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Emilio Barrera

Emilio Barrera Luyando (Burgos, 1869 - ibid., 1943) Ă©tait un militaire et homme politique espagnol, impliquĂ© durant les annĂ©es 1930 dans plusieurs complots et coups d’État anti-rĂ©publicains.

Emilio Barrera Luyando
Emilio Barrera

Naissance
Burgos
DĂ©cĂšs
Burgos
Allégeance Restauration bourbonienne ;
dictature de Primo de Rivera ;
Seconde RĂ©publique ;
État espagnol
Arme Armée de terre
Grade Lieutenant-général
AnnĂ©es de service 1888 – 1939
Conflits Guerre d'indépendance cubaine (1898) ;
guerre du Rif
Faits d'armes Campagne de Melilla (1909), débarquement de Larache (1911)
Autres fonctions Capitaine général de Catalogne (septembre 1924-février 1930) ;

membre de l’AssemblĂ©e nationale consultative (10 octobre 1927-15 fĂ©vrier 1930)

AprĂšs une carriĂšre militaire dans des unitĂ©s combattantes (dans la guerre hispano-amĂ©ricaine de 1898 et dans la guerre du Rif), il occupa, sous la dictature de Primo de Rivera, le poste de capitaine gĂ©nĂ©ral de Catalogne (oĂč il lutta avec efficacitĂ© contre le terrorisme catalan), tout en siĂ©geant parallĂšlement Ă  l’AssemblĂ©e nationale consultative. Hostile Ă  la Seconde RĂ©publique nouvellement proclamĂ©e (1931), il s’impliqua dans plusieurs complots militaires, dont celui (avortĂ©) de la Sanjurjada et celui ayant conduit Ă  l’insurrection de juillet 1936, amorce de la guerre civile.

Biographie

EntrĂ© en Ă  l’AcadĂ©mie gĂ©nĂ©rale militaire, Emilio Barrera en sortit diplĂŽmĂ© en avec le grade de sous-lieutenant et rejoignit en 1891 le corps d’état-major. En 1898, Ă  l’éclatement de la guerre hispano-amĂ©ricaine, il sollicita d’ĂȘtre affectĂ© Ă  Cuba, mais, empĂȘchĂ© par le blocus de s’incorporer dans les troupes sur l’üle mĂȘme, il rallia les unitĂ©s combattantes Ă  Porto Rico. Toutes ses promotions, depuis le rang de lieutenant-colonel jusqu’à celui de gĂ©nĂ©ral de division, lui seront accordĂ©es pour mĂ©rites de guerre.

Il exerça par ailleurs comme sous-secrétaire du ministÚre de la Guerre en 1922 et comme aide de camp du roi Alphonse XIII.

Maroc

En , il s’incorpora dans l’armĂ©e du Maroc, et devait y rester pendant 13 ans. Il prit part ainsi Ă  la guerre du Rif en tant que commandant gĂ©nĂ©ral de Larache et fut amenĂ© Ă  ce titre Ă  diriger toutes les opĂ©rations militaires dans la partie occidentale du Protectorat. Du au , lors de la campagne de Melilla (fĂ©vrier Ă  ), il fut le premier Ă  faire mouvement depuis Larache vers TĂ©touan par la forteresse du Fondak d’AĂŻn YĂ©dida. Il prĂ©para, alors promu au rang de lieutenant-colonel, le dĂ©barquement de Larache de [1] - [2]. Au titre de membre de l’état-major, il siĂ©gea dans la commission chargĂ©e d’étudier le dĂ©barquement d'Al HoceĂŻma de 1924[1].

Dictature de Primo de Rivera

NommĂ© gouverneur militaire de Tarragone, il occupa ensuite, sous la dictature de Primo de Rivera, du jusqu’à 1930, le poste de capitaine gĂ©nĂ©ral de Catalogne, en remplacement de Miguel Primo de Rivera, fonction dont il sera relevĂ© aprĂšs l’accession Ă  la prĂ©sidence du gĂ©nĂ©ral Berenguer. Tout au long de son mandat, il s’attacha, et parvint, Ă  juguler le terrorisme en Catalogne.

