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DĂ©mocrates de gauche

Les Démocrates de gauche (en italien, Democratici di sinistra, DS) était un parti politique italien fondé en 1998.

DĂ©mocrates de gauche
(it) Democratici di sinistra
Image illustrative de l’article Démocrates de gauche
Logotype officiel.
Présentation
Fondation
Fusion de Parti démocrate de la gauche
Disparition
Fusionné dans Parti démocrate
Siège Via Palermo 26, Rome
Positionnement Gauche
Idéologie Socialisme démocratique
Social-démocratie
Progressisme
Affiliation européenne Parti socialiste européen
Affiliation internationale Internationale socialiste
AdhĂ©rents 615 414
Couleurs Rouge
Site web dsonline.it

Héritier indirect du Parti communiste italien (PCI), - deuxième force politique italienne entre 1946 et 1991 - et fondé directement à partir du Parti démocrate de la gauche (PDS), il défendait des positions sociales-démocrates. Principale force de la gauche italienne, il a participé aux alliances électorales de centre gauche depuis 1998. À partir de 2004, les Démocrates de Gauche se sont fédérés avec La Marguerite et le Mouvement des républicains européens (MRE) dans L'Olivier, présentant généralement leurs candidats dans des listes communes portant ce nom. Un rassemblement formel des trois partis dans un nouveau sujet appelé Parti démocrate a été initié en 2006 et a vu le jour en octobre 2007.

Les Démocrates de Gauche étaient le principal parti politique de L'Union guidée par Romano Prodi. Le , ils sont présents dans le gouvernement italien avec un vice-président du Conseil et dix ministres.

Les Démocrates de gauche participaient à l'Internationale socialiste et au Parti socialiste européen. La couleur du parti était le rouge et le symbole du parti un chêne.

Histoire

Le parti est issu du Parti communiste italien (PCI) fondé en 1921 par Antonio Gramsci.

Parti démocrate de la gauche (PDS)

En , à la suite de la dissolution de l'Union soviétique et aux transitions politiques en Europe centrale et orientale, le parti décide d'abandonner définitivement toute référence au communisme et change son nom en Parti démocrate de la gauche (Partito democratico della Sinistra, PDS).

En avril 1994, le parti guide l'alliance de Gauche plurielle « Les Progressistes », qui subit une défaite face au « Pôle des libertés » guidé par Silvio Berlusconi. Le secrétaire Achille Occhetto démissionne à la suite des mauvais résultats aux élections européennes tenues deux mois après.

L'Olivier

En 1995, à la suite de l'initiative de Romano Prodi de rassembler la Gauche avec la composante progressiste de l'ancienne Démocratie chrétienne, le parti guidé par Massimo D'Alema participe à la fondation de l'Olivier, dont il sera la principale force politique.

Grâce à ce rassemblement, des alliances de centre gauche réussissent à obtenir d'excellents résultats aux élections régionales de 1995 et en l'alliance, guidée par Romano Prodi, remporte les élections législatives. Pour la première fois depuis 1948 l'ancien Parti communiste est représenté au gouvernement et s'affirme comme premier parti du pays.

Le premier gouvernement de Romano Prodi gouverne le Pays jusqu'en . Entretemps, le parti est dirigé par le secrétaire Massimo D'Alema qui poursuit une double stratégie : le parti reste loyal à l'alliance de centre gauche mais tente au même temps de se transformer en grande force social-démocrate par l'abandon de tout lien avec son passé communiste et l'élargissement de l'électorat vers la droite. Cette stratégie mène à la création des Démocrates de Gauche par l'incorporation du Mouvement des communistes unitaires, issu du Parti de la refondation communiste, de la Fédération travailliste issue du PSI, des Chrétiens sociaux issus de la Démocratie chrétienne et de la Gauche républicaine issue du PRI. À cette occasion, le nom du parti est changé en Démocrates de gauche.

En , à la suite de la décision du Parti de la refondation communiste de retirer son appui au gouvernement Prodi, Massimo D'Alema est chargé de former un gouvernement auquel participent également le Parti des communistes italiens (PdCI) et l'Union démocratique pour la République (UDR). La référence à L'Olivier est suspendue.

Walter Veltroni, vice-premier ministre de Prodi, accède au secrétariat du parti. La devise I care choisie par le nouveau secrétaire marque une ouverture du parti à la société civile et aux mouvements ainsi qu'une concentration de l'attention aux problématiques de la société contemporaine.

Cependant, l'impopularité des gouvernements de centre gauche entraîne un enchainement de défaites électorales et en 2000 Massimo D'Alema est contraint d'abandonner la tête du gouvernement au profit du socialiste Giuliano Amato. Le parti sort affaibli par l'échec de Massimo D'Alema et renonce à présenter un candidat issu de ses rangs pour guider la coalition de centre gauche.

