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Ernest Outrey

Antoine Georges AmĂ©dĂ©e Ernest Outrey (nĂ© le 11 avril 1863 Ă  PĂ©ra-lez-Constantinople (Turquie) – mort le 7 octobre 1941 Ă  Saint-Germain-le-Guillaume, Mayenne) est un administrateur colonial et homme politique français. Il fit carriĂšre en Indochine, oĂč il fut RĂ©sident supĂ©rieur au Laos (1911) puis au Cambodge (1911-1914), enfin dĂ©putĂ© de la Cochinchine durant vingt-deux ans (1914-1936).

Ernest Outrey
Illustration.
Fonctions
Député de la Cochinchine
–
Gouvernement TroisiĂšme RĂ©publique
Groupe politique GR (1914-1919)
NI (1919-1924)
GRD (1924-1928)
GR (1928-1936)
Biographie
Date de naissance
Date de dĂ©cĂšs (Ă  78 ans)
RĂ©sidence Cochinchine (Indochine)

Biographie

Famille

Ernest Outrey est fils de Pierre Charles Maximilien Amédée Outrey (1820-1882) et d'Ernestine Marie Sophie Issaverdens[1].

Le pĂšre d’Ernest, nĂ© Ă  Bagdad en 1820 et mort en 1882, Ă©tait premier drogman de l’Ambassade de France Ă  Constantinople, et issu d’une famille d’origine franc-comtoise, Ă©tablie depuis plusieurs gĂ©nĂ©rations en Orient et active dans la diplomatie[2].

La mĂšre d’Ernest, nĂ©e Ă  Smyrne (maintenant Izmir) le , morte Ă  Paris le 4 fĂ©vrier 1924, Ă©tait issue d’une famille armĂ©nienne catholique de Smyrne[3].

Ernest avait une sƓur aĂźnĂ©e Antoinette Anna AngĂ©lique (Constantinople 1862 – Laval 1924) et un frĂšre cadet Antoine Auguste AmĂ©dĂ©e (Constantinople - 1886), mort jeune, Ă©tant alors militaire.

Ses Ă©tudes[4] ont Ă©tĂ© suivies au collĂšge Sainte-Marie de Tinchebray (Orne) chez les FrĂšres de l’Instruction chrĂ©tienne, au collĂšge Albert-le-Grand d'Arcueil (dit Dominicains d’Arcueil), et Ă  Paris au lycĂ©e Fontanes (aujourd’hui lycĂ©e Condorcet) et au lycĂ©e Henri-IV. Il a obtenu son baccalaurĂ©at Ăšs sciences et le diplĂŽme d’entrĂ©e Ă  l’École supĂ©rieure nationale des Mines de Paris. Inscrit au tableau de recensement militaire de 1883, il est dispensĂ© de service d'activitĂ© en temps de paix Ă  titre de frĂšre de militaire[5].

Ernest Outrey a été marié trois fois :

  • en 1891 avec Anne CĂ©cile Baudin (Dijon - Saint-Germain-le-Guillaume 2 octobre 1947)[6]. Sa seconde fille Antoinette Ă©pousa Georges Antoine Gubiand (1861-1930), ingĂ©nieur des Ponts et ChaussĂ©es, alors Directeur du Service des travaux publics en Cochinchine puis divorcĂ©.
  • en 1913 Ă  SaĂŻgon avec Gabrielle AgnĂšs Brun (Faverolles (Cantal) – Paris )[7]
  • en 1932 Ă  Paris avec Anne CĂ©cile Baudin Ă  nouveau[8].

De son premier mariage il eut AmĂ©dĂ©e Outrey (SaĂŻgon 1892 - 1962), attachĂ© d’ambassade, consul de France, puis chef du Service des Archives des Affaires Ă©trangĂšres, RenĂ©e Antonia Paule Ernestine Outrey (SaĂŻgon 1895 - 1983) et Pierrette Marie Louise Outrey (SaĂŻgon 1897 - 1974).

En 1910 il habitait au 84 rue Lauriston, en 1915 au 13 rue Spontini, en 1924-1928 au 46 rue GalilĂ©e, en 1933-1938 au 4 square la Fontaine, toutes adresses Ă  Paris XVIe arrondissement. Il a possĂ©dĂ© le chĂąteau du Tertre Ă  Saint-Germain-le-Guillaume (Mayenne) depuis 1926[9] ; c’est lĂ  qu’il est mort le [10].

Toute sa famille sauf son fils Amédée (ses deux parents, lui, son frÚre mort jeune, sa premiÚre femme et ses deux filles) est enterrée à Paris au cimetiÚre du PÚre Lachaise (82e division).

CarriĂšre administrative : premiers postes (1884-1910)

NĂ© Ă  l’étranger, Outrey Ă©tait reprĂ©sentatif d’une classe sociale de long temps Ă©tablie au Moyen-Orient et qui trouvait naturel de travailler hors du territoire mĂ©tropolitain[11]. Le il entre dans l'administration coloniale en Indochine, comme commis rĂ©dacteur. Il suit un avancement classique[12] : il est d'abord Commis rĂ©dacteur, puis Commis principal, passe ensuite Administrateur de 5e classe le , de 4e classe le 1er aoĂ»t 1889, de 3e classe le , de 2e classe le , de 1re classe le 7 fĂ©vrier 1901. Il passe ensuite Inspecteur des Services civils le jusqu'en 1910.

On lui connaĂźt les affectations suivantes[13] :

  • le , nommĂ© commis auxiliaire civil du Commissariat du Tonkin ;
  • le 9/, commis rĂ©dacteur de 2e classe, Ă  la direction de l'IntĂ©rieur de Cochinchine, secrĂ©taire de l'arrondissement de Sadec ;
  • le , commis rĂ©dacteur de 1er classe Ă  la mĂȘme direction, dans l'Arrondissement de VÄ©nh Long ;
  • le , commis principal de 2e classe,
  • le , sous-chef du Bureau politique du Gouvernement gĂ©nĂ©ral de l'Indochine,
  • le , officier d'acadĂ©mie,
  • le , administrateur stagiaire des Affaires indigĂšnes,
  • le , administrateur de 3e classe des Affaires indigĂšnes,
  • en 1895 il est chargĂ© de l'administration de la ville du Cap Saint-Jacques, qu'un arrĂȘtĂ© venait de dĂ©tacher de la province de Baria pour la placer sous administration directe[14] - [15]. Il y lance en 1896-1900, avec l'ingĂ©nieur Gubiaud, d'importants travaux de modernisation qui la transforment rapidement en une belle ville coloniale et balnĂ©aire de style Art dĂ©co[16].
  • le , administrateur de 2e classe des Affaires indigĂšnes,
  • le , administrateur de 1er classe des services civils, et Ă  cette Ă©poque administrateur de la province du Haut-DonaĂŻ en Annam, chef-lieu Djiring Ă  environ 220 km de SaĂŻgon, et sous-chef de cabinet du Gouverneur gĂ©nĂ©ral Danel[17] ;
  • en 1904, chef de la province de Thu Dau Mot, dont le chef-lieu de mĂȘme nom, Ă  l'Ă©conomie trĂšs active, n'est qu'Ă  30 km de SaĂŻgon ; il participe alors trĂšs activement au dĂ©veloppement de la province ;
  • le , inspecteur des services civils de l'Indochine,
  • en 1908 il est chef de la province de Cantho, Ă  150 km de SaĂŻgon ;
  • lieutenant-gouverneur de la Cochinchine du au et du 9 fĂ©vrier au [18].
  • le , RĂ©sident supĂ©rieur en Indochine.

