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Eureca

Eureca (European Retrievable Carrier c'est-Ă -dire « Transporteur rĂ©cupĂ©rable europĂ©en ») est un satellite scientifique et technologique de l'Agence spatiale europĂ©enne mis en orbite le par la navette spatiale Atlantis (mission STS-46) et ramenĂ© sur Terre le par Endeavour (mission STS-57). Il emportait 15 expĂ©riences scientifiques, des instruments d'observation du Soleil ainsi qu'un tĂ©lescope sensible aux rayons X. La rĂ©cupĂ©ration du satellite a permis d'Ă©tudier l'incidence de l'environnement spatial (micromĂ©tĂ©orites, dĂ©bris spatiaux) sur le satellite et sa charge utile.

Eureca
Description de cette image, également commentée ci-après
Récupération d'Eureca à la fin de sa mission en juillet 1993
Données générales
Organisation ESA
Domaine Astronomie, microgravité
Statut mission achevée
Autres noms European Retrievable Carrier
Lancement 31 juillet 1992
Lanceur Atlantis (STS-46)
Fin de mission 24 juin 1993
Identifiant COSPAR 1992-049B
Caractéristiques techniques
Masse au lancement 4490 kg
Puissance Ă©lectrique 1000 W
orbite terrestre basse
Altitude 400-500 km
PĂ©riode 93.4 min
Inclinaison 28,5°
Excentricité 6,60°
Eureca avec ses panneaux solaires déployés.
Arrimage dans la soute d'Eureca pour son retour sur Terre.

DĂ©veloppement

L'Ă©tude d'Eureca dĂ©bute en 1978 dans le prolongement du laboratoire spatial habitĂ© Spacelab de l'agence spatiale europĂ©enne. Son dĂ©veloppement est approuvĂ© par le Conseil de l'agence spatiale en dĂ©cembre 1981. Eureca est conçu pour accueillir plusieurs expĂ©riences reprĂ©sentant une masse d'environ 1 tonne et ĂŞtre placĂ© en orbite par la navette spatiale europĂ©enne chargĂ©e Ă©galement de la ramener Ă  Terre après un sĂ©jour dans l'espace de six Ă  neuf mois. Il s'agissait du premier satellite conçu pour des expĂ©riences microgravitĂ© avec des accĂ©lĂ©rations infĂ©rieures Ă  10-5g. Le satellite dĂ©veloppĂ© par la sociĂ©tĂ© allemande MBB-ERNO Ă©tait conçu pour pouvoir rĂ©aliser cinq missions sur une pĂ©riode de dix ans[1].

DĂ©roulement de la mission

Dans le cadre de la mission STS-46 Eureca est embarquĂ© dans la soute de la navette spatiale Atlantis qui est lancĂ©e le . Ă€ l'aide du bras tĂ©lĂ©commandĂ© le satellite est dĂ©posĂ© le par l'astronaute suisse de l'ESA Claude Nicollier sur une orbite circulaire de 425 km pour une inclinaison de 28.5°. En utilisant sa propre propulsion Eureca gagne une altitude de 508 km. La plupart des expĂ©riences de microgravitĂ© sont achevĂ©es en , mais les autres expĂ©riences se poursuivent jusqu'Ă  la fin de la mission. Peu avant celle-ci, Eureca redescend Ă  une altitude de 476 km (son orbite s'Ă©tait dĂ©gradĂ©e naturellement de 508 Ă  490 km). Le satellite est alors capturĂ© le par l'astronaute George Low et ramenĂ© Ă  bord de la Endeavour dans le cadre de la mission STS-57. La mission est considĂ©rĂ©e comme un succès total et une deuxième mission emportant de nouvelles expĂ©riences est planifiĂ©e pour 1995 mais le Conseil des ministres europĂ©en choisit de ne pas financer cette deuxième mission. Eureca est stockĂ© chez son constructeur avec l'espoir d'une utilisation commerciale qui ne se produira pas[1]. Aujourd'hui Eureca est exposĂ© au MusĂ©e suisse des transports.

