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Emil Adolf von Behring

Emil Adolf von Behring ( à Hansdorf (de), Eylau, en province de Prusse-Occidentale - à Marbourg, Allemagne) est un médecin prussien et premier lauréat du prix Nobel de physiologie ou médecine, en 1901[1] pour avoir découvert le sérum de l'antitoxine de la diphtérie et amené une approche rationnelle des maladies.

Biographie

Il Ă©tait le cinquiĂšme d’une famille de douze enfants et son pĂšre Ă©tait un instituteur de village peu fortunĂ©. Comme il Ă©tait douĂ©, diverses bourses lui permirent de passer l’Abitur, puis, comme il n’aurait pas eu assez d’argent pour payer de longues Ă©tudes, il choisit d’ĂȘtre mĂ©decin militaire et, en 1874, il entra Ă  la Kaiser-Wilhelm-Akademie fĂŒr das militĂ€rĂ€rztliche Wesen de Berlin oĂč, entre 1874 et 1878, il Ă©tudia la mĂ©decine. Il est principalement mĂ©decin militaire et professeur d'hygiĂšne Ă  la FacultĂ© de mĂ©decine de l'universitĂ© de Marbourg, un poste qu'il garde toute sa vie. AppelĂ© par Robert Koch, il fut nommĂ© Ă  l’Institut des maladies infectieuses de Berlin en 1890.

Depuis 1874, il est membre, puis membre d'honneur du PépiniÚre-Corps (de) Suevo-Borussia, qui a perduré jusqu'à aujourd'hui dans le Corps Guestphalia et Suevoborussia Marburg (de)[2].

Le mĂ©canisme de la dĂ©fense de l'homme contre les micro-organismes se partageait alors entre deux thĂ©ories : une thĂ©orie « cellulaire » oĂč des cellules tueuses permettaient de se dĂ©barrasser ainsi des microbes et une thĂ©orie « humorale » oĂč l'arme principale contre ces derniers Ă©tait constituĂ©e de facteurs contenus dans le sang. Behring contribue au dĂ©bat avec en particulier trois publications importantes concernant deux maladies graves Ă  l'Ă©poque : la diphtĂ©rie, surtout pour les enfants, et le tĂ©tanos, cause majeure de dĂ©cĂšs en temps de guerre, car s'attaquant aux blessĂ©s :

  • la premiĂšre, parue en 1890, dĂ©montre l'existence d'un facteur humoral chez des animaux immunisĂ©s contre la toxine du tĂ©tanos ou de la diphtĂ©rie ;
  • la seconde, publiĂ©e en 1892, dĂ©montre que ce mĂȘme sĂ©rum pouvait transfĂ©rer une immunitĂ© ;
  • la troisiĂšme utilise ce principe pour le traitement de la diphtĂ©rie (Hoechst 1894).

En 1901, Behring est lauréat du premier prix Nobel de physiologie ou médecine « pour son travail sur la thérapie par le sérum, particuliÚrement son application contre la diphtérie, grùce à laquelle il a ouvert une nouvelle voie dans le domaine de la science médicale et par conséquent placé dans les mains du médecin une arme victorieuse contre la maladie et la mort[1] ».

Von Behring mena avec Kitasato Shibasaburƍ ses recherches sur l'antitoxine de la diphtĂ©rie et celle du tĂ©tanos et ils annoncĂšrent ensemble cette dĂ©couverte en 1890. Tous deux furent nommĂ©s pour le prix Nobel 1901 mais seul von Behring fut laurĂ©at.

En 1913 Behring propose un vaccin contre la diphtérie : efficace en laboratoire, il s'avÚre inefficace sur le terrain[3].

En 1914, il fut un des signataires du Manifeste des 93.

Behringwerke

L'entreprise Behringwerke a été créé en 1904 à Marbach et s'est développée ensuite à Marbourg. L'Institut Behring était le pendant de l'Institut Pasteur qui en France produisait des sérums et vaccins à Paris et à Lille. Mais à la différence de l'institution française, Berhingwerke AG a adopté un statut d'entreprise industrielle trÚs rapidement.

En 1952, Berhingwerke est devenu une filiale à 100 % du conglomérat chimique de Francfort-sur-le-Main, Hoechst. Progressivement, l'activité sérums et vaccins de Beringwerke a été consolidée dans l'activité pharmaceutique de Hoechst. En 1999, les activités pharmaceutiques de Hoecht et de RhÎne-Poulenc ont été fusionnées pour constituer Aventis créant en Europe continentale une entreprise susceptible de concurrencer les géants américains du secteur.