Ces affectations lui donnent l'occasion de soutenir la vie locale, puisqu'il est en 1906 prĂ©sident de la SociĂ©tĂ© coloniale des Beaux-Arts, place du thĂ©Ăątre Ă  SaĂŻgon. On le disait capable de parler le vietnamien et de lire le chinois. Il avait alors une orientation rĂ©publicaine, et passait pour rigide, voire insensible, et extrĂȘmement entreprenant et travailleur. Globalement, sa politique tendait Ă  soutenir le dĂ©veloppement local en favorisant le commerce et en dĂ©veloppant les infrastructures (routes, ponts, voies ferrĂ©es, irrigation), mais sans donner aux populations les moyens de la citoyennetĂ© (il Ă©tait hostile Ă  l’élaboration d’une constitution coloniale). Notamment :

  • dĂšs son arrivĂ©e en Cochinchine, il demande le levĂ© de l’itinĂ©raire d’une route entre Thu Dau Mot et Kratie, sur le fleuve MĂ©kong[19].
  • en dĂ©cembre 1910, il persuade le Gouvernement de le laisser tenter l’expĂ©rience de placer tout le territoire sous franchise douaniĂšre (ce qu’il Ă©tait quasiment dĂ©jĂ , en fait).
  • en 1908, il suggĂšre au Gouverneur la crĂ©ation d'un bureau de colonisation tendant Ă  sauvegarder les intĂ©rĂȘts des colons europĂ©ens vis-Ă -vis des indigĂšnes, au moyen d'un soutien administratif[20].
  • il patronne la publication des cartes de la mission d’exploration de Henri MaĂźtre (1883-1914) dans le sud de la Cochinchine, celui-lĂ  mĂȘme qui sera son secrĂ©taire de campagne en 1914[21].

Il est dĂ©jĂ  sensible Ă  l'image et Ă  la reprĂ©sentation des colonies en France. Comme commissaire gĂ©nĂ©ral de l'exposition cochinchinoise Ă  l’Exposition coloniale de Marseille en 1906, il avait entrepris la construction d’un dinh, un bĂątiment de style aussi indochinois qu’indĂ©fini dĂ©crit diversement comme un temple, un palais ou une maison de notable, qui devait y figurer. Pour pouvoir l’achever Ă  temps il demanda au Gouverneur gĂ©nĂ©ral de pouvoir disposer de vingt prisonniers de la prison centrale de SaĂŻgon. Le bĂątiment, devant originellement retourner au Laos, finit sa course dans le Jardin colonial de Nogent-sur-Marne[22].

C’est le , peu aprĂšs sa nomination de RĂ©sident supĂ©rieur, qu’intervient un naufrage faisant plusieurs morts dont le gĂ©nĂ©ral LĂ©on de BeyliĂ©. Quelques chefs-d’Ɠuvre des collections royales de Luang Prabang, embarquĂ©s dans la canonniĂšre française La GrandiĂšre, disparaissent dans les rapides du MĂ©kong entre Luang Prabang et Vientiane, au dĂ©but du voyage qui devait amener ces Ɠuvres Ă  Paris pour y ĂȘtre exposĂ©es[23].

CarriÚre administrative : Résident supérieur du Laos (1910-1911)

Outrey, aprĂšs vingt-cinq ans de carriĂšre coloniale, accĂšde enfin au poste de Gouverneur des Colonies et est nommĂ© RĂ©sident supĂ©rieur du Laos d’aoĂ»t 1910 Ă  juillet 1911 par intĂ©rim de Georges MahĂ©. La capitale en Ă©tait alors Luang Prabang ; le pays s’était placĂ© sous protectorat français en 1893[24]. Cette fonction le plaçait sous l’autoritĂ© directe du Gouverneur gĂ©nĂ©ral des Colonies, reprĂ©sentant l’autoritĂ© civile et militaire de l’État, qui est alors Albert Jean George Marie Louis PicquiĂ© (par intĂ©rim) puis Paul Louis Luce[25].

Il a laissĂ© son nom Ă  un relais dĂ©nommĂ© Sala Outrey, Ă  115 km Ă  l’est-sud-est de Luang Prabang, qui domine la route qui va de Luang Prabang Ă  Vinh sur la cĂŽte vietnamienne.

CarriÚre administrative : Résident supérieur du Cambodge (1911-1914)

L’affiche sur Angkor de Georges Groslier (1911)

Ernest Outrey est ensuite nommĂ© RĂ©sident supĂ©rieur du Cambodge (protectorat français depuis 1887), basĂ© Ă  Phnom Penh[26]. Il est en poste du (avec prise de poste au 8 octobre) au , succĂ©dant Ă  Paul Louis Luce, qui passe Gouverneur gĂ©nĂ©ral d’Indochine.

La pĂ©riode durant laquelle Outrey travaille au Cambodge est politiquement calme, et s'y dĂ©roule une collaboration docile, durant laquelle les Français prĂ©parent le choix du successeur du roi Preah Bat Sisowath. Un tĂ©moignage relate les doutes d’Outrey quant aux capacitĂ©s du prince Sisowath Monivong, pourtant formĂ© en France et dĂ©signĂ© par le roi pour lui succĂ©der. Outrey avait aussi eu l’intuition que le pays pouvait devenir trĂšs fertile Ă  condition de consentir Ă  des travaux hydrauliques[27] et il a travaillĂ© au dĂ©veloppement du rĂ©seau routier[28]. Il soutient l'installation d'installations frigorifiques.

