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Dermanyssus gallinae

Dermanyssus gallinae, communément appelé Pou rouge, est une espÚce d'acariens de la famille des Dermanyssidae. C'est un ectoparasite hématophage des volailles. Il est impliqué comme vecteur de plusieurs maladies pathogÚnes majeures[2]. Malgré ses noms communs, il a une large gamme d'hÎtes, y compris plusieurs espÚces d'oiseaux et de mammifÚres sauvages, humains inclus[3] - [4]. Par sa taille et son apparence, il ressemble au Pou noir, Ornithonyssus sylviarum[5].

Dermanyssus gallinae
Classification et ressources externes
CIM-10 B88.0

Wikipédia ne donne pas de conseils médicaux Mise en garde médicale

Dermanyssus gallinae est un hĂ©matophage obligatoire qui attaque d'ordinaire la nuit[6] mais se nourrit occasionnellement pendant la journĂ©e[7]. Les adultes (0,75–mm de long) ont de longues pattes et gĂ©nĂ©ralement un corps blanc grisĂątre, qui devient brun rougeĂątre aprĂšs leur repas[8]. AprĂšs s'ĂȘtre nourris, ils se cachent dans des fissures et des crevasses loin des sources de lumiĂšre, oĂč ils s'accouplent et pondent des Ɠufs. Les acariens progressent Ă  travers 5 stades biologiques: Ɠuf, larve, protonymphe, deutonymphe et adulte[9]. Dans des conditions favorables, ce cycle de vie peut ĂȘtre achevĂ© en sept jours, de sorte que les populations peuvent croĂźtre rapidement, provoquant une anĂ©mie chez les volailles gravement atteintes[10]. Les jeunes oiseaux sont les plus sensibles. Les acariens peuvent Ă©galement affecter indirectement la santĂ© des oiseaux, car ils peuvent servir de vecteurs pour des maladies telles que la salmonellose, la spirochaĂ©tose aviaire et Erysipelothrix rhusiopathiae[11]. Dermanyssus gallinae peut survivre jusqu'Ă  10 mois dans un poulailler vide. Cependant, des tempĂ©ratures supĂ©rieures Ă  45°C (113°F) ou infĂ©rieures Ă  -20°C (-4°F) lui sont fatales[12].

Infestation chez les poules

Les acariens se nourrissent normalement autour de la poitrine et des pattes des poules, provoquant des douleurs, des irritations et une diminution de la production d'Ɠufs. Des pustules, des croĂ»tes, une hyperpigmentation et une perte de plumes peuvent se produire.

S'ils sont prĂ©sents en grand nombre, Dermanyssus gallinae peut provoquer une anĂ©mie chez les poules[10] qui prĂ©sente comme une pĂąleur de la crĂȘte et de la caroncule.

Diagnostic

Un diagnostic prĂ©somptif peut ĂȘtre Ă©tabli chez les poules pondeuses, gĂ©nĂ©ralement basĂ© sur des antĂ©cĂ©dents de diminution de la production d'Ɠufs, d'anĂ©mie et de mortalitĂ© chez les jeunes ou les oiseaux malades. Les taches de sang sur les Ɠufs indiquent une infestation dans le cloaque d'une poule atteinte. Le diagnostic dĂ©finitif n'est obtenu qu'aprĂšs identification des Ɠufs, des excrĂ©ments ou des acariens eux-mĂȘmes.

Prévention

Il existe plusieurs méthodes pour prévenir l'infestation dans les poulaillers, notamment :

  • chauffer le poulailler Ă  une tempĂ©rature supĂ©rieure Ă  55°C (131°F) ;
  • le laver rĂ©guliĂšrement ;
  • traiter les murs et le sol avec de la poussiĂšre de silice ou du carbolineum avant l'introduction des nouvelles poules[13].

