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Daniel d'Arthez

Daniel d’Arthez est un personnage de La ComĂ©die humaine d’HonorĂ© de Balzac. NĂ© en 1795, il est issu d’une famille picarde, Ă  laquelle il est fait allusion dans Les Secrets de la princesse de Cadignan, mais dont on ne saura pas grand-chose. Il ressemble Ă  NapolĂ©on Bonaparte jeune lorsque Lucien de RubemprĂ© le rencontre Ă  la bibliothèque Sainte-Geneviève oĂą il passe ses journĂ©es. Il apparaĂ®t pour la première fois dans La Messe de l'athĂ©e. Il devient l’ami de Lucien, son bon samaritain et sa « conscience Â», mais Lucien ne suit pas toujours ses excellents conseils.

Daniel d’Arthez
Personnage de fiction apparaissant dans
La Comédie humaine.

Lucien de Rubempré et David Séchard par Adrien Moreau.
Lucien de Rubempré et David Séchard par Adrien Moreau.

Alias baron Daniel d’Arthez
Origine Picardie
Sexe Masculin
Caractéristique écrivain et homme politique
Entourage Le CĂ©nacle

Créé par Honoré de Balzac
Romans Illusions perdues, Splendeurs et misères des courtisanes, Les Secrets de la princesse de Cadignan

Pauvre mais sérieux, travaillant sans cesse à l’écriture d’un roman, il vit dans une mansarde où ses amis sont heureux de se réunir. Bien qu’il désapprouve parfois les décisions de son ami et que ce dernier trahisse sa confiance en ne suivant pas la vraie voie d’un écrivain, il se précipite au chevet de la maîtresse de Lucien, Coralie, mourante. Sa générosité et son élévation d’esprit finissent par piquer la curiosité de Diane de Maufrigneuse, avec laquelle il filera le parfait amour.

Il fait partie du Cénacle qui réunit la fine fleur des intellectuels, et dont il est le membre le plus important. Sans aucune ambition autre que celle de suivre sa conscience, il finit par tout réussir : son roman le rend célèbre, il retrouve son titre, et devient un homme politique important.

Apparitions

Il apparaît principalement dans Illusions perdues, Les Secrets de la princesse de Cadignan, Autre étude de femme, Le Père Goriot , Splendeurs et misères des courtisanes.

