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Delfim Santos

Delfim Pinto dos Santos, né le à Porto et décédé le à Cascais, est un philosophe, pédagogue, critique et professeur universitaire portugais.

Delfim Pinto dos Santos
Delfim Santos
Naissance
DĂ©cĂšs
Nationalité
Formation
École/tradition
Principaux intĂ©rĂȘts
Idées remarquables
la régionalisation de la réalité; la philosophie et les sciences exactes relÚvent de différents régions de la réalité, elles ne partagent ni les méthodes ni les objets.
ƒuvres principales
Situação Valorativa do Positivismo (1938)
Da Filosofia (1940)
Conhecimento e Realidade (1940)
Fundamentação Existencial da Pedagogia (1946)
Influencé par

Biographie

NĂ© Ă  Porto, il commence Ă  travailler Ă  l’ñge de onze ans, pour aider son pĂšre, Arnaldo Pinto, dans son magasin d’orfĂšvrerie. Peu aprĂšs la disparition de celui-ci, en 1922, et lorsqu’il n’a que quinze ans, il comprend que sa vocation se trouvait dans les Ă©tudes. Il s’inscrit au lycĂ©e en cours du soir, obtenant le baccalaurĂ©at en 1927 - section scientifique et section littĂ©raire. À cette Ă©poque, il s’est fortement engagĂ© dans les activitĂ©s culturelles et sportives de l’ YMCA, Ă  caractĂšre rĂ©formĂ©.

En 1931 il obtient sa licence en sciences historiques et philosophiques Ă  la FacultĂ© de lettres de l’UniversitĂ© de Porto. Il suit les cours de Leonardo Coimbra (pt), dont il devient l’ami et l’admirateur, si bien qu’il n’a pas Ă©tĂ© un disciple du philosophe du crĂ©ationnisme. Il suit Ă©galement les cours de LuĂ­s Cardim, Teixeira Rego, Newton de Macedo et AarĂŁo de Lacerda. Parmi ses condisciples on compte Álvaro Ribeiro (pt), Agostinho da Silva, Adolfo Casais Monteiro (pt) et Sant'Anna DionĂ­sio, parmi d’autres. AprĂšs ses Ă©tudes, il fait son stage au lycĂ©e national JosĂ© FalcĂŁo, Ă  Coimbra (1931-1932). L’annĂ©e suivante il s’inscrit en Ă©tudes pĂ©dagogiques Ă  l’universitĂ© de Coimbra et conclut en son agrĂ©gation Ă  Lisbonne, au lycĂ©e normal de Pedro Nunes (1933-1934). Il poursuit sa carriĂšre en qualitĂ© de professeur agrĂ©gĂ© au lycĂ©e Gil Vicente (jusqu’en 1935).

En il part Ă  Vienne pendant deux ans, en tant que boursier de l’Institut pour la haute culture, pour Ă©tudier avec les philosophes Moritz Schlick, Karl BĂŒhler et Othmar Spann, et il est invitĂ© Ă  assister aux sĂ©minaires du Cercle de Vienne ; en route, il rend visite Ă  Henri Bergson Ă  Paris. Il Ă©crit alors un essai critique sur le NĂ©opositivisme, intitulĂ© ApprĂ©ciation critique du positivisme, qu’il prĂ©sente comme rapport de fin d’études devant l’Institut pour la haute culture. Au semestre d’hiver de 1936 il part Ă  Berlin pour un premier contact avec Nicolai Hartmann et Eduard Spranger. En 1937 on le trouve Ă  l’University College de Londres pour Ă©tudier avec John Macmurray (en), et au Trinity College (Cambridge), oĂč une partie du Cercle de Vienne s’était exilĂ©, et oĂč il travaille avec Charlie Dunbar Broad[1] et George Edward Moore; ce dernier sera remplacĂ© en 1939 par Ludwig Wittgenstein, philosophe proche du cercle viennois [2].