Les activités de Berhingwerke trouvaient difficilement leur place dans le nouveau groupe qui comportait déjà RhÎne-Poulenc et l'entreprise Pasteur-Mérieux-Connaught qui avait une envergure mondiale. Les activités Berhingwerke ont donc été démantelées. La partie vaccin a été rachetée par Ciba-Geigy, aujourd'hui Novartis.

En 2014 Novartis vend son activité vaccin à la firme australienne CSL. En novembre 2015 CSL décide de changer de marque. L'entreprise prend le nom de Seqirus au USA, toutefois en Europe et en Australie le nom de Behring CLS est conservé.L'activité orientée vers le laboratoire d'analyses médicales a été cédée à une banque du sang américaine initialement installée en Floride Dade, qui a repris le nom du grand médecin allemand dans sa raison sociale, Dade-Behring.

Honneurs et récompenses

Bibliographie

  • (de) Bernhard vom Brocke et Walther Killy (dir.), Behring, Emil von, t. 1: Aachen–Boguslawski, MĂŒnchen, K. G. Saur, coll. « Deutsche Biographische EnzyklopĂ€die (DBE) », (ISBN 3-598-23161-X), p. 402–403
  • Hellmuth Unger: UnvergĂ€ngliches Erbe. Das Lebenswerk Emil von Behrings. Gerhard Stalling Verlagsbuchhandlung, Oldenburg i.O./Berlin 1940.
  • Richard Bieling (de): Der Tod hatte das Nachsehen. Emil von Behring – Gestalt und Werk. Bielefelder Verlag, Bielefeld 1954.
  • Ulrike Enke: Behrings NachlĂ€sse – Behrings Biographien. In: Berichte zur Wissenschaftsgeschichte (de), 37, 2014, S. 216–239.
  • Werner E. Gerabek: Emil Adolf von Behring. In: Horst Kant und andere: Harenberg Lexikon der NobelpreistrĂ€ger. Alle PreistrĂ€ger seit 1901. Ihre Leistungen, ihr Leben, ihre Wirkung. Hrsg. vom Harenberg Lexikon Verlag. Harenberg, Dortmund 1998, S. 20 f.
  • Werner Köhler: Behring, Emil von. In: Werner E. Gerabek, Bernhard D. Haage, Gundolf Keil, Wolfgang Wegner (Hrsg.): EnzyklopĂ€die Medizingeschichte. De Gruyter, Berlin/ New York 2005, (ISBN 3-11-015714-4), S. 160 f.
  • Paul De Kruif: Roux und Behring. Gegen die Diphtherie! In: Paul de Kruif: MikrobenjĂ€ger. (Originalausgabe: Microbe Hunters. Harcourt, Brace & Co., New York 1926) Orell FĂŒssli Verlag, ZĂŒrich/Leipzig 1927; 8. Auflage ebenda 1940, S. 175–197.
  • Derek S. Linton: Emil von Behring. Infectious Disease, Immunology, Serum Therapy. American Philosophical Society, Philadelphia 2005, (ISBN 0-87169-255-4) (engl.).
  • Hans Schadewaldt: Die AnfĂ€nge der Immunologie. Emil Behrings Serumtherapie. In: Heinz Schott (de) (Hrsg.): Meilensteine der Medizin. Harenberg, Dortmund 1996, (ISBN 3-611-00536-3), S. 375–380.

Notes et références

  1. (en) « for his work on serum therapy, especially its application against diphtheria, by which he has opened a new road in the domain of medical science and thereby placed in the hands of the physician a victorious weapon against illness and deaths » in Personnel de rédaction, « The Nobel Prize in Physiology or Medicine 1901 », Fondation Nobel, 2010. Consulté le 6 septembre 2010.
  2. Kösener Corpslisten 1960, 61/99
  3. OIE.int

Annexes

Liens externes

  • (en) Biographie sur le site de la fondation Nobel (le bandeau sur la page comprend plusieurs liens relatifs Ă  la remise du prix, dont un document rĂ©digĂ© par la personne laurĂ©ate — le Nobel Lecture — qui dĂ©taille ses apports)
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