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FĂȘte religieuse celtique

Dans la religion des Celtes, il y a quatre fĂȘtes religieuses majeures qui sont mentionnĂ©es de façon rĂ©currente dans les textes mythologiques irlandais : Samain, Imbolc, Beltaine et Lugnasad. Elles ont un caractĂšre obligatoire pour tous les membres de la sociĂ©tĂ© et se cĂ©lĂšbrent sous l’autoritĂ© de la classe sacerdotale, principalement les druides. L’annĂ©e celtique se dĂ©compose en deux saisons : une saison sombre qui commence Ă  Samain et une saison claire qui dĂ©bute Ă  Beltaine[1].

Note : cet article est exclusivement consacrĂ© aux fĂȘtes religieuses des Celtes de l’antiquitĂ©, pas aux rites du nĂ©o-druidisme contemporain.

Les quatre fĂȘtes religieuses

Samain / Samonios

Samain, (Samonios en gaulois), a lieu un peu aprÚs le 1er novembre de notre calendrier. En effet le calendrier gaulois est luni-solaire alors que le calendrier actuel (gréorien) est solaire. En 2015 Samonios commencera le ou plus exactement le au coucher du soleil puisque les jours gaulois, les latia (lation au singulier) commencent et finissent au coucher du soleil.

C'est une fĂȘte de transition, elle cĂ©lĂšbre le dĂ©but de l'annĂ©e nouvelle, ainsi que le passage de la saison claire Ă  la saison sombre (fin des conquĂȘtes et des rafles pour les guerriers et la fin des travaux agraires pour les agriculteurs-Ă©leveurs). Les festivitĂ©s durent trois jours et trois nuits.

Samonios vient de Samonion, dont le nom signifie « rĂ©union »; c'est une fĂȘte obligatoire qui donne lieu Ă  des rites druidiques, des assemblĂ©es, des libations et des banquets rituels ; son caractĂšre religieux la place sous l’autoritĂ© de la classe sacerdotale des druides.

Elle est mentionnĂ©e dans de nombreux rĂ©cits Ă©piques irlandais car, de par sa dĂ©finition, elle est propice aux Ă©vĂšnements magiques et mythiques. Son importance chez les Celtes est incontestable, puisqu’on la retrouve en Gaule sous la mention Tri nox Samoni (les trois nuits de Samain), durant le mois de samonios (approximativement le mois de novembre), sur le calendrier de Coligny[2].

C'est une pĂ©riode spĂ©ciale oĂč le passage entre le monde des dieux et celui des humains est ouvert.

Sa survivance est Halloween (31 octobre) et sa christianisation la Toussaint (1er Novembre) et la FĂȘte des Morts (2 Novembre).

Imbolc

La fĂȘte d’Imbolc, Imbiuolcaia en gaulois, a lieu vers le 1er fĂ©vrier – mois qui correspond Ă  celui d’anagantios selon le calendrier de Coligny. C’est une fĂȘte de purification qui prend place Ă  la fin de l’hiver, le nom signifie d’ailleurs « lustration ».

En Irlande la cĂ©lĂ©bration de sainte Brigitte Ă  cette date conduit Ă  penser qu’Imbolc se dĂ©roulait sous le patronage de la dĂ©esse prĂ©chrĂ©tienne Brigit et qu’un culte de la fĂ©conditĂ© pouvait y ĂȘtre liĂ©[3].

Sa survivance est probablement la chandeleur et sa christianisation la fĂȘte de Sainte Brigitte ainsi que le jour de la marmotte (rendue cĂ©lĂšbre par le film Un jour sans fin) aux États-Unis et au Canada.

Beltaine

Beltaine, Belt an en gaulois = le feu brillant ou le feu de BĂ©lĂ©nos, qui veut dire "le brillant" (Bealtaine ou Beilteine) est chronologiquement la troisiĂšme des quatre grandes fĂȘtes religieuses de l’annĂ©e celtique. Elle est le pendant de Samain et marque le dĂ©but de la saison estivale et a lieu le 1er mai (giamonios, selon le calendrier de Coligny). C’est le passage de la saison sombre Ă  la saison claire, avec tous les changements que cela implique : reprise de la chasse, de la guerre, des razzias, des conquĂȘtes pour les guerriers, dĂ©but des travaux agraires et champĂȘtres pour les agriculteurs et les Ă©leveurs.

Sur le plan religieux, c’est une fĂȘte sacerdotale, dont le nom signifie « feu de Bel ». En Gaule elle est en rapport avec Belenos et sa parĂšdre Belisama (« la TrĂšs Brillante »). En Irlande, c’est Ă  cette date que sont arrivĂ©s les diffĂ©rents occupants de l'Ăźle, si on se rĂ©fĂšre au Lebor GabĂĄla Érenn (les Livres des conquĂȘtes de l'Irlande). Les rĂ©cits insistent sur les feux allumĂ©s par les druides, prononçant des incantations magiques pendant que l’on fait passer le bĂ©tail entre ces feux, afin de le protĂ©ger des Ă©pidĂ©mies[4]. Dans la vie de Saint Patrick [5] Saint Patrick allume un feu pascal avant le feu de Beltaine, ce qui est strictement interdit, mais personne ne peut l'Ă©teindre.

Sa survivance est possiblement la plantation du Mai et sa christianisation est peut-ĂȘtre le feu pascal.

Lugnasad

Lugnasad, Luginaissatis en gaulois dont le nom signifie « assemblĂ©e de Lug », est dĂ©diĂ©e Ă  Lug, le dieu primordial des Tuatha DĂ© Danann. Elle a lieu le 1er aoĂ»t, pendant la pĂ©riode des rĂ©coltes. C’est de la fĂȘte du roi dans sa fonction de redistributeur des richesses et d’équitĂ©, sous l’autoritĂ© des druides. C’est aussi l’occasion de rĂ©gler les contentieux, de cĂ©lĂ©brer des mariages, d’entendre des poĂštes et des musiciens, d’organiser des jeux et des courses[6]. En Italie, cette fĂȘte correspond au et est connue sous le nom de Ferragosto[7].

Sa survivance sont possiblement les foires à chevaux situés au mois d'août et sa christianisation est probablement la Saint-Pierre-aux-Liens.

Notes et références

  1. Pour le calendrier des Celtes, voir Venceslas Kruta, Les Celtes, Histoire et Dictionnaire, pages 509 et 552.
  2. Christian-J. Guyonvarc'h et Françoise Le Roux, Les FĂȘtes celtiques, pages 35 Ă  82.
  3. Christian-J. Guyonvarc'h et Françoise Le Roux, Les FĂȘtes celtiques, pages 83 Ă  98.
  4. Christian-J. Guyonvarc'h et Françoise Le Roux, Les FĂȘtes celtiques, pages 99 Ă  111.
  5. Vita sancti Patricii, par Muirchu moccu Machtheni, livre d'Armagh, VIIe s.
  6. Christian-J. Guyonvarc'h et Françoise Le Roux, Les FĂȘtes celtiques, pages 113 Ă  163.
  7. Nouvelles de Synergies européennes, Quand les celtes mesuraient le temps, par Elena Percivaldi, no 37, octobre-décembre 1998, page 13

Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes

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