En 1937, il rentre au Portugal, avant de partir Ă  nouveau pour l’Allemagne en tant que lecteur de langue portugaise Ă  l’UniversitĂ© de Berlin. Il y frĂ©quente les sĂ©minaires de Nicolai Hartmann et visite Fribourg dans le but de connaitre la pensĂ©e de Martin Heidegger, dont il est un lecteur attentif. Il reçoit en 1940 le titre de docteur Ă  la FacultĂ© de lettres de l’universitĂ© de Coimbra pour une thĂšse intitulĂ©e Connaissance et rĂ©alitĂ©. Il repart Ă  Berlin jusqu’en 1942, date Ă  laquelle il rentre dĂ©finitivement au Portugal. En 1943 il est invitĂ© en tant que chargĂ© d'enseignement pour la section de sciences pĂ©dagogiques de la FacultĂ© des lettres de l’UniversitĂ© de Lisbonne.

En 1946 il se prĂ©sente au concours de professeur extraordinaire de la mĂȘme section avec un travail intitulĂ© Fondamentation existentiel de la pĂ©dagogie, et en 1950 il devient le premier professeur titulaire de la chaire de pĂ©dagogie au Portugal. Il est responsable des modules d’histoire de l'Ă©ducation, organisation et administration scolaire, Ă©thique, et histoire de la philosophie ancienne (1943-47), ainsi que du sĂ©minaire de pĂ©dagogie et didactique depuis 1948. Il a Ă©galement Ă©tĂ© professeur de psychologie et sociologie Ă  l’AcadĂ©mie militaire portugaise entre 1955 et 1962.

Il participe Ă  de nombreux colloques internationaux de philosophie en Europe, notamment le IXe CongrĂšs international de philosophie, (CongrĂšs Descartes) en 1937, Paris, France, et en 1949 il intĂšgre la dĂ©lĂ©gation portugaise au CongrĂšs national de philosophie Ă  Mendoza, Argentine. Avec d’autres intellectuels portugais, il participe, en 1954, aux commĂ©morations du IVe centenaire de la fondation de la Ville de SĂŁo Paulo, BrĂ©sil.

En 1962, il propose Ă  la Fondation Gulbenkian de crĂ©er un centre de recherche pĂ©dagogique au sein de la Fondation, devenant son directeur entre 1963 et 1966, date de son dĂ©cĂšs. Il a Ă©tĂ© membre de l’AcadĂ©mie des sciences de Lisbonne, et en hommage son nom a Ă©tĂ© donnĂ© Ă  une Ă©cole de Lisbonne et Ă  plusieurs rues portugaises, notamment Ă  Lisbonne (Telheiras), Ă  Outorela (Carnaxide), Ă  Évora et Ă  CustĂłias (Matosinhos).

ƒuvre

La quasi-totalitĂ© de son Ɠuvre philosophique, pĂ©dagogique, critique et Ă©pistolaire a Ă©tĂ© publiĂ©e en quatre volumes par la Fondation Gulbenkian. Elle recouvre des domaines essentiellement philosophiques et pĂ©dagogiques, mais aussi des questions culturelles et d’actualitĂ© reflĂ©tant les prĂ©occupations de son Ă©poque: l’individu dans la collectivitĂ©, l’humanitĂ© en guerre, l’homme et la technique, la dĂ©shumanisation. Sensible Ă  la valeur pĂ©dagogique du cinĂ©ma et Ă  ses potentialitĂ©s didactiques Delfim Santos a proposĂ© des commentaires et des confĂ©rences sur plusieurs films, notamment Le Fils prodigue (Luis Trenker, Allemagne 1934), Le TroisiĂšme Homme (Carol Reed, USA 1949) et Umberto D. (Vittorio De Sica, Italie 1952).

Certains articles et lettres de Delfim Santos se trouvent en ligne :

Principaux thĂšmes

Le versant philosophique de son Ɠuvre concerne particuliĂšrement la philosophie allemande du XXe siĂšcle. Au dĂ©but de sa carriĂšre, il se penche sur le problĂšme de l’application des mĂ©thodes mathĂ©matiques et des sciences naturelles Ă  l’étude de l’homme (critique du nĂ©opositivisme de Vienne). Il s’intĂ©resse ensuite Ă  l’onto-phĂ©nomĂ©nologie de Nicolai Hartmann, qui devient son directeur de recherche Ă  Berlin, et Ă  la caractĂ©risation du rĂ©el pas comme unitĂ© mais comme multiplicitĂ©. À la suite de Hartmann, il adhĂšre Ă  une "philosophie des problĂšmes", aporĂ©tique, et non Ă  celle des systĂšmes et des solutions. Il explore enfin les possibilitĂ©s d’une anthropologie philosophique Ă  caractĂšre existentiel et son application Ă  la pĂ©dagogie. À la recherche d’une synthĂšse entre philosophie et pĂ©dagogie, il a dĂ©veloppĂ© un important travail d’actualisation et de renouveau de la pensĂ©e pĂ©dagogique portugaise avec plusieurs propositions d’organisation scolaire pour tous les niveaux d’enseignement, depuis la maternelle jusqu’à l’universitĂ©. Il s’est particuliĂšrement attachĂ© Ă  une rĂ©flexion sur les problĂšmes d’enseignement technique et professionnel, d’orientation et Ă  l’importance de la caractĂ©rologie pour l’éducation.

