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Emi Koussi

L'Emi Koussi est un volcan Ă©teint du Tchad situĂ© dans le nord du pays et faisant partie du massif du Tibesti. Son altitude de 3 415 mètres en fait le point culminant du Tibesti, du Tchad et du Sahara.

Emi Koussi
Image satellite de l'Emi Koussi avec sa caldeira sommitale.
Image satellite de l'Emi Koussi avec sa caldeira sommitale.
GĂ©ographie
Altitude 3 415 m[1]
Massif Massif du Tibesti
CoordonnĂ©es 19° 47′ 37″ nord, 18° 33′ 05″ est[2] - [3]
Administration
Pays Drapeau du Tchad Tchad
RĂ©gion Borkou
Ascension
Première par le détachement du capitaine Lauzanne
Voie la plus facile Marche
GĂ©ologie
Ă‚ge Inconnu
Roches Trachyte
Type Volcan de point chaud
Activité Éteint
Dernière éruption 2,4 - 1,33 Ma[4]
Code GVP 225021
Observatoire Aucun
GĂ©olocalisation sur la carte : Tchad
(Voir situation sur carte : Tchad)
Emi Koussi

GĂ©ographie

Vue de l'Era Kohor à l'intérieur de la caldeira de l'Emi Koussi.

L'Emi Koussi est situé dans le Centre-Est du Sahara, dans le nord du Tchad, à l'extrémité sud-est du massif du Tibesti, un massif volcanique s'étendant au Tchad et en Libye[2] - [5]. Administrativement, il se trouve dans la région de Borkou, dans une région peuplée de nomades toubous. Il est relié au reste du massif du Tibesti en direction du nord-nord-ouest par un plateau supportant des cônes volcaniques.

Ce volcan trachytique s'Ă©tend sur soixante kilomètres par quatre-vingts[2] - [6]. Il est couronnĂ© par deux caldeiras coalescentes de douze kilomètres par quinze contenant plusieurs cratères, dĂ´mes, cĂ´nes et coulĂ©es de lave[2]. La caldeira a une profondeur de plusieurs centaines de mètres (300 Ă  450 m[6], 500 Ă  1 000 m[7], ou 1 200 m[1] suivant les sources). Au fond de la caldeira, le cratère de l'Era Kohor, mesurant deux kilomètres par trois et 350 mètres de profondeur, est tapissĂ© de natron[2]. Ce « Trou au Natron du Koussi Â» ne doit pas ĂŞtre confondu avec le Trou au Natron du Tarso ToussidĂ© qui contient Ă©galement ce dĂ©pĂ´t minĂ©ral[6].

Le rebord sud de la caldeira constitue le point culminant du volcan. Avec 3 415 mètres d'altitude il est le sommet le plus Ă©levĂ© du Sahara[1]. Le sommet le plus Ă©levĂ© et le plus proche est le mont Cameroun situĂ© Ă  2 000 kilomètres au sud-sud-ouest[3]. Les pentes rĂ©gulières et peu pentues de l'Emi Koussi qui lui confèrent une forme conique sont peu entaillĂ©es par l'Ă©rosion en raison du climat aride de cette rĂ©gion du globe. NĂ©anmoins, les quelques oueds qui parcourent ses flancs font tous partie du bassin versant endorĂ©ique du lac Tchad situĂ© au sud-sud-ouest[3].

Des astronautes considèrent que c'est le point naturel le plus reconnaissable sur le globe, lorsqu'on observe depuis une orbite spatiale[8].

Histoire

La dernière Ă©ruption de l'Emi Koussi s'est dĂ©roulĂ©e Ă  une date inconnue mais a crĂ©Ă© trois maars ainsi que plusieurs cĂ´nes de cendre ayant Ă©mis des coulĂ©es de lave basaltique dans la caldeira et sur les flancs du volcan[2]. Il est considĂ©rĂ© comme Ă©tant Ă©teint[5] et la seule activitĂ© volcanique actuelle est reprĂ©sentĂ©e par les sources chaudes de Yi-Yerra sur le flanc sud[2] Ă  environ 850 mètres d'altitude[9].

Image satellite rapprochée d'une partie de la caldeira de l'Emi Koussi avec l'Era Kohor au centre.

Il est délicat de parler de l'ascension de l'Emi Koussi comme d'une « première » lorsque l'on sait que celle-ci s'effectue sans aucune difficulté en dehors de la distance à parcourir et qu'elle est rendue possible grâce au transport de vivres et de matériel par les dromadaires, animaux très rétifs face aux pentes.

