Ekoadjom
Ekoadjom ou Hikoadjom (en langue bassa[1], celle des autochtones) est un village de la région du Centre du Cameroun, situé dans la commune de Makak, département du Nyong-et-Kéllé.
Ekoadjom | |
LĂ©p Lia, le lac d'Hikoadjom | |
Administration | |
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Pays | Cameroun |
RĂ©gion | Centre |
Département | Nyong-et-Kéllé |
DĂ©mographie | |
Population | 590 hab. (2005) |
GĂ©ographie | |
Coordonnées | 3° 36′ 00″ nord, 11° 12′ 00″ est |
Altitude | 764 m |
Localisation | |
Étymologie
Ekoadjom a pour nom original en langue bassa « Hikoadjom ». En référence au Fromager, grand arbre tropical appelé en langue locale « Djôm » sur le site où vécut le fondateur du village, premier chef du village. Ce site est situé sur une colline « Hikoa ». Hikoadjom signifie donc « La colline du fromager ».
Ekoadjom est la version francisée, administrative et officielle du nom de ce village. C’est la version originale Bassa « Hikoadjom » qui parle aux habitants car elle traduit dans leur langue la réalité géographique du lieu de création de leur village.
Histoire
Origine et fondation de la chefferie d'Hikoadjom
Hikoadjom est fondé vers la fin du XIXe siècle, entre 1880 et 1890. Binong bi Mangoung[2] serait venu de Mapubi avec ses deux jeunes frères Maah Mangoung et Bikoï bi Mangoung conquérir des terres. Mbinack Binong - fils de Binong bi Mangoung devient le premier chef vers 1892 alors que le Cameroun est sous administration coloniale allemande. Les descendants de cette fratrie pionnière du village occupent toujours ces terres formant ainsi une lignée générationnelle[3]. La langue officielle parlée dans ce village est le français. Le Bassa est le dialecte local.
En 1925, Nwind Mbinack, devient chef du village. Au cours de son règne il devient « Mbombog[4] » selon les rites traditionnels du Mbog[5](k). Il est désormais appelé Mbombog Nwind Mbinack.
À son décès le 10 , il est remplacé par Augustin Minka mi Nwind né le à Hikoadjom, mort le à Yaoundé. Pendant son règne de 32 ans, Ekoadjom devient un Centre d’État-civil en 1965, évitant aux ressortissants du village et environnants de longs et pénibles déplacements vers Makak – Chef - lieu d’arrondissement situé à 29 km pour l’obtention des documents d’état-civil.
Depuis le , Sa Majesté Bienvenu Claude Nwind Minka préside aux destinées du village. Il a été nommé Officier d'État-civil le .
Ekoadjom a eu quatre chefs traditionnels :
- Mbinack Binong 1892 – 1925 ;
- Mbombog Nwind Mbinack 1925 – 1955 ;
- Minka mi Nwind Augustin 1955 – 1987 ;
- Nwind Minka Bienvenu Claude - depuis le 12 mai 1987.
RĂ´le de la chefferie
Dans la structure de l’administration camerounaise[6], les chefferies traditionnelles[7] sont des auxiliaires de l’administration. Elles assurent une administration de proximité, permettant de perpétuer une organisation sociale ancestrale déjà existante et ce bien avant la colonisation. Traditionnellement, chez les Bassa, c’est le Mbombog, chef spirituel qui est le dépositaire de l’organisation, de la paix sociale et de l’ordre public dans le respect du Mbok[8]. Certaines de ses missions sont confiées aujourd’hui aux chefferies traditionnelles. Idéalement elles l’assument en collaboration avec les Mbombog lorsque les fonctions de Chef du village et de Mbombog ne sont pas exercées par la même personne. Cela peut créer une dualité de repère culturel et administratif chez les populations. Mais l’objectif pour l'un ou l'autre personnage est de maintenir la paix sociale dans les villages et de promouvoir le développement économique et social des populations. Les chefferies traduisent la survivance d'une culture[9] et des modes d'organisation traditionnelle ancestrales.
Pour son fonctionnement, la chefferie d’Ekoadjom s’est dotée de 2 organes majeurs depuis 1987 avec Sa Majesté Bienvenu Claude Nwind:
- un conseil des notables : dont les missions sont similaires à celles d’une assemblée. Le Mbombog est alors le 1er notable ;
- un comité de développement qui impulse toute l’activité économique.
