Famille de Montgolfier
La famille de Montgolfier est une famille subsistante de la noblesse française, originaire d'Auvergne puis établie dans le Vivarais.
Famille de Montgolfier | |
Armes | |
Blasonnement | D'argent à une montagne de sinople, mouvante du côté droit, au pied de laquelle est une mer d'azur, aussi mouvante de la pointe de l'écu, et en chef, un globe aérostatique de gueules, ailé du même. |
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Période | XVIe au XXIe siècles |
Pays ou province d’origine | Auvergne puis Vivarais |
Charges | Sénateur Député Conseiller général Maire Procureur de la République |
Fonctions ecclésiastiques | Evêque de Québec |
Pierre Montgolfier, papetier et père des frères Montgolfier, inventeurs de la montgolfière, a été anobli en 1783[1].
Histoire
Origine
La famille de Montgolfier est originaire de La Forie, près d'Ambert, dans le Puy-de-Dôme, en Auvergne. Elle se fixa ensuite dans le Nord du Vivarais, à Annonay, où l'on trouve en 1558 Jacques Montgolfier, fabricant de papier. Ses descendants exerceront durant plusieurs générations le métier de papetier[1].
Son arrière-petit-fils, Raymond Montgolfier, marié à Marguerite Chelles, eut entre autres deux fils. Le cadet, Antoine (1701-1779) fut l'auteur d'un rameau subsistant, fixé à Tournon et demeuré non noble[1]. L'aîné, Pierre Montgolfier (1700-1793), fabricant de papier, fut anobli en 1783 en raison des exploits de ses deux fils aérostiers[1].
Activité de papetier
À La Forie, près d'Ambert, les Montgolfier achètent un vieux moulin à farine et le transforment en moulin à papier[2].
Les Montgolfier sont à l'origine de l'entreprise Canson : le gendre d’Étienne de Montgolfier, Barthélémy Barou de La Lombardière de Canson (1774-1859), lui succède par son mariage avec Alexandrine de Montgolfier, et la manufacture royale « Montgolfier » devient alors « Montgolfier et Canson » (1801), puis « Canson-Montgolfier » (1807) et enfin « Canson »[3].
La montgolfière
À la fin du XVIIIe siècle, les frères Montgolfier inventent ce qui sera nommé la montgolfière.
Noblesse
La famille Montgolfier a été anoblie en 1783 en la personne de Pierre Montgolfier, papetier, père des deux frères Montgolfier aérostiers (sans postérité subsistante) et de sept autres fils[4] - [alpha 1]. Une branche subsistante, issue d'un oncle des frères Montgolfier, n'a pas été anoblie.
Situation contemporaine
La famille de Montgolfier a été admise à l'Association d'entraide de la noblesse française (ANF) en 1956.
Elle est de nos jours l'une des familles les plus nombreuses de la noblesse française subsistante, avec 137 porteurs masculins vivants recensés par Régis Valette en 2007[4].
Personnalités
- Étienne Montgolfier (1712-1791), supérieur des sulpiciens de Montréal puis évêque de Québec ;
- Joseph-Michel Montgolfier (1740-1810), l'un des deux frères Montgolfier, souvent appelé Joseph Montgolfier ;
- Jacques-Étienne Montgolfier (1745-1799), l'un des deux frères Montgolfier, souvent appelé Étienne Montgolfier ;
- Adélaïde de Montgolfier (1789-1880) femme de lettres et traductrice
- Auguste de Montgolfier (1828-1899), papetier et député de l'Ardèche ;
- Adrien de Montgolfier (1831-1913), ingénieur, industriel, député et sénateur de la Loire ;
- Émile de Montgolfier (1842-1896), photographe au Japon ;
- Guy de Montgolfier (1901-1955), député de l'Ardèche ;
- Bernard de Montgolfier (1926-2021), directeur du Musée Carnavalet ;
- Éric de Montgolfier (1946), magistrat, procureur de la République ;
- Albéric de Montgolfier (1964), sénateur d’Eure-et-Loir ;
- Jean-François de Montgolfier (1972), Directeur des affaires civiles et du Sceau.
Alliances
Les principales alliances de la famille de Montgolfier sont : Barou de La Lombardière de Canson, du Garreau de La Méchenie, de Clausel de Coussergues, Burrus (1940 & 1955), etc.
HĂ©raldique
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Armes avant 1783
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Noms dérivés
- Montgolfière, nom du ballon ascensionnel inventé par les frères Montgolfier.
- Montgolfier, commune d’Algérie aujourd’hui appelée Rahouia
- Papier joseph, du nom de Joseph Montgolfier.
- Montgolfier, marque et nom d'une entreprise de production et distribution d'emballage[15], firme fondée en 1860 par Élie de Montgolfier.
- Établissement Mongolfier France, fabricant de vaisselle, d'objets d'art de la table et de décoration[16].
- Montgolfier consultants, société de conseil ayant inventé la matrice « montgolfière »[17].
