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Ferdinand Gueldry

Joseph Ferdinand Gueldry (1858-1945) est un artiste peintre et illustrateur français, spécialisé dans les scènes sportives d'aviron, cofondateur de la Société nautique de la Marne en 1876.

Ferdinand Gueldry
Gueldry en 1883 (autoportrait dessiné).
Les pavots (1885), huile sur toile, collection privée.

Biographie

Ferdinand Gueldry est né le 21 mai 1858 à Paris rue Amelot, de Henri-Sophie-Frédéric-Victor Gueldry et de Marie-Adèle Ranck, tous deux d'origine alsacienne[1]. Il peint très jeune, dès l'âge de treize ans, et ses parents l'encouragent.

En 1874, il entre à l'École des beaux-art (Paris), rejoint l'atelier du peintre Jean-Léon Gérôme et le fréquente jusqu'en 1878[1].

Entretemps, il découvre l'aviron et devient un « canotier » de haute volée, puisqu'il décide d'organiser des compétitions sur la Marne. Décrit comme un solide gaillard, en 1876, il cofonde avec des camarades la Société nautique de la Marne à Joinville-le-Pont sur l'île Fanac. À partir de 1881, avec sa toile Une régate à Joinville, une grande partie de ses sujets représentés sont des canotiers ou des scènes nautiques mettant en scène des sportifs en maillots rayés et leurs publics. Cette période correspond aux années 1880-1890 ; le peintre s'installe à Bry-sur-Marne où il a son atelier et peut en même temps pratiquer son sport[2]. Arbitre international d'aviron, il se rend plusieurs fois en Angleterre, sur la Tamise, à la régate royale de Henley, d'où il tire une toile, Sur la Tamise, qu'il conserve toute sa vie[3].

Sur le plan critique, dès le début des années 1880, Bertall, Étienne Carjat et le Gil Blas s'enthousiasment pour son traitement du sujet, Gueldry réussissant, selon eux, à s'affranchir de son maître Gérôme tout en se rapprochant de la manière d'un Édouard Manet[1]. En 1902, Joris-Karl Huysmans écrira : « M. Gueldry est un des rares peintres qui aient tenté de s'affranchir de ses souvenirs d'école et d'aller droit à la nature. »[4].

Une deuxième phase apparaît dans son travail à partir de 1885, quand Gueldry élargit son sujet aux représentations d'intérieurs d'usines et à la vie ouvrière in situ. Traitées de façon naturaliste, ces scènes apportent un point de vue documentaire au moment de la Deuxième Révolution industrielle. Gueldry pose sa palette aussi bien dans le Nord, saisissant les ouvrières du textile, que dans le bassin du Creusot. On compte aussi quelques scènes militaires, des marines, des scènes champêtres, des scènes d'intérieur et de rares portraits. Intéressés, les pouvoirs publics se portent alors acquéreur de certaines toiles de Gueldry.

En 1895, il épouse l'une des filles de Richard-Gabriel Morris, fils d'imprimeur et promoteur à Paris des colonnes qui portent son nom, personnage dont Gueldry avait fait d'ailleurs le portrait en 1880[1]. Le couple a trois enfants. Gueldry et son futur beau-père s'étaient rencontrés parce que ce dernier anima longtemps l'association des « Sauveteurs de la Seine »[5].

Au Salon de 1898, sa toile Les buveurs de sang, représentant des femmes anémiées buvant le sang d'un bœuf égorgé dans un abattoir, fait sensation[6]. Elle offre un autre aspect de l'œuvre de l'artiste, figurant des scènes de la vie urbaine (hors usines).

En 1908, il est nommé chevalier de la Légion d'honneur sous la parrainage d'Édouard Detaille[7].

Durant la Première Guerre mondiale, il peint l'horreur des tranchés, entre autres l'enfer de Verdun.

Dans les années 1920, il préside la Société libre des artistes français, après avoir été démissionnaire de la Société des artistes français en 1907[8].

Il meurt le 17 février 1945 à Lausanne, en partie oublié.