Hikoadjom est une chefferie du 3e degré en zone rurale, dans les limites territoriales d'un village
GĂ©ographie
[10]Hydrographie Ă Hikoadjom
Hikoadjom est situé en zone équatoriale humide dans une forêt dense avec des pluies abondantes et irrégulières qui maintiennent le débit des cours d’eau. Le fleuve le Nyong et la Kéllé (affluent du Nyong) [ii] ne traversent pas ce village qui est cependant arrosé par deux autres grands ruisseaux : Yamakouba et Ndjock Yambi, qui sont aussi des affluents du Nyong. Le Nyong traverse deux autres départements de la Région administrative du Centre dont les noms sont composés par la dénomination de ce fleuve : Nyong-et-Mfoumou, Nyong-et-So'o.
Le ruisseau Yamakouba se trouve au Nord du village et s’étend jusqu’à l’ouest. Ndjock yambi se trouve au sud. Les autres petits ruisseaux du village sont :
- Lép Liaa qui a donné naissance au lac artificiel du même nom est un affluent de Ndjock Yambi. Il traverse le hameau autour de la chefferie ;
- LĂ©p Mbong, affluent de Ndjock Yambi coule au lieudit Mbondo (Ngo Bakebeg) ;
- Lép Ngomb, affluent de Yamakouba se trouve au lieudit « Song Yamb » non loin du village Mom (Cameroun).
LĂ©p signifie eau en langue Bassa du Cameroun.
Climat
Le climat chaud et humide se décline en quatre saisons. Une grande et une petite saison de pluie, une grande et une petite saison sèche. C’est une alternance de pluies et de sécheresse qui rythme les activités agricoles, la préparation des travaux champêtres: les abattages, les brûlis, les semis et les récoltes. Les températures moyennes se situent entre 23 et 26 degrés.
- De la mi-mars à la mi-juin : c’est la petite saison de pluie appelée, Hiyon.
- De la mi-juin à la mi-août : c’est la petite saison sèche, Hikang.
- De la mi-août la mi-novembre : c’est la grande saison de pluie, Mbéng.
- De la mi-novembre à la mi-mars : c’est la grande saison sèche, Sép.
Centre d'Ă©tat civil[11]
À sa création en 1965, le Centre d’État-civil[12] d’Hikoadjom était un Centre dit Spécial rattaché à la Sous-préfecture de Makak . À cette époque, l’arrondissement de Makak avait à sa tête un Sous-Préfet –Maire. Aujourd’hui le Centre d’état-civil est directement rattaché à la Mairie de Makak. Hikoadjom est un Centre secondaire depuis 2015. Il existe d'autres Centres secondaires du même genre dans d'autres villages de l'arrondissement de Makak, à Boumkok, Libamba, Mom 1, Sepp, Nguimakong, Ngougoum II, Minkot-Mbem, Kaya, Mboglom, Likongue et Mbeng. Ce sont des services communaux décentralisés près des populations pour les formalités relatives à une naissance, un mariage ou un décès. Le Centre d’état-civil le plus proche est celui d’Otélé situé dans la Commune voisine de Ngoumou, département de la Mefou et Akono.
Population et développement
En 1962, la population de Ekoadjom était de 449 habitants et de 590 habitants lors du recensement de 2005[13]. La population autochtone est constituée de Bassa majoritairement les Ndog Nlet. Mais au fil des années, des migrations, des unions et des ventes de terrain, d'autres clans Bassa[14] se sont installés dans le village. Des allochtones y vivent aussi pour des raisons souvent professionnelles, notamment les travailleurs agricoles et les enseignants.
Les quartiers
Les différents quartiers[15] du village par ordre alphabétique sont: Bibaya, Mandonga, Mbondo(Rive gauche de Ndjock Yambi), Song Bissee, Song Bout, Song Boog, Song Miyang mi Ndoum, Song Nwind et Song Yamb.
