Direction du renseignement et de la sécurité de la Défense | ||||||||
Création | ||||||||
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Juridiction | Gouvernement de la République Française | |||||||
Siège | 27 boulevard Stalingrad à Malakoff (France) | |||||||
Coordonnées | 48° 48′ 45″ N, 2° 17′ 28″ E | |||||||
Employés | 1 523 (fin 2020) | |||||||
Budget annuel | 145,13 millions d’euros | |||||||
Ministre responsable | Florence Parly (Ministre des Armées) | |||||||
Direction | Général Éric Bucquet (Directeur du renseignement et de la sécurité de la Défense) | |||||||
Site web | https://www.drsd.defense.gouv.fr/ | |||||||
Géolocalisation du siège | ||||||||
Géolocalisation sur la carte : France
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La direction du renseignement et de la sécurité de la Défense, ou DRSD, nom à partir du [1], de ce qui était précédemment la direction de la protection et de la sécurité de la Défense, ou DPSD, est « le service de renseignement dont dispose le ministre des Armées pour assumer ses responsabilités en matière de sécurité du personnel, des informations, du matériel et des installations sensibles[2]. »
La DRSD tire sa légitimité de sa subordination directe au ministre et de sa connaissance du milieu de la Défense, dont elle fait partie. Son « domaine de compétence couvre les forces armées, la direction générale de l'armement, les services de la Défense et les sociétés industrielles liées à la Défense au titre d'un contrat, soit environ 450 000 personnes dont 80 000 civils de la Défense »[3].
La mission principale du service est la contre-ingérence de la Défense. La DRSD identifie et évalue l'ensemble des risques et menaces à l'encontre des acteurs de la communauté de la Défense. Sa devise est « Renseigner pour protéger ».
Membre de la communauté française du renseignement, la DRSD collabore étroitement avec les autres services de renseignement français, notamment à travers le conseil national du renseignement (CNR).
La DRSD est régie par les articles D.3126-5 à D.3126-9 du code de la Défense[4]. Encadré juridiquement, ce service de renseignement ne dispose pas de pouvoir judiciaire.
Sommaire
Historique
Après la Seconde Guerre mondiale, pour l'Armée, trois services de sécurité cohabitent. La sûreté navale est reconstituée en . La sécurité de l’air est reformée en . Enfin, le , le général Jean de Lattre de Tassigny, chef d’état-major général de l'armée de terre, crée le Service de sécurité militaire (SSM), dirigé par le commandant Bonnefous. Ces trois services sont fusionnés le en un unique Service de sécurité des forces armées (SSFA), dirigé par le colonel André Sérot.
Ce service est chargé de « prévenir l’espionnage et les propagandes sensibles au moral et à la discipline dans les forces armées ; de protéger le secret militaire ; de participer à la protection des points sensibles militaires ; de prévenir le sabotage dans les forces armées, services et établissements dépendant du ministre des forces armées[5]. »
Le , le SSFA prend le nom de Service de sécurité de la Défense nationale et des forces armées (SSDNFA). Le , le SSDNFA devient la Direction de la sécurité militaire (DSM), « Service spécialisé dont disposent les différents échelons du commandement pour leur permettre d’assurer la protection du personnel, des documents, des matériels et des établissements contre les ingérences et menées subversives de tous ordres[5]. » Le dernier directeur de la DSM fut le général Michel Jorant.
Le , la DSM est remplacée par la Direction de la protection et de la sécurité de la Défense (DPSD), chargée de « coordonner les mesures nécessaires à la protection des renseignements, objets, documents ou procédés intéressant la Défense, au sein des forces armées ou des organismes qui lui sont rattachés ainsi que dans les entreprises titulaires de marchés classés de Défense nationale passés par le ministère de la Défense[5]. » La DPSD voit alors sa mission basculer de la sécurité militaire vers la « contre-ingérence ».
En 2007, la révision du décret et des arrêtés du désigne officiellement la DPSD comme service de renseignement.
En 2008, elle intègre la communauté du renseignement avec la création du Conseil national du renseignement. Par un décret publié le , elle devient la direction du renseignement et de la sécurité de la Défense (DRSD).
Positionnement
Au sein de la communauté du renseignement, la DRSD siège avec les autres services de renseignement au Conseil national du renseignement (CNR) et entretient avec eux des liens privilégiés.
Au niveau ministériel et interministériel, la DRSD entretient des relations suivies avec les autres organismes du ministère et d'autres ministères. Elle participe aux groupes de travail interministériels du SGDSN (CNR et UCLAT). Par ailleurs, la DRSD dispose d'une vision globale des problèmes de sécurité de l'industrie de Défense et permet à l'autorité publique de bénéficier d'un éclairage unique. Acteur reconnu de la politique publique d'intelligence économique, elle est notamment membre du comité permanent à l'intelligence économique (GPIE/SGDSN) et participe à des groupes de travail pilotés par la délégation interministérielle à l'intelligence économique (D2IE).
