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Ekofisk

Ekofisk est le premier gisement pĂ©trolier dĂ©couvert en mer du Nord, en 1969, et l'un des plus grands gisements de NorvĂšge. Il est situĂ© dans le bloc 2/4 des eaux norvĂ©giennes, Ă  320 km au sud-ouest de Stavanger. Mis en production par Phillips Petroleum Company en 1971, il bat des records de longĂ©vitĂ© et son exploitation est prĂ©vue au moins jusqu'en 2050[3]. Sa dĂ©couverte est suivie par de nombreuses autres dans les dĂ©cennies qui suivent, amorçant ainsi un boom pĂ©trolier en NorvĂšge.

Ekofisk
Image illustrative de l'article Ekofisk
Le complexe d'Ekofisk.
Présentation
CoordonnĂ©es 56° 32â€Č 09″ nord, 3° 11â€Č 55″ est
Pays Drapeau de la NorvĂšge NorvĂšge
RĂ©gion Mer du Nord
En mer / sur terre en mer
Exploitant ConocoPhillips
Site internet www.conocophillips.no
Historique
DĂ©couverte 1969
DĂ©but de la production 15 juin 1971
ArrĂȘt de la production 2050 (estimation)
Caractéristiques (2013)
RĂ©serves de pĂ©trole totales estimĂ©es 569,2 millions de m3
RĂ©serves de gaz totales estimĂ©es 164,5 milliards de m3
Production actuelle de pĂ©trole 102 000 barils par jour
Production actuelle de gaz 0,88 milliard de m3 par an
RĂ©serves exploitables restantes de pĂ©trole 129,8 millions de m3
RĂ©serves exploitables restantes de gaz 22,8 milliards de m3
Formation géologique PaléocÚne
Crétacé supérieur
GĂ©olocalisation sur la carte : mer du Nord
(Voir situation sur carte : mer du Nord)
GĂ©olocalisation sur la carte : Europe
(Voir situation sur carte : Europe)
Sources
ConocoPhillips[1]. Norwegian Petroleum Directorate[2].

À proximitĂ© immĂ©diate se trouvent les champs de Cod, West Ekofisk, Tor, Albuskjell, Eldfisk, Edda et Embla, ce qui constitue le Greater Ekofisk Area (GEA). Le pĂ©trole extrait du GEA est acheminĂ© par l'olĂ©oduc Norpipe vers le terminal de Teeside, au Royaume-Uni, tandis que le gaz est acheminĂ© par gazoduc vers Emden en Allemagne.

Historique

En 1959 est dĂ©couvert le champ de gaz gĂ©ant de Groningue, Ă  terre, dans le nord des Pays-Bas. La dĂ©cennie 1960 est marquĂ©e par le forage de plus de 200 puits d'exploration offshore, en mer du Nord, sans aucune dĂ©couverte d'hydrocarbures. Finalement, le champ Ekofisk est dĂ©couvert en octobre 1969 dans un rĂ©servoir crayeux (fait trĂšs rare) Ă  la pointe sud des eaux norvĂ©giennes, ce qui relance alors l'exploration de la mer du Nord qui s'avĂšre ĂȘtre la plus grande rĂ©gion pĂ©troliĂšre entiĂšrement nouvelle depuis 1945.

Ekofisk entre en production en juin 1971 avec moins de 50 000 bbl/j. La production augmente rapidement dans les annĂ©es qui suivent. En 2021, aprĂšs 50 ans de production, Ekofisk a donnĂ© au total 3 millions de barils, soit en moyenne sur cette pĂ©riode 164 000 bbl/j[4]. En 2019, la production est de 125 000 bbl/j[5].