Santé
Ekoadjom est situé à 2,5 km de l’Hôpital Ad Lucem Hikoa-Maen : Père Urs Memorial Clinic inauguré et mis en service en 2016 sur le site de ce qui a d’abord été en 1936 une infirmerie, puis le Dispensaire - Maternité d'Hikoa-Maen sur le territoire d'Ekoadjom. Plusieurs personnes de la région sont nées à Hikoa-Maen[16](ou Nkolmelen en langue éwondo). Cette structure sanitaire a été dans une impasse[17] pendant quelques années. Aujourd'hui, les initiatives locales dynamiques mises en place pour sa survie ont transformé le Dispensaire en un Hôpital qui offre en zone rurale 24 h/24 h, les services suivants : analyses médicales, chirurgie, hospitalisation, maternité, pédiatrie, pharmacie, urgence et radiologie. C'est le résultat du partenariat entre la Fondation Ad Lucem et la Fondation suisse Saint Martin - déjà active dans la zone avec le projet d'eau potable « L’eau c’est la vie ».
Enseignement - Activités de Soutien à l'éducation en zone rurale
Il y a une école primaire et une école maternelle dans le village. Mbombog Nwind Mbinack, chef du village (1925-1955), n’a jamais été à l’école. Ne sachant ni lire ni écrire le français, il va se positionner en faveur d’une éducation de proximité. Il va amener l’école au village en offrant aux pouvoirs publics une parcelle de ses terres. C’est sur ce site que se trouve depuis 1952, l’école publique d’Ekoadjom, évitant ainsi à de nombreux enfants de parcourir de longs kilomètres pour s'instruire. En 2012, soixante ans après la création de l’école primaire, le village est doté d’une école maternelle. Dans un premier temps, elle va occuper le plus ancien bâtiment vétuste de ce site consacré à la scolarité.
Pour soutenir cette initiative, en 2018, l'association des élites d'Ekoadjom, va offrir à la nouvelle école maternelle un bâtiment de deux salles de classes et du mobilier. Les constructions sont toujours en cours mais c'est dans ces locaux plus confortables qu'ont lieu désormais les cours. Une belle solidarité et une générosité intergénérationnelle entre des adultes travailleurs et une jeunesse scolarisée.
Il existe d'autres actions de soutien Ă l'Ă©ducation des jeunes.
Pour rendre hommage à Mbombog Nwind Mbinack, une Maison de l'éducation a été créée en 2018 par sa descendance pour pérenniser son héritage culturel et sa vision en faveur de l'éducation. Cette Maison de l'éducation organise diverses activités :
- l'offre de matériels scolaires aux plus démunis : livres, cahiers et cartables ;
- le projet pilote « Jeudi c'est Cantine » (2017- 2022) en partenariat avec l'association des femmes HISSIS et la chefferie d'Ekoadjom proposait des repas en rapport avec le patrimoine culinaire local, adaptés aux besoins nutritionnels des enfants. C'étaient des moments de détente et de convivialité dans un cadre scolaire rural avec les élèves, les enseignants, les parents et les bénévoles des associations partenaires du projet. Un jeudi par semaine de février à juin.
Transport
La ligne du chemin de fer à voie unique appelée le Transcamerounais sur son trajet de Yaoundé à Douala traverse le village d'Hikoadjom qui se situe entre deux gares Otélé et Mom. Seuls les trains de marchandises desservent ces 2 gares. Le train express pour passagers ne s'y arrête malheureusement pas. Il faut descendre plus loin à Makak ou à Ngoumou. Les habitants utilisent donc les taxis de brousse, voitures ou motos.
L’aéroport international de Yaoundé - Nsimalen se trouve à 70km du village.
Le port autonome de Douala situé dans la capitale économique se trouve à de 267 km.
La cité balnéaire de Kribi[18]et ses plages se trouve à 211 km[19] sur l’océan Atlantique.
À 35 km au sud de Kribi, dans le village de Mboro, se trouve le Port en eaux profondes, appelé le PAK - Port autonome de Kribi.
Vie associative et culturelle
Il y a une vie associative et culturelle qui impacte le développement social et économique du village. Parmi les associations, on peut citer : Mawandas ma Ekoadjom, HISSIS – Association des femmes rurales d’Hikoadjom, l'AJEK – Association des Jeunes d’Ekoadjom, l'association des élites d'Ekoadjom.
