AccueilđŸ‡«đŸ‡·Chercher

DĂ©somorphine

La dĂ©somorphine est un dĂ©rivĂ© de la morphine aux forts effets sĂ©datif et analgĂ©sique[2] - [3] - [4], dĂ©couverte et brevetĂ©e en Allemagne en 1922[5], puis aux États-Unis en 1934[6]. Elle est utilisĂ©e avec le nom commercial Permonid en Suisse[7], puis abandonnĂ©e en 1981 en raison de ses effets secondaires et addictifs[8].

DĂ©somorphine
Image illustrative de l’article DĂ©somorphine
Structure atomique de la désomorphine.
Identification
Nom UICPA 4,5-α-Epoxy-17-methylmorphinan-3-ol
Synonymes

Permonid

No CAS 427-00-9
No ECHA 100.006.406
No CE 207-045-7
PubChem 5362456
SMILES
InChI
Propriétés chimiques
Formule C17H21NO2 [IsomĂšres]
Masse molaire[1] 271,354 1 ± 0,015 9 g/mol
C 75,25 %, H 7,8 %, N 5,16 %, O 11,79 %,
CaractĂšre psychotrope
Catégorie Dépresseur opioïde
Mode de consommation

Injection

Autres dénominations

Drogue-crocodile, Krokodil, Kroko

Risque de dĂ©pendance TrĂšs ÉlevĂ©
Composés apparentés
Autres composés

Morphine


Unités du SI et CNTP, sauf indication contraire.

Elle rĂ©apparaĂźt comme stupĂ©fiant de substitution Ă  l'hĂ©roĂŻne en SibĂ©rie en 2002 sous le nom de « drogue crocodile » ou « Krokodil » (en russe : « ĐșŃ€ĐŸĐșĐŸĐŽĐžĐ» »), et son usage se rĂ©pand en Russie en 2010[9] - [10].

Production et synthĂšse

La codéine subit d'abord une substitution nucléophile de son groupe hydroxyle par le chlorure de thionyle, formant l'α-chlorocodide. La réduction catalytique de ce dernier produit la désocodéine. La désocodéine subit enfin une déméthylation de son groupe méthoxybenzÚne en groupe phénolique pour former la désomorphine[11].

SynthÚse de la désomorphine à partir de la codéine.

Usage (et rumeurs d'usage) comme stupéfiant

Le principal danger de cette drogue vient des impuretĂ©s liĂ©es Ă  sa fabrication artisanale. De nombreux sous-produits acides et toxiques endommagent les tissus situĂ©s Ă  l'endroit des injections, les rendant semblables aux Ă©cailles de la peau d'un crocodile — d'oĂč le surnom frĂ©quemment associĂ© Ă  cette drogue —, et Ă  brĂšve Ă©chĂ©ance conduisent Ă  une putrĂ©faction[12] - [13]. Des journalistes l'ont qualifiĂ©e de « drogue la plus dangereuse au monde »[14].

Plusieurs rumeurs d'arrivĂ©e de cette drogue en Occident ont Ă©tĂ© lancĂ©es[15] puis dĂ©menties[16] - [17], en particulier en 2011 par l'Observatoire français des drogues et des toxicomanies[18], en 2012 par l'Observatoire europĂ©en des drogues et des toxicomanies[19], ainsi qu'en 2013 au Canada[20] et en 2014 aux États-Unis[21]. Des cas rares et isolĂ©s d'usage de dĂ©somorphine ont Ă©tĂ© rapportĂ©s en Espagne en 2014[22] et au Royaume-Uni en 2019[23].