La Commission nationale de contrôle des techniques de renseignement (CNCTR) indique souhaiter, en , étendre son contrôle aux fichiers des différents services secrets, tels CRISTINA, Biopex, Doremi, Sirex (fichier de souveraineté de la direction du renseignement et de la sécurité de la défense), Sartrac, mais sans succès : « la volonté d’approfondissement du contrôle a posteriori manifestée par la commission s’est heurtée au refus, presque unanime, opposé par les services de renseignement »[6].
À l'étranger, la DRSD apporte son concours à la chaîne de planification et de conduite des opérations, au commandement national de l'opération, aux états-majors multinationaux et au personnel engagé. Reconnue par l'OTAN comme l'agence nationale de contre-ingérence, la DRSD participe aux exercices CI de l'OTAN, affecte des agents au sein des structures otaniennes et est également positionnée au sein de l'Union européenne. Enfin, elle développe des échanges avec ses homologues étrangers et participe à la formation de leur personnel.
Missions
La mission de contre-ingérence de la DRSD comporte deux volets : « renseigner » (identifier les vulnérabilités et renseigner sur les menaces) et « protéger » (contribuer aux mesures de protection et d'entrave). Elle se décline en trois domaines :
- La contre-ingérence des forces : il s'agit de prévenir et rechercher les atteintes aux forces armées, par des mesures de contre-ingérence, pour s'opposer à toute menace pouvant prendre la forme d'activités de terrorisme, d'espionnage, de subversion, de sabotage ou de crime organisé. Dans ce cadre là, la DRSD contribue à assurer la protection des personnes habilitées au secret Défense ou à des zones, des matériels ou des installations sensibles. Ainsi, elle met en œuvre la procédure d'habilitation aux différents niveaux de classification des informations sensibles (« confidentiel Défense », « secret Défense », ou « très secret Défense »). Le service participe aussi à la répression du commerce illicite des matériels de guerre, armes et munitions.
- La contre-ingérence économique: l'action de la DRSD, s'applique aux industries en lien avec la Défense nationale ou présentant un intérêt pour celle-ci, ainsi qu'aux instituts de formation et de recherche en lien avec la Défense. Elle consiste à déceler et neutraliser toute menace contraire aux intérêts nationaux et à la souveraineté nationale, résultant de l'activité, légale ou non, d'États, de services de renseignement ou de concurrents étrangers au profit d'intérêts extérieurs pouvant affecter le secret de la Défense nationale, le potentiel scientifique et technique de la Nation, les intérêts ou le patrimoine matériel et immatériel des entreprises ou organismes liés à la Défense.
- La contre-ingérence cyber : la DRSD cherche à identifier, dans le cyberespace, les vulnérabilités et menaces susceptibles de porter atteinte aux personnes, matériels et informations sensibles du ministère. Elle privilégie l'anticipation et s'appuie sur ses moyens propres (recherche humaine et technique, sources ouvertes et investigations numériques) et sur ceux des partenaires que sont l'ANSSI, le COM CYBER (CALID)[7] ou les autres acteurs du renseignement (DGSE, DRM). Par ailleurs, la DRSD contribue à la lutte informatique défensive du ministère en protégeant les systèmes d'information et ceux de l'industrie de Défense. Ces actions peuvent revêtir un caractère préventif (sensibilisation, inspections, alerte) voire curatif (analyse des cyberattaques, encadrement de la reprise d'activité).
La DRSD est présente sur tous les théâtres d'opérations extérieures (OPEX) où les forces françaises sont engagées. En amont d'une opération, elle évalue les vulnérabilités des installations avec des audits de sécurité et conseille le commandement sur les mesures de prévention à prendre pour les diminuer. Durant l'opération, la DRSD poursuit son action avec des entretiens de recrutés locaux ou encore des investigations sur des faits de sécurité. L'objectif est d'établir les mesures nécessaires d'entrave aux menaces pour la protection des capacités opérationnelles des forces armées. Plus de 100 militaires de la DRSD ont été projetés en 2013, dans le cadre de la protection des forces françaises déployées en OPEX.
