Elzéar-Alexandre Taschereau
Elzéar-Alexandre Taschereau, né le à Sainte-Marie-de-Beauce et mort le à Québec, est un ecclésiastique canadien. Archevêque de Québec entre 1870 et 1898, il est le premier cardinal né au Canada.
Elzéar-Alexandre Taschereau | ||
Biographie | ||
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Naissance | Sainte-Marie-de-Beauce (Canada) |
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Ordination sacerdotale | par Pierre-Flavien Turgeon |
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Décès | Québec (Canada) |
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Cardinal de l'Église catholique | ||
Créé cardinal |
par le pape LĂ©on XIII |
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Titre cardinalice | Cardinal-prĂŞtre de S. Maria della Vittoria |
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Évêque de l'Église catholique | ||
Ordination Ă©piscopale | par John Joseph Lynch | |
Dernier titre ou fonction | Archevêque de Québec | |
Archevêque de Québec | ||
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In fide spe et caritate certandum | ||
(en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org | ||
Biographie
Jeunesse et Ă©tudes
Né en 1820 au Bas-Canada, dans la paroisse de Sainte-Marie-de-la-Nouvelle-Beauce, il est le fils de Jean-Thomas Taschereau, personnalité publique, et de Marie Panet, nièce de l'archevêque Bernard-Claude Panet. La famille Taschereau est aisée et très catholique. Il entre au Petit Séminaire de Québec le . Parmi ses enseignants, on retrouve entre autres Jérôme Demers, Louis-Jacques Casault et Jean Holmes. Il termine ses études classiques en 1836. De à , il part visiter plusieurs pays en Europe avec deux autres diplômés. Durant son séjour, il pense s'y installer et devenir bénédictin. Il revient finalement à Québec à l'automne. Il entre alors au Grand Séminaire de Québec où il étudiera pendant cinq ans la théologie. Il devient sous-diacre le et diacre le . N'ayant pas encore l'âge canonique pour devenir prêtre, il obtient une exemption et est ordonné par Pierre-Flavien Turgeon le .
Professeur
Il est engagé comme professeur par le Séminaire de Québec le . Il enseigne entre autres la philosophie intellectuelle et morale, les sciences et la théologie. En 1847, sa connaissance de l'anglais l'amène à desservir les immigrés fuyant la Grande Famine et placés en quarantaine sur la Grosse Île. Revenu malade, il passe plusieurs semaines à l'Hôpital général de Québec avant de se remettre sur pied.
En 1849, le Séminaire le nomme membre du Conseil des directeurs. Il sera également nommé Préfet des études de 1849 à 1854 et Directeur du Petit Séminaire de 1851 à 1852. Durant cette période, il participe à la fondation de l'Université Laval. Le recteur de la nouvelle université, son ancien professeur et collègue Louis-Jacques Casault, l'envoie à Rome pour qu'il puisse obtenir un doctorat en droit canonique. Sa connaissance approfondie de la théologie l'amène à obtenir une influence encore plus grand au sein du Séminaire.
Administrateur
Il est de nouveau Directeur du Petit Séminaire de 1856 à 1859, puis Directeur du Grand Séminaire de 1859 à 1860. Il est ensuite invité à rejoindre le conseil épiscopal et est nommé vicaire général de l'archidiocèse de Québec. En 1859, le gouvernement du Québec le nomme membre du nouveau Conseil de l'instruction publique.