Traitement

Les ectoparasiticides peuvent ĂȘtre utilisĂ©s pour traiter les individus affectĂ©e, mais doivent ĂȘtre utilisĂ©s en rotation pour Ă©viter l'apparition de rĂ©sistance. [14] L'insecticide spinosad est efficace contre les acariens rĂ©sistants aux acaricides et peut mĂȘme ĂȘtre utilisĂ© sur place en prĂ©sence des poules pondeuses[15]. Un nouveau produit, Exzolt a Ă©tĂ© introduit dans l'UE en 2017 [16]. Il contient du fluralaner, une isoxazoline, et est trĂšs efficace contre Dermanyssus gallinae, y compris ceux rĂ©sistants aux anciens acaricides. Il est approuvĂ© pour une administration orale mĂ©langĂ©e Ă  l'eau potable et possĂšde un mode d'action systĂ©mique, c'est-Ă -dire qu'il agit par le sang des oiseaux traitĂ©s. Il a Ă©tĂ© dĂ©montrĂ© dans une Ă©tude que les lactones macrocycliques comme l'Ă©prinomectine, la moxidectine ou l'ivermectine ont un impact sur la reproduction des acariens et la digestion des repas sanguins[17] bien que d'autres Ă©tudes aient trouvĂ© que l'ivermectine Ă©tait inefficace, sauf Ă  des doses "dĂ©favorablement proches de celles qui causent la toxicitĂ©"[18].

Les acariens prĂ©dateurs comme Androlaelaps casalis et Hypoaspis miles peuvent ĂȘtre utilisĂ©s pour contrĂŽler les populations de Dermanyssus gallinae[19].

L'exposition des acariens au dioxyde de carbone à l'aide de glace carbonique et de pulvérisation directe a été proposée comme nouveau traitement[20].

Les vaccins sont actuellement en cours de développement pour le traitement des volailles, qui cherchent à "stimuler une réponse immunitaire" chez les oiseaux et augmenter la mortalité de Dermanyssus gallinae[21].

Infestation chez l'Homme

Dermanyssus gallinae perçant la peau avec ses longues chélicÚres pour atteindre les capillaires cutanés (pas à l'échelle).

Chez l'Homme, les infestations Ă  Dermanyssus gallinae sont appelĂ©es gamasoĂŻdose ou dermanyssose[22]. Les acariens sont capables de digĂ©rer[23] et de se reproduire entiĂšrement sur le sang humain, de sorte que les infestations peuvent ĂȘtre persistantes[4]. En raison des habitudes alimentaires nocturnes de D. gallinae, les personnes infestĂ©es peuvent ressentir des dĂ©mangeaisons et des piqĂ»res au rĂ©veil le matin[24]. La gravitĂ© des symptĂŽmes varie, la dermatite, le prurit[25] et l'urticaire papulaire Ă©tant courants.

La prévention de l'infestation dans l'habitation humaine consiste à éliminer les vecteurs potentiels par exemple par le bais de la destruction des nids de pigeons et de moineaux[26] et le traitement des volailles de basse-cour infestées[27].

L'élimination d'une infestation dans une habitation humaine est mieux réalisée grùce à une combinaison d'élimination des vecteurs potentiels (pigeons nicheurs, volailles de basse-cour, etc.); réduction les cachettes potentielles (tapis, encombrement); utilisation judicieuse des pesticides; utilisation constante de déshumidificateurs pour maintenir un environnement à faible humidité; maintien d'une basse température dans l'environnement; nettoyage en profondeur fréquent; minimisation le temps passé à la maison; et maintien d'une excellente hygiÚne[28] - [29].

Jane Ishka a fait part de son expérience avec une infestation humaine de D. gallinae dans son livre The Year of the Mite. [30]

Dermanyssus gallinae se nourrit également de mammifÚres, notamment de chats, de chiens, de rongeurs, de lapins et de chevaux[4]. L'infestation par Dermanyssus gallinae est rare chez les chats et les chiens ; généralement les extrémités et le dos sont mordus, provoquant des démangeaisons[31].

Galerie

  • Forme immature Nymphe I de Dermanyssus gallinae par AC Oudemans
    Forme immature Nymphe I de Dermanyssus gallinae par AC Oudemans
  • Forme immature Nymphe II de Dermanyssus gallinae par AC Oudemans
    Forme immature Nymphe II de Dermanyssus gallinae par AC Oudemans
  • Dermanyssus gallinae mĂąle par AC Oudemans
    Dermanyssus gallinae mĂąle par AC Oudemans
  • Acariasis
  • Gamasoidosis
  • Liste des acariens associĂ©s aux rĂ©actions cutanĂ©es

