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Dunkin (Québec)

Dunkin est un hameau compris dans le territoire de la municipalité de canton de Potton dans Memphrémagog au Québec (Canada). Situé près de la frontière canado-américaine dans la vallée de la rivière Missiquoi, le hameau, d'abord peuplé de loyalistes, s'inscrit dans un territoire à vocation agricole et forestière.

Dunkin
Pont sur le ruisseau Ruiter en 1944.
GĂ©ographie
Pays
Province
RĂ©gion administrative
Municipalité régionale
Municipalité
Coordonnées
45° 03′ 07″ N, 72° 28′ 05″ O
Fonctionnement
Statut
Histoire
Origine du nom
Carte

Toponymie

Le hameau est nommé d'après Christopher Dunkin.

Le hameau doit son nom à Christopher Dunkin, député originaire d'Angleterre représentant le district de Brome à l'Assemblée législative du Canada-Uni. À partir de 1867, il siège à la fois à l'Assemblée législative du Québec et à la Chambre des communes du Canada, y représentant les circonscriptions électorales provinciale et fédérale de Brome[1] - [2] - [3]. Dunkin est en outre actionnaire de la South Eastern Railway, œuvrant à l'implantation du chemin de fer dans la vallée Missisquoi[4].

Le hameau porte originellement le nom de West Potton, en référence à sa position occidentale dans le canton Potton. En 1895, le maître d'école Edgar Barnett suggère de changer le nom du hameau afin d'honorer la mémoire de l'ex-député, ex-juge de la Cour supérieure du Québec et promoteur de la tempérance[1], qui trouve une résonance chez les fidèles baptistes de l'endroit[4].

GĂ©ographie

Le hameau est situé aux abords du ruisseau Ruiter, près de la rivière Missisquoi, au pied des monts Sutton[5].

Autrefois à vocation agricole et forestière, le hameau est aujourd'hui tourné vers l'artisanat et la villégiature[6].

Histoire

Les premiers habitants permanents de Dunkin sont vraisemblablement des « loyalistes tardifs », repoussĂ©s des États-Unis par l'adhĂ©sion du Vermont Ă  l'union et attirĂ©s au Bas-Canada par sa relative stabilitĂ© politique et ses opportunitĂ©s Ă©conomiques[7]. Hendrick Ruiter (ou de Ruyter), colonel britannique originaire d'Hoosick, s'Ă©tablit dans les environs en 1796[8] ou 1799[1]. Ruiter choisit l'endroit afin de faciliter l'Ă©tablissement d'un poste de traite lui permettant de commercer avec les AbĂ©naquis de Saint-François, qui naviguent sur la rivière Missisquoi[1]. Ruiter et sa « large family Â» (« famille nombreuse ») dĂ©frichent les environs de la confluence de la rivière et d'un ruisseau[1]. Ruiter construit en outre un moulin Ă  scie[1] et Ă  grain dès 1800[8]. Des lettres patentes lui sont Ă©mises en 1803; en guise de compensation pour les pertes qu'il encourt dans la rĂ©volution amĂ©ricaine, la Couronne britannique lui octroie 2 400 acres (971 ha) de terres dans le canton Potton[1].

Dès sa fondation, le hameau est structuré par l'activité agricole. Les crues fréquentes de la rivière Missisquoi rendent le talweg fertile et propice à l'agriculture. La forge, le moulin à grain et les fromageries qui s'établissent à Dunkin témoignent de l'importance de l'élevage laitier et de la culture de céréale dans la vallée[9]. Plusieurs commerces et services s'implantent dans le hameau rapidement après l'arrivée des premiers colons. Mark Elkins construit vers 1850 un relais pour les diligences entre Troy (Vermont) et Saint-Jean-sur-Richelieu, qui sert d'auberge jusqu'en 1941[4]. En outre, plusieurs magasins généraux voient le jour au fil des années[9].