Caractéristiques techniques

Le satellite Eureca, de forme parallĂ©lĂ©pipĂ©dique (4,6 Ă— 2,6 m), a une masse de 4,49 tonnes dont une tonne pour la charge utile. L'Ă©nergie est fournie par des panneaux solaires dĂ©ployables d'une capacitĂ© de kW produisant au maximum 1,5 kW et kW en moyenne. Le satellite est stabilisĂ© 3 axes par des magnĂ©to-coupleurs assistĂ©s par des propulseurs Ă  gaz froid consommant de l'azote (6 Ă— 21 mN) avec une prĂ©cision de 0.45°. Un système de propulsion Ă  ergols liquides (quatre propulseurs de 21 N brĂ»lant de l'hydrazine disposait de suffisamment de carburant pour rĂ©aliser deux changements d'orbite et effectuer des corrections d'orbite sur une pĂ©riode de neuf mois. Une mĂ©moire de masse permet de stocker 13 mĂ©gaoctets de donnĂ©es scientifiques et de tĂ©lĂ©mesures[1].

Expériences scientifiques et technologiques

Pour son premier et unique séjour dans l'espace, Eureca transportait 16 expériences scientifiques et technologiques développées par des industriels et laboratoires de recherche des pays membres de l'Agence spatiale européenne. Il y avait 6 expériences de microgravité, cinq relatives aux sciences spatiales (astronomie, étude du milieu spatial), trois démonstrateurs technologiques ainsi qu'un certain nombre d'expériences complètement passives[2] :

  • SGF (Solution Growth Facility) (Belgique, Danemark, Norvège)
  • PCF (Protein Crystallization Facility) (Allemagne)
  • ERA (Exobiology Radiation Assembly) (Allemagne)
  • MFA (Multi-Furnace Assembly) (Italie)
  • AMF (Automatic Mirror Furnace) (Allemagne)
  • SFA (Surface Forces Adhesion Instrument) (Italie)
  • HPT (High Precision Thermostat Instrument) (Allemagne)
  • SOVA (Solar Constant and Variability Instrument) (Belgique) : radiomètre mesurant la constante solaire, sa variabilitĂ© et son spectre
  • SOSP (Solar Spectrum Instrument) (France) : combinaison de trois spectromètres mesurant l'irradiance du Soleil et de ses variations dans les longueurs d'onde 170 - 3 200 nm
  • ORI (Occultation Radiometer Instrument) (Belgique) : radiomètre mesurant la quantitĂ© d'aĂ©rosols et des traces de gaz prĂ©sents entre 20 et 100 km d'altitude
  • WATCH (Wide Angle Telescope) (Danemark) un tĂ©lescope mesurant les pics de rayonnement X (6–150 keV) en provenance d'un quart de la voute cĂ©leste pour dĂ©tecter les sursauts gamma
  • TICCE (Timeband Capture Cell Experiment) (Royaume-Uni)
  • RITA (Radio Frequency Ionization Thruster Assembly) (Allemagne) est une expĂ©rience destinĂ©e Ă  tester un type de propulsion ionique.
  • IOC (Inter-Orbit Communications) (France/Pays-Bas)
  • ASGA (Advanced Solar Gallium Arsenide Array) (Italie).

RĂ©sultats scientifiques

Le retour Ă  Terre d'Eureca a permis d'Ă©tudier de manière dĂ©taillĂ©e les dĂ©gâts provoquĂ©s par les dĂ©bris spatiaux et les micromĂ©tĂ©orites sur un satellite après un sĂ©jour de onze mois en orbite. Plus de 1 000 impacts visibles Ă  l’œil nu sur l'avant des panneaux solaires et 71 impacts sur le corps du satellite ont Ă©tĂ© dĂ©tectĂ©s sans qu'aucun n'ai provoquĂ© de dysfonctionnement. Le diamètre des cratères crĂ©Ă© par les impacts allait de 100 microns jusqu'Ă  6,4 mm. Le tĂ©lescope Ă  rayons X a dĂ©tectĂ© 19 sursauts gamma.

Notes et références

  1. (en) « Eureca », sur ESA (consulté le )
  2. (en) « Eureca », sur EO Portal (ESA) (consulté le )

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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