Notes et références

  1. Masse molaire calculĂ©e d’aprĂšs « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
  2. (en) Alan F. Casy, Opioid analgesics: chemistry and receptors, Plenum Press, (ISBN 0306421305 et 9780306421303, OCLC 13269249, lire en ligne).
  3. (en) Paul a. J. Janssen, « A REVIEW OF THE CHEMICAL FEATURES ASSOCIATED WITH STRONG MORPHINE-LIKE ACTIVITY », British Journal of Anaesthesia, vol. 34, no 4,‎ , p. 260-268 (ISSN 0007-0912 et 1471-6771, PMID 14451235, DOI 10.1093/bja/34.4.260, lire en ligne, consultĂ© le ).
  4. (en) Lewis J. Sargent et Everette L. May, « Agonists-antagonists derived from desomorphine and metopon », Journal of Medicinal Chemistry, vol. 13, no 6,‎ , p. 1061-1063 (ISSN 0022-2623 et 1520-4804, DOI 10.1021/jm00300a009, lire en ligne, consultĂ© le ).
  5. DE Patent 414598C 'Verfahren zur Herstellung von Dihydrodesoxymorphin und Dihydrodesoxycodein'.
  6. (en) « Morphine derivative and processes for its preparation », sur worldwide.espacenet.com (consulté le ).
  7. (en) « Krokodil », sur Office of Alcoholism and Substance Abuse Services.
  8. Maria Katselou, Ioannis Papoutsis, Panagiota Nikolaou et Chara Spiliopoulou, « A “Krokodil” emerges from the murky waters of addiction. Abuse trends of an old drug », Life Sciences, vol. 102, no 2,‎ , p. 81-87 (ISSN 0024-3205, DOI 10.1016/j.lfs.2014.03.008, lire en ligne, consultĂ© le ).
  9. [vidéo] France 24 - « Crocodile » : dans l'enfer de la drogue en Russie sur YouTube, 1er mars 2012.
  10. (en) Maximilian Gahr, Roland W. Freudenmann, Christoph Hiemke et Ingo M. Gunst, « Desomorphine Goes “Crocodile” », Journal of Addictive Diseases, vol. 31, no 4,‎ , p. 407-412 (ISSN 1055-0887 et 1545-0848, DOI 10.1080/10550887.2012.735570, lire en ligne, consultĂ© le ).
  11. (en) Diego Hernando Ângulo Florez, Ana Maria dos Santos Moreira, Pedro Rafael da Silva, Ricardo BrandĂŁo, Marcella Matos Cordeiro Borges, Fernando JosĂ© Malagueño de Santana, Keyller Bastos Borges, « Desomorphine (Krokodil): An overview of its chemistry, pharmacology, metabolism, toxicology and analysis » [« DĂ©somorphine (Krokodil) : rĂ©capitulatif synthĂ©tique des donnĂ©es inhĂ©rentes Ă  cette substance au regard de sa composante chimique, pharmacologique, mĂ©tabolique, toxicologique et analytique »], Drug and Alcohol Dependence, Elsevier, vol. 173 « Review »,‎ , pp. 59-68 (DOI 10.1016/j.drugalcdep.2016.12.021, rĂ©sumĂ©).
  12. « Une nouvelle drogue mortelle arrive en Europe », sur FIGARO, (consulté le ).
  13. Simon Childs, « Le krokodil, cette drogue qui ronge la peau jusqu’aux os, a peut-ĂȘtre dĂ©barquĂ© en Angleterre », Vice,‎ (lire en ligne).
  14. « « Krokodil », la drogue la plus dangereuse au monde », sur RFI, (consulté le ).
  15. « Une nouvelle drogue mortelle arrive en Europe », sur lefigaro.fr, (consulté le ).
  16. Jonas Legge, « La krokodil, cette drogue destructrice qui laisse planer le doute », La Libre Belgique, (consulté le ).
  17. Grégoire Fleurot, « Ne croyez pas l'histoire de la drogue krokodil qui aurait « pourri le sexe » d'une adolescente au Mexique », slate.fr, (consulté le ).
  18. « Rumeurs de circulation de DĂ©somorphine ou « Krokodil » », sur Observatoire français des drogues et des toxicomanies,  : « Les dispositifs d'observation des drogues en Europe, notamment en Allemagne et en France, n'ont pas confirmĂ© l'apparition de cette substance. L’OFDT tient donc Ă  rappeler que jusqu’ici, l’éventualitĂ© de la prĂ©sence d'une telle drogue sur le territoire europĂ©en reste au stade de la rumeur. ».
  19. (en) « EMCDDA–Europol 2011 Annual Report on the implementation of Council Decision 2005/387/JHA », sur Observatoire europĂ©en des drogues et des toxicomanies (consultĂ© le ) : « There are no forensic or toxicological data confirming the availability of ‘crocodile’ in the EU. ».
  20. (en) « No Confirmed Reports of Desomorphine (“Krocodil”/“Crocodile”) in Canada (CCENDU Bulletin) | Canadian Centre on Substance Use and Addiction », sur www.ccsa.ca, (consultĂ© le ).
  21. (en) Evan S. Schwarz et Michael E. Mullins, « ‘Krokodil’ in the United States Is an Urban Legend and Not a Medical Fact », The American Journal of Medicine, vol. 127, no 7,‎ , e25 (ISSN 0002-9343 et 1555-7162, PMID 24970607, DOI 10.1016/j.amjmed.2014.01.040, lire en ligne, consultĂ© le ).
  22. (es) Abel Baquero Escribano, MarĂ­a Teresa BeltrĂĄn Negre, Gema Calvo Orenga et Sonia CarratalĂĄ Monfort, « Consumo de krokodil por vĂ­a oral en España: a propĂłsito de un caso », Adicciones, vol. 28, no 4,‎ , p. 242 (ISSN 0214-4840, DOI 10.20882/adicciones.828, lire en ligne, consultĂ© le ).
  23. (en) Conor Gogarty, « ‘Horrific’ health problems of 'flesh-eating zombie drug' user », sur gloucestershirelive, (consultĂ© le ).
Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplĂ©mentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimĂ©dias.