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Disruption (tokamak)

Dans le domaine de la physique nuclĂ©aire, de la magnĂ©tohydrodynamique et de la physique des plasmas, et plus prĂ©cisĂ©ment dans les processus Ă  l'Ɠuvre dans les tokamaks en fonctionnement, on appelle disruption l'apparition brutale d'instabilitĂ©s magnĂ©tohydrodynamiques dans la chambre de confinement.

Maquette de International Thermonuclear Experimental Reactor (ITER), en cours de construction à Cadarache, l'un des prochains prototypes devant tester la production d'un plasma confiné durant 6 min à une heure. La densité de puissance du plasma y sera de un à deux ordres de grandeurs plus importante que dans les tokamaks existants[1].

Manifestation

Parfois comparée à un bref coup de foudre se produisant entre le plasma et les parties matérielles de l'installation, la disruption conduit « à la perte totale du confinement du plasma en quelques millisecondes » (ce confinement magnétique est nécessaire au contrÎle du plasma, à ce jour pour étudier ces plasmas ou étudier la possibilité de la production d'énergie par fusion nucléaire, et demain si la filiÚre ITER se montrait viable pour produire de la chaleur et/ou de l'électricité à partir de la fusion nucléaire).

Histoire

Les disruptions sont des phénomÚnes connus depuis la réalisation des premiers tokamaks.
« Elles peuvent provoquer des dĂ©gĂąts considĂ©rables sur les structures des machines, par des dĂ©pĂŽts thermiques localisĂ©s, des forces de Laplace dans les structures et par la gĂ©nĂ©ration d’électrons de haute Ă©nergie dits dĂ©couplĂ©s pouvant perforer les Ă©lĂ©ments internes » d'un tokamak[1].

Leur ampleur devrait augmenter avec la puissance des nouvelles générations de tokamaks. Bien que des précautions soient prises pour réduire leurs occurrence et importance et effets, selon deux thÚses récentes (Reux, 2010[1], Thornton, 2011[2]) plus un tokamak est puissant, plus les instabilités du plasma risquent d'avoir des conséquences importantes. Chaque génération de tokamak utilise un ampérage plus important ou cherche à produire plus d'énergie.

En cas de disruption dans Iter, une brÚve décharge pourrait atteindre environ 11 millions d'ampÚres appliqués en une sorte de coup de foudre sur une surface de quelques dizaines de cm2, avec le risque de détruire le matériau de couverture de maniÚre bien plus importante que dans les premiers tokamaks expérimentaux, voire l'étanchéité du tore. Selon la thÚse de Andrew Thornton qui a suivi celle de Reux, « Les disruptions dans les tokamaks de la prochaine génération créeront des dommages sévÚres, et de nature catastrophique dans les tokamaks de puissance » (qui devraient suivre ITER)[2].

Dans les conditions actuelles du savoir et de la technique, il semble impossible d'empĂȘcher les disruptions dans les tokamaks, on s'oriente donc vers leur dĂ©tection la plus rapide possible et leur gestion et attĂ©nuation.

Une alternative parfois proposée est de développer les stellarators, qui adoptent une configuration de chambre à fusion de forme analogue au tokamak[3], mais sans courant circulant dans le plasma.

Enjeux

La disruption semble ĂȘtre le risque principal posĂ© pour et par la protection de chaleur ou Ă©lectricitĂ© dans un tokamak de puissance (prĂ©figurĂ©s par le prototype expĂ©rimental ITER prĂ©vu en France Ă  Cadarache), avant une seconde phase dite « DEMO » (c'est-Ă -dire un autre rĂ©acteur similaire Ă  ITER mais permettant de produire de l'Ă©nergie Ă©lectrique, et construit Ă  l'issue des rĂ©sultats obtenus avec son prĂ©dĂ©cesseur).