Organisation
Directeurs
- Général de division Michel Jorant (du au )
- Général de brigade Armand Wautrin (du au )
- Général de brigade Jean-Louis Deiber (du au )
- Général de division Pierre Devemy (du au )
- Général de division Antonio Jérôme (du au )
- Général de corps d’armée Roland Guillaume (du au )
- Général de corps d'armée Claude Ascensi (du au )
- Contrôleur général des armées Dominique Conort (du au )
- Général de corps d’armée Michel Barro (du au )
- Général de corps d’armée Denis Serpollet (du au )
- Général de corps d’armée Didier Bolelli (du au )
- Général de corps aérien Antoine Creux (du au )
- Général de corps d'armée Jean-Pierre Bosser (du au )[8]
- Général de corps d'armée Jean-François Hogard (du au )[9]
- Général de corps d'armée Éric Bucquet (depuis le )
Organigramme
La DRSD se compose d'une administration centrale implantée au fort de Vanves à Malakoff.
L'administration centrale comprend[10] :
- la direction, à laquelle sont directement rattachés, un cabinet et une inspection, chargée de l'inspection générale du service et notamment des questions de sécurité ;
- la sous-direction de la contre-ingérence (protection des forces armées, protection du patrimoine industriel, surveillance et contrôle du commerce des armements, recueil d'informations par des moyens humains et techniques) ;
- la sous-direction de la stratégie et des ressources, qui inclut la division de la gouvernance, la division des ressources humaines, la division soutien et finances ainsi que le pôle formation et instruction ;
- la sous-direction des centres nationaux d'expertises (procédures d'habilitations, orientation et coordination des actions de recherche, audit des conditions de sécurité des installations intéressant la Défense), qui regroupe le centre national des habilitations Défense (CNHD), le centre des moyens de recherche, le centre du conseil, de la prévention et des inspections ainsi que le centre des systèmes d'information et de communication.
La DRSD dispose de cinq directions zonales correspondant aux cinq zones de Défense et de Sécurité, de 49 emprises en métropole et dans les DROM-COM et de 13 détachements en opérations et postes auprès des forces de présence à l'étranger[11].
Fonctionnement
Effectifs
En 2020, la DRSD devrait employer 1 523 personnes à temps plein[12]. Ces effectifs augmentent fortement depuis les attentats de janvier et de novembre 2015, après une baisse continue depuis 2010 :
2013 : 1044 (dont 37 civils de catégorie A et 210 officiers).
2014 : 1014
2015 : 1069
2016 : 1160
2017 : 1328
En comparaison, l'équivalent allemand de la DRSD, l’Office pour le service de protection militaire (Amt für den Militärischen Abschirmdienst, MAD), employait en 2012, 1 135 personnes.
Budget
En 2020, les moyens alloués à la DRSD s'élèvent à 145,13 millions d'euros (16,55 millions de dépenses de fonctionnement, 6,82 millions d'investissements[13] et 121,76 millions de dépenses de personnel[12]), contre 119,1 en 2017 et 93,1 millions d'euros en 2014[14].
Notes et références
- Premier ministre français, « Décret no 2016-1337 du portant changement d'appellation de la direction de la protection et de la sécurité de la défense », sur legifrance.gouv.fr, (consulté le ).
- « Décret du Premier ministre du », sur Légifrance, (consulté le ).
- « Projet de loi de finances pour 2013 : Défense : environnement et prospective de la politique de défense », sur assemblee-nationale.fr (consulté le )
- Articles relatifs à la Direction de la protection et de la sécurité de la défense - www.legifrance.gouv.fr
- Claude Faure, « Bref historique des services de renseignement et de sécurité français contemporains », Revue historique des armées, no 247, , p. 70-81 (ISSN , lire en ligne)
- Jacques Follorou, « La CNCTR veut étendre son contrôle aux fichiers des différents services secrets », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
- « Le CALID, l'expert technique en sécurité informatique du ministère »
- opex360.com, novembre 2012
- « Le Directeur »
- « Arrêté du 22 octobre 2013 », sur Légifrance (consulté le ).
- « Plaquette institutionnelle », sur DRSD (consulté le ).
- « Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées : compte rendu de la semaine du 18 novembre 2019 », sur www.senat.fr (consulté le )
- « Budget 2020 - Bleu budgétaire - Programme 144 », sur www.performance-publique.budget.gouv.fr (consulté le )
- « Projet de loi de finances pour 2018 : Défense : Préparation de l'avenir », sur assemblee-nationale.fr (consulté le )
Voir aussi
Bibliographie
- Jean Guisnel et Bernard Violet, Services secrets : Le pouvoir et les services de renseignement sous la présidence de François Mitterrand, Paris, La Découverte, , 368 p. (ISBN 2-7071-1785-4)
Articles connexes
- Communauté française du renseignement
- Division statistiques et protection du personnel de la Légion étrangère
- Direction générale de la Sécurité extérieure
Lien externe
- Lieutenant Virginie Gradella, « Une autre idée du renseignement », Air Actualités, no 635, , p. 22-23 (lire en ligne [PDF]) .