GĂ©ologie

Le gisement Ekofisk est un anticlinal allongĂ© selon une direction nord-sud et comportant un graben central. L'anticlinal couvre 49 km2 et s'est formĂ© Ă  la suite de remontĂ©es sous forme de diapirs de la couche de sel du Zechstein[6]. Le piĂšge se trouve Ă  environ km de profondeur et est constituĂ© par de la craie d'Ăąge PalĂ©ocĂšne (formation d'Ekofisk (en)) et CrĂ©tacĂ© supĂ©rieur (formation de Tor (en)). La porositĂ© de la craie, constituĂ©e de tests calcaires de coccolithophoridĂ©s, se situe entre 30 et 40 %. La roche mĂšre est constituĂ© par les argiles noires du KimmĂ©ridgien[6].

La structure gĂ©ologique est dĂ©couverte par sismique rĂ©flexion dans les annĂ©es 1960. Les premiĂšres interprĂ©tations sont erronĂ©es Ă  cause des poches de gaz du CĂ©nozoĂŻque surplombant et masquant l'anticlinal. Toutefois la forte porositĂ© peut ĂȘtre dĂ©tectĂ©e par l'analyse des amplitudes sismiques ; ceci alliĂ© Ă  une carte isopaque bien tracĂ©e permet de dĂ©terminer le potentiel du rĂ©servoir[6].

Caractéristiques

Le gisement possÚde des réserves ultimes de 3,3 Gbbl de pétrole et 180 Gm3 de gaz naturel, dont les deux tiers sont déjà extraits. La mise en place, dans les années 1980, d'une exploitation par injection d'eau exceptionnellement réussie prolonge la durée de vie du gisement jusqu'en 2050[7].

Ainsi, en 2019, Ekofisk produit encore 125 000 bbl/j[5]. Les estimations initiales prĂ©disaient que 17 % du pĂ©trole en place serait extrait, et ce taux a Ă©tĂ© progressivement revu Ă  la hausse jusqu'Ă  50 %. Le mĂ©canisme de rĂ©cupĂ©ration du pĂ©trole doit beaucoup Ă  la compactification inattendue du rĂ©servoir de craie dont les consĂ©quences auraient pu ĂȘtre dramatiques. Les installations ont Ă©tĂ© entiĂšrement remaniĂ©es rĂ©cemment, et le gisement, exploitĂ© par ConocoPhillips, pourrait rester en exploitation jusqu'en 2050. Ainsi, le premier gisement norvĂ©gien Ă  produire du pĂ©trole pourrait aussi ĂȘtre le dernier.

Accidents

Le 22 avril 1977, un blowout survient sur la plateforme Bravo du complexe Ekofisk. La cause en est une valve de sécurité mal installée sur le forage. Tous les employés présents sur place sont évacués sans faire aucun blessé. L'américain Red Adair et son équipe spécialisée sont appelées et rétablissent la situation le 30 avril[8] - [9].

C'est le plus grand blowout survenu en mer du Nord, avec une perte estimĂ©e de 202 000 bbl et une pollution marine comprise entre 80 000 bbl et 120 000 bbl (une partie des hydrocarbures s'Ă©vapore directement dans l'atmosphĂšre). Le vent et la forte houle fragmentent et dispersent rapidement la nappe de pĂ©trole[8].

Subsidence des installations et sauvetage

Dans le milieu des annĂ©es 1980 le site d'Ekofisk dans son ensemble et les plates-formes en particulier, se sont avĂ©rĂ©es subir un phĂ©nomĂšne de subsidence. L’étude gĂ©ologique a montrĂ© que ce dernier Ă©tait liĂ© Ă  la dĂ©gradation de la craie qui constituait l'enveloppe de la poche de pĂ©trole. Au fur et Ă  mesure de l’extraction des hydrocarbures et de leur remplacement par de l’eau, la craie a commencĂ© Ă  se dĂ©composer du fait de la trĂšs haute pression inter-grains puis Ă  se recomposer sous une forme plus compacte et avec une porositĂ© plus faible. Un enfoncement de prĂšs de quatre mĂštres a Ă©tĂ© constatĂ© et l’on a calculĂ© qu’au rythme de 35 cm/an l'affaissement total serait de plus de 6 mĂštres Ă  la fin de la concession ce qui Ă©tait beaucoup trop en cas de forte tempĂȘte. Le gouvernement norvĂ©gien a donc imposĂ© Ă  Phillips de prendre des mesures.