L'emballement du rĂ©acteur (au sens oĂč on l'entend pour une rĂ©action de fission nuclĂ©aire) est a priori et thĂ©oriquement inexistant dans les tokamaks, mais le risque d'apparition brutale (et Ă  ce jour souvent imprĂ©visible) d'instabilitĂ©s tridimensionnelles dites « disruptions » existe et mĂȘme ne semble pas pouvoir ĂȘtre Ă©vitĂ©. Il est reconnu par le projet ITER, mĂȘme en conditions normales de fonctionnement.
Sans systĂšme de dĂ©tection d'anomalie associĂ© Ă  la rĂ©action quasi immĂ©diate (en millisecondes) d'un systĂšme d'attĂ©nuation, le plasma pourrait Ă©roder, dĂ©former, dĂ©truire ou faire fondre certains modules de couverture. Dans le cas de tokamaks de forte puissance, c'est toute l'installation qui pourrait ĂȘtre gravement endommagĂ©e[2].

Certains craignent que les dégùts induits par des disruptions soient une source d'augmentation des coûts de fonctionnement de réacteurs de type Iter, voire un enjeu de sécurité pour l'environnement ou les populations.

ÉlĂ©ments de dĂ©finition

Les disruptions sont définies comme « des pertes violentes et trÚs rapides (environ 20 ms) du confinement des plasmas de tokamak qui peuvent conduire à des endommagements de la structure du tokamak. Elles génÚrent des charges thermiques sur les composants face au plasma, des forces électromagnétiques dans les structures de la machine et produisent des électrons découplés relativistes pouvant perforer l'enceinte à vide »[1].
Pour Kadomtsev citĂ© par Reux, la disruption est « une instabilitĂ© d'interchange gĂ©ante connectant le cƓur du plasma et le bord », Deux hypothĂšses l'expliquent aujourd'hui : celle d'une reconnexion magnĂ©tique proposĂ©e en 1974 par Kadomtsev puis par d'autres auteurs[4], Ă  moins qu'il ne s'agisse comme l'a Ă©galement suggĂ©rĂ© Kadomtsev de "bulles de vide" ou tubes de flux hĂ©licoĂŻdaux capturĂ©s dans la pĂ©riphĂ©rie (modes de bord) qui transportĂ©s vers le cƓur peuvent le connecter physiquement et brutalement Ă  la pĂ©riphĂ©rie[1].