Il se rĂ©vĂšle soucieux des problĂšmes Ă©ducatifs : il organise un concours primĂ© visant Ă  rĂ©diger un manuel de morale et nomme une commission pour le choisir. Le manuel primĂ©, choisi parmi plus de trois cents manuscrits rĂ©digĂ©s par des moines, est largement diffusĂ© dans les Ă©coles[29]. En 1911, il enjoint aux fonctionnaires non-français qui ont des filles de les inscrire Ă  une nouvelle Ă©cole de filles Ă©tablie par l’administration coloniale, ouverte cette annĂ©e-lĂ  et projetĂ©e dĂšs 1907[30], afin de les faire bĂ©nĂ©ficier des prĂ©ceptes Ă©ducatifs occidentaux. À Phnom Penh, Outrey prĂ©side des associations locales : en 1912 il est coprĂ©sident d'honneur avec le roi du Cambodge de la SociĂ©tĂ© de protection de la natalitĂ© indigĂšne au Cambodge ; en 1914 il est coprĂ©sident d'honneur, toujours avec le roi, de la SociĂ©tĂ© d'enseignement mutuel[31].

Ernest Outrey se montre, Ă  travers divers tĂ©moignages, soucieux de favoriser les Ă©changes culturels entre le Cambodge et la France. TrĂšs enthousiaste lui-mĂȘme du site d’Angkor, il soutient et donne des moyens aux scientifiques ou aux reporters venus Ă©tudier la civilisation siamoise. Il encourage la domestication des Ă©lĂ©phants et parvient Ă  reconstituer une sorte d'Ă©curie de pachydermes telle qu'elle existait dans l'ancienne cour de Phnom Penh[32]. En 1911 il encourage la publication de la Revue cambodgienne en caractĂšres khmĂšres[33]. En novembre 1912, George CƓdĂšs, fraĂźchement nommĂ© pensionnaire de l’École française d'ExtrĂȘme-Orient, est soutenu par Outrey pour exĂ©cuter un inventaire gĂ©nĂ©ral des manuscrits conservĂ©s dans les pagodes[34]. En 1913, A. Maufroid relate qu’Outrey lui avait fourni un sampan et quatre rameurs pour arriver sur le site d’Angkor[35]. Aux touristes visitant Angkor Ă©galement, des moyens de locomotion furent proposĂ©s dĂšs 1911 Ă  son initiative (chevaux, Ă©lĂ©phants, automobile Ă  douze places). Il initia la promotion du site en faisant rĂ©aliser par le peintre Georges Groslier une affiche touristique sur les ruines d’Angkor, imprimĂ©e par Dominique DaudĂ© Ă  Paris[36].

Quelques annĂ©es plus tard, Outrey sera Ă©pinglĂ© par la presse[37] pour avoir passĂ© de grĂ© Ă  grĂ© — donc sans l’assentiment du Gouvernement gĂ©nĂ©ral de l’Indochine — des marchĂ©s dispendieux pour la construction du palais du roi. Ceci se passait Ă  la fin de sa carriĂšre administrative. Le , un dĂ©cret permet Ă  Outrey, sur sa demande, de se mettre en disponibilitĂ© de l'Administration, sans traitement Ă  compter du 26 mars ; il dĂ©sire en effet se prĂ©senter aux Ă©lections lĂ©gislatives de mai. Il prend comme secrĂ©taire Henri MaĂźtre (1883-1914), un jeune fonctionnaire qui assurera plusieurs explorations (vers 1905-1914) dans des contrĂ©es peu connues (voire insoumises), avant d'ĂȘtre assassinĂ© le lors d'une reconnaissance.

Mandats

Depuis 1881, la Chambre des Députés avait créé un siÚge pour la Cochinchine, mais seuls les citoyens français pouvaient voter[38]. Succédant à Pierre Paul Paris, Outrey est élu et réélu à ce siÚge durant vingt-deux ans, dans les législatures suivantes[39] :

  • – : Gauche radicale.
  • – : non inscrit. Il obtient le soutien de la SociĂ©tĂ© des Annamites Citoyens Français, et bat son concurrent Paul Monin avec presque trois quarts des voix[40].
  • – : Gauche rĂ©publicaine dĂ©mocratique[41].
  • – : Gauche radicale.
  • – : Gauche radicale.

Les campagnes Ă©lectorales de chaque lĂ©gislature ont bien sĂ»r Ă©tĂ© l’occasion de voyages en Cochinchine quelques mois avant leurs Ă©chĂ©ances.

De 1936 Ă  1942, c’est Jean Robert Maurice Bonnin de la BonniniĂšre de Beaumont (dit Jean de Beaumont) qui lui succĂ©dera au siĂšge de la Cochinchine (Outrey ne se reprĂ©sentant pas). En 1937, Outrey garde un grade de Gouverneur gĂ©nĂ©ral honoraire des Colonies[42].

Outrey illustre parfaitement le type du dĂ©putĂ© colonial, rĂ©guliĂšrement rĂ©Ă©lu par les colons sur des pĂ©riodes trĂšs longues (d’autres territoires gardĂšrent le mĂȘme dĂ©putĂ© pendant des pĂ©riodes longues : SĂ©nĂ©gal 1914-1934, Guadeloupe 1912-1942, Oran 1919-1934, Alger 1924-1939, Constantine 1919-1942, soit cinq mandatures en moyenne)[43].

Action politique

Outrey a été un député assez actif, et parfois belliqueux[44].

DÚs son arrivée à la Chambre des députés en 1914, il fait partie de la Commission des affaires extérieures et de la Commission des colonies.