Il a Ă©tĂ© demandĂ© Ă  une entreprise d’ingĂ©nierie française, Technip, de trouver une solution afin de rehausser ces plateformes. Sachant que 5 sur 7 d’entre elles Ă©taient reliĂ©es, une contrainte forte Ă©tait de pouvoir les surĂ©lever simultanĂ©ment. Des vĂ©rins de soutĂšnement ont donc Ă©tĂ© fixĂ©s le long des jambes, ces derniĂšres ont Ă©tĂ© coupĂ©es et d’imposantes brides y furent soudĂ©es. Les plates-formes ont alors toutes Ă©tĂ© rehaussĂ©es simultanĂ©ment d'environ 6 mĂštres et les entretoises intercalĂ©es. AprĂšs fixation complĂšte par boulonnage de toutes les entretoises, les plates-formes se sont Ă  nouveau retrouvĂ©es en sĂ©curitĂ©.

L’opĂ©ration effectuĂ©e en quatre jours a Ă©tĂ© terminĂ©e le Ă  23:30, grĂące aux 108 vĂ©rins hydrauliques synchronisĂ©s par un rĂ©seau de 14 CNCs NUM760F[10]. La tolĂ©rance entre les vĂ©rins (3 mm pour une extension de 6 mĂštres, 100 mm entre plateformes) devait ĂȘtre maintenue pendant 38 heures. Au cours de l’opĂ©ration d’insertion des entretoises, c’est sur ces vĂ©rins que reposait toute la charge des plateformes. À titre de rĂ©pĂ©tition, la plate-forme hĂŽtel, qui est indĂ©pendante, avait Ă©tĂ© surĂ©levĂ©e quelques jours auparavant. Avec cette capacitĂ© de levage de prĂšs de 40 000 tonnes, l’opĂ©ration a Ă©tĂ© publiĂ©e dans le livre Guinness des records comme Ă©tant le plus grand relevage jamais effectuĂ©.

Courbe montrant des hauts et des bas, allant de 1971 Ă  2005.
Historique de la production de pétrole d'Ekofisk.

Bibliographie

  • Kvendseth, Stig S., Giant discovery - A history of Ekofisk through the first 20 years, Phillips Petroleum Company Norway, Public Affairs, (ISBN 8299177111, lire en ligne)
  • Norsk Oljemuseum, Oil and gas fields in Norway - Industrial Heritage Plan, (lire en ligne)

Références

  1. (en) ConocoPhillips, « The Ekofisk Complex », sur www.conocophillips.no, n/a (consulté le ).
  2. (en) Norwegian Petroleum Directorate, « Ekofisk », sur www.npd.no, (consulté le ).
  3. (en-US) « Ekofisk II », sur Offshore Technology (consulté le )
  4. (en) « Three billion barrels of oil from Ekofisk », sur ConocoPhillips Norway, (consulté le )
  5. (en) ConocoPhillips, « Greater Ekofisk Area Facts » [PDF], sur conocophillips.com,
  6. (en) Van den Bark, E. et Thomas, O.D., Giant Oil and Gas Fields of the Decade: 1968-1978, Tulsa, AAPG Memoir 30, American Association of Petroleum Geologists, , 211 p., « Ekofisk, First of the Giant Oil Fields in Western Europe »
  7. (en) « Exceptional Ekofisk », sur www.npd.no (consulté le )
  8. « Ekofisk Bravo platform Blowout - Oil Rig Disasters - Offshore Drilling Accidents », sur web.archive.org, (consulté le )
  9. (en-GB) Kristin Øye Gjerde, Norwegian Petroleum Museum, « The Bravo Blow out », sur industriminne.no, (consulté le )
  10. (en) « Special Ekofisk », NUM information, NUM,‎ , p. 1-2 (lire en ligne [PDF], consultĂ© le )

Voir aussi

Articles connexes

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