HISSIS – Association des femmes rurales d’Hikoadjom
Le nom HISSIS est composé de 3 matrices qui correspondent respectivement au lieu, à l’action et à l’actrice. H indique la situation géographique, lieu de rattachement des membres de l’association à Hikoadjom. HISS en Bassa signifie ancrer, asseoir et symbolise les actions durables de renforcement des capacités des femmes : solidarité, activités génératrices de revenus, de gestion responsable de l’environnement, de leurs droits, et des formations. ISIS, c’est la femme rurale actrice et clé du développement. Elle rappelle la déesse Isis de la mythologie égypto-nubienne. Dans leur récit mythique, les Bassa viendraient d’Égypte[20]. Isis est le symbole de l’énergie créatrice, déesse de la santé, de la maternité, de la stabilité des éléments de la nature : la terre, le feu et l’eau. Les femmes de l’ethnie Bassa ont coutume de chanter « HISS - HISS, Makoo ndig Hiss » en tapant leurs pieds au sol pour affirmer leur ancrage, inviter une personne à s’ancrer, à s’intégrer. C’est un hymne au courage, à la solidité.
L'AJEK – Association des Jeunes d’Ekoadjom.
L’AJEK rassemble sans distinction de sexe, de religion, de famille ou de clan, tous les jeunes natifs et/ou vivant à Ekoadjom. De par son esprit fédérateur et ses activités, l’AJEK au fil du temps s’impose comme un acteur majeur de rassemblement et de développement du village.
En 1991, les descendants (arrière-petits-fils) de Mbinack Binong décident sous l’impulsion d’Ernest Nouind[21], de se constituer en association. L’AWAMBI (Adna Wandas Mbinak Binong) tiendra son premier congrès. Son succès est retentissant. À la fin du congrès, les autres jeunes du village, émirent l’idée fédératrice d’associer tous les jeunes du village. L’AWAMBI, devient l’AJEK en mai 1992, Association des Jeunes d’Ekoadjom et tient son premier congrès en aout la même année. C’est le début d’une fantastique aventure qui rythme des générations entières de jeunes du village et ses environs.
Attractions
Au niveau de la chefferie d'Ekoadjom sur la route Ngoumou - Makak via Otélé se trouve le lac Lép Liaa. Traduit littéralement Lép Liaa signifie l'eau du rocher. Ce lac artificiel était précédemment un marécage. Il est aménagé depuis le fin des années 90 à l'initiative personnelle du Chef village Bienvenu Claude Nwind Minka dans la perspective du développement d'un tourisme vert, d'activités sportives et de loisirs pour le bien être des populations avec une valeur ajoutée sur l'esthétique du village. Cette initiative inspirante a depuis lors été suivie par d'autres habitants riverains de marécages instaurant une dynamique positivement appréciée pour donner un cachet à la gestion environnementale. Un équilibre est cependant à trouver entre tous ces aménagements et les désagréments qui pourraient être causés aux écosystèmes.
Infrastructures et équipement en eau et électricité
Eau
L’approvisionnement en eau reste une préoccupation à Hikoadjom malgré l'existence des ruisseaux. Pour les tâches ménagères, rares sont les sources d’eau naturelle utilisées jadis qui sont encore accessibles. Ces points d'eau sont souvent éloignés de certaines habitations. Il y a dans le village, des puits d'eau avec une pompe manuelle construits très souvent par le projet d'eau potable " L'Eau c'est la vie" basé près d'Hikoa-Maen (la colline des palmiers), une œuvre de la Fondation suisse St Martin. Chaque installation de puits est un projet communautaire qui implique les populations utilisatrices, de la construction à l'entretien. De rares particuliers alimentent leurs habitation avec une eau issue d'un forage.
Électricité
Hikoadjom est un village rural timidement connecté au réseau électrique. Les coupures de courant sont très fréquentes: pannes d'équipements, délestages. Certaines zones enclavées n’ont même pas accès à ce réseau. De très rares particuliers trouvent des solutions alternatives en Énergie renouvelabe.
Communications et de télécommunications
Routes
Les routes ne sont pas bitumées. De nombreuses zones habitées sont enclavées, accessibles uniquement à pied, à vélo ou à moto. Difficile pour les agriculteurs et les agricultrices d’acheminer les productions vers les marchés. Les entrepreneurs du bois ont d’énormes soucis à travailler convenablement. L’exploitation de la forêt pour toute initiative est compliquée notamment pendant la saison de pluies où les routes deviennent de véritables patinoires boueuses. En saison sèche, elle soulèvent une poussière incommodante.