En , sur dĂ©signation directe de Primo de Rivera, Emilio Barrera devint membre, Ă  titre de reprĂ©sentant pour compte propre (por derecho propio), de l’AssemblĂ©e nationale consultative, organe mis en place par la dictature primorivĂ©riste, et y siĂ©gea du (date de la premiĂšre session dudit organe) jusqu’à son ultime sĂ©ance, tenue le [3].

Il exerçait comme chef de l’état-major central (1930-1931) lorsqu’éclata le soulĂšvement de Jaca et allait tenir ce poste jusqu’à la proclamation de la Seconde RĂ©publique en .

Seconde RĂ©publique

AprĂšs la proclamation de la Seconde RĂ©publique (), Emilio Barrera prit la tĂȘte des conjurations anti-rĂ©publicaines les plus prĂ©coces tramĂ©es au sein du milieu militaire, aux cĂŽtĂ©s notamment des gĂ©nĂ©raux JosĂ© Cavalcanti et Miguel Ponte[4]. En 1931, il apporta son concours Ă  la constitution des dĂ©curies carlistes. En , il eut, en sa qualitĂ© de prĂ©sident par anciennetĂ© d’un comitĂ© putschiste, un entretien avec l’ambassadeur d’Italie Ercole Durini di Monza[5].

Complot monarchiste (juin 1932)

À la fin de l’annĂ©e 1931 se tramait un double complot : celui du gĂ©nĂ©ral Sanjurjo (la Sanjurjada) et celui, monarchiste, de Barrera[6]. Le , le nom du gĂ©nĂ©ral Barrera surgit dans la presse comme chef d’une conspiration monarchiste. Concomitamment Ă  Barrera furent alors mis en dĂ©tention au domicile du colonel Fuensanta, son beau-frĂšre, puis Ă©crouĂ©s Ă  Barcelone, le commandant Carlos Merino et l’ordonnance du ci-devant baron de Mora[7] ; le lendemain, le gĂ©nĂ©ral Orgaz fut dĂ©tenu aux Canaries[8], et deux jours plus tard fut apprĂ©hendĂ© Ă  Bilbao le capitaine Sabatel, en possession de 18 armes Ă  canon long et plus de 40 pistolets[9].

Sanjurjada (août 1932)

Le , il s’engagea dans la Sanjurjada depuis Madrid.

« [...] Mon objet n’est pas, pour l’heure, de faire la moindre allusion Ă  ma dĂ©tention ni aux causes qui l’ont motivĂ©e. Je suppose que la justice continue de rĂ©gir avec impartialitĂ© dans mon pays, et c’est elle, si ce n’est le temps et les faits, qui donnera raison Ă  qui de droit. J’ai Ă©tĂ© dĂ©tenu, incarcĂ©rĂ© et interdit de communication avec l’extĂ©rieur comme un vulgaire dĂ©linquant, sans Ă©gard aucun et sans qu’à cette date, au terme de plus de soixante-deux heures d’interdiction de communication, et quoique ayant prĂ©sentĂ© ma dĂ©position devant le prĂ©fet de police et devant un sieur juge (je crois spĂ©cial), j’aie pu dĂ©duire, Ă  partir des questions qui m’ont Ă©tĂ© faites, Ă  quelle cause ou Ă  quel motif obĂ©it ma dĂ©tention, que je considĂšre arbitraire [...] »

— ABC-Madrid, 22 juin 1932[10].

Contraint Ă  l’exil, il revint en Espagne en 1934. DĂšs mars de la mĂȘme annĂ©e, il entreprit un voyage Ă  Rome, en reprĂ©sentation de l’Union militaire espagnole, et eut, en compagnie d’Antonio Goicoechea, de RenovaciĂłn Española, et d’Antonio Lizarza et de Rafael de OlazĂĄbal, de la Communion traditionaliste, deux rencontres, l’une avec Italo Balbo, le , et l’autre avec Benito Mussolini, le 31, en vue d’obtenir une aide en armes (10 000 fusils, 10 000 grenades Ă  main et 200 mitrailleuses) et de l’argent en espĂšces (un million et demi de pesetas)[11] pour renverser la RĂ©publique. À noter que deux ans auparavant, les mĂȘmes Barrera et Goicoechea avaient obtenu de Rome, pour le coup d’État d’, des armes qui toutefois n’étaient pas arrivĂ©es Ă  temps[12].