Notes et références

  1. BioLib, consulté le 24 mai 2020
  2. Desloire, Valiente Moro, Chauve et Zenner, « Comparison of four methods of extracting DNA from D. gallinae (Acari: Dermanyssidae) », Veterinary Research, vol. 37, no 5,‎ , p. 725–732 (PMID 16820136, DOI 10.1051/vetres:2006031, lire en ligne AccĂšs libre)
  3. Sparagano, George, Harrington et Giangaspero, « Significance and Control of the Poultry Red Mite, Dermanyssus gallinae », Annual Review of Entomology, vol. 59,‎ , p. 447–466 (PMID 24397522, DOI 10.1146/annurev-ento-011613-162101)
  4. « Should the poultry red mite Dermanyssus gallinae be of wider concern for veterinary and medical science? », Parasites & Vectors, vol. 8,‎ , p. 178 (PMID 25884317, PMCID 4377040, DOI 10.1186/s13071-015-0768-7)
  5. Weisbroth, « The Differentiation of Dermanyssus gallinae from Ornithonyssus sylviarum », Avian Diseases, vol. 4, no 2,‎ , p. 133–137 (DOI 10.2307/1587499, JSTOR 1587499)
  6. (en) SokóƂ, Koziatek-SadƂowska et Michalczyk, « The influence of Dermanyssus gallinae and different lighting regimens on selected blood proteins, corticosterone levels and egg production in layer hens », Veterinary Research Communications, vol. 43, no 1,‎ , p. 31–36 (ISSN 1573-7446, DOI 10.1007/s11259-018-9743-z, lire en ligne)
  7. (en) Haag‐Wackernagel, « Parasites from feral pigeons as a health hazard for humans », Annals of Applied Biology, vol. 147, no 2,‎ , p. 203–210 (ISSN 1744-7348, DOI 10.1111/j.1744-7348.2005.00029.x, lire en ligne)
  8. O.A.E. Sparagano et A. Giangaspero, Improving the Safety and Quality of Eggs and Egg Products, , 394–414 p. (ISBN 9781845697549, DOI 10.1533/9780857093912.3.394), « Parasitism in egg production systems: The role of the red mite ( Dermanyssus gallinae ) »
  9. (en) Bruneau, Dernburg, Chauve et Zenner, « First in vitro cycle of the chicken mite, Dermanyssus gallinae (DeGeer 1778), utilizing an artificial feeding device », Parasitology, vol. 123, no 6,‎ , p. 583–589 (ISSN 1469-8161, DOI 10.1017/S0031182001008836, lire en ligne)
  10. Kilpinen, Roepstorff, Permin et NĂžrgaard-Nielsen, « Influence of Dermanyssus gallinae and Ascaridia galli infections on behaviour and health of laying hens (Gallus gallus domesticus) », British Poultry Science, vol. 46, no 1,‎ , p. 26–34 (ISSN 0007-1668, PMID 15835249, DOI 10.1080/00071660400023839, lire en ligne)
  11. Chirico, Eriksson, Fossum et Jansson, « The poultry red mite, Dermanyssus gallinae, a potential vector of Erysipelothrix rhusiopathiae causing erysipelas in hens », Medical and Veterinary Entomology, vol. 17, no 2,‎ , p. 232–234 (PMID 12823843, DOI 10.1046/j.1365-2915.2003.00428.x)
  12. Nordenfors, Höglund et Uggla, « Effects of Temperature and Humidity on Oviposition, Molting, and Longevity of Dermanyssus gallinae (Acari: Dermanyssidae) », Journal of Medical Entomology, vol. 36, no 1,‎ , p. 68–72 (PMID 10071495, DOI 10.1093/jmedent/36.1.68)
  13. Mul et Koenraadt, « Preventing introduction and spread of Dermanyssus gallinae in poultry facilities using the HACCP method », Experimental and Applied Acarology, vol. 48, nos 1–2,‎ , p. 167–181 (PMID 19221882, DOI 10.1007/s10493-009-9250-6, lire en ligne)
  14. Chauve, « The poultry red mite Dermanyssus gallinae (De Geer, 1778): Current situation and future prospects for control », Veterinary Parasitology, vol. 79, no 3,‎ , p. 239–245 (PMID 9823064, DOI 10.1016/S0304-4017(98)00167-8)
  15. George, Shiel, Appleby et Knox, « In vitro and in vivo acaricidal activity and residual toxicity of spinosad to the poultry red mite, Dermanyssus gallinae », Veterinary Parasitology, vol. 173, nos 3–4,‎ , p. 307–316 (PMID 20655147, DOI 10.1016/j.vetpar.2010.06.035)