Les services religieux sont d'abord cĂ©lĂ©brĂ©s par un pasteur adventiste dans les maisons des habitants, puis migrent vers l'Ă©cole en 1870. La construction d'une Ă©glise unie et d'un presbytère est planifiĂ©e dès 1871 : Mark Elkins fait don du terrain, O.B. Titus, propriĂ©taire du moulin Ă  scie , fait don des matĂ©riaux de construction et Chase Gilman père, « the wealthiest member of the congregation Â» (« le fidèle le plus riche de la communautĂ© ») finance le reste des travaux[10]. Le bâtiment, dont l'architecture est inspirĂ©e des mitaines baptistes, est inaugurĂ© Ă  l'automne 1879. L'Ă©glise est desservie par des pasteurs basĂ©s Ă  Sutton ou Ă  Mansonville et membres des communautĂ©s adventiste, baptiste, baptiste du libre arbitre, mĂ©thodistes et, Ă©ventuellement, pentecĂ´tiste[11]. Par ailleurs, des messes anglicanes sont cĂ©lĂ©brĂ©es par un missionnaire Ă  partir de 1876, et une Ă©glise de style nĂ©ogothique est construite vers la fin du xixe siècle. Les effectifs de la communautĂ© anglicane dĂ©clinent rapidement, et l'Ă©glise est vendue Ă  la commission scolaire vers 1923, puis sert d'Ă©cole jusqu'en 1951[12]. L'Ă©glise est ensuite transformĂ©e en rĂ©sidence privĂ©e, qui devient plus tard la propriĂ©tĂ© du cinĂ©aste Pierre Falardeau[9].

Au début du xxe siècle, les environs de Dunkin sont convoités par les compagnies forestières. La Missisquoi Lumber Company s'y installe en 1911, et Singer établit de 1918 à 1926 un camp de bûcheron nommé Singerville. Au pied du mont Signer où la compagnie exploite la forêt, l'étang Fullerton retient les billots de bois qui sont ensuite dravés vers le hameau, puis Richford. Domtar exploite d'ailleurs les forêts des environs de Dunkin avant de céder ses propriétés, qui sont intégrées à la réserve naturelle des Montagnes-Vertes[13].

Le réseau téléphonique rejoint le hameau en 1918, et l'électricité en 1948[9].

Services

Transports

Le village est relié au réseau routier supérieur du Québec par le chemin de la Vallée-Missisquoi, connexe avec la route 243, au Québec, et la route 105A (en), au Vermont. Le passage frontalier de North Troy et Highwater (en), quelques kilomètres au sud-est du hameau permettent de traverser la frontière canado-américaine.

Loisirs, culture et vie communautaire

Comptant à la fin du XIXe siècle deux églises, le déclin de la population entraîne la fermeture d'abord du lieu de culte anglican en 1923, puis de l'église unie en 1972[12].

Notes et références

  1. Hamilton 2001, p. 319.
  2. Commission de toponymie du Québec, « Fiche descriptive - Dunkin », sur Banque de noms de lieux du Québec (consulté le )
  3. Ministère de la Culture et des Communications, « Dunkin, Christopher », sur Répertoire du patrimoine culturel du Québec (consulté le )
  4. Bertrand 2011, p. 2.
  5. Hamilton 2001, p. 319-321.
  6. Bertrand 2011, p. 4.
  7. Francis Bullett, Formation et développement d'une élite locale : le cas de Saint-Armand, de 1784 à 1831, Montréal, Université de Montréal, , 139 p. (lire en ligne), p. 20, 28-32
  8. Bertrand 2011, p. 1.
  9. Bertrand 2011, p. 2-3.
  10. Hamilton 2001, p. 319-320.
  11. Hamilton 2001, p. 320-321.
  12. Hamilton 2001, p. 321.
  13. Bertrand 2011, p. 3.

Annexes

Articles connexes

  • Glen Sutton, un hameau voisin
  • Highwater, un village Ă  proximitĂ©

Bibliographie

  • (en-CA) « The churches of Dunkin village », dans Phyllis Hamilton, With Hearts and Hands and Voices, MontrĂ©al, Price-Patterson, , 344 p. (ISBN 1-896881-25-4), p. 319-321. Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  • Jean-Louis Bertrand, Dunkin, Mansonville, Association du patrimoine de Potton, coll. « Potton : un canton Ă  dĂ©couvrir », , 4 p. (lire en ligne [PDF]). Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article

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Liens externes

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