En acceptant l’amnistie accordĂ©e aux conjurĂ©s de la Sanjurjada et en se rendant aux autoritĂ©s espagnoles, Barrera avait pu se soustraire dans un premier temps Ă  l’action de la justice[13], mais ne rĂ©ussit pas ensuite Ă  se dĂ©rober Ă  la procĂ©dure judiciaire Ă  long terme[14] : en en effet, le Tribunal suprĂȘme prononça, comme rĂ©solution au procĂšs relatif aux Ă©vĂ©nements du , la condamnation Ă  mort de Barrera, en tant que meneur le plus important de la rĂ©bellion, encore qu’il se soit vu aussitĂŽt appliquer les bĂ©nĂ©fices de l’amnistie[15] - [16].

Guerre civile

Le , Emilio Barrera fut arrĂȘtĂ© Ă  Barcelone et emmenĂ© Ă  la prison de Guadalajara, d’oĂč il parvint cependant Ă  s’évader pour se rĂ©fugier Ă  l’ambassade de France, en se prĂ©valant de sa condition de chevalier de la LĂ©gion d’honneur. Il se rendit ensuite Ă  Burgos, oĂč il fut nommĂ© prĂ©sident du Tribunal supĂ©rieur de justice militaire d’Espagne, occupant ce poste jusqu’en , date Ă  laquelle il alla, Ă  l’ñge de 70 ans, rejoindre le cadre de rĂ©serve[17].

DĂ©corations

Références

  1. (es) « Fotos del Ejército de tierra », Fotos de la mili.
  2. (es) « Los Polillas », « La Guardia Civil en África (IV) », El faro Ceuta-Melilla, Ceuta, Groupe Faro,‎ (lire en ligne).
  3. (es) « Barrera Luyando, Emilio », Madrid, Congreso de los Diputados. Note : Emilio Barrera Ă©tait membre de l’AssemblĂ©e consultative, et non du CongrĂšs des dĂ©putĂ©s, en dĂ©pit de ce qu’il est recensĂ© dans les archives des membres historiques du CongrĂšs, sans doute en raison de ce que l’AssemblĂ©e se trouvait hĂ©bergĂ©e dans le mĂȘme Ă©difice.
  4. E. GonzĂĄlez Calleja (2011), p. 82.
  5. E. GonzĂĄlez Calleja (2011), p. 83.
  6. Andrée Bachoud, Franco, ou la réussite d'un homme ordinaire, Paris, Fayard, , 530 p. (ISBN 978-2213027838), p. 100.
  7. (es) « El general Barrera, detenido anoche en Barcelona, ha sido conducido hoy à Madrid », La Voz, , p. 7.
  8. (es) « Ha sido detenido también el general Orgaz », La Voz, , p. 8.
  9. (es) « Detenciones en Bilbao », La Voz, , p. 9.
  10. (es) « El general Barrera protesta contra su detenciĂłn gubernativa », ABC, Madrid,‎ , p. 25 (lire en ligne).
  11. E. GonzĂĄlez Calleja (2011), p. 185.
  12. A. Bachoud (1997), p. 113.
  13. P. Gil Vico (2009), p. 174.
  14. P. Gil Vico (2009), p. 175.
  15. (es) « La sentencia referente a los sucesos del 10 de agosto », La Época, Madrid,‎ .
  16. (es) « La sentencia referente a los sucesos del 10 de agosto », ABC, SĂ©ville,‎ , p. 36 (lire en ligne).
  17. (es) « El fallecimiento del teniente general D. Emilio Barrera Luyando. Infinidad de testimonios de pĂ©same. El ministro de Asuntos Exteriores, en el domicilip mortuorio », ABC, Madrid,‎ , p. 10 (lire en ligne).

Bibliographie

  • (es) Pablo Gil Vico, « Nuevas aportaciones sobre los procesos incoados con motivo del golpe de 10 de agosto de 1932 », Revista de Estudios PolĂ­ticos, Madrid, Centro de Estudios PolĂ­ticos y Constitucionales (CEPC), no 145,‎ , p. 159-183 (ISSN 0048-7694, lire en ligne).
  • (es) Eduardo GonzĂĄlez Calleja, Contrarrevolucionarios. RadicalizaciĂłn violenta de las derechas durante la Segunda RepĂșblica, 1931-1936, Madrid, Alianza Editorial, (ISBN 978-84-206-6455-2).
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