Dans le domaine de l’histoire de l’éducation il a publiĂ© des Ă©tudes sur la paideia grecque et sur des Ă©ducateurs Ă©trangers tels que Pestalozzi et Maria Montessori, et le portugais Adolpho Coelho (pt), parmi d’autres. Il a introduit au Portugal la caractĂ©rologie de RenĂ© le Senne et la psychologie vocationnelle et professionnelle comme auxiliaires de l'Ă©ducation.

Dans le champ littĂ©raire il a collaborĂ© Ă  la doctrine du groupe de la revue Presença et a maintenu un contact personnel et Ă©pistolaire avec l’écrivain allemand Hermann Hesse (Prix Nobel de la LittĂ©rature de 1946) dont l’Ɠuvre s’intĂ©resse aux questions d’éducation. GrĂące Ă  son initiative, est publiĂ©e en 1952 Ă  Lisbonne, la premiĂšre traduction portugaise de Hesse, la nouvelle Klein und Wagner, traduite par la germaniste Manuela de Sousa Marques (pt)[3].

Annexes

Sources

  • COELHO, Jacinto do Prado. 'Traços BiogrĂĄficos de Delfim Santos', Março de 1968, introd. a Obras Completas, Vol I. Lisbonne: Gulbenkian 1982, v-ix.
  • RIBEIRO, Álvaro. Cartas Para Delfim Santos 1931 - 1956. Lisbonne: Fundação LusĂ­ada.
  • SANTOS, Delfim. Curriculum VitĂŠ, Lisbonne: ed. do Autor 1949.
  • SANTOS, Delfim. Obras Completas, Lisbonne: en cours de rĂ©Ă©dition.

Bibliographie

  • AAVV. OctogĂ©simo AniversĂĄrio do Prof. Delfim Santos. Lisbonne: Centro Cultural Delfim Santos 1990.
  • BELO, JosĂ© M. C. Para uma Teoria PolĂ­tica da Educação: Actualidade do Pensamento FilosĂłfico, PedagĂłgico e DidĂĄctico de Delfim Santos. Lisbonne: Gulbenkian 1999.
  • GANHO, Maria de Lourdes Sirgado. O Essencial sobre Delfim Santos. Lisbonne: INCM.
  • MARINHO, JosĂ©. 'Delfim Santos e a Filosofia Situada' e 'A Ontofenomenologia em Delfim Santos', in Estudos sobre o Pensamento PortuguĂȘs ContemporĂąneo. Lisbonne 1981.
  • MARQUES, Maria de Lurdes Santos Fonseca. O Pensamento FilosĂłfico de Delfim Santos. Lisbonne: INCM 2007.
  • MIRANDA, Manuel Guedes da Silva. Delfim Santos: a MetafĂ­sica como Filosofia Fundamental. Lisbonne: Gulbenkian 2003.
  • MIRANDA, Rui Lopo. 'Delfim Pinto dos Santos', in AntĂłnio NÓVOA (dir.), DicionĂĄrio de Educadores Portugueses. Porto: Asa 2003, 1262-1265.
  • QUADROS, AntĂłnio. 'Delfim Santos – Introdução ao Pensamento FilosĂłfico e PedagĂłgico', Leonardo 2, 1989.
  • SOVERAL, Cristiana de (ed.). Delfim Santos e a Escola do Porto. Lisbonne: INCM 2009.
  • SOVERAL E PASZKIEWICZ, Cristiana Abranches de. A Filosofia PedagĂłgica de Delfim Santos. Lisbonne: INCM 2000.

Notes et références

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes (en portugais)

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