Les Ă©tapes d'une disruption

Selon Reux, la disruption majeure se déroule en trois grandes parties[1],

  • une phase prĂ©disruptive de quelques millisecondes Ă  quelques centaines de millisecondes (selon la puissance du tokamak et la cause de la croissance d'instabilitĂ©s MHD) Une hypothĂšse est que des Ăźlots magnĂ©tiques apparaissent de temps Ă  autre dans le champ magnĂ©tique. Ils rendent le champ instable et le dĂ©truisent s'ils s'Ă©largissent trop et se recouvrent ou crĂ©ent une ergodisation des lignes de champ. On dit que le systĂšme passe en mode de dĂ©chirement rĂ©sistif (tearing mode, pour les anglophones) correspondant Ă  une "instabilitĂ© rĂ©sistive" se couplant Ă  des modes de nombre d’onde m plus Ă©levĂ©s et/ou portant le plasma Ă  proximitĂ© des limites de stabilitĂ© MHD recherchĂ©e. Des interactions (de type non linĂ©aires) se produisent probablement avec les courants de bootstrap (gĂ©nĂ©rĂ©s par le gradient de pression)[5], des effets de courbure du plasma[6], des contraintes induites par particules rapides ou moyens de chauffage utilisĂ©s pour modifier le comportement des Ăźlots (gĂ©nĂ©ration de courant ou de chauffage par ondes cyclotroniques Ă©lectroniques[1].
  • une phase de disjonction thermique (ou « quench thermique » correspondant Ă  un brutal effondrement de la tempĂ©rature (Ă  quelques eV). Il y a effacement subit du contenu thermique du plasma, en quelques dizaines de microsecondes Ă  quelques millisecondes (temps dĂ©pendant de la taille du tokamak et de son plasma). Cette phase correspond Ă  la rupture topologique quasiment subite du confinement magnĂ©tique ; toute l’énergie thermique qui Ă©tait concentrĂ©e dans le plasma est alors brutalement dispersĂ©e et absorbĂ©e par la paroi de la chambre (choc thermique) ou transformĂ©e en rayonnement[1].
  • une phase de disjonction de courant (ou « quench de courant » correspondant Ă  une chute brutale de l’inductance interne du plasma). Elle se produit alors que l'Ă©nergie magnĂ©tique du plasma n'a pas pu se dissiper aussi briĂšvement que le temps de la disjonction thermique, ce qui se traduit par un bref ressaut de courant (5 Ă  20 % du courant initial selon Wesson[7], sachant que la rĂ©sistivitĂ© du plasma a brutalement augmentĂ© avec son refroidissement, ne lui permettant plus de porter le courant plasma, le libĂ©rant (en quelques millisecondes Ă  quelques centaines de millisecondes). L'Ă©nergie magnĂ©tique (fonction du courant et de la taille du plasma) est alors Ă©galement brutalement dissipĂ©e, par rayonnement d'une part et via de puissants courants induits et de halo[1]. Cet effondrement du courant « s’accompagne d’un champ Ă©lectrique toroĂŻdal auto-induit » susceptible d'accĂ©lĂ©rer les Ă©lectrons du reste du plasma jusqu’à les rendre non-collisionnels et former un faisceau d’électrons relativistes dits dĂ©couplĂ©s, trĂšs Ă©nergĂ©tiques (contenant jusqu'Ă  plus de 50 % du courant plasma et reprĂ©sentant une part importante de l’énergie magnĂ©tique[1]. Ces courants peuvent dĂ©former ou endommager certains Ă©lĂ©ments de la paroi de la chambre du tokamak (modulaires pour pouvoir ĂȘtre remplacĂ©s plus facilement).

Ces disruptions semblent pour partie apparentées à d'autres types d'éruptions telles qu'en observent les astrophysiciens avec les éruptions solaires et les sous-orages magnétosphériques (magnetospheric substorms[8] - [9] - [10] qui surviennent dans le plasma trÚs ténu de la magnétosphÚre (Animation vidéo pédagogique[11]), et pour partie encore mal compris[12]. Cette théorie prédit que les tubes de flux montée explosive, étroit, et la torsion de passer à travers les lignes de champ magnétique recouvrant sans reconnexion
Plus la puissance du réacteur est importante, plus les effets destructeurs d'une disruption sont potentiellement importants voire « catastrophiques »[13].

Elles sont aujourd’hui prĂ©sentĂ©es comme un « risque majeur » pour les prochaines gĂ©nĂ©rations de tokamaks dont Iter, qui seront beaucoup plus puissants que les prĂ©cĂ©dents et qui ne pourront tolĂ©rer les effets caloriques et Ă©lectromagnĂ©tiques des disruptions, pas plus que les flux d'Ă©lectrons dĂ©couplĂ©s Ă  haute Ă©nergie (runaway electrons)[14] qu'on cherche donc Ă  mieux comprendre et mesurer[15], ainsi qu'Ă  empĂȘcher ou rĂ©duire, par exemple par l'induction de perturbations magnĂ©tiques par rĂ©sonance magnĂ©tique qui semblent pouvoir bloquer l'emballement de l'instabilitĂ© du plasma et Ă©viter la production de faisceaux d'Ă©lectrons dĂ©couplĂ©s[16]. Une des difficultĂ©s est que le systĂšme doit ĂȘtre trĂšs rapidement rĂ©actif (en millisecondes) et toujours opĂ©rationnel.

