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Fonds négocié en bourse

Un fonds négocié en bourse (FNB, ou fonds coté en bourse, en anglais : exchange-traded fund ou ETF) est un fonds de placement en valeurs mobilières qui a la même composition qu’un indice boursier qu’il reproduit, et dont les parts peuvent être négociées en bourse, comme des actions. À la fin 2012, le secteur mondial des FNB représentait 1 920 milliards de dollars d'actifs sous gestion. En 2018, ce montant a dépassé les 5 000 milliards de dollars, porté par un engouement fort de la part des investisseurs[1].

Caractéristiques

Le fonds négocié en bourse a la même composition que l’indice boursier qu’il reproduit. Il varie donc à la hausse ou à la baisse comme lui. Certains fonds reflètent les indices boursiers de tous les pays, de tous les secteurs financiers ou de tous les styles de gestion.

La plupart des fonds négociés en bourse sont semblables aux fonds de gestion active, à l’exception qu’ils ne sont pas administrés par des analystes financiers qui tentent d’acheter des titres ayant un très bon potentiel de croissance. Les promoteurs des fonds négociés en bourse considèrent que les analystes financiers ne sont pas capables, sur une longue période, de battre les indices boursiers. Ils considèrent donc qu’il est inutile de payer pour leurs services et qu’il vaut mieux acheter un fonds qui reproduit directement un indice boursier (ou tout autre indice prédéterminé).

Étant donné que les fonds négociés en bourse n’utilisent pas d’analystes financiers, leurs frais d’administration (entrée, gestion, sortie) sont minimes (0,1 % à 0,9 % par année) comparativement aux frais des fonds de placement (1 % à 5 % par année). Valérie Baudson estime que le coût de gestion d'un ETF sur le marché européen est d'environ 0,25 % par an[2].

Cependant, de manière formelle, un FNB peut être un fonds actif ou passif. À ce jour, il existe bien plus de FNB passifs que de fonds actifs aux États-Unis[3] ou dans le monde. Comme tout fonds de placement, les FNB peuvent être gérés activement ou passivement, mais ceux en gestion passives, soit des fonds indiciels, représentent toujours la majorité des FNB.

Lorsque de nouvelles actions d'un FNB sont créées en raison d'une demande accrue, on parle d'« entrées de FNB ». Lorsque les actions de FNB sont converties en titres constitutifs, on parle de « sorties de FNB »[4].

Types de FNB

On distingue plusieurs types de FNB certains suivent des indices, des actions, des matières premières, etc. On peut aussi distinguer les FNB ayant une politique de « capitalisation » ou de distribution des dividendes. On peut aussi distinguer les FNB sur le type de réplication utilisé : réplication physique (les titres sont physiquement achetés), ou synthétique.

Fonds à réplication physique

Ce type de FNB réplique la performance d'un indice boursier, le CAC 40 ou le Dow Jones à titre d'exemple, par des investissements réalisés directement dans les entreprises qui composent les indices cibles. Chaque titre se voit, dès lors, accorder la même proportion que dans l'indice[5]. Pour le gestionnaire, cette approche par réplication physique suppose d'ajuster constamment les valeurs des actifs sous gestion en fonction de leur position dans l'indice cible, afin de répliquer de la manière la plus précise possible l'évolution de l'indice.

Fonds à réplication synthétique

Ce type de FNB fonctionne avec un mécanisme plus complexe : il investit dans un panier d'actif divers, appelé le collatéral, mais reproduit la performance d'un indice boursier spécifique via un contrat swap de performance ou total return swap[6], passé avec une contrepartie. Le plus souvent, le collatéral est la banque propriétaire de la société de gestion du FNB. Ainsi, même si le FNB ne détient pas les mêmes actifs que l'indice qu'il est censé reproduire, le swap de performance lui permet de suivre la performance de ce dernier.

La performance de l'échantillon (le collatéral) ainsi constitué est comparée par rapport à celle réalisée par l'indice cible[5]. Le collatéral est généralement investi dans des valeurs très liquides (grandes capitalisations internationales, bons du Trésor…) afin d'en faciliter sa gestion. Ce type de FNB n'investit donc pas forcément sur des valeurs associées à l'indice sous-jacent.

Avantages des fonds négociés en bourse

Une partie de l'engouement autour des FNB s'explique par des frais d'administration plus réduits appliqués sur ces produits, contrairement à des investissements plus classiques, sur des titres individuels ou des fonds communs. Selon les gestionnaires, une partie des investisseurs auraient pivoté en faveur des FNB du fait du côté très élevés sur les rendements à long terme des frais en question[1].

Outre cet élément, la possibilité de les acheter comme une action, ainsi que la protection des souscripteurs par les mêmes règles que celles qui existent pour SICAV ou les fonds communs de placement[5] ont également concouru au succès de ces produits à l'international.

Avantage des fonds de gestion active

Gestion par des analystes financiers expérimentés qui tentent de choisir les titres au meilleur potentiel de croissance et ainsi cherchent à battre les indices boursiers qui reflètent la croissance de tous les titres d’un pays ou d’un secteur particulier (biotechnologie, pharmacie…), certains experts considèrent que ces analystes n’apportent pas de valeur ajoutée.

Risque des FNB

Un FNB n'est pas un produit exempt de risques, au-delà des variations de cours, il peut avoir des erreurs dans le suivi des indices qu'il traque ou des problèmes de liquidité, liés à un manque de volume sur le marché.

Risque systémique

Depuis plusieurs années, les FNB sont régulièrement accusés d'être des vecteurs de risque systémique[7]. Si ces derniers sont souvent loués pour leur transparence, leur simplicité et bénéficient par là même d'une popularité grandissante, liée notamment à l'élargissement de la gamme, les craintes portent notamment sur leur impact en cas de crise financière[8].