  • 1915 : il participe Ă  deux propositions de loi visant Ă  rĂ©former les conditions de naturalisation des indigĂšnes et l’exercice du droit politique[45].
  • Avril 1917-fĂ©vrier 1918 : il participe Ă  une mission d’enquĂȘte parlementaire en Cochinchine, qui vise Ă  renforcer la sĂ©curitĂ© et Ă  promouvoir le dĂ©veloppement Ă©conomique[46].
  • 1918 : il mĂšne Ă  la Chambre une campagne visant Ă  diminuer l'emprise de la Banque de l'Indochine sur cette colonie, en favorisant l'introduction de banques concurrentes.
  • 1919 : il prend part Ă  diverses interpellations, dont l'une relative Ă  l'organisation de la marine marchande pendant et aprĂšs la guerre et aux modalitĂ©s de rĂ©quisition de la flotte française.
  • En 1919, il prĂ©side Ă©galement une commission, nommĂ©e le , qui doit Ă©tudier les moyens de la stabilisation monĂ©taire de la piastre (une hausse immodĂ©rĂ©e de cette monnaie risquait de pĂ©naliser les exportations coloniales et donc de ruiner l’économie indochinoise). La mission initiale de la commission fut vite dĂ©bordĂ©e, allant jusqu’à proposer une rĂ©forme monĂ©taire[47]. Il suit les problĂšmes monĂ©taires jusqu’à la fin de sa carriĂšre politique[48].
  • DĂšs le milieu des annĂ©es 1920, il alerte le Gouvernement sur la montĂ©e des sensibilitĂ©s et des mouvements communistes, qui se rĂ©percute dans les milieux coloniaux de Paris. Il insiste Ă©galement auprĂšs du gouvernement indochinois pour faire achever la ligne de chemin de fer SaĂŻgon – Phnom Penh – Battambang, jugĂ©e fondamentale pour le dĂ©veloppement Ă©conomique de la pĂ©ninsule[49].
  • 1923 : il dĂ©pose une proposition de loi tendant Ă  imposer un droit de 2 francs par kilogramme de caoutchouc d'origine Ă©trangĂšre entrant en France, pour favoriser la production indochinoise (dans laquelle il avait des intĂ©rĂȘts)[50].
  • 1924 : il est dĂ©signĂ© comme vice-prĂ©sident de la Commission des colonies. Il est en outre membre de la Commission de la marine marchande et de la Commission des douanes et des conventions commerciales. Parmi les propositions de loi qu’il dĂ©pose s’en trouve une sur le rĂšglement du prĂ©lĂšvement sur les importations allemandes.
  • 1924 : il devient aussi vice-prĂ©sident du Groupe colonial, une structure parlementaire regroupant les dĂ©putĂ©s coloniaux et d’autres pour dĂ©fendre les intĂ©rĂȘts politiques des Colonies[51].
  • 1925 : le 2 juin[52] il dĂ©clare vouloir interpeller le Gouvernement sur les protestations qu’il entend faire Ă  PĂ©kin sur le monument Ă©levĂ© Ă  Canton Ă  la mĂ©moire de l’Annamite qui avait lancĂ© la bombe lors de l’attentat contre le Gouverneur gĂ©nĂ©ral Martial Merlin.
  • 1925 : il intervient auprĂšs du ministre de l’Instruction publique pour que la gĂ©ographie, l’histoire et l’économie des colonies soit prĂ©sente dans les manuels scolaires. Cette rĂ©forme trouvera une extension dans les Ă©tablissements d’établissements supĂ©rieurs, Outrey et le Parti colonial s’efforçant d’y susciter une ouverture aux questions coloniales[53].
  • 1926-1927 : Outrey s’oppose Ă  Alexandre Varenne, alors Gouverneur gĂ©nĂ©ral de l’Indochine, Ă  propos des conditions d’attribution de certaines concessions par lui. L’affaire fait grand bruit[54].
  • 1928 : il interpelle le Gouvernement sur les grĂšves et les Ă©vĂ©nements du Tonkin, et sur les mesures qu’il compte prendre pour rĂ©primer les menĂ©es rĂ©volutionnaires rapportĂ©es par le Gouverneur gĂ©nĂ©ral de l'Indochine.
  • En 1929 il fait partie de la mission parlementaire pour l'AlgĂ©rie et le Maroc, qui embarque le 6 octobre pour Casablanca[55].
  • À la fin des annĂ©es 1920 une nouvelle religion, le caodaĂŻsme se rĂ©pand rapidement en Indochine (elle regroupe plusieurs centaines de milliers d’adeptes Ă  la fin des annĂ©es 1920). Quoique reconnue par les autoritĂ©s coloniales en 1926, elle est suspectĂ©e de servir de support Ă  des mouvements politiques nationalistes ou communistes, hostiles Ă  l’administration française. AprĂšs avoir reçu le une dĂ©lĂ©gation de dignitaires du Cao DaĂŻ, venus l’assurer de la loyautĂ© de leurs fidĂšles, Outrey changea d’avis, le fit savoir et rĂ©clama pour eux un rĂ©gime plus libĂ©ral que la surveillance sĂ©vĂšre Ă  laquelle ils Ă©taient jusque lĂ  soumis.
  • 1930 : en juin, il interpelle le gouvernement sur les moyens de faire cesser les troubles menĂ©s par les Ă©tudiants extrĂ©mistes aprĂšs la condamnation des auteurs de la Mutinerie de YĂȘn BĂĄi[56].
  • 1932 : le Straits Times, journal australien, signale le 4 avril son passage Ă  Singapour sur le paquebot Porthos[57] des Messageries maritimes, pour rejoindre la Cochinchine et y mener sa campagne Ă©lectorale. Il repasse Ă  Singapour Ă  son retour Ă  bord du « Chenonceaux ». Il dĂ©pose cette annĂ©e une proposition de loi pour faire accorder une subvention de vingt millions de francs pour venir en aide aux victimes des typhons qui ont dĂ©vastĂ© l'Indochine.

Entre 1930 et 1938, Outrey correspond fréquemment avec la Résidence Supérieure du Cambodge pour des recommandations pour des postes de fonctionnaires ou des admissions à des concours, des avancements, des naturalisations, des décorations, des demandes de concessions[58].

Expositions coloniales

La mĂ©daille de l’Exposition coloniale de 1922 offerte Ă  Ernest Outrey (bronze de Henri Bouchard, 1922, 68 mm).

L’idĂ©e d’une exposition coloniale permettant d’apprĂ©cier les rĂ©sultats de la colonisation française et europĂ©enne avait germĂ© dĂšs 1910, sous forme de projets divers et en rĂ©action aux rĂ©centes Expositions universelles de Paris. Louis Brunet (1870-1927), dĂ©putĂ© du Parti colonial, en avait prĂ©cisĂ© les contours en 1913 (avec notamment le projet d’un MusĂ©e des Colonies qui manquait encore en France[59]) et le gouvernement avait ensuite projetĂ© une exposition coloniale nationale en 1916 Ă  Marseille, suivie d’une autre exposition coloniale internationale Ă  Paris en 1920. La PremiĂšre Guerre mondiale a Ă©videmment contrariĂ© ces projets, mais dĂšs la fin des hostilitĂ©s en 1918, la Chambre de commerce de Marseille reprit l’idĂ©e d’une exposition coloniale, tandis qu’à Paris, en 1918 toujours, la Ville projeta une « exposition coloniale interalliĂ©e » (c’est-Ă -dire excluant les pays vaincus) pour 1920 ou 1921. Les projets furent soutenus par Ernest Outrey, rapporteur d’une proposition de loi dĂ©posĂ©e en 1919. Le parlement opta finalement pour une Exposition coloniale nationale Ă  Marseille en 1922 (qui fut tenue) et, encore sur la base d’une proposition de loi rapportĂ©e par Outrey en 1924, une Exposition coloniale interalliĂ©e Ă  Paris pour 1925 (qui devint en fait l'Exposition coloniale internationale (1931))[60].

Presse

Fin 1917, il rachÚte L'Impartial à Phnom Penh, qui fut ensuite transféré à Saïgon et devint le journal le plus lu de Cochinchine[61].