Vers le Parti démocrate

Les élections législatives de 2002 marquent un double échec pour les Démocrates de gauche: la coalition de l'Olivier, re-constituée sous la direction de Francesco Rutelli est défaite par la Maison des libertés de Silvio Berlusconi. À leur tour, les Démocrates de gauche sont largement dépassés par Forza Italia dans le classement des partis. Dans l'Olivier ils sont dévancés dans plusieurs circonscriptions par leur allié du centre La Marguerite.

Après son élection à la mairie de Rome, Walter Veltroni abandonne ses fonctions de secrétaire. Son successeur est Piero Fassino, un proche de Massimo D'Alema fidèle à la ligne social-démocrate et pour certains aspects libérale des dernières années. Les membres proches de Walter Veltroni préfèrent se rassembler avec la minorité du parti qui revendique une ligne politique plus ancrée aux valeurs traditionnelles de la gauche dans le Correntone, représenté par Giovanni Berlinguer, frère d'Enrico Berlinguer, le secrétaire du PCI qui a théorisé l'eurocommunisme.

L'action de Piero Fassino se concentre surtout sur le rassemblement politique durable du centre gauche au sein de deux organisations :

  • L'Olivier, fĂ©dĂ©ration entre les DĂ©mocrates de Gauche et la Marguerite, destinĂ©e Ă  devenir la force politique de rĂ©fĂ©rence Ă  gauche et Ă  se transformer en 2007 en Parti dĂ©mocrate ;
  • L'Union, alliance Ă©lectorale entre l'Olivier et des partis de gauche minoritaires.

Les listes de l'Olivier - associées à la personnalité de Romano Prodi - arrivent en tête aux élections européennes de 2004, aux élections régionales de 2005 et de justesse aux législatives de 2006. Toutefois, le choix de présenter des listes communes entre les deux partis ne fait pas l'unanimité, surtout dans les régions du Mezzogiorno où les différences entre les deux partis sont plus marquées.

Élections de 2006

En , les partis de l'Union organisent des élections primaires pour désigner le candidat de la coalition pour les élections législatives de 2006. Les Démocrates de Gauche soutiennent la candidature de Romano Prodi qui recueille 74,1 % des votes.

Une liste commune entre les Démocrates de Gauche et la Marguerite avec le symbole de l'Olivier doit soutenir la candidature de Prodi à la Chambre des Députés. En revanche, les candidats au Sénat sont regroupés dans des listes propres au parti. La liste de l'Olivier arrive première en assurant à l'Union une victoire de très courte marge. La liste des Démocrates de Gauche au Sénat (17,2 %) est devancée par celle de Forza Italia. La liste unique présentée à la Chambre des Députés rassemble plus de voix que l'addition des suffrages recueillis par les deux listes au Sénat.

Après cinq ans passés à l'opposition les Démocrates de Gauche sont à nouveau le premier parti de la majorité parlementaire. Au moment de l'assignation des charges institutionnelles et des fonctions ministerielles, le parti réclame sa part. Or, la candidature de leur président Massimo D'Alema, d'abord à la présidence de la Chambre des députés et ensuite à la présidence de la République est rejetée par les autres partis. Cependant, les Démocrates de Gauche parviennent à faire élire Giorgio Napolitano, l'une des personnalités les plus éminentes du parti, à la présidence de la République, fonction à laquelle aucun communiste ou post-communiste avait jamais accédé auparavant.

Parti démocrate

Depuis le succès relatif de la liste de l'Olivier et l'insuccès constant des listes des Démocrates de gauche, la direction du parti soutient officiellement la fusion avec La Marguerite dans un Parti démocrate. Ce projet rencontre des vives résistances dans les deux formations et laisse des questions ouvertes :

  • La direction: le rĂ´le du premier chef du parti dĂ©mocrate est essentiel pour dĂ©terminer son succès. Cependant, aucune personnalitĂ© Ă  l'exception de Prodi semble aujourd'hui crĂ©er un large consensus au sein des deux partis.
  • La structure: Les DĂ©mocrates de Gauche disposent d'une structure très articulĂ©e et hiĂ©rarchisĂ©e, hĂ©ritage du parti communiste. Une partie de la Marguerite craint les risques d'ĂŞtre absorbĂ©e de facto par les dĂ©mocrates de Gauche.
  • L'idĂ©ologie: Après la chute du communisme le parti s'est privĂ© de son principal fondement idĂ©ologique. Cependant, beaucoup de membres regardent avec scepticisme la fusion d'un parti issu de la classe ouvrière avec un parti de tradition bourgeoise et catholique.
  • Socialiste ou DĂ©mocrate ? Les DĂ©mocrates de Gauche sont parmi les membres les plus actifs du Parti socialiste europĂ©en, appartenance qui est mise en Ă©vidence dans le symbole. Francesco Rutelli, en revanche, a fondĂ© avec François Bayrou le Parti dĂ©mocrate europĂ©en dont la Marguerite est la principale force avec l'Union pour la dĂ©mocratie française (UDF). Cependant, la crĂ©ation du parti de la Gauche dĂ©mocrate par les membres des DĂ©mocrates de gauche qui veulent continuer Ă  faire partie du Parti socialiste europĂ©en, pourrait rĂ©soudre la difficultĂ©.