Causes de disruption

Dans le plasma, l'agitation thermique est Ă©levĂ©e et isotrope, c'est-Ă -dire que la vitesse moyenne des ions est d'environ 100 kilomĂštres par seconde et sans direction privilĂ©giĂ©e. Sans confinement artificiel, le plasma tend donc Ă  entrer en expansion et se refroidir. Pour Ă©viter cela on le piĂšge en mouvement dans de puissants champs magnĂ©tiques dont la rĂ©sultante tridimensionnelle doit rester trĂšs stable[17]. Cependant le rĂ©acteur n'est pas une boite fermĂ©e. Il doit ĂȘtre "nourri" en combustible et les rĂ©sidus doivent en ĂȘtre extraits. Épisodiquement, avec de nombreuses raisons possibles, de petites instabilitĂ©s naissent dans le plasma et peuvent brutalement induire une instabilitĂ© turbulente de tout le plasma. De simples impuretĂ©s peuvent gĂ©nĂ©rer une disruption[18].

ProblÚmes scientifiques et techniques, et de sécurité posés par les disruptions

Dans un petit tokamak les disruptions se traduisent par une Ă©rosion des parois, des dĂ©gĂąts mineurs et la destruction Ă©pisodique de certains Ă©lĂ©ments des parois. Ceux-ci sont assemblĂ©s de maniĂšre Ă  pouvoir ĂȘtre relativement facilement changĂ©s, mais il faut ensuite les dĂ©contaminer et les traiter comme des dĂ©chets radioactifs et dangereux.

Dans les futurs tokamaks de puissance oĂč les Ă©nergies en jeu seront bien plus importantes que dans les tokamaks existants, et oĂč des matĂ©riaux trĂšs toxiques seront utilisĂ©s en grande quantitĂ© (bĂ©ryllium, plomb, lithium...), les dĂ©gĂąts pourraient ĂȘtre bien plus graves que dans les tokamaks actuels. C'est pourquoi on Ă©tudie des moyens de mieux comprendre les causes des disruptions et - dans la mesure du possible - de limiter leurs effets.

Dans un tokamak destiné à produire de l'énergie, la gestion des micro-débris, poussiÚres et particules d'érosion produits par les disruptions pose aussi des problÚmes de maintenance, car ils peuvent interagir avec le plasma et le nettoyage de l'installation aprÚs une disruption prend un temps précieux. Il faut ensuite évacuer ces déchets[19] pour les décontaminer et les traiter conformément à la réglementation.

Les petites instabilitĂ©s du plasma (dites instabilitĂ©s "en dents de scie" (sawtooth instability) semblent cependant devoir ĂȘtre conservĂ©es et maĂźtrisĂ©es car elles permettent d'Ă©viter l'accumulation d'impuretĂ©s dans le plasma[20].

Les disruptions sont la premiÚre source de poussiÚres pouvant polluer la chambre du tokamak[21], voire induire ou aggraver d'autres disruptions. On en détecte d'autant plus que la disruption a été grave[21]. De nouveaux détecteurs (électrostatiques) ou de poussiÚres (certaines sont visibles sur les images CCD prises par les caméras intégrées dans le tokamak) font l'objet de recherches et essais[21]

Causes de disruption

Il semble exister de nombreuses causes possibles de disruptions[1]. Elles sont associĂ©es Ă  un dĂ©sĂ©quilibre, qui peut ĂȘtre trĂšs lĂ©ger, des conditions Ă  rĂ©unir pour la fusion nuclĂ©aire, quand la matiĂšre est ionisĂ©e et portĂ©e Ă  de trĂšs hautes tempĂ©ratures (de l'ordre du keV, soit au moins environ 100 millions de degrĂ©s Celsius) et que les Ă©lectrons, dans le tore de confinement magnĂ©tique, se dĂ©tachent complĂštement de leur noyau pour former un plasma.

