Ernest Pichio
Ernest Pichio (dit « Piq »), né le à Paris[1] et mort dans cette même ville le [2], est un artiste peintre français.
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(Ă 66 ans) HĂ´tel des archevĂŞques de Sens |
SĂ©pulture |
Ossuaire du Père-Lachaise (d) |
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Piq |
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Maître |
Biographie
Né dans l'ancien 1er arrondissement de Paris, Louis-Ernest Pichio est le fils de Thérèse-Rosalie-Victoire Simonet et de Jean-Baptiste-Antoine Pichio.
Ernest Pichio se consacre tout d'abord aux arts industriels et travaille comme graveur, dessinateur et chimiste, avant de diriger une fabrique de bijoux. Vers 1860, il étudie la peinture auprès de Juan Vialle et d'Auguste Couder afin de devenir artiste. Il expose ses œuvres au Salon dès 1864.
Opposant au Second Empire, il accueille dans son atelier une importante réunion républicaine avant les élections législatives de 1869[3].
La même année, il peint une toile rendant hommage au député Alphonse Baudin, tué alors qu'il prenait part au soulèvement républicain contre le coup d'État du 2 décembre 1851. Refusé au Salon de 1869, le tableau est reproduit par le photographe Pierre Petit, mais la diffusion de cette photogravure est interdite par le ministère de l'Intérieur[4]. Commentée par la presse, cette tentative de censure contribue au succès de l’œuvre, dont des gravures de contrefaçon sont bientôt vendues sous le manteau[5]. Le tableau est finalement exposé au Salon de 1870, sous l'influence de la libéralisation du régime.
Pendant le siège de Paris, Pichio est l'un des délégués du Comité de défense du 9e arrondissement, qui œuvre à la formation de bataillons de gardes nationaux[6] et vend à prix coûtant des denrées aux assiégés[7]. Partisan de la Commune, il est élu membre de la commission de la Fédération des artistes le [8]. Du 23 au , pendant la Semaine sanglante, il se cache avec son ami André Gill dans les caves du théâtre de Cluny[9].
En 1875, il souhaite présenter au Salon Le Triomphe de l'ordre, une grande toile évoquant les exactions de la Semaine sanglante suivant le modèle du Tres de mayo. Jugeant le sujet encore trop politiquement sensible, le marquis de Chennevières, directeur des Beaux-arts, refuse l’exposition de cette œuvre[10]. Quatre ans plus tard, le ministère de l'Intérieur censure la diffusion de reproductions photographiques d'une autre œuvre de Pichio consacrée à la répression de la Commune et au drame du mur des Fédérés, La Veuve du fusillé[11].
Après avoir longtemps vécu au no 21 de la rue Bréda et après avoir eu un atelier à Billancourt, Pichio emménage avant 1892[12] au no 1 de la rue du Figuier, dans l'ancien hôtel de Sens, dont il occupe la tourelle de droite ainsi qu'une salle du deuxième étage pour son atelier[13]. C'est là qu'il meurt le . Le , au terme de funérailles civiles, il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise (76e division), où sa tombe est ornée d'un buste en pierre sculpté par Garraud[14].
Moins d'un an plus tard, sa veuve meurt[15] en laissant deux orphelins, Jessa et Achille, qui seront recueillis par l'ancien communard Raoul Urbain.
Ĺ’uvres
- Portrait de M. T. (Salon de 1864)[16].
- Portrait de Mme ... (Salon de 1864)[16].
- Charles IX, Catherine de Médicis et le duc d'Anjou, le matin de la Saint-Barthélémy (Salon de 1866)[17].
- L'héritage du pauvre (Salon de 1868)[18].
- Portrait de Roger de Beauvoir (Salon de 1869)[19].
- Mort d'Alphonse Baudin (1869, Salon de 1870[20], Musée Carnavalet).
- Le Triomphe de l'ordre (refusé au Salon de 1875).
- La Veuve du fusillé (1877, Musée de l'Histoire vivante, Montreuil).
- Portrait de Mme Renaud (1879 ou 1880)[21].
- Mort d'Alphonse Baudin (1869)
- Le Triomphe de l'ordre (gravure d'après le tableau de 1875)
- La Veuve du fusillé (1877)
Références
- Archives de Paris, État civil reconstitué, V3E/N 1804, vue 21 sur 51.
- Archives de Paris, Registre des décès du 4e arrondissement, 1893 (V4E 8245), acte no 2240 du 22 août (vue 24 sur 27).
- La Justice, 24 août 1893, p. 2.
- Le Rappel, 28 août 1869, p. 2.
- Le Rappel, 7 octobre 1869, p. 4.
- Le Petit Journal, 23 septembre 1870, p. 2.
- Le Rappel, 29 septembre 1870, p. 2.
- Journal officiel de la République française (Commune), no 112, 22 avril 1871, p. 255.
- Jean Valmy-Baysse (présentation par Jean Frappat), André Gill l'impertinent, Paris, éditions du Félin, 1991, p. 138-139.
- Le Figaro, 4 avril 1875, p. 2.
- La Presse, 4 septembre 1879, p. 1.
- Le Figaro, 17 février 1892, p. 3.
- Charles Sellier, Anciens hôtels de Paris, Paris, Honoré Champion, 1910, p. 339.
- Jules Moiroux, Le Cimetière du Père Lachaise, Paris, Mercadier, 1908, p. 278.
- Le Rappel, 17 mars 1894, p. 2.
- Explication des ouvrages [...] des artistes vivants..., Paris, 1864, p. 250.
- Explication des ouvrages [...] des artistes vivants..., Paris, 1866, p. 196.
- Explication des ouvrages [...] des artistes vivants..., Paris, 1868, p. 247.
- Explication des ouvrages [...] des artistes vivants..., Paris, 1869, p. 259.
- Explication des ouvrages [...] des artistes vivants..., Paris, 1870, p. 295.
- Le Temps, 26 mars 1880, p. 3.
Voir aussi
Bibliographie
- Émile Bellier de La Chavignerie et Louis Auvray, Dictionnaire général des artistes de l'École française depuis l'origine des arts du dessin jusqu'à nos jours : architectes, peintres, sculpteurs, graveurs et lithographes, t. II, Paris, Renouard, 1885, p. 265.
- Pierre Larousse, Grand dictionnaire universel du XIXe siècle, t. XII, Paris, 1874, p. 944.