Entre 1917 et 1926, le rĂ©dacteur en chef en Ă©tait Henry Chavigny de LachevrotiĂšre, journaliste de talent qui fut, selon les sources officielles, assassinĂ© par le Viet Minh en 1951[62]. Il est Ă©galement connu pour son antipathie envers AndrĂ© Malraux, Ă  qui il reprochait la tentative de pillage du site d'Angkor au Cambodge. Les deux hommes se sont longtemps combattus par journaux interposĂ©s et se seraient mĂȘme provoquĂ©s en duel[63]. Outrey se servit de cet organe pour combattre les idĂ©es constitutionnalistes du Gouverneur gĂ©nĂ©ral Albert Sarraut, qui disposait quant Ă  lui des journaux Tribune indigĂšne et Southern wind.

Outrey fut Ă©galement directeur politique de la Correspondance universelle et du Bulletin des Renseignements coloniaux.

En 1919, Outrey fonda le journal Le Midi colonial et maritime[64], avec l’aide de l’homme de presse Paul Édouard Vivien (1858–1931). Ce journal lui servit de tribune et il y fit paraĂźtre des Ă©ditoriaux.

IntĂ©rĂȘts financiers et Ă©conomiques

Comme politicien, Outrey n’est pas restĂ© dĂ©tachĂ© des puissances Ă©conomiques. Trois sources non concordantes le mentionnent comme possesseur d'une plantation d'hĂ©vĂ©as[65].

Le Bulletin du syndicat des planteurs de caoutchouc de l’Indochine[66] le mentionne dĂšs 1915 comme un dĂ©putĂ© soucieux des intĂ©rĂȘts des planteurs, et en 1918 il tente de faire flĂ©chir le gouvernement sur l'interdiction d'exporter vers Singapour. En 1926 il est dĂ©lĂ©guĂ© en France du Syndicat des planteurs (siĂšge Ă  SaĂŻgon), en 1931 et 1937 il en est toujours membre d'honneur[67]. En 1930 il obtient la prĂ©sidence effective du ComitĂ© de dĂ©fense des producteurs de caoutchouc de l’Indochine. En 1932, la presse rapporte qu'il expĂ©rimente avec l’aval de la Ville de Paris un revĂȘtement en caoutchouc sur le Quai de la RapĂ©e, censĂ© apporter silence, adhĂ©rence et sĂ©curitĂ©. Il s’agissait alors de trouver de nouveaux dĂ©bouchĂ©s au caoutchouc aprĂšs la dure crise qui avait affectĂ© cette matiĂšre premiĂšre[68].

Par ailleurs, Outrey avait siĂ©gĂ© au conseil d’administration du groupe Hallet-Rivaud, un puissant groupe financier franco-belge implantĂ© en Indochine et en Malaisie, avec des intĂ©rĂȘts importants dans le caoutchouc. Ce groupe Ă©tait appuyĂ© sur la Banque Rivaud & Cie (puis Rivaud FrĂšres[69]) qui fonda en association avec la banque Hallet la SociĂ©tĂ© financiĂšre des caoutchoucs en 1909[70].

À la fin de sa carriĂšre politique, il devient membre (ou prĂ©sident ?) du conseil d'administration de la Banque de l’Indochine (dont il avait autrefois combattu la situation particuliĂšre que lui confĂ©rait la triple attribution de banque d'Ă©mission de la piastre indochinoise, de banque d'affaires et de banque de dĂ©veloppement Ă©conomique)[71].

Jugements contemporains

DĂšs 1924, l'action politique d'Outrey a pu ĂȘtre jugĂ©e dĂ©cevante et son comportement a fait l'objet d'attaques.

Il avait Ă©tĂ© Ă©lu contre Sarraut[72], pour faire piĂšce Ă  Sarraut, pour Ă©quilibrer, pour neutraliser Sarraut. Et tout Ă  ses combines d'affairiste, il a passĂ© son temps Ă  des marchandages avec Sarraut de vendeur de tapis. Aujourd'hui brouillĂ©s Ă  mort, questions Ă©crites [Ă  la Chambre des DĂ©putĂ©s] d'une niaiserie effarante, menace falote d'interpellation [au Gouvernement]... demain copains comme fesses et chemise. Il devait ĂȘtre le contrĂŽleur, l'Ɠil toujours ouvert et toujours redoutĂ© ; il fut le premier aux bamboulas, aux gabegies, aux ripailles. Il fut le grand spĂ©cialiste de cette institution moderne : le gueuleton d'affaires, et il pleurait de dĂ©sespoir quand le foie gras, premier ciment d'une affaire indochinoise, se mastiquait quelque part sans lui. Gens d'Annam, retenez son nom. Ses bavardages inconsidĂ©rĂ©s nous valurent l'affaire des soldes ; sa puĂ©rile gloriole - lui aussi - la mission parlementaire[73].

L'Illustration publie le 19 janvier 1924 une revue de tous les dĂ©putĂ©s coloniaux[74] : « mais M. Ernest Outrey, dĂ©putĂ© de la Cochinchine, est, lui, un personnage important et spĂ©cifiquement colonial. Rien de ce qui touche Ă  l'Asie ne lui est Ă©tranger. A travers le cristal de son monocle, il examine toutes les affaires exotiques et mĂ©tropolitaines avec assurance. On parle souvent de lui Ă  la Chambre et, si ce n'est pas toujours pour le louer, ce n'est pas toujours, non plus, pour le moquer. Il est orateur abondant. Ancien rĂ©sident supĂ©rieur en Indochine, il a dĂ©couvert tous les arcanes de l'administration et, quand l'arithmĂ©tique du budget est soumise Ă  l'approbation de ses collĂšgues, il ne manque point d'Ă©mettre des critiques, toutes dictĂ©es par sa sollicitude pour cette Cochinchine dont rĂȘvent avec nostalgie les poĂštes et les artistes qui n'y sont point allĂ©s et que, lui, considĂšre prosaĂŻquement, bureaucratiquement, bancairement, ferroviairement et, espĂ©rons-le, raisonnablement. »

À cette Ă©poque, la collusion Ă©conomico-politique Ă©tait non seulement forte mais trĂšs visible ; ainsi le Figaro pouvait-il Ă©crire en premiĂšre page de son numĂ©ro du : « [Outrey], c’est ce parlementaire au sujet duquel il suffit d’interroger les couloirs de la Chambre et la salle des sĂ©ances, de l’hĂ©micycle aux rostres et au cintre, pour entendre : « Outrey, pĂ©troles, caoutchoucs, concussions, corruptions.» »

DĂ©corations

Les décorations qu'on lui connaßt sont[75] :

Publications

Les publications de E. Outrey sont difficiles à localiser. Pour cette raison les bibliothÚques qui les conservent sont citées à la suite de la référence.