Les travaux de recherche

Ils visent Ă  mieux comprendre les turbulences des plasmas toriques et leurs interactions avec les particules rapides. Selon les modĂ©lisations rĂ©centes[22], et de « lois-ingĂ©nieurs » pouvoir les gĂ©rer (par injection massives de gaz nobles dans l'anneau du tokamak[23]). ITER devra nĂ©anmoins ĂȘtre testĂ© Ă  des puissances progressives, car des flux d'Ă©nergie importants et destructeurs, avec possibilitĂ© d'Ă©rosion explosive pour les modules de la paroi du tokamak peuvent ĂȘtre gĂ©nĂ©rĂ©s en situation d'instabilitĂ©; le plasma chaud (T = 1-20 keV) qui sera produit dans le tokamak d'un rĂ©acteur Ă  fusion agirait alors sur le graphite[24] et le tungstĂšne de la couverture de maniĂšre diffĂ©rente, avec un flux d'Ă©nergie allant jusqu'Ă  140 MW/m2 pouvant attaquer les matĂ©riaux de couverture avec « des valeurs beaucoup plus Ă©levĂ©es que celles dans le cas de l'Ă©rosion sous l'effet d'un plasma avec une tempĂ©rature plus basse, mais avec la mĂȘme densitĂ© Ă©nergĂ©tique »[25]. Enfin, les dĂ©gĂąts, particules et dĂ©bris d'Ă©rosion d'Ă©chelle atomique de ces accidents doivent pouvoir ĂȘtre rĂ©parĂ©s et nettoyĂ©s par le systĂšme de dĂ©contamination dans des dĂ©lais compatibles avec l'exploitation Ă  fins Ă©nergĂ©tique des installations.
Au JET, une vanne d' Injection Massive de Gaz (IMG) a été récemment ajoutée pour étudier l'efficacité de plusieurs gaz et de différents taux d'injection sur l'atténuation des perturbations rapides et le temps de réponse[26].

La gestion et l'« amortissement des disruptions »

Les concepteurs des futurs réacteurs expérimentaux (ou de futur tokamaks de puissance destinés à produire de l'électricité en routine, encore théoriques) estiment aujourd'hui ne pas pouvoir éviter les disruptions. Ils cherchent donc à les « amortir », c'est-à-dire à en limiter les effets destructeurs. (Deux thÚses récentes ont porté sur ce sujet, s'appuyant sur des modélisations et des expériences conduites dans deux tokamaks, Tore Supra et JET.)

Pour cela, les ingĂ©nieurs prĂ©voient notamment des systĂšmes d' injection massive de gaz (IMG). L'injection doit ĂȘtre automatisĂ©e, devant se faire trĂšs tĂŽt (dans un dĂ©lai de quelques millisecondes), de maniĂšre assez homogĂšne et avec le bon scĂ©nario d’injection (nature et quantitĂ© de gaz), ce qui demande de mieux comprendre la physique des interactions en Ɠuvre lors de la brutale introduction du jet de gaz dans le plasma. Il faut aussi dĂ©montrer « que la mĂ©thode peut ĂȘtre extrapolĂ©e Ă  des tokamaks plus grands » (et plus puissants), sachant que la disruption peut se produire en quelques millisecondes, et que le plasma est alors fortement turbulent. L'IMG vise Ă  freiner et/ou totalement inhiber la production d'Ă©lectrons dĂ©couplĂ©s Ă  haute Ă©nergie (ce qui peut ĂȘtre fait en augmentant la densitĂ© du plasma)[1].

