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Eduardo Kohn

Eduardo Kohn, nĂ© le , est un professeur agrĂ©gĂ© d'anthropologie Ă  l'universitĂ© McGill. LaurĂ©at du prix Gregory Bateson 2014[1], il est surtout connu pour le livre Comment pensent les forĂȘts.

Eduardo Kohn
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Comment pensent les forĂȘts

Son livre de 2013, Comment pensent les forĂȘts[2], a Ă©tĂ© dĂ©crit par la professeure d'anthropologie de Cambridge, Marilyn Strathern, comme « un Ă©lan de pensĂ©e au sens le plus crĂ©atif » et « [un] suprĂȘme artefact de l'habiletĂ© humaine en matiĂšre de pensĂ©e symbolique[3]. » Ce travail s'appuie sur quatre ans de travail ethnographique sur le terrain avec les Runa de Haute-Amazonie ; il remet en question des hypothĂšses parmi les plus fondamentales de la pensĂ©e anthropologique. En utilisant la thĂ©orie sĂ©miotique de Charles Sanders Peirce, Kohn propose que toutes les formes de vie, pas seulement les ĂȘtres humains, participent Ă  des processus de signification et qu'elles puissent donc ĂȘtre considĂ©rĂ©es, d'un certain point de vue, comme capables de penser et d'apprendre.

En affirmant que la conscience individuelle du soi n'appartient pas uniquement Ă  l'humain, Kohn propose que toute entitĂ© qui communique au moyen de signes puisse ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme un « soi Â», ce qui donne lieu Ă  une « Ă©cologie du soi » complexe, Ă  la fois humaine et non humaine[2]. Les travaux de Kohn s’appuient sur un corpus important de textes Ă©crits par des auteurs tels que Bruno Latour, Donna Haraway et Eduardo Viveiros de Castro, qui s’efforcent d’emporter les sciences sociales au-delĂ  des relations strictement humaines.

En 2014, HAU a inclus une section entiĂšre basĂ©e sur un symposium relatif au livre Comment pensent les forĂȘts[4], y compris les contributions de Bruno Latour[5] et Philippe Descola[6].

Critiques

On a reprochĂ© Ă  Comment pensent les forĂȘts d'utiliser une dĂ©finition trĂšs faible de la « pensĂ©e Â» : "avec une telle dĂ©finition, on peut dire de beaucoup de choses qu'elles pensent. Cependant, la dĂ©couverte n'a rien de rĂ©volutionnaire ; il ne s'agit que d'un dĂ©calage sĂ©mantique, qui donne l'illusion de la nouveautĂ© [7]". Il a Ă©galement Ă©tĂ© avancĂ© que la faiblesse de cette dĂ©finition de la pensĂ©e ne permet pas de rendre compte des phĂ©nomĂšnes d'anthropomorphisme et d'animisme amazonien discutĂ©s par Philippe Descola et d'autres.

Publications

En collaboration

Notes et références

Références

  1. « Eduardo Kohn reçoit le prix Bateson 2014 Â».
  2. Eduardo Kohn, Comment pensent les forĂȘts : vers une anthropologie au-delĂ  de l'humain, Presses de l'UniversitĂ© de Californie, 2013 ; Ă©d. en français, 2017.
    Notice bibliographique sur le catalogue général de la BNF.
  3. Critiques dans University of California Press.
  4. HAU vol. 4 No.2 (2014).
  5. B. Latour,« Sur les formes et les forces Â».
  6. P. Descola, « All too human (still) A comment on Eduardo Kohn’s “How forests think” Â». HAU: Journal of Ethnographic Theory, 4(2), 267-273 (2014).
  7. Martin Fortier, « Les arbres et les signes. À propos de : Eduardo Kohn, Comment pensent les forĂȘts », La vie des idĂ©es,‎ (lire en ligne).
  8. In HAU, vol. 4 n° 2.

Voir aussi

Bibliographie

  • Foyer J (2018), Lectures Eduardo Kohn, Comment pensent les forĂȘts : vers une anthropologie au-delĂ  de l’humain, p. 88-89 ; 2018 : Naissances et politiques publiques Bruxelles, Zones sensibles Ă©ditions, 2017 ; p. 179-183 Ă  propos de Eduardo Kohn, Comment pensent les forĂȘts : vers une anthropologie au-delĂ  de l’humain, Bruxelles, Zones sensibles Ă©ditions, 2017, 334 p.

Articles connexes

Liens externes

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