Couverture en réseau de téléphonie mobile
La couverture des services de télécommunications, des technologies de l’information et de la communication est très limitée parfois inexistante à certains endroits dans le village. Cette situation engendre un état l’isolement supplémentaire qui se superpose aux coupures récurrentes d’électricité, empêchant par exemple de recharger les batteries des téléphones portables. Les habitants n'ont pas tous des comptes bancaires. Ils utilisent de plus en plus le mobile money via leurs téléphones pour leurs transactions financières. Malheureusement, ils sont très souvent à la merci d’un réseau internet très aléatoire.
Agriculture
L'économie est centrée sur une agriculture paysanne, familiale et vivrière de subsistance. Elle n'est pas du tout mécanisée et n’est donc pas orientée commerce faute de production conséquence. Les excédents de productions non consommés sont écoulés vers les marchés de proximité, parfois à Yaoundé en zone urbaine à 50 km. L'huile de palme est systématiquement vendue. Même si la rentabilité du Palmier à huile et donc des palmeraies pose question compte tenu de leur coût d'entretien et de production. Les espèces de palmiers cultivées sont certes vétustes, trop hautes et difficile d'accès pour les récoltes, mais l'huile végétale de palme inscrite dans le patrimoine culinaire du village, est souvent la principale source de revenus pour certains ménages.
Une boisson locale est aussi extraite du palmier à huile, Maok ma maen, le(Vin de palme) très prisé par les populations. Cette sève du palmier de couleur blanche est douce, puis elle subie un processus de fermentation alcoolisée grâce à une écorce naturelle, lihum. C'est un breuvage bio.
Les autres produits transformés et commercialisés sont les dérivés du manioc : Mintoumba, Bobla (bâtons de manioc ou Bobolo), l’huile de palmiste à usage cosmétique, cheveux et corps.
Les arbres fruitiers présents dans cette zone de forêt sont, le Safou (Bitoro en Bassa), le manguier sauvage, le manguier
, le goyavier, le papayer, la banane douce(appelée banane fruit ou likoubé en bassa). Elle est différente de la banane plantain(Likondo) qui est un accompagnant de plat principal sauce viande ou poisson avec la recette mythique[22] du Bongo'o ou de légumes.
Parmi les tubercules on a le macabo, le manioc, et une variétés d'ignames, blanches et jaunes. Les cultures maraichères sont la tomate, le gombo(Bikoyè), le piment et des légumes verts tels que les feuilles de manioc (Kwem), le Gwaam(ou Zom en éwondo), le pooga(appelé Folon à Yaoundé), le hikok(ou Okok), le ndolè (Mandowa en Bassa).
On y cultive aussi des arachides (cacahuètes). Le maïs est le céréale le plus présent dans la zone et dans le village.
La culture pérenne la plus courante est celle du Palmier à huile. Ekoadjom fut un Centre[23] public de culture du cacao dans les années 1970 en vue d’expérimentations agricoles. Avec la chute des cours de la fève de cacao sur le marché mondial, les populations ont détruit les vergers et ce sont reconverties dans la culture du palmier à huile dont la rentabilité est très mitigée.
Élevage
Il s'agit d'un petit élevage destiné à la consommation: chèvres, porcs, volaille et poissons d'eau douce. Les poules et les coqs en élevage libres.
sont la cible de prédateurs volants. Il faut noter quelques initiatives privées de fermes notamment l'élevage[24] de poulets destinés à la commercialisation dans les marchés des environs et parfois vers Yaoundé. L'approvisionnement en aliments consommés par ces poulets n'est pas aisée compte tenu des routes. L'acheminement des produits de l'élevage vers les marchés est aussi compliquée. Cela a un impact sur les coûts de production et l'écoulement compte tenu du pouvoir d'achat des consommateurs.