  • Des gaz neutres lĂ©gers (deutĂ©rium ou hĂ©lium qui est lui-mĂȘme le principal sous-produit de la fission) inhibent la production de tels Ă©lectrons dĂ©couplĂ©s et freinent ces Ă©lectrons, alors qu'un gaz noble mais plus lourd tel que l'argon exacerbe au contraire leur production.
  • L'injection de gaz plus lourds permet aussi de dissiper par rayonnement plus diffus une partie de l'Ă©nergie thermique du plasma qui sans cela peut tordre ou fondre les plaques mĂ©talliques de l'enceinte oĂč elle se dĂ©pose[1].
  • Tous les gaz injectĂ©s affaiblissent les forces Ă©lectromagnĂ©tiques et donc les efforts Ă©lectromagnĂ©tiques[1].
  • Divers mĂ©langes de gaz (dont lĂ©gers et lourds en mĂ©lange; He, Ne, Ar, He/Ar[14]) en dosages variĂ©s (de 5 Ă  500 Pa m3 [14]) ont dĂ©jĂ  Ă©tĂ© testĂ©s en tokamaks expĂ©rimentaux (en prĂ©vision de la rĂ©alisation d'ITER), mais les conditions rĂ©elles de l'intĂ©rieur du tokamak d'ITER ou des futurs rĂ©acteurs de puissance ne peuvent Ă  ce jour qu'ĂȘtre approchĂ©es par la modĂ©lisation. Des simulations d'injections massives ont Ă©tĂ© faites (avec le code 3D MHD Jorek couplĂ© Ă  un modĂšle de fluide neutre)[1], qui laissent penser que « la croissance des instabilitĂ©s MHD est plus rapide lorsque de grandes quantitĂ©s de gaz sont injectĂ©es et que les surfaces rationnelles sont successivement ergodisĂ©es lors de la pĂ©nĂ©tration du front de densitĂ© dans le plasma, conformĂ©ment aux observations expĂ©rimentales »[1]. « Ces instabilitĂ©s MHD du plasma augmentent le transport radial du gaz ionisĂ© vers le centre, mais empĂȘchent la propagation des gaz neutres au-delĂ  d'une surface critique »[1]. « La pĂ©nĂ©tration maximale du gaz neutre est gouvernĂ©e par des instabilitĂ©s magnĂ©tohydrodynamiques se dĂ©clenchant sur la surface rationnelle q=2 Ă  l’arrivĂ©e front froid, gĂ©nĂ©rant un flux de chaleur depuis le cƓur du plasma, empĂȘchant ce front de pĂ©nĂ©trer plus loin »[1].

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

  • Callen, J.D., Effects of 3D magnetic perturbations on toroidal plasmas ; 2011 ; Nucl. Fusion 51 094026 doi:10.1088/0029-5515/51/9/094026 ; (rĂ©sumĂ©)
  • Eriksson LG, Helander P, Andersson F, Anderson D, Lisak M., Current dynamics during disruptions in large tokamaks ; Phys Rev Lett. 2004 May 21;92(20):205004. Epub 2004 May 19 ([RĂ©sumĂ©]).
  • MartĂ­n-SolĂ­s JR, Esposito B, SĂĄnchez R, Poli FM, Panaccione L, Enhanced production of runaway electrons during a disruptive termination of discharges heated with lower hybrid power in the Frascati Tokamak Upgrade. . Phys Rev Lett. 2006 Oct 20; 97(16):165002. Epub 2006 Oct 18.
  • Sen AK., Feedback control of major disruptions in tokamaks; Phys Rev Lett. 1996 Feb 19;76(8):1252-1255.
  • X. Garbet, Y. Idomura, L. Villard and T.H. Watanabe, Gyrokinetic simulations of turbulent transport ; 2010 ; Nucl. Fusion 50 043002 doi:10.1088/0029-5515/50/4/043002 (RĂ©sumĂ©)