Hommages
- (5864) Montgolfier, astéroïde no 5864 découvert par Norman G. Thomas en 1983, deux siècles après les exploits des frères Montgolfier.
- Rue Montgolfier, dans le 3e arrondissement de Paris, près du Conservatoire national des arts et métiers (CNAM), nommée par décret en 1810.
- Rue Montgolfier, dans le quartier des Chartrons à Bordeaux, près du Jardin Public.
- Square de la Montgolfière, dans le 13e arrondissement de Paris, nommée ainsi en souvenir de la montgolfière qui atterrit sur la butte-aux-Cailles en 1783.
Notes et références
Notes
- Lettres-patentes données par le roi Louis XVI au sieur Pierre Montgolfier — décembre 1783. « Louis, par la grâce de Dieu roi de France et de Navarre, à tous présents et à venir, salut : Les machines aérostatiques inventées par les deux frères, les sieurs Étienne-Jacques et Joseph-Michel Montgolfier, sont devenues si célèbres (....) Pierre Montgolfier, leur père, était issu d'une famille ancienne honorable (...) ce qui nous détermine surtout à nous empresser d'en faire jouir le dit sieur Pierre Montgolfier, c'est que ce sera tout à la fois récompenser dignement et les travaux du père et la belle découverte des machines aérostatiques, entièrement due aux connaissances et aux recherches de ses deux fils. À ces causes, de notre grâce spéciale, pleine puissance et autorité royale, nous avons anobli, et par ces présentes signées de notre main, anoblissons le dit sieur Pierre Montgolfier, et du titre d'écuyer, l'avons décoré et décorons; (...) Donné à Versailles, au mois de décembre, l'an de grâce 1783, et de notre règne le dixième. Signé Louis. (et plus bas) Par le Roi. « Le Baron de Breteuil. ». Le sieur Antoine Marie d'Hozier de Sérigny, chevalier juge d'armes de la noblesse de France, (...), par les ordres de S. M., et conformément à l'arrêt du conseil du 9 de mars 1706, régla ainsi qu'il suit, par son arrêté du 7 janvier 1784, inscrit au Registre des anoblissements, les armes concédées à la famille Montgolfier : « Un écu d'argent à une montagne de sinople, mouvante du côté droit, au pied de laquelle est une mer d'azur, aussi mouvante de la pointe de l'écu, et en chef, un globe aérostatique de gueule, ailé de même : le dit écu timbré d'un casque de profil orné de ses lambrequins d'argent, d'azur, de gueules et sinople. » Au bas de ces armoiries figure l'exergue : Sic itur ad astra. Source : Nouveau manuel complet d'aérostation: ou Guide pour servir à l'histoire et à la pratique des ballons, par Dupuis-Delcourt, Librairie encyclopédique de Roret, 1850, pages 190 à 192. (visible sur google livres).
Références
- Raoul de Warren, Grand Armorial de France, tome V, 1948, page 97
- Jean Anglade, Les Montgolfier, Ă©ditions Perrin.
- Vincent Huguet, « Quand les artistes créent le mythe Canson », Beaux Arts magazine, juin 2010 - Livre d'Art et de Papier, Marie-Hélène Reynaud
- Régis Valette, Catalogue de la noblesse française, Éditions Robert Laffont, Paris, 2007, 414 pages, p.142, (ISBN 978-2-221-10875-8)
- http://www.abc-lettres.com/proverbe-latin/sic-itur-ad-astra.html :
- Nouveau manuel complet d'aérostation: ou Guide pour servir à l'histoire et à la pratique des ballons, par Dupuis-Delcourt, Librairie encyclopédique de Roret, 1850, pages 190 à 192
- Armes de la famille de Montgolfier, publiées dans l'hebdomadaire Les contemporains, numéro 539, Paris, daté du 8 février 1903.
- Jean-Baptiste Rietstap, Armorial général, 1887.
- http://www.euraldic.com/blas_mo2.html : Armorial de Jean-Baptiste Rietstap, et ses Compléments
- Cela peut être dû à une interprétation d'un dessin peu précis
- Alphonse O'Kelly de Galway, Dictionnaire archéologique et explicatif de la science du blason, 1901.
- Sans la position du mont dans la mer, ni la position du ballon en chef, ni la couleur des ailes pour Valette. Peut-être suffisant pour des ouvrages axés sur la noblesse, cela ne permettrait pas de faire référence en matière d'héraldique
- Étienne de Séréville et Fernand de Saint-Simon, Dictionnaire de la noblesse française, tome 1, 1214 pages, 1975 : page 731 sub verbo « de MONTGOLFIER ».
- Florentin Benoit d’Entrevaux, Armorial du Vivarais, à Privas Imprimerie centrale, M•DCCCC•VIII (1908), 495 pages ; réimpression en « facsimile » à 200 exemplaires, Les Éditions de la Bouquinerie, Valence, 1990 (ISBN 2-908287-02-1) : notice Montgolfier, page 359
- Site de Montgolfier SAS
- Site montgolfier.fr
- Site Montgolfier Consultants