Habitation
La case traditionnelle chez les Bassa du Cameroun est une maison principale de forme carrée. Une pièce est réservée à la cuisine au feu de bois surmontée d’une hôte où l'on dépose certains produits à faire sécher comme les épis de maïs, bongo, les écorces de Hiomi. On y trouve comme meubles un ou deux lits en bambou qui servent de siège en journée et parfois de couchette le soir. Suivant la taille de la famille une ou deux petites chambres dans une autre case à côté de la cuisine, souvent à l'avant, le Koumba, C’est la pièce de vie où l'on reçoit les visiteurs. L’ossature des murs est constituée de bambous ficelés de façon latérale sur des poteaux gris d’une essence réputée pour sa robustesse, le Ngwa. Entre les bambous, on insère une mixture de terre rouge et d’eau à la main, ce qui laisse des reliefs sur les murs et leur donne un cachet particulier avec les traces des doigts. Parfois, les murs étaient lissés et couverts de chaux blanche. La case est ensuite surmontée d’un toit fait de nattes de raphia très combustibles. Ces murs de terre battue mélangée à de l’eau dans une zone où les pluies sont constantes ont une durée de vie limitée. Au fil du temps, cette architecture traditionnelle a évolué le crépissage des murs avec du ciment pour les renforcer et des toitures de tôles d’aluminium. On trouve de plus en plus de constructions faites de briques de ciment. C’est tout un art architectural[25] et un savoir -faire ancestral qui est entrain de disparaître.
Bibliographie
- Plan communal de développement de la commune de Makak
- Le fleuve Nyong face aux menaces Ă©cologiques, naturelles et industrielles, Valentin Ateba A. L'harmattan Cameroun, novembre 2012, 90p.
- Fleuves et rivières du Cameroun J.C. OLIVRY Collection-Monographies Hydrologiques ORSTOM D No 9 Paris, 1986
- Cours d'eau du Cameroun Bnf - Bibliothèque Nationale de France - Catalogue Général
- Dictionnaire des villages du Nyong et Kellé, Centre ORSTOM de Yaoundé, , 55 p.
- La colline du fromager, Daniel Etounga Manguélé, Éditions CLE, Yaoundé, 1979[26]
- https://www.decitre.fr/auteur/3995669/Roger+Gabriel+Nlep
- Récompensés pour leur engagement humanitaire au Cameroun
- Chefferies traditionnelles et décentralisation au Cameroun, Luc René BELL BELL, Mémoire de Master en Droit public (2017-2018), Université de Yaoundé II - Soa -
- Aperçu des systèmes d'enregistrement et de l'état -civil au Cameroun, Le centre d'excellence sur les systèmes ESEC
- Être, Pouvoir et génération - Le Mbok chez les Basa du sud du Cameroun - Édition l'Harmattan, Robert Ndebi Biya -1987
- "Les femmes rurales face à la crise mondiale du coût de la vie"-Pression sur le manioc, décryptage. Article rédigé par Delphine Nouind à l'occasion de la journée internationale de la femme rurale le 15 octobre 2022
Notes et références
- Mesmin Tchindjang, Louise Angéline Ngamgne et Athanase Bopda, « La cartographie linguistique, traceuse de l’histoire, des civilisations et des cultures: une application au Cameroun » [PDF], ich.unesco.org/doc
- Fils de Mangoung, petit fils d'Etounga et arrière petit fils de Mbamba
- Robert NDEBI BIYA - Être, Pouvoir et génération - Le Mbok chez les Basa du sud du Cameroun - Édition l'Harmattan ; (ISBN 2-85802-782-X) • 1987 • 135 pages . Dans cet ouvrage, pages 9 et 10, l'auteur retrace ses échanges avec Mbombog BELL YAMB (de la lignée de Maah Mangoung à Ekoadjom - au lieu dit Song Yamb), notamment la vision de ce grand initié du Mbok(g) de son époque: un testament ancestral focalisé sur les "Malons"(les peuples), leur dispersion sur l'espace terre, mais aussi le rapport entre générations et terres.
- NEBEU DANIEL, « LE MBOMBOG PRECOLONIAL CHEZ LE PEUPLE BASSA AU CAMEROUN », sur www.litenlibassa.com (consulté le )
- Mbok ou Mbog sont les variantes de ce mot. MĂŞme chose pour le Mbombok ou Mbombog.