Références

  1. résumé de thÚse de Cédric Reux et lien de téléchargement sur le site Archives ouvertes
  2. thùse d’Andrew Thornton, soutenue en Angleterre en janvier 2011 Thùse de Andrew thornton
  3. Garabedian PR., Configurations for a proof of principle stellarator experiment. Proc Natl Acad Sci USA. 2000 Feb 1; 97(3):972-7 ([Résumé])
  4. R. B. White. Resistive reconnection. Rev. Mod. Phys., vol. 58, no 1, pages 183–207, janvier 1986.
  5. E. Poli, A. G. Peeters, A. Bergmann, S. GĂŒnter & S. D. Pinches. Reduction of the Ion Drive and ρΞ Scaling of the Neoclassical Tearing Mode. Phys. Rev. Lett., vol. 88, no 7, page 075001, fĂ©vrier 2002 (rĂ©sumĂ©).
  6. H LĂŒtjens, J F Luciani & X Garbet. Nonlinear three-dimensional MHDsimulations of tearing modes in tokamak plasmas. Plasma Physics and Controlled Fusion, vol. 43, no 12A, page A339, 2001.(rĂ©sumĂ©).
  7. J. Wesson. Tokamaks. Clarendon Press, 1997
  8. Potemra, T. (1991). Magnetospheric Substorms. Washington, D.C.: Am. Geophysical Union. pp. 488. (ISBN 0-87590-030-5).
  9. substorm, Southwest Research Institute. Consulté 2011-12-31]
  10. Phys Rev Lett. 2004 Apr 30;92(17):175006. Epub 2004 Apr 29. Theory for explosive ideal magnetohydrodynamic instabilities in plasmas. Wilson HR, Cowley SC. (Résumé)
  11. Animation vidéo ; modÚle de l'évolution des lignes du champ magnétique de la magnétosphÚre lors d'un sous orage, Le Laboratoire de L'Univers et ses Théories, consulté 2011-31-12
  12. Frey HU, Phan TD, Fuselier SA, Mende SB., Continuous magnetic reconnection at Earth's magnetopause ; Nature. 2003 Dec 4;426(6966):533-7 (Résumé)
  13. ThĂšse d’Andrew Thornton dĂ©jĂ  citĂ©e, voir page 14 ; « The consequences of disruptions in the next generation of tokamaks are severe, the consequences of a disruption in a power plant tokamak would be catastrophic »
  14. C. Reux, J. Bucalossi, F. Saint-Laurent, C. Gil, P. Moreau and P. Maget, Experimental study of disruption mitigation using massive injection of noble gases on Tore Supra ; Nuclear Fusion Volume 50 Number 9 Create an alert RSS this journal C. Reux et al 2010 Nucl. Fusion 50 095006 doi:10.1088/0029-5515/50/9/095006. (Résumé)
  15. Kudyakov T, Finken KH, Jakubowski M, Lehnen M, Xu Y, Willi O Spectral measurements of runaway electrons by a scanning probe in the TEXTOR tokamak. Rev Sci Instrum. 2008 Oct; 79(10):10F126.
  16. Suppression of runaway electrons by resonant magnetic perturbations in TEXTOR disruptions. Lehnen M, Bozhenkov SA, Abdullaev SS, TEXTOR Team, Jakubowski MW. Phys Rev Lett. 2008 Jun 27; 100(25):255003. Epub 2008 Jun 24 ([résumé])
  17. Three-dimensional equilibria in axially symmetric tokamaks. Garabedian PR. Proc Natl Acad Sci U S A. 2006 Dec 19;103(51):19232-6. Epub 2006 Dec 11.
  18. Isler RC, Rowan WL, Hodge WL, Long-time impurity confinement as a precursor to disruptions in ohmically heated tokamaks, Phys Rev Lett. 1985 Nov 25;55(22):2413-2416
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  21. H Roche, A Barbuti, J Bucalossi, L Ducobu, C Grisolia, T Loarer, B Pegourié, S Rosanvallon, P Spuig, C H Skinner, S Vartanian and B Vincent, First results from dust detection during plasma discharges on Tore Supra ; 2011 Phys. Scr. 2011 014022 doi:10.1088/0031-8949/2011/T145/014022 (résumé)
  22. CĂ©dric Reux, École Polytechnique X (04/11/2010), Pascale Hennequin (Dir.) Étude d'une mĂ©thode d'amortissement des disruptions d'un plasma de tokamak ; 2010-11-04
  23. M. Sugihara, M. Shimada, H. Fujieda, Yu. Gribov, K. Ioki, Y. Kawano, R. Khayrutdinov, V. Lukash et J. Ohmori, Disruption scenarios, their mitigation and operation window in ITER ; Nuclear Fusion Volume 47 Number 4 Create an alert RSS this journal M. Sugihara et al 2007 Nucl. Fusion 47 337 doi:10.1088/0029-5515/47/4/012 (Résumé)
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