Salons et expositions

Gueldry participe au Salon des artistes français à partir de 1889, année où il reçoit une médaille de 3e classe ; il participe à l'exposition universelle de 1889 et obtient une médaille d'argent. En 1890, il décroche une bourse de voyage. Il est médaillé d'argent durant l'exposition universelle de 1900 (Paris). Au niveau international, il expose durant les expositions universelles de Chicago (1893), Anvers (1894) Bruxelles (1897) et Saint-Louis (1904)[7]. Il expose également à Munich (1888), Saint-Pétersbourg (1890) et Moscou (1892). En 1912, il concourt aux jeux olympiques de Stockholm, dans le cadre inédit des compétitions artistiques aux Jeux olympiques, catégorie peinture, et se classe finaliste[9].

Conservation

Une régate à Joinville. Le Départ (1881, collection particulière).
L'Éclusée (1888), huile sur toile, musée des beaux-arts de Reims.
Le Décapage des métaux, version gravée (1887), publiée dans la Gazette des beaux-arts.

De son vivant et avant 1908, l'État français s'est porté acquéreur de onze toiles de Gueldry, dont deux seulement ont pour sujet l'aviron[7] - [10].

Huiles sur toiles

Autres

  • Plafond peint (1903) du théâtre municipal de Cahors.
  • Outrigger Ă  quatre, salon de 1905, reproduction sur carte postale, Chatou, musĂ©e Fournaise[16].

Vente

Une rĂ©gate Ă  Joinville, le dĂ©part, une grande toile de 131 x 203 cm datant de 1881, l'un de ses premiers travaux consĂ©quents sur ce sujet, s'est vendue 114 240 € Ă  Paris le 14 octobre 2016[17].

Notes et références

  1. Apollo Mlochowski de Belina, Nos peintres dessinés par eux-mêmes : notes humoristiques et esquisses, Paris, Ernest Bernard, 1883, pp. 69-71 — lire sur Gallica.
  2. « Gueldry, peintre du canotage et de l’aviron, membre fondateur de la SN Marne », sur L'Aviron Marne et Joinville au fil de l'eau, 27 novembre 2015.
  3. Notice biographique de Gueldry sur le site Galerie Ary Jan (Paris).
  4. J.-K. Huysmans, In: L'Art moderne, Paris, 1902, p. 208.
  5. « Nécrologie de R. G. Morris », In: Le Figaro du 20 février 1914.
  6. L'Illustration du 30 avril 1898.
  7. Base Léonore cote 19800035/0224/29577 — Archives nationales de France.
  8. Notice sur data.bnf.fr.
  9. SR/Olympic Sports, notice en ligne.
  10. Notice no F/21/7659, base Archim, ministère français de la Culture et suivant.
  11. Notice du tableau, sur le site du 'Musée de Cahors Henri-Martin
  12. Catalogue des peintures, site de l'écomusée Le Creusot.
  13. Actualité du musée de Nogent-sur-Marne, 2016.
  14. La Base Sherlock référence 1817, indique que l'œuvre a disparu.
  15. Notice INV. 2001.17.1, sur Webmuseo.
  16. Notice no M9038000263, base Joconde, ministère français de la Culture.
  17. Résultat de la vente Le Diberder, Pierre Bergé et Associés, en ligne.

Annexes

Bibliographie

  • (en) « Ferdinand Gueldry », extrait de la notice dans le dictionnaire BĂ©nĂ©zit Accès payant, sur Oxford Art Online, (ISBN 9780199773787)
  • GĂ©rald Schurr et Pierre Cabanne, Les Petits MaĂ®tres de la peinture 1820-1920, Paris, Les Éditions de l’amateur, 2014, p. 487.
  • MusĂ©e de Nogent-sur-Marne, Ferdinand Gueldry, peintre de l'eau et de la lumière : livret d'accompagnement, exposition 15 septembre 2018-29 mai 2019, Nogent-sur-Marne, CrĂ©a'3P, , 27 p.
  • Michel Riousset, Les environs de la Marne et leurs peintres, Amatteis, (rĂ©impr. 1997)

Liens externes

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