- Contribution Ă l'Ă©tude de la dynamique structurelle et normative de l'administration publique en Afrique noire francophone: le cas de l'administration camerounaise, Roger Gabriel Nlep
- Les chefferies traditionnelles au Cameroun sont organisées par le Décret n°77/245 du 15 juillet 1977
- Le Mbok, cadre culturel des Bassa, se décline en espace, temps, pouvoir divin, genre et parole selon Robert NDEBI BIYA, Philosophe, Anthropologue, Théologien et Enseignant à l'Université de Yaoundé I et à l'Université catholique d'Afrique centrale (UCAC) - Institut de Yaoundé.
- Célestin SIETCHOUA DJUITCHOKO, « Aspects de l'évolution des coutumes ancestrales dans le Droit Public des chefferies traditionnelles au Cameroun », Revue Générale de droit et de jurisprudence, volume 2, numéro 2, 2002,‎ , p. 359-381 (lire en ligne)
- Source orale, Sa Majesté Bienvenu Claude Nwind, Chef du Village d'Ekoadjom, 66ans au moment de l'entretien en de novembre 2021
- Centre d'état-civil de proximité
- Depuis 2013, c'est le BUNEC - Bureau national de l'état civil crée par Décret du PRC N°2013/031 du 13 février 2013 qui assure la supervision, le contrôle, la régulation et l’évaluation du système national de l’état civil au Cameroun. Le défi majeur de cet Établissement Public Administratif est de mettre en oeuvre la numérisation et la centralisation de tous les faits d'état-civil dans le pays.
- Troisième recensement général de la population et de l’habitat (3e RGPH), Bureau central des recensements et des études de population du Cameroun (BUCREP), 2005.
- Ndog Ngond, Ndog Soul, Ndog BĂ©a, Pan...
- Source orale, Sa Majesté Bienvenu Claude Nwind, Chef du Village d'Ekoadjom, 66ans au moment de l'entretien en de novembre 2021
- Hikoa-Maen(en Bassa) ou Nkolmelen(en éwondo) signifie la colline des palmiers. C'est une zone limitrophe entre 2 ethnies et 2 départements: le Nyong-et-Kellé et la Mefou-et-Akono. Zone tampon pour certains, les infrastructures existantes, hôpital, école, églises, séminaire ont été réparties géographiquement entre et sur les 2 territoires géographiques administratifs
- « Soutenez le dispensaire Hikoamaen village missionaire au Cameroun » (consulté le )
- Via la N22 au niveau de Ngoumou puis la N3 (Axe Yaoundé-Douala) au niveau de Mbankomo (au lieu dit carrefour Nomayos) vers Edéa, prendre à Edéa, la N7 vers - Kribi
- République du Cameroun - Ministère des travaux publics, « Correspondance entre ancienne et nouvelle nomenclature:Routes nationales », CORRESPONDANCE ENTRE ANCIENNE ET NOUVELLE NOMENCLATURE: ROUTES NATIONALES,‎ , p. 2,3,6 (lire en ligne [PDF])
- Oum Ndigi, Les basa du Cameroun et l'antiquite pharaonique egypto-nubienne : recherche historique et linguistique comparative sur leurs rapports culturels a la lumiere de l'egyptologie Thèse de Doctorat en Linguistique soutenue en 1997 à Lyon, Lille, Presses universitaires du Septentrion, , 610 p. (ISBN 9782729524593, lire en ligne), p. 389-404
- L'orthographe du nom Nwind aurait été modifié par un secrétaire d'état-civil qui aurait vu le "W" en "O" (pas bien fermé) et un "U". Il existe une autre variante de ce nom, Mouind où le "N" est devenu le "M". La rédaction des actes d'état-civil étant toujours manuscrite, le risque de confusion à la lecture existe si l'on ne parvient pas à lire ce qui est écrit.
- « Au Cameroun, la recette du « mbongo » se transmet de mère en fille », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
- Aujourd'hui, c'est le CEAC - Centre d'éducation et d'Action communautaire. Voir Plan Communautaire de développement de la Commune de Makak (PCD) de novembre 2015, p. 22
- Centre Agro Pastoral et Piscicole de Hikoadjom - CAPAP
- Rémy Dzou-Tsanga, Architectures et identités techniques au Cameroun, Cameroun, IHMC - Institut d'histoire moderne et contemporaine (UMR 8066), , 13 p. (e-ISSN 2552-0741, lire en ligne), P 36-48
- Daniel Etounga Manguéllé, La colline du Fromager, Cle Editions, (ISBN 9782723500227, lire en ligne)