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Fonction elliptique

En mathĂ©matiques, et plus particuliĂšrement en analyse complexe, une fonction elliptique est, grossiĂšrement parlant, une fonction dĂ©finie sur le plan complexe qui est doublement pĂ©riodique (pĂ©riodique dans deux directions). Elle peut ĂȘtre vue comme analogue Ă  une fonction trigonomĂ©trique (qui a une seule pĂ©riode).

Fonctions elliptiques lemniscates et ellipse.

Description

Formellement, une fonction elliptique est une fonction mĂ©romorphe f dĂ©finie sur ℂ pour laquelle il existe deux nombres complexes non nuls a et b tels que :

  • ;
  • .

De ceci, il suit que :

À noter que si une fonction elliptique est holomorphe alors elle est nĂ©cessairement constante en vertu du thĂ©orĂšme de Liouville. Les cas intĂ©ressants sont donc ceux oĂč la fonction elliptique admet au moins un pĂŽle.

La plus importante classe de fonctions elliptiques est celle des fonctions elliptiques de Weierstrass ; toute fonction elliptique peut ĂȘtre exprimĂ©e Ă  l'aide de celles-ci.

Les fonctions elliptiques sont les applications réciproques des fonctions intégrales elliptiques, et c'est de cette façon qu'historiquement elles ont été introduites[1].

Tout nombre complexe ω tel que est appelĂ© « pĂ©riode » de f. Si les deux pĂ©riodes a et b sont telles que toute autre pĂ©riode ω puisse ĂȘtre Ă©crite sous la forme ω = ma + nb avec m et n entiers, alors a et b sont appelĂ©es « pĂ©riodes fondamentales ». Toute fonction elliptique non constante possĂšde une paire de pĂ©riodes fondamentales, mais elle n'est pas unique.

Si a et b sont des pĂ©riodes fondamentales, alors tout parallĂ©logramme de sommets d'affixes z, z + a, z + b, z + a + b est appelĂ© un « parallĂ©logramme fondamental ». Translater un tel parallĂ©logramme d'un multiple entier de a et b donne un parallĂ©logramme du mĂȘme type, et la fonction f se comporte identiquement sur ce parallĂ©logramme translatĂ©, Ă  cause de la pĂ©riodicitĂ©.

Le nombre de pĂŽles dans tout parallĂ©logramme fondamental est fini (et le mĂȘme pour tout parallĂ©logramme fondamental). À moins que la fonction elliptique ne soit constante, tout parallĂ©logramme contient au moins un pĂŽle, consĂ©quence du thĂ©orĂšme de Liouville.

La somme des ordres des pĂŽles dans tout parallĂ©logramme fondamental est appelĂ©e l’« ordre » de la fonction elliptique. La somme des rĂ©sidus des pĂŽles dans un parallĂ©logramme fondamental est nulle, donc aucune fonction elliptique ne peut avoir un ordre Ă©gal Ă  1.

La dĂ©rivĂ©e d'une fonction elliptique est encore une fonction elliptique, de mĂȘme pĂ©riode. L'ensemble de toutes les fonctions elliptiques de mĂȘmes pĂ©riodes fondamentales forme un corps commutatif. Plus prĂ©cisĂ©ment, Ă©tant donnĂ© un couple de pĂ©riodes, toute fonction elliptique admettant ce couple de pĂ©riodes peut ĂȘtre dĂ©finie sur une certaine surface de Riemann : le tore complexe obtenu par recollement des couples de cĂŽtĂ©s opposĂ©s du parallĂ©logramme fondamental. Les fonctions elliptiques sont alors les fonctions mĂ©romorphes sur ce tore. Par ailleurs, la fonction de Weierstrass associĂ©e Ă  ce couple de pĂ©riodes et sa dĂ©rivĂ©e paramĂštrent une certaine courbe complexe : une courbe elliptique.

Notes et références

  1. Niels Abel, « Recherches sur les fonctions elliptiques », Acta Mathematica, vol. 26,‎ , p. 3-41 (lire en ligne [PDF]).

Bibliographe

  • Louis V. King, On the direct numerical calculation of elliptic functions and integrals, Cambridge University Press, (lire en ligne)

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