Les premiers EuropĂ©ens Ă  ĂŞtre arrivĂ©s au sommet de l'Emi Koussi sont des militaires français[10]. Un premier dĂ©tachement dirigĂ© par le capitaine Lauzanne y sĂ©journe du 25 au 27 mai 1915. Il relève cinq fois les tempĂ©ratures et effectue des relevĂ©s hypsomĂ©triques. Sous l'autoritĂ© du lieutenant-colonel Tilho, gĂ©odĂ©siste et futur gĂ©nĂ©ral membre de l'AcadĂ©mie des sciences, un dĂ©tachement comprenant trois autres Français (le lieutenant FouchĂ©, le docteur Giudicelli, le sergent Cordelette), le sergent Amoroko KarembĂ©, 23 tirailleurs, 14 goumiers, un interprète, un agent politique, 4 responsables des 36 dromadaires et 4 domestiques, sĂ©journe au sommet du 15 au 18 septembre 1915. De nombreuses mesures de tempĂ©ratures sont effectuĂ©es, toutes les deux heures le 16 septembre. Par comparaison avec les tempĂ©ratures relevĂ©es simultanĂ©ment Ă  Faya, des hauteurs angulaires mesurĂ©es au thĂ©odolite depuis le village de Yono, oĂą douze observations hypsomĂ©triques sont effectuĂ©es de mai Ă  septembre 1915, village dont la distance au sommet est estimĂ©e Ă  42,57 kilomètres, Jean Tilho dĂ©termine l'altitude de l'Emi Koussi Ă  3 417 mètres. L'Institut gĂ©ographique national reportera ± 3 415 mètres sur ses cartes. « Un petit groupement dissident de trente Ă  quarante familles au plus vivant Ă  l'intĂ©rieur du cratère Ă  la façon des troglodytes », de petits dĂ©tachements militaires ont après 1915 rĂ©gulièrement parcouru le sommet.

Wilfred Thesiger parcourt le sommet en [11]. Les Britanniques P.R. Steele, R.F. Tuck et W.W. Marks font de mĂŞme en 1957[5] - [12].

Ascension

En raison des conditions climatiques, la meilleure période pour l'ascension de l'Emi Koussi est l'hiver, notamment les mois de novembre à mars[5]. Il ne présente pas de difficulté particulière comme de l'escalade, les principaux obstacles étant l'accès, la logistique et l'insécurité causée par des affrontements sporadiques entre l'armée tchadienne et les nomades toubous du Tibesti[5]. Depuis 1995, l'Emi Koussi a été parcouru par de nombreux touristes.

Notes et références

  1. (en) Emi Koussi sur l’Encyclopædia Britannica (consulté le 17 février 2023)
  2. (en) « Emi Koussi », Global Volcanism Program (consulté le )
  3. (en) « Emi Koussi, Chad », Peakbagger (consulté le )
  4. (fr) Alain Gougaud, Pierre Vincent, Petrology of two alkaline intraplate series at Emi Koussi volcano, Tibesti, Chad, Journal of Volcanology and Geothermal Research, 2003, pp. 1-30.
  5. (en) « Emi Koussi », Peakware (consulté le )
  6. Jason L. Permenter et Clive Oppenheimer, « Volcanoes of the Tibesti massif (Chad, northern Africa) », Bulletin of Volcanology, no 69,‎ , p. 609-626 (DOI 10.1007/s00445-006-0098-x, lire en ligne)
  7. Michael C. Malin, « Comparison of volcanic features of Elysium (Mars) and Tibesti (Earth) », GSA Bulletin,‎ , p. 908-919 (lire en ligne)
  8. (en) C. Deniel, P. M. Vincent, A. Beauvilain et A. Gourgaud, « The Cenozoic volcanic province of Tibesti (Sahara of Chad): major units, chronology, and structural features », Bulletin of Volcanology, vol. 77, no 9,‎ , p. 74 (ISSN 0258-8900, DOI 10.1007/s00445-015-0955-6, Bibcode 2015BVol...77...74D)
  9. (en) « Synonymes et sous-éléments », Global Volcanism Program (consulté le )
  10. Jean Tilho, Reconnaissance du Tibesti, par le chef de bataillon Jean Tilho. Rapport du chef de bataillon Tilho, Commandant la circonscription du Borkou-Ennedi, sur les opérations effectuées dans le Tibesti méridional du 4 septembre au 12 novembre 1915, Centre National d'Appui à la Recherche, N'Djaména, 160 pages,
  11. (fr) Wilfred Thesiger, La vie que j'ai choisie, Ă©dition Plon, 1990 (ISBN 2259022987), 510 pages, p. 328.
  12. (en) [PDF] P.R. Steele, A note on Tieroko (Tibesti Mountains), Alpine Journal

Liens externes

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