Pour la première fois, le 27 juin 2023, la Securities and Exchange Commission (SEC, la Commission des valeurs mobilières et des bourses des États-Unis) a accepté d'autoriser la création (demande datée du 23 juin)[9] d'un ETF basé sur une cryptomonnaie (le Bitcoin). Jusqu'alors, la SEC avait refusé toute les demandes d'approbation d'ETF basée sur le Bitcoin ou l'Ethereum.

Baptisé Volatility Shares 2x Bitcoin Strategy (BITX), cet ETF-crypto est créé par une fiducie conseillée par le Trust américain « Volatility Shares LLC. » (déclaré comme société à responsabilité limitée dans le paradis fiscal du Delaware), agissant à titre de conseiller de la fiducie en vertu d'un accord de gestion de placements. l'ETF est de type « à effet de levier », c'est à dire qu'il permet à des clients de s'exposer au Bitcoin en ne plaçant que la moitié de sa valeur (un « effet de levier » permet dans ce contexte spéculatif, d'augmenter fictivement son capital en empruntant des liquidités, avec un espoir de gain augmenté, mais avec en contrepartie des pertes plus importantes en cas de mauvais investissement ou d'explosion de bulle spéculative)[9].
Cet ETF qui sera aligné sur l'indice CME Bitcoin Futures Daily Roll, sera géré par Penserra, une entreprise de services financiers crée en 2007, basée à New York, Chicago et San Francisco, qui se présente comme négociateur d'actions mondiales au service de gestionnaires d'actifs, de fonds communs de placement, des fonds spéculatifs, de fonds de pension et autres systèmes de retraite et des gestionnaires d'ETF, mais qui a été en 2007 enregistré en tant que « Conseil en négoce de matières premières » auprès de la NFA[9]. Fin mai 2023, Penserra affirmait gérer 6,2 milliards de dollars[9]. En interne, les portefeuilles de ce nouveau fonds ETF, le premier du genre, sera géré par Dustin Lewellyn (Directeur général de Penserra depuis 2012, Chef des placements, ancien gestionnaire de portefeuille chez BGI (depuis acheté par BlackRock) ; Ernesto Tong (CFA — Directeur général, ancien vice-président de Blackrock) ; Anand Desai (Vice-président)[10].

Une approche différente

Plusieurs acteurs indépendants comme des chercheurs universitaires en économie ont tendance à douter de la valeur ajoutée des gestionnaires des fonds de placement de type SICAV et favorisent les fonds négociés en bourse à cause de leurs frais minimes d’administration et de leur facilité d'achat/vente car cotés en continu.

La performance passée d’un fonds de placement n’est nullement garante de la performance future du fonds. Par exemple, sur 1 000 fonds de placement qui ont fait mieux que leurs indices boursiers de référence durant une certaine année, 500 ont mieux fait l’année suivante et 500 ont été moins performants. Cela semble indiquer que la bonne performance d’un fonds de placement n’est pas due à la perspicacité de ses gestionnaires, mais seulement au hasard[11].

Acteurs spécialisés dans les FNB

BlackRock

BlackRock, qui conseille la Banque centrale européenne (BCE), est le plus important gestionnaire d'actifs au monde, avec près de 10 000 milliards de dollars sous gestion à la fin [12]. Cette entreprise est active dans le développement des FNB via son produit iShares[13]. La gamme iShares de BlackRock a été lancée au début de 2000. En 2005, elle détenait une part de marché de 44 % des actifs de FNB sous gestion[14].

Aux États-Unis, le plus grand émetteur de FNB est BlackRock iShares avec une part de marché de 39 %.

The Vanguard Group

The Vanguard Group a une part de marché de 25 %.

State Street Global Advisors

State Street Global Advisors (en) a une part de marché de 16 %.

Notes et références

  1. « L'avenir des ETF : trois questions clés », sur Vanguard France Institutional (consulté le ).
  2. Jean Luc Champetier, « Deux milliards d’euros de fonds propres à investir d’ici à 2025 », Les Échos, (lire en ligne).
  3. https://www.etf.com/sections/features-and-news/current-state-active-etfs?nopaging=1.
  4. (en) « A Primer on ETF Primary Trading and the Role of Authorized Participants » [PDF], sur BlackRock, .
  5. « Bourse : comprendre les ETF en 7 questions clefs », sur Les Échos, (consulté le ).
  6. « ETF physique et synthétique : comprendre les différences », sur jack-fund.com (consulté le ).
  7. Fabrice Riva, « Les ETF sont-ils des vecteurs de risque systémique ? », sur www.optionfinance.fr, (consulté le ).
  8. (en) « ECLAIRAGE-L'essor des ETF se poursuit, non sans craintes », Reuters, (lire en ligne, consulté le ).
  9. (en) « ETF Sub-Advising », sur web.archive.org, (consulté le ).
  10. (en) « Inline XBRL Viewer », sur web.archive.org, (consulté le ).
  11. Louis Bachelier, « Théorie de la spéculation », ANNALES SCIENTIFIQUES DE L’É.N.S., (lire en ligne).
  12. https://www.agefi.fr/asset-management/actualites/quotidien/20220114/blackrock-depasse-barre-10000-milliards-dollars-d-335642.
  13. BlackRock : émissions d'ETF iShares.
  14. (en) MOORE, REBECCA (June 7, 2006). "ETFs Show Increasing Popularity In First Half of 2005". PlanSponsor.

Voir aussi

Articles connexes

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