Faits économiques et sociaux au VIe siècle
Événements
- Vers 500 : la population de la Terre s’élève à quelque 205 millions d'habitants[1].
- Vers 500 : raréfaction de la main-d’œuvre dans les campagnes de l’Empire byzantin puis stagnation[2]. L’apport d’esclaves nouveaux est de moins en moins important. Les grands domaines, notamment ceux de l’Église, sont en difficulté. Le petit paysan se trouve dans une situation relativement favorable, aidé par l’État qui rend moins rigoureuse l’attache à la terre des colons, et à partir du milieu du siècle commence à alléger les impôts. La catégorie des « emphytéotes », concessionnaires d’une terre pour plusieurs générations ou à perpétuité moyennant un faible loyer se développe, au détriment de l’Église.
- 527-565 : règne de Justinien, empereur byzantin. Constantinople compte alors de 400 000 à 500 000 habitants[3].
- 535-536 : le climat est perturbé par les conséquences de l’éruption d’un ou de plusieurs volcans (Krakatoa, Rabaul ou Ilopango) ou d'un impact de météorite. L’atmosphère s’obscurcit durant dix-huit mois, ce qui provoque une baisse de températures et des récoltes désastreuses[4].
- 538-542 : famine en Italie (50 000 morts de faim dans le Picenum selon Procope)[5].
- 546-548 : épizootie catastrophique dans l'est de l'empire byzantin[6].
L'empereur Justinien reçoit des vers à soie en 552.
- Vers 553 ou 554 : introduction du ver à soie dans l’empire byzantin[7]. Deux moines, bravant l’interdiction, rapportent de Chine des œufs de vers à soie[8].
- 567-568 : échange d’ambassades entre le khan des Türüks et l’Empire byzantin, contacts bientôt suivis d’échanges commerciaux. Pour la première fois, Byzance peut contourner la Perse par la route des steppes et par l’intermédiaire des Turcs pour son commerce avec l’Extrême-Orient (route commerciale Samarcande-Constantinople). Les régions du Pont prennent un intérêt nouveau[9].
- Vers 570 :
- Entre 572 et 586 : rédaction du code de Léovigild, révision du code d'Euric et du bréviaire d'Alaric. Le roi des Wisigoths Léovigild autorise le mariage entre Wisigoths et Romains, supprime les restes de la juridiction spéciale qui existait pour les Goths, introduit la parenté romaine pour les Wisigoths[12].
- Vers 590 :
- Les Sui entreprennent la reconstruction de la Chine, réunifiée en 589 (percée du Grand Canal, édification d’une nouvelle capitale, Chang'an, l'actuelle Xi'an, sur un plan en damier)[13]. Ils restaurent le système administratif centralisé des Han et les concours officiels pour le recrutement des fonctionnaires.
- présence de nombreux Juifs à Palerme (598), à Terracine (591), à Cagliari en Sardaigne (598)[14].
- importance du port de Marseille[14].
- en Angleterre, l’aristocratie germanique subsiste à l’état originel. Le roi est le chef d’une bande de guerriers professionnels, les thanes. Jeunes, ils s’entraînent auprès de lui. Vieux, ils forment une assemblée de sages (witenagemot) dont l’accord lui est souvent indispensable. Une aristocratie foncière (ceorls) apparaît[15].
- Les habitats perchés se développent en Toscane à partir des Ve siècle et VIIe siècle (Montarrenti, Poggibonsi, Scarlino) ; dans le Nord de la France, de nombreuses petites exploitations agricoles sont bâties en terre et en bois, en habitats dispersés puis regroupées en hameaux, parfois à la place d'anciennes villae[16].
Articles connexes
Notes et références
- Jean-Noël Biraben, « L’évolution du nombre des hommes », POPULATION ET SOCIÉTÉS, bulletin mensuel d’information de l’Institut national d’études démographiques, no 394, (présentation en ligne)
- Michel Kaplan, Les hommes et la terre à Byzance du VIe au XIe siècle: Propriété et exploitation du sol, Éditions de la Sorbonne, (ISBN 9782859448356, présentation en ligne)
- Bernard Flusin, La civilisation byzantine : « Que sais-je ? » n° 3772, Presses Universitaires de France, (ISBN 978-2-13-081351-4, présentation en ligne)
- Peter Langdon Ward, What Really Causes Global Warming ? : Greenhouse Gases or Ozone Depletion ?, Morgan James Publishing, , 268 p. (ISBN 978-1-63047-799-8, présentation en ligne)
- Michel Rouche, Histoire du Moyen âge : VIIe-Xe siècle, Bruxelles, Editions Complexe, , 261 p. (ISBN 978-2-8048-0042-0, lire en ligne)
- Évelyne Patlagean, Pauvreté économique et pauvreté sociale à Byzance, IVe – VIIe siècles, Paris/La Haye/Paris, Walter de Gruyter, , 483 p. (ISBN 2-7193-0835-8, lire en ligne)
- (en) Robert Fossier, The Cambridge illustrated history of the Middle Ages, Cambridge, Cambridge University Press, , 580 p. (ISBN 978-0-521-26644-4 et 0521266440, LCCN 85021268, lire en ligne)
- Louis Figuier, Les insectes, Hachette, (présentation en ligne)
- René Grousset, L’Empire des steppes, Attila, Gengis-Khan, Tamerlan, Paris, Payot, (lire en ligne)
- Michel Balard, Le Moyen Âge en occident, Hachette Éducation, (ISBN 9782011818355, présentation en ligne)
- Gabriel Fournier, L'Occident de la fin du Ve siècle à la fin du IXe siècle, A. Colin, (lire en ligne)
- Henri Pirenne, op. cit, p. 29.
- Bernard Brizay, Les trente "empereurs" qui ont fait la Chine, Place des éditeurs, (ISBN 9782262075644, présentation en ligne)
- Henri Pirenne, Mahomet et Charlemagne, Paris, Presses Universitaires de France, (lire en ligne)
- Auguste Geffroy, Histoire des états scandinaves : (Suède, Norvège, Danemark), Louis Hachette, (lire en ligne)
- Jean-Paul Demoule, Dominique Garcia, Alain Schnapp, Une histoire des civilisations : comment l'archéologie bouleverse nos connaissances, Paris, Éditions La Découverte, , 601 p. (ISBN 978-2-7071-8878-6, présentation en ligne), p. 420
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