Le , il succède à Casault au poste de recteur de l'Université Laval et supérieur du Séminaire de Québec. En tant que protégé et ami de Casault, il poursuit la même politique que son prédécesseur, basée sur la formation et le perfectionnement des professeurs en Europe. Il fait acquérir de nombreux manuels afin de constituer la Bibliothèque de l'Université Laval, laquelle atteint 30 000 volumes en 1864. Durant son mandat, il s'oppose fortement à la création d'une deuxième université à Montréal, craignant une concurrence. La Propagande assure cependant Taschereau de l'opposition du Vatican à ce projet. Cette position de l'Église cause néanmoins beaucoup de frictions au sein du clergé canadien. Taschereau termine son mandat à l'été 1866 et doit céder sa place selon les statuts. Il redevient cependant recteur et supérieur en 1869. Cependant, le décès de l'archevêque Charles-François Baillargeon accélère les choses et il est nommé archevêque de Québec le , à l'âge de 50 ans. Il reçoit sa consécration épiscopale de John Joseph Lynch, accompagné de Jean Horan et Charles La Rocque.
ArchevĂŞque et cardinal
Il a pris part aux controverses sur le catholicisme libéral dans la province de Québec, faisant partie de l'aile modérée du clergé, tandis que ses pairs Louis-François Richer Laflèche et Ignace Bourget penchent vers le côté des ultramontains.
Lorsque vint le temps de nommer un cardinal, plusieurs suggérèrent son nom au pape Léon XIII en 1886. Il ne put exercer ses nouvelles fonctions pendant très longtemps car bientôt il tomba malade et mourut le . Louis-Nazaire Bégin fut nommé pour lui succéder.
Thomas Weld fut nommé cardinal en 1830 ; à la différence de Taschereau, il était né hors du Canada, au Royaume-Uni.
Relations
8. Thomas-Jacques Taschereau | ||||||||||||||||
4. Gabriel-Elzéar Taschereau | ||||||||||||||||
9. Marie-Claire de Fleury de La Gorgendière | ||||||||||||||||
2. Jean-Thomas Taschereau | ||||||||||||||||
10. Pierre Bazin | ||||||||||||||||
5. Louise-Élizabeth Bazin | ||||||||||||||||
11. Thérèse Fortier | ||||||||||||||||
1. Elzéar-Alexandre Taschereau | ||||||||||||||||
12. Jean-Claude Panet | ||||||||||||||||
6. Jean-Antoine Panet | ||||||||||||||||
13. Louise Barolet | ||||||||||||||||
3. Marie Panet | ||||||||||||||||
14. Philippe-Louis-François Badelard | ||||||||||||||||
7. Louise-Philippe Badelard | ||||||||||||||||
15. Charlotte Guillemin | ||||||||||||||||
Parmi les membres de sa famille :
- Jean-Thomas Taschereau (1778-1832), père ; homme politique et juge
- Jean-Thomas Taschereau (1814-1893), frère ; avocat, professeur de droit et juge canadien
- Gabriel-Elzéar Taschereau (1745-1809), grand-père ; membre du conseil législatif et seigneur
- Henri-Elzéar Taschereau (1836-1911), cousin ; juge en chef de la Cour suprême du Canada
- Louis-Alexandre Taschereau (1867-1952), neveu ; Premier ministre du Québec
- Robert Taschereau (1896-1970), petit-neveu ; juge en chef de la Cour suprĂŞme du Canada
Distinctions et hommages
La rue du Cardinal-Taschereau, dans le quartier Saint-Sauveur, à Québec, est nommé en son honneur. Un monument en sa mémoire trône face à la basilique-cathédrale Notre-Dame de Québec, sur la place de l'Hôtel de Ville.
Voir aussi
Bibliographie
- Adolphe-Basile Routhier, Les hommes du jour : le cardinal Taschereau, Montréal, Compagnie de moulins à papier de Montréal, 1891, 19 pages.
- Jean-Claude Dupuis, Le Cardinal Taschereau et le catholicisme libéral (1820-1898), Lévis, Fondation littéraire Fleur de Lys, 2014, 316 pages (ISBN 978-2-89612-468-8).
- Nive Voisine, « Taschereau, Elzéar-Alexandre », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 12, Université Laval/Université de Toronto, 2003– (lire en ligne).
Liens externes
- Ressources relatives Ă la religion :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Biographie du Dictionnaire biographique du Canada en ligne