francs-or.

Mis en service en 1880, le canal de Gap a depuis Ă©tĂ© maintes fois rĂ©amĂ©nagĂ©, notamment en 1950 (rĂ©seaux sous pression), 1954, 1963 (crĂ©ation d’un rĂ©servoir de 700 000 m3 aux Jaussauds), et dans les annĂ©es 2000 (modernisation de la prise des Ricous)[2].

Alimentation

La prise d'eau du canal sur le Drac se situe immédiatement après le confluent du Drac blanc et du Drac noir, à la limite est de la commune de Saint-Jean-Saint-Nicolas, en bordure de la route d'Orcières.

La prise d'eau initiale, qui constituait un obstacle à la circulation piscicole sur l'axe Drac et au transit sédimentaire, a fait l'objet de gros travaux de 2009 à 2015. La nouvelle installation comporte une passe à poisson et deux ouvrages de dégravement et de désensablement de l'eau admise dans la branche mère du canal, tandis que le flux de sédiments est rendu au Drac dès que le débit atteint la valeur qui permet le transport solide. Le débit réservé actuel à l'aval du barrage est modulé sur l'année entre 220 et 280 litres/seconde[3].

Une station de pompage d'une nappe souterraine raccordée à la station principale est activée lorsque le débit entrant du Drac ne permet pas d'assurer convenablement l'alimentation du canal tout en préservant le débit réservé vers l'aval[4].

Parcours

Le canal, enterré, quitte le lit du Drac en direction du sud, passe au hameau des Ricoux, puis longe le flanc du massif des Autanes en suivant la direction du sud-ouest, moyennant quelques passages en encorbellement. Il passe au-dessus de Pont-du-Fossé, en-dessous de Saint-Léger-les-Mélèzes, puis domine la plaine de Chabottes. Après environ 10 kilomètres, il passe en souterrain sous une dorsale, traverse les gorges du ruisseau d'Ancelle par un pont-canal (le principal ouvrage d'art de tout son parcours)[5], puis, se dirigeant vers le sud, devient souterrain sur 4 kilomètres pour passer sous le col de Manse et ressortir à l'air libre dans le bassin de Gap, où il alimente le réservoir des Jaussauds, principale réserve d'eau de la ville de Gap.

Des Jaussauds, une rigole part vers l'ouest sous la crète de Bayard et alimente le réservoir des Manes, en bordure de la RN 85, dans la montée du col Bayard. De là part de nouveau un émissaire qui va longer le flanc est de la montagne de Charance. Cet émissaire arrose le domaine de Charance, et poursuit vers le sud-ouest puis l'ouest jusqu'à la Roche-des-Arnauds[6].

  • Le rĂ©servoir des Jaussauds
    Le réservoir des Jaussauds
  • Le canal de Gap sur une de ses parties forestières
    Le canal de Gap sur une de ses parties forestières
  • L'Ă©cluse-Ĺ“uf dans le domaine de Charance
    L'Ă©cluse-Ĺ“uf dans le domaine de Charance

Une autre branche du canal quittant les Jaussauds vers l'est en direction de la Rochette a été neutralisée et remplacée par une conduite enterrée desservant une ASA locale et la station hydroélectrique de Pont-Sarrazin.

Caractéristiques techniques

  • Branche-mère, de la station des Ricous au rĂ©servoir des Jaussauds : conduite en bĂ©ton monolithique de 220 cm de diamètre et de 12 km de longueur, enterrĂ©e sur l’essentiel de son linĂ©aire.
  • RĂ©servoir des Jaussauds : capacitĂ© 700 000 m3.
  • Branche de Charance, des Jaussauds Ă  la Roche-des-Arnauds : longueur 14 km dont 10,3 Ă  l'air libre, dĂ©bit de pointe 2 000 l/s.
  • Branchement vers la station de potabilisation de la Descente par canalisation enterrĂ©e depuis le rĂ©servoir des Jaussauds[7].

Gestion

Le canal de Gap est géré par une Association syndicale autorisée : l'ASA du Canal de Gap, créée en 1874, et dont la ville de Gap est membre. Chargée d'une mission de service public, elle gère un juste répartition de l'eau entre la ville de Gap, prioritaire, les 5 ASA du Champsaur connectées à la branche-mère et les propriétaires de terrains irrigables le long de la branche de Charance.

Aspect touristique

Le tracé du canal peut être suivi à pied ou en VTT sur des chemins balisés sur la quasi-totalité de son parcours :

  • la branche mère du hameau des Ricous jusqu'Ă  l'entrĂ©e du tunnel menant au vallon du ruisseau d'Ancelle, et du pont-canal Ă  l'entrĂ©e du tunnel sous le col de Manse ;
  • la branche de Charance des Jaussauds Ă  CorrĂ©o, itinĂ©raire faisant partie du parcours dit des « Balcons du Gapençais », par rĂ©fĂ©rence aux nombreux points de vue qu'il permet sur le bassin de Gap et les montagnes de l'intĂ©rieur.

Références

  1. Ressources et usages sur le site de l'ASA du canal de Gap.
  2. Historique du canal de Gap sur le site de l'ASA du canal de Gap
  3. Débit réservé sur le site de l'ASA du Canal de Gap
  4. Le captage de l'eau sur le site de l'ASA du Canal de Gap.
  5. Le pont-canal du canal de Gap est situé à environ 1 kilomètre en amont de l'« aqueduc des gorges », ouvrage plus monumental qui portait l'ancien canal de Pont-du-Fossé.
  6. Parcours relevé sur les cartes IGN au 1/25000 3437OT plis G4 à J1 puis 3338ET plis A6 à A3.
  7. Usage et partage sur le site de l'ASA du canal de Gap

Voir aussi

Article connexe

  • Canal du Drac

Liens externes

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