  16. Brauneis, Zoller, Williams et Zschiesche, « The acaricidal speed of kill of orally administered fluralaner against poultry red mites (Dermanyssus gallinae) on laying hens and its impact on mite reproduction », Parasites & Vectors, vol. 10, no 1,‎ , p. 594 (PMID 29197422, PMCID 5712167, DOI 10.1186/s13071-017-2534-5)
  17. Xu, Wang, Zhang et Huang, « Acaricidal efficacy of orally administered macrocyclic lactones against poultry red mites (Dermanyssus gallinae) on chicks and their impacts on mite reproduction and blood-meal digestion », Parasites & Vectors, vol. 12, no 1,‎ , p. 345 (ISSN 1756-3305, PMID 31300011, PMCID 6624947, DOI 10.1186/s13071-019-3599-0)
  18. Zeman, « Systemic efficacy of ivermectin against Dermanyssus gallinae (De Geer, 1778) in fowls », Veterinary Parasitology, vol. 23, nos 1–2,‎ , p. 141–146 (PMID 3564341, DOI 10.1016/0304-4017(87)90032-X)
  19. Lesna, Sabelis, Van Niekerk et Komdeur, « Laboratory tests for controlling poultry red mites (Dermanyssus gallinae) with predatory mites in small 'laying hen' cages », Experimental and Applied Acarology, vol. 58, no 4,‎ , p. 371–383 (PMID 22773110, PMCID 3487000, DOI 10.1007/s10493-012-9596-z)
  20. (en) Kang, Hossain, Jeong et Park, « Application of carbon dioxide as a novel approach to eradicate poultry red mites », Journal of Veterinary Science, vol. 21, no 2,‎ (ISSN 1976-555X, PMID 32233140, PMCID 7113580, DOI 10.4142/jvs.2020.21.e37, lire en ligne)
  21. Harrington, Canales, de la Fuente et De Luna, « Immunisation with recombinant proteins subolesin and Bm86 for the control of Dermanyssus gallinae in poultry », Vaccine, vol. 27, no 30,‎ , p. 4056–4063 (PMID 19501789, DOI 10.1016/j.vaccine.2009.04.014)
  22. WD James, T Berger et D Elston, Andrews' Diseases of the Skin: Clinical Dermatology, 12, (ISBN 9780323319690), « Parasitic infestations, stings and bites: Gamasoidosis », p. 446
  23. Williams, « An infestation of a human habitation by Dermanyssus gallinae (Degeer, 1778) (Acarina: Dermanyssidae) in New York City resulting in sanguisugent attacks upon the occupants », The American Journal of Tropical Medicine and Hygiene, vol. 7, no 6,‎ , p. 627–629 (ISSN 0002-9637, PMID 13595207, DOI 10.4269/ajtmh.1958.7.627)
  24. L Kos et S Galbraith, Pediatric dermatology, St. Louis, Mo., 4th, , 1576–1578 p. (ISBN 9780723436652), « Infections and infestations »
  25. Rosen, Yeruham et Braverman, « Dermatitis in humans associated with the mites Pyemotes tritici, Dermanyssus gallinae, Ornithonyssus bacoti and Androlaelaps casalis in Israel », Medical and Veterinary Entomology, vol. 16, no 4,‎ , p. 442–444 (PMID 12510897, DOI 10.1046/j.1365-2915.2002.00386.x)
  26. Bellanger, Bories, Foulet et Bretagne, « Nosocomial Dermatitis Caused by Dermanyssus gallinae », Infection Control & Hospital Epidemiology, vol. 29, no 3,‎ , p. 282–283 (PMID 18205530, DOI 10.1086/528815)
  27. Whitehead et Roberts, « Backyard poultry: Legislation, zoonoses and disease prevention », Journal of Small Animal Practice, vol. 55, no 10,‎ , p. 487–496 (PMID 25109514, DOI 10.1111/jsap.12254)
  28. « Bird mites - prevention and treatment », www.sahealth.sa.gov.au (consulté le )
  29. Cafiero, Barlaam, Camarda et Radeski, « Dermanysuss gallinae attacks humans. Mind the gap! », Avian Pathology, vol. 48, no sup1,‎ , S22–S34 (ISSN 0307-9457, PMID 31264450, DOI 10.1080/03079457.2019.1633010)
  30. Jane Ishka, The Year of the Mite, Bitingduck Press, (ISBN 9781938463433)
  31. Sue Paterson, Manual of skin diseases of the dog and cat, Chichester, 2nd, , 118–119 p. (ISBN 9781444309324), « Dermanyssus gallinae »

Références taxinomiques

Liens externes

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