  • Recueil de lĂ©gislation cantonale et communale annamite de Basse-Cochinchine. - SaĂŻgon, impr. de A. Bock, 1888. 8°, 81 p. (exemplaires Ă  Paris BNF, Paris BULAC, La Courneuve AMAEE, Aix-en-Provence ANOM). L'ouvrage a fait l'objet de plusieurs rĂ©Ă©ditions ou mises Ă  jour :
    • Nouveau recueil de lĂ©gislation cantonale et communale annamite de Cochinchine. - SaĂŻgon : impr. de MĂ©nard et Rey, 1905. 8°, 254 p. (Angers BU, Paris BNF, Paris BSG).
    • Édition Ă©galement publiĂ©e en vietnamien la mĂȘme annĂ©e, traduite par TrñƄ Quang Thuáș­t. (Paris BNF).
    • Recueil de lĂ©gislation cantonale... - SaĂŻgon : impr. Ardin, 1913. 8°, 373 p. (Aix-en-Provence ANOM).
    • Recueil de lĂ©gislation cantonale... Édition nouvelle, mise au courant de la lĂ©gislation en vigueur au 1er janvier 1928 par Julien de Villeneuve. - SaĂŻgon : impr. de J. ViĂȘt et fils, 1928. 8°, 474 p. (Paris BNF, Paris EFEO).
    • Édition Ă©galement publiĂ©e en vietnamien, traduite par Tráș§n-Văn-SĂłm. (Paris BNF).
  • Notes sur le Siam. SaĂŻgon : [s. n.], 1918. 8°, 169 p. (Aix-en-Provence ANOM).
  • Principales interventions parlementaires et administratives, 1920-1924. Paris : Boivent, [1924]. 182 p.

Par ailleurs, il a rĂ©guliĂšrement publiĂ© des articles dans des journaux, sur des sujets autant politiques qu’économiques. La liste suivante n’est qu’indicative : Paris-Midi (1914), Courrier saĂŻgonnais (1915), Écho de Paris (1915-1919), la Revue du Pacifique (1922, 1934), la Revue politique et parlementaire (1924), la Revue indochinoise (1925), Le Petit Journal (1935). Il a Ă©galement contribuĂ© Ă  des congrĂšs (CongrĂšs du rĂ©gime douanier colonial, 29 juin – Ă  Marseille, etc.).

