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Droits de l'Homme (1794)

Le Droits de l'Homme est un vaisseau de ligne de 74 canons de classe Téméraire en service dans la Marine républicaine française pendant les guerres de la Révolution française. Il est baptisé d'après la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789.

Droits de l'Homme
illustration de Droits de l'Homme (1794)
Le HMS Amazon (droite) et le HMS Indefatigable (gauche) combattant le Droits de l'Homme (au centre), par LĂ©opold Le Guen (1853)

Type Vaisseau de ligne de classe Téméraire
Classe Classe Téméraire
Histoire
A servi dans Pavillon de la Marine de la République française Marine de la République
Chantier naval Port-Liberté (aujourd'hui Lorient)
Commandé 10 prairial An II ()
Statut échoué en 1797
Équipage
Équipage 3 officiers
690 hommes
Caractéristiques techniques
Longueur 55,87 mètres (172 pieds du Roi)
Maître-bau 14,90 mètres (44,6 pieds du Roi)
Tirant d'eau 7,26 mètres (22 pieds du Roi)
DĂ©placement 2900 tonnes
Propulsion Jusqu'Ă  2 485 m2 de voiles
Caractéristiques militaires
Armement 74 canons:
Pavillon France

Carrière

Le Droits de l'Homme, est impliqué dans le combat du 6 novembre 1794 (16 Brumaire an III), au cours duquel il prend en chasse deux vaisseaux britanniques de 74 canons, le HMS Canada et le HMS Alexander. Le Droits de l'Homme rejoint en premier l’Alexander, mais il est forcé d'abandonner le combat, son gréement ayant été endommagé par le feu ennemi. L’Alexander est toutefois rattrapé par le Jean Bart et le Marat et capturé.

Le Droits de l'Homme participe marginalement Ă  la bataille de Groix, le , tirant quelques coups de canons Ă  l'ennemi.

Le Droits de l'Homme, placé sous les ordres du capitaine de vaisseau Raymond de Lacrosse, prend part à l'expédition d'Irlande en , une tentative d'invasion de l'Irlande, emportant avec lui 549 soldats. Sur son chemin, la flotte est dispersée par une tempête. Le Droits de l'Homme arrive en baie de Bantry et croise au large des côtes, capturant les bricks HMS Cumberland et HMS Calypso. Il reste sur zone pendant huit jours afin d'être certain qu'aucun bâtiment français n'était en détresse, avant de remettre les voiles vers la Bretagne.

Le naufrage du Droits de l'Homme

Le 25 nivôse an V (), au large de Penmarch, le Droits de l'Homme rencontre les frégates britanniques HMS Indefatigable (48 canons), sous les ordres de Sir Edward Pellew, et l'HMS Amazon (44). Le gros temps et la mer déchainée empêchent le Droits de l'Homme d'utiliser les canons situés sur ses ponts inférieurs et d'aborder les bâtiments ennemis, pourtant de plus petite taille. Lacrosse est blessé ; Il laisse le commandement du vaisseau à son second, Prévost de Lacroix, et fait jurer à l'équipage de ne jamais abaisser son pavillon[1].

Naufrage du Droits de l'Homme

Après 13 heures de combat, étant à court de munitions, les Britanniques cessent le combat alors que l'équipage de l’Indefatigable aperçoit la terre ferme. L’Indefatigable, malgré les dégâts infligés à ses mâts et gréements, parvient à échapper au lee shore (en) et éviter de s'abîmer sur les roches de Penmarch ; l’Amazon s'échoue sur un banc de sable devant Plozévet, et ses membres d'équipage qui parviennent à regagner le rivage sont faits prisonniers. Le Droits de l'Homme, ayant perdu son gouvernail, mâts et des ancres, s'échoua à proximité de Plozévet[2].

Après plusieurs jours de tempĂŞte, certains membres sont sauvĂ©s par des navires envoyĂ©s en secours et par des bateaux de pĂŞche envoyĂ©s des villages voisins, mais les opĂ©rations sont rendues très compliquĂ©es par le mauvais temps. Le gĂ©nĂ©ral Jean-Amable Humbert, qui commandait les troupes Ă  bord, Ă©chappe de peu Ă  la noyade. Le second PrĂ©vost de Lacroix est le dernier Ă  quitter le vaisseau. Ce naufrage conduit Ă  la perte de 250 Ă  400 marins parmi les 1 300 embarquĂ©s ; beaucoup de marins se noyèrent lors de tentatives dĂ©sespĂ©rĂ©es pour rejoindre le rivage, tandis que des blessĂ©s pĂ©rirent Ă  cause de l'absence de soins rapides et des privations d'eau et de nourriture.

Notes et références

  1. (en) C. Northcote Parkinson, Edward Pellew, Viscount Exmouth, Admiral of the Red, Londres, Methuen & Co., 1934, p. 175-178
  2. C. Northcote Parkinson, Edward Pellew, Viscount Exmouth, Admiral of the Red, Londres, 1934, Methuen & Co., p. 179-180

Bibliographie

  • Michel VergĂ©-Franceschi (dir.), Dictionnaire d'Histoire maritime, Paris, Ă©ditions Robert Laffont, coll. « Bouquins », , 1508 p. (ISBN 2-221-08751-8 et 2-221-09744-0)
  • Étienne Taillemite, Dictionnaire des marins français, Paris, Tallandier, coll. « Dictionnaires », , 537 p. [dĂ©tail de l’édition] (ISBN 978-2847340082)
  • Jean Meyer et Martine Acerra, Histoire de la marine française : des origines Ă  nos jours, Rennes, Ouest-France, , 427 p. [dĂ©tail de l’édition] (ISBN 2-7373-1129-2, BNF 35734655)
  • RĂ©mi Monaque, Une histoire de la marine de guerre française, Paris, Ă©ditions Perrin, , 526 p. (ISBN 978-2-262-03715-4)
  • Patrick Villiers, La France sur mer : De Louis XIII Ă  NapolĂ©on Ier, Paris, Fayard, coll. « Pluriel », , 286 p. (ISBN 978-2-8185-0437-6)
  • Alain Demerliac, La Marine de la RĂ©volution : nomenclature des navires français de 1792 Ă  1799, Nice, Omega, .
  • Jean-Michel Roche (dir.), Dictionnaire des bâtiments de la flotte de guerre française de Colbert Ă  nos jours, t. 1, de 1671 Ă  1870, Ă©ditions LTP, , 530 p. (lire en ligne)

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