  • En 1818, dans La Messe de l'athĂ©e (paru en 1836), comme Desplein, le maĂ®tre d’Horace Bianchon, il habite un rĂ©duit rue des Quatre-Vents, surnommĂ© : « le bocal aux grands hommes Â».
  • En 1819, dans La Rabouilleuse (paru en 1843), il fĂŞte chez madame Bridau le retour de Philippe Bridau, frère de Joseph. Philippe est de retour du Champ d’asile (un Ă©tablissement militaire crĂ©Ă© en 1817 au Texas par le gĂ©nĂ©ral François Antoine Lallemand dans le but d’armer un bateau, et de dĂ©livrer NapolĂ©on).
  • En 1821 dans Illusions perdues (Ă©crit de 1836 Ă  1843), il rencontre par hasard Lucien de RubemprĂ© Ă  la bibliothèque Sainte-Geneviève. Il est dĂ©crit comme Bonaparte jeune peint par Robert Lefèvre. Il accueille Lucien, rue des Quatre-Vents, et, pour subvenir aux besoins du jeune provincial, met sa propre montre au mont-de-piĂ©tĂ©. Il mène une vie spartiate, son seul luxe Ă©tant les bougies, car il Ă©crit tard le soir et reçoit ses amis. Lorsque Lucien de RubemprĂ© a fini son manuscrit, L’Archer de Charles IX, d’Arthez en fait la critique, la relecture, propose des corrections et rĂ©dige une prĂ©face. Peu apprĂ©ciĂ© d’Étienne Lousteau qui le considère comme un Ă©crivain « Ă  gloire posthume Â», il tente de dissuader Lucien de changer d’orientation politique (en rĂ©sumĂ© : Lucien est passĂ© de gauche Ă  droite). MalgrĂ© cette dĂ©marche qu’il effectue avec Michel Chrestien, Lucien se dĂ©shonore. Et il Ă©reinte sur ordre, dans un petit journal, oĂą Lousteau est rĂ©dacteur, le livre que d’Arthez vient de publier.
  • Vers 1829 dans Modeste Mignon (paru en 1844). Modeste hĂ©site, pour les livres qu’elle souhaite acheter, entre ceux de d’Arthez et ceux de Melchior de Canalis. Modeste choisit Canalis prĂ©cisĂ©ment au moment oĂą l’on publie un des meilleurs romans de d’Arthez.
  • En 1832, dans Autre Ă©tude de femme (rĂ©digĂ© entre 1831 et 1842), il est devenu dĂ©putĂ© après la RĂ©volution de Juillet. Sa carrière est honorable, il porte le titre de baron et pourtant il vit de façon frugale (Canalis parle de « gloire dans la misère Â» Ă  son propos). Au « raout Â» de FĂ©licitĂ© des Touches, il prend une part active au dĂ©bat sur « la femme comme il faut Â» et « la femme comme il n’en faut pas Â». De toute Ă©vidence, la première dĂ©finition caractĂ©rise FĂ©licitĂ© des Touches, la deuxième : Dinah de La Baudraye. Ă€ la mĂŞme Ă©poque, dans Les Secrets de la princesse de Cadignan, il achète une jolie maison rue de Bellefond, et charge Joseph Bridau de faire des tableaux pour sa salle Ă  manger.
  • En 1833, dans Les Secrets de la princesse de Cadignan, il vient d’hĂ©riter d’un oncle richissime. Il est invitĂ© par Émile Blondet et Eugène de Rastignac Ă  un dĂ®ner chez la marquise d’Espard oĂą il rencontre Diane de Maufrigneuse dont il tombe follement amoureux. D’Arthez est très inexpĂ©rimentĂ©, il a vĂ©cu jusque-lĂ  avec une fille qu’il mĂ©prise, il ne connaĂ®t pas les dĂ©licatesses de l’amour vĂ©ritable.
  • En 1833, d’Arthez a pris de l’embonpoint, sa position sociale est maintenant assurĂ©e, son passĂ© laborieux, sa force de caractère et son talent impressionnent Diane de Maufrigneuse qui l’invite Ă  son tour. IntimidĂ©, Daniel fait sa cour Ă  la princesse de Cadignan qui se sert de lui pour se dĂ©fendre de bavardages (pourtant des vĂ©ritĂ©s sur sa vie) qu’elle juge insultants. Au cours d’un dĂ®ner chez la marquise d’Espard, Daniel prend chaleureusement la dĂ©fense de Diane qui tombe ensuite dans ses bras. Bien qu’Henri de Marsay lui dĂ©voile toute la vĂ©ritĂ© sur Diane (il s’agit de son rĂ´le dans Une tĂ©nĂ©breuse affaire), d’Arthez n’en tient pas compte.
  • En 1839, dans Le DĂ©putĂ© d'Arcis (commencĂ© en 1839, repris en 1843, puis en 1847, publiĂ© après la mort de l’auteur, en 1854, grâce Ă  Charles Rabou), il sĂ©journe au château de Cinq-Cygne en compagnie de Diane.
  • En 1840, dans BĂ©atrix, il est remarquĂ© en compagnie de Diane dans sa loge du théâtre des VariĂ©tĂ©s.

Il apparaît aussi dans :

Voir aussi

Bibliographie

  • Pierre Abraham, CrĂ©atures chez Balzac, Paris, Gallimard, Paris, 1931.
  • Arthur-Graves Canfield, « Les personnages reparaissants de La ComĂ©die humaine », Revue d’histoire littĂ©raire de la France, janvier-mars et avril- ; rĂ©Ă©ditĂ© sous le titre The Reappearing Characters in Balzac’s « ComĂ©die humaine », Chapell Hill, University of North Carolina Press, 1961 ; rĂ©impression Greenwood Press, 1977.
  • Anatole Cerfberr et Jules Christophe, RĂ©pertoire de « La ComĂ©die humaine » de Balzac, introduction de Paul Bourget, Paris, Calmann-LĂ©vy, 1893.
  • Charles Lecour, Les Personnages de « La ComĂ©die humaine », Paris, Vrin, 1967.
  • FĂ©lix Longaud, Dictionnaire de Balzac, Paris, Larousse, 1969.
  • Fernand Lotte, Dictionnaire biographique des personnages fictifs de « La ComĂ©die humaine Â», avant-propos de Marcel Bouteron, Paris, JosĂ© Corti, 1952.
  • FĂ©licien Marceau, Les Personnages de « La ComĂ©die humaine », Paris, Gallimard-NRF, 1977, 375 p.
  • FĂ©licien Marceau, Balzac et son monde, Paris, Gallimard, coll. « Tel », 1970 ; Ă©dition revue et augmentĂ©e, 1986, 684 p. (ISBN 2070706974).
  • Anne-Marie Meininger et Pierre Citron, Index des personnages fictifs de « La ComĂ©die humaine », Paris, La PlĂ©iade, 1981, t. XXII (ISBN 2070108775), p. 1157-1158.
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