Notes

  1. Les filiations sont établies à partir de divers arbres généalogiques trouvés sur Geneanet, ainsi que de recherches privées.
  2. Notamment : son pĂšre Georges Outrey (ca. 1775 – 1848) fut chirurgien apothicaire et vice-consul de France Ă  Bagdad, Rhodes et TrĂ©bizonde. L’oncle d’Ernest, Ange-Georges Maxime Outrey (1822-1888), fut notamment ministre plĂ©nipotentiaire de France au Japon et Ă  Washington ; un cousin, Georges Outrey, nĂ© en 1864, fut consul gĂ©nĂ©ral de France Ă  JĂ©rusalem de 1904 Ă  1908. Sur lui, voir Trimbur 1998 p. 3.
  3. AlliĂ©e, au XVIIIe siĂšcle, Ă  la famille d’oĂč est issu Édouard Balladur, lui-mĂȘme nĂ© Ă  Smyrne.
  4. RelevĂ©es dans Qui ĂȘtes-vous 1924 p. 581. Sur Tinchebray, voir la brochure de L. Roussel, Anciens Ă©lĂšves de Sainte-Marie de Tinchebray (Orne), Paris : 1920, qui contient un tĂ©moignage de sa plume.
  5. Dossier de LĂ©gion d'honneur.
  6. Elle est la fille de Pierre Auguste Baudin, né le 14 septembre 1846 à Dijon, marié à Paris avec Renée Apolline Garnier et qualifié de négociant dans l'acte de naissance (AD CÎtes d'or, BMS Dijon 1875). C'est lui qu'on retrouve plus tard à Saïgon, comme Procureur général prÚs la Cour d'appel de Saïgon, puis chef du Service judiciaire de l'Indochine. Voir son dossier de Chevalier de la Légion d'honneur de la base Léonore : LH/140/70.
  7. Acte de mariage du , contrat reçu par Me Gendreau, substituant Me Gigon-Papin, notaire à Saïgon. En 1911, AgnÚs Brun habitait au 13 rue Spontini, Paris XVIe.
  8. Mariage à Paris le , mairie du ModÚle:Xvie, et contrat le 16 février chez Me Amy, notaire à Paris.
  9. Ce chĂąteau lui venait de sa seconde femme, AgnĂšs Brun, qui l’avait achetĂ© Ă  partir de 1921 avec quelques dĂ©pendances d'Alphonse Penfentenyo de Kervereguin et de son Ă©pouse Laure Claudiot-Janet. AgnĂšs Brun ayant fait de son mari son lĂ©gataire universel par testament du , le chĂąteau lui revint en 1926 et il en fit donation en 1931 Ă  l’aĂźnĂ©e de ses deux filles ; il resta dans la famille jusqu’en 1952.
  10. Annonce dans Le Figaro du .
  11. [PDF] Rezzi 2007 p. 97-107. Voir en ligne.
  12. L' Annuaire gĂ©nĂ©ral de l'Indo-Chine française (1899-1925), l' Annuaire du Cambodge, le Bulletin administratif de l'Annam, le Bulletin officiel de l'Annam et du Tonkin (voir Gallica) et des sources annexes permettent de retracer les Ă©tapes de sa carriĂšre. À noter qu'Ă  cette Ă©poque, en Cochinchine, travaillait aussi dans l'administration « Max » (Maxime-Marie-Édouard-Georges) Outrey. Dans certains annuaires administratifs, Ernest est parfois erronĂ©ment prĂ©nommĂ© Antoine-Georges-AmĂ©dĂ©e-Joseph.
  13. Détaillées notamment dans son dossier de la Légion d'honneur.
  14. Bulletin de la Société de géographie commerciale 17 (1895) p. 656.
  15. Bulletin de la Société de géographie commerciale 19 (1896-1897) p. 125.
  16. Elle s'appelle maintenant VĆ©ng TĂ u.
  17. Brébion 1935.
  18. Annuaire administratif de l'Indochine, 1925 (partie commerciale).
  19. Bulletin de la SociĂ©tĂ© des Études indochinoises de SaĂŻgon, 1913.
  20. Jung 1908 p. 117.
  21. Mission Maitre. Région Moï de l'Indochine sud-centrale. Itinéraires des missions E. Maitre-Darlac, 1906-1908. Hinterlands du Cambodge, de la Cochinchine et du Sud-Annam, 1909-1913. Travaux complétés par les levers du Cadastre du Cambodge et les cartes du Service géographique de l'Indochine, publiés sous les auspices de M. A. Sarraut... et de M. E. Outrey. - Hanoï : Service géographique de l'Indochine, [1906-1913]. - 5 feuilles. Paris BNF (Dépt. des Cartes et Plans).
  22. France and Indochina 2005 p. 33.
  23. Cet Ă©vĂ©nement a Ă©tĂ© relatĂ© par la presse parisienne. MĂȘme s’il n’est pas nommĂ©, il est impensable qu’Outrey n’ait pas cautionnĂ© un tel projet de transfert.
  24. Voir quelques Ă©vocations de cette Ă©poque dans Devilar 1927 et Lamagat 1942.
  25. Voir dans l' Annuaire administratif de 1911 la composition de son cabinet de Résident supérieur.
  26. L'Annuaire administratif de 1914 détaille la composition de son cabinet.
  27. Forest 1979 p. 80 et 240.
  28. Rondet-Saint 1916 p. 257.
  29. Hansen 2007 p. 214-215
  30. Jacobsen 2008 p. 164.
  31. Annuaire administratif, années 1912 et 1914.
  32. Rondet-Saint 1916 p. 222.
  33. Phnom Penh ANC : dossier 11369.
  34. Bulletin de l’EFEO 12 (1912) p. 176 et 21 (1921) p. 35, voir une synthĂšse historique dans Filliozat 2000 p. 448. Disponibles sur PersĂ©e.
  35. Maufroid 1913 p. 98-99, sur Gallica.
  36. Bulletin de l’EFEO 11 (1911) p. 475. Outrey est citĂ© plusieurs fois dans les rapports du Conservateur du site d'Angkor Lire.
  37. Les Potins de Paris no 84 du , sur Gallica.
  38. Le fait qu'il n'y ait qu'un seul siÚge peut paraßtre étonnant mais il faut rappeler que la population française ne valait qu'un dixiÚme de celle de l'Algérie, notamment.
  39. Voir le site de l’AssemblĂ©e nationale, qui reprend des Ă©lĂ©ments de Jolly 1972. S’y trouvent aussi les noms des autres candidats et le dĂ©compte des voix.
  40. Voir Ă  Phnom Penh ANC le dossier 9054 sur l'incident Ă©lectoral provoquĂ© aprĂšs le retrait de panneaux Ă©lectoraux oĂč Outrey avait fait apposer des affiches de remerciements aprĂšs son Ă©lection. L’affaire remonte jusqu’au roi. Outrey Ă©tait alors dĂ©putĂ© au Conseil supĂ©rieur des Colonies, oĂč il reprĂ©sentait le Cambodge.
  41. Voir à Phnom Penh ANC le dossier 3561 sur sa réélection en 1924 : télégrammes officiels et décompte des voix.
  42. Annuaire administratif, 1937.
  43. Lagana 1990 p. 39.
  44. Les Potins de Paris, numĂ©ros 83 et 100 (1918-1919) rapportent une polĂ©mique entre lui et Albert Sarraut, alors Gouverneur gĂ©nĂ©ral de l’Indochine française, qui dĂ©clencha une demande de poursuite contre lui. Voir aussi Paris AN : C//7704 et C//7705 : poursuites contre des membres de la Chambre des dĂ©putĂ©s : affaire Turmel, affaire Caillaux, affaire Outrey.
  45. Le Pautremat 2003 p. 234.
  46. Voir un résumé dans le Straits Times du .
  47. Giacometti 1998.
  48. Outrey 1935.
  49. Lagana 1990.
  50. CommuniquĂ© no 57 de la Presse indochinoise, 1923 ; voir plus bas Ă  IntĂ©rĂȘts financiers et Ă©conomiques.
  51. Andrew 1974 p. 848.
  52. 2 juin.
  53. Lagana 1990 p. 144.
  54. Boucheret 2007 p. 6, voir aussi le Straits Times du .
  55. Ouest-France, .
  56. Norindr 1996 p. 38.
  57. Porthos.
  58. Phnom Penh ANC : dossier 3438. Correspondance de la RSC avec Outrey (député 1930-1936) et M. de Beaumont (député 1936-1938).
  59. Et qui ne fut réalisé qu'en 1931, à l'occasion de l'Exposition coloniale internationale (1931).
  60. Sur le contexte des expositions coloniales, voir aussi Norindr 1996 p. 31-33.
  61. Curieusement, les rĂ©fĂ©rences bibliographiques prĂ©cises de ce journal ainsi que du Midi colonial sont dures Ă  trouver, mĂȘmes s’il sont citĂ©s dans la littĂ©rature.
  62. http://www.freewebs.com/amdeg/menu/assassinat.htm
  63. Sur la presse politique indochinoise Ă  cette Ă©poque, voir Hue-Tam Ho Tai 1992, p. 118 et le chapitre Scandal sheets
  64. Paris : Imprimerie nouvelle, 1919-1932, accompagnĂ© d’un annuaire illustrĂ©.
  65. 1 : Annuaire gĂ©nĂ©ral de l'Indochine 1923, p. 188, pour une plantation Ă  Thanh-hoa, province de TĂąn An, Ă  40 km au sud-ouest de SaĂŻgon. - 2 : le tract politique de 1925 citĂ© plus bas le cite comme possĂ©dant une plantation de 2 000 hectares, non localisĂ©e. - 3 : Annuaire du Syndicat des planteurs de caoutchouc de l’Indochine (SaĂŻgon : 1937), plantation no 114 « Phuoc Hoa » en copropriĂ©tĂ© avec J. LabbĂ©, dans la province de BiĂȘn HĂČa, de 153 hectares dont 123 plantĂ©s, sous le numĂ©ro d'immatriculation 325.
  66. Paris BNF : 8-JO-6680, 1911-1918.
  67. Annuaire du Syndicat des planteurs de caoutchouc d'Indochine, 1926, 1931, 1937. Paris BNF : FOL-S-1242.
  68. Straits Times, .
  69. Le dĂ©putĂ© Jean de Beaumont, qui succĂšde en 1936 Ă  Outrey au siĂšge de dĂ©putĂ© de la Cochinchine, est le gendre d’Olivier de Rivaud.
  70. Patrice Morlat. Les réseaux patronaux français en Indochine (1918-1928).
  71. Gonjo 1988 p. 54-55 et mémoire familiale (références bienvenues !).
  72. Albert Sarraut, ministre des colonies de 1920 Ă  1924.
  73. Valat 1924 p. 32 : La défection d'Outrey.
  74. Voir Lefranc 1924.
  75. Certaines sont citĂ©es par Qui ĂȘtes-vous 1924 p. 581.
  76. Voir son dossier dans la base LĂ©onore ici, dossier 19800035/568/64627).
  77. Idem.
  78. Bull. Soc. géogr. commerciale 21 (1899) p. 640.
  79. Vente de cette décoration : étude Binoche-Giquello, Drouot, , lot no 358.