Affaire Unipol

En été 2005, le président-directeur général de Unipol, une compagnie d'assurances contrôlée par un réseau de coopératives proches des Démocrates de Gauche, est impliqué dans une affaire liée à une offre publique d'achat lancé par son groupe sur la Banca Nazionale del Lavoro (BNL).

Le secrétaire Piero Fassino a publiquement soutenu l'opération et des organes de presse ont publié des enregistrements téléphoniques des autorités judiciaires de conversations qu'il a entretenu avec Giovanni Consorte.

L'affaire a soulevé la problématique du rôle du parti dans la gestion d'un réseau de coopératives agricoles et de consommateurs particulièrement développé dans les régions traditionnellement administrées par le parti (Émilie-Romagne, Toscane, Marques et Ombrie).

Dissolution

Lors du congrès des Démocrates de gauche (DS), du 19 au à Florence, les DS ont voté leur dissolution pour former avec les centristes de gauche de La Marguerite un nouveau parti. Fabio Mussi, chef de file d'un courant d'environ 15 % des militants (dit il Correntone), a pris acte de « la faillite politique du défi né avec la fin du PCI » et annoncé une scission, celle de la Gauche démocrate ; Gavino Angius a lui aussi annoncé son départ[1].

Positions politiques

Les Démocrates de Gauche se reconnaissent dans les principes du socialisme européen. Ils adhèrent désormais à l’Internationale socialiste et au Parti socialiste européen. Néanmoins, le terme "socialiste" n'est évoqué que dans une dimension européenne ou internationale. Les militants et les électeurs du parti ressentent tendent à associer le terme à la tradition du Parti socialiste italien (PSI) ou à une abnégation du passé communiste. Malgré ses résultats électoraux en baisse les Démocrates de Gauche continuent à être au centre d'un réseau d'acteurs économiques et sociaux très ancrés dans les régions où le parti est dominant : La Confédération générale italienne du travail (Confederazione generale italiana del lavoro, CGIL) et la Ligue des coopératives. La présence de ce réseau explique à la fois le pragmatisme et l'ancrage dans le territoire du parti, caractéristiques qu'il partage avec le Parti travailliste britannique et le Parti social-démocrate d'Allemagne.

Congrès de Rome de 2005

Au troisième congrès des Démocrates de Gauche tenu au PalaLottomatica à Rome, trois motions ont été présentées :

  • Pour gagner, l'Italie qui unit (Motion Fassino) (79,1 %) : Soutenue par le prĂ©sident du parti Massimo D'Alema, la motion de la "droite" du parti est favorable au rapprochement du parti avec la Marguerite et au leadership de Romano Prodi.
  • Une gauche forte. Une grande alliance dĂ©mocratique (Motion Mussi - Berlinguer) (14,6 %) : RĂ©fĂ©rence de la "gauche de la gauche" elle propose un renforcement des thĂ©matiques de la gauche traditionnelle ainsi qu'un rapprochement avec les mouvements altermondialistes. La motion rejette toute proposition de fusion avec la Marguerite et privilĂ©gie un rapprochement des partis de gauche.
  • Ă€ gauche, pour le Socialisme (Motion Salvi) (4 %) : La motion propose que le parti privilĂ©gie un renforcement des structures actuelles pour retourner Ă  constituer le noyau du rassemblement de la gauche.
  • L'Ă©cologie fait du bien Ă  l'Italie et Ă  la Gauche (Motion Ă©cologiste) (2,4 %): Favorable Ă  l'union avec la Marguerite et autres partis de la gauche modĂ©rĂ©e et propose d'Ă©laborer un programme politique alternatif fondĂ© sur l'Ă©cologie.

Symbole

Son symbole, en forme de cercle (comme la plupart des symboles électoraux italiens sur lesquels les électeurs cochent pour voter) sur fond blanc, représente un arbre avec un feuillage vert foncé et un tronc marron, planté sur un terrain vert clair. Le tronc se fond dans le feuillage avec quatre branches. Dans la partie supérieure, autour du feuillage, est écrit en rouge DEMOCRATICI DI SINISTRA. Près du tronc repose une rose rouge avec une tige verte. Dans la partie inférieure, en blanc sur fond vert, est écrit PARTITO DEL SOCIALISMO EUROPEO.

Notes et références

  1. L'ultime mue des communistes italiens, Jean-Jacques Bozonnet, Le Monde, 3 mai 2007

Voir aussi

Liens externes

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