Références

Par ordre chronologique inverse :

  • Trudy Jacobsen. Lost goddesses : the denial of female power in Cambodian history. Copenhagen : Nordic Institute of Asian Studies, 2008.
  • Marianne Boucheret. Les organisations de planteurs de caoutchouc indochinois et l’État du dĂ©but du XXe siĂšcle Ă  la veille de la Seconde Guerre mondiale. 2007. Lire.
  • Nathalie Rezzi. « Les gouverneurs dans les colonies françaises entre 1880 et 1914 : un modĂšle de fonctionnaires coloniaux ? », Bulletin de l’Institut d’Histoire du Temps PrĂ©sent 87 (2007).
  • Anne Ruth Hansen. How to behave : Buddhism and modernity in colonial Cambodia, 1860-1930. HawaĂŻ, University of HawaĂŻ Press, 2007.
  • France and Indochina : cultural representations. Ed. Kathryn Robson and Jennifer Yee. Oxford : Lexington Books, 2005.
  • Pascal Le Pautremat. La Politique musulmane de la France au XXe siĂšcle : de l’Hexagone aux terres d’Islam, espoirs, rĂ©ussites, Ă©checs. Paris : Maisonneuve & Larose, 2003.
  • Jacqueline Filliozat. « Pour mĂ©moire d'un patrimoine sacrĂ© : les manuscrits pāli du Cambodge Ă  l'École française d'ExtrĂȘme-Orient », Bulletin de l'École française d'ExtrĂȘme-Orient 87/2 (2000) p. 445-471.
  • Dominique Trimbur. « Heurs et malheurs d’un consul de France Ă  JĂ©rusalem : AmĂ©dĂ©e Outrey, 1938-1941 », Bulletin du Centre de Recherche Français de JĂ©rusalem 2 (1998) p. 53–75.
  • Jean-Dominique Giacometti. « La Bataille de la piastre 1918-1928 », SĂŒdostasien working papers 9 (1998).
  • Panibong Norindr. Phantasmatic Indochina : French colonia ideology in architecture, film, and literature. Durham and London : Duke University Press, 1996.
  • Hue-Tam Ho Tai. Radicalism and the origins of the Vietnamese revolution. Cambridge (MA) : Harvard University Press, 1992.
  • Marc Lagana. Le Parti colonial français : Ă©lĂ©ments d'histoire. Sillery : Presses de l’UniversitĂ© du QuĂ©bec, 1990.
  • Yasuo Gonjo. « La banque coloniale et l'État : la Banque de l'Indochine devant l'interventionnisme (1917-1931) », Le Mouvement social 142 (1988), p. 45-74.
  • Alain Forest, Le Cambodge et la colonisation française : Histoire d'une colonisation sans heurts (1897 - 1920), vol. 1, Éditions L'Harmattan, coll. « Centre de documentation et de recherches sur l'Asie du Sud-Est et le monde insulindien », , 546 p. (ISBN 9782858021390).
  • C. M. Andrew and A. S. Kanya-Forstner. « The Groupe Colonial in the French Chamber of Deputies, 1892-1932 », The Historical Journal 17/4 (1974) p. 837-866.
  • Jean Jolly. Dictionnaire des parlementaires français. 7 : [Mabrut-Quintaa]. Paris : PUF, 1972.
  • Henri Lamagat. Souvenirs d'un vieux journaliste indochinois. HanoĂŻ : Imprimerie d’ExtrĂȘme-Orient, 1942 (3 vol.).
  • Ernest Outrey. « Le relĂšvement de l’Indochine par le moindre Ă©cart entre la piastre-argent et la piastre-or indochinoise », Le Petit journal, 11 juin 1935.
  • Antoine BrĂ©bion. Dictionnaire de bio-bibliographie gĂ©nĂ©rale, ancienne et moderne de l'Indochine française, publiĂ© aprĂšs la mort de l'auteur par Antoine Cabaton... Paris : 1935.
  • Camille Devilar. Comment on perd une colonie. Paris : Impr. des Temps modernes, 1927.
  • AndrĂ© Malraux. « Éditorial. Le retour de M. Outrey », L’Indochine enchaĂźnĂ©e 12 (12 dĂ©cembre 1925) p. 1-2.
  • Jean Lefranc. « Nos parlementaires », L'Illustration 4220 (19 janvier 1924), p. 65-67.
  • Qui ĂȘtes-vous ? Annuaire des contemporains, notices biographiques. Paris : G. Ruffy, 1924.
  • Charles Valat. L'Indochine actuelle et son avenir : une critique, un programme. HanoĂŻ : Imprimerie d'ExtrĂȘme-Orient, 1924 (sur Gallica).
  • Chambre d’Agriculture de la Cochinchine. RĂ©ception de Monsieur Ernest Outrey, dĂ©putĂ© de la Cochinchine. SĂ©ance extraordinaire du jeudi 15 mars 1923. SaĂŻgon : Imprimerie de Centre, 1923.
  • « Silhouettes parlementaires : M. Cuttoli, M. Ernest Outrey, M. Gaston Deschamps », Le Salut public 117 (27 avril 1923).
  • Maurice Rondet-Saint. Choses de l'Indochine contemporaine. Paris : Plon-Nourrit et Cie, 1916 (sur Gallica).
  • A. Maufroid. De Java au Japon par l'Indochine, la Chine et la CorĂ©e. Paris : Plon-Nourrit, 1913. (sur Gallica).
  • EugĂšne Jung. L’avenir Ă©conomique de nos colonies. 1 : Indochine. Afrique occidentale. Congo. Madagascar. Conclusions. Paris : Flammarion, 1908. (sur Gallica).

Sources d’archive

  • Aix-en-Provence Archives nationales d’Outre-Mer : dossier d'agent Ernest Outrey.
  • Aix-en-Provence Archives nationales d’Outre-Mer : DPPC NOT INDO 404 et 405. Doubles minutes d’Ernest Outrey, 1900-1901.
  • Paris : Archives nationales. Archives des AssemblĂ©es nationales (1787-1958) : rĂ©pertoire numĂ©rique de la sĂ©rie C (1-14628) par Jeannine Charon-Bordas et Martine Illaire.
  • Paris BNF (Mss.) : Ms. N.A.F. 28336(4), F.343-345 : lettres de Frank Puaux (1844 – 1922) Ă  Ernest Outrey.
  • Paris Ars. : Ms. 13038. Lettres autographes d’hommes politiques adressĂ©es Ă  Édouard Gauthier.
  • Phnom Penh, Archives nationales du Cambodge : Fonds de la RĂ©sidence SupĂ©rieure du Cambodge, dossiers 14283, 26414, 11369, 3561, 9054, 3438 (annĂ©es 1900-1938).
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