Accueil🇫🇷Chercher

Gouvernement Prodi I

Le gouvernement Prodi I (en italien : Governo Prodi I) est le 53e gouvernement de la République italienne entre le et le , sous la XIIIe législature du Parlement républicain.

Gouvernement Prodi I
(it) Governo Prodi I

RĂ©publique italienne

Description de cette image, également commentée ci-après
Le président du Conseil, Romano Prodi.
Président de la République Oscar Luigi Scalfaro
Président du Conseil des ministres Romano Prodi
Vice-président du Conseil Walter Veltroni
Élection 21 avril 1996
LĂ©gislature XIIIe
Formation
Fin
DurĂ©e 2 ans, 5 mois et 3 jours
Composition initiale
Coalition PDS/DS-PPI-RI-FdV-UD
Ministres 20
Femmes 3
Hommes 17
Représentation
Chambre des députés
288 / 630
SĂ©nat de la RĂ©publique
156 / 325
Drapeau de l'Italie

Il est dirigé par l'indépendant Romano Prodi, successeur de Lamberto Dini à la suite de la victoire de la coalition de L'Olivier aux élections générales, et repose sur une coalition entre plusieurs partis de centre gauche. Il succède au gouvernement Dini et cède le pouvoir à Massimo D'Alema et à son premier gouvernement après le renoncement de Romano Prodi à la présidence du Conseil.

Historique du mandat

Ce gouvernement est dirigĂ© par le nouveau prĂ©sident du Conseil des ministres indĂ©pendant de centre gauche Romano Prodi, ancien ministre de l'Industrie. Il est constituĂ© d'une coalition baptisĂ©e L'Olivier (L’Ulivo) entre le Parti dĂ©mocrate de la gauche (PD), le Parti populaire italien (PPI), le Renouveau italien (RI), la FĂ©dĂ©ration des Verts (FdV) et l'Union dĂ©mocratique (UD). Ensemble, ils disposent de 288 dĂ©putĂ©s sur 630, soit 45,7 % des sièges de la Chambre des dĂ©putĂ©s, et 156 sĂ©nateurs sur 325, soit 48 % des sièges du SĂ©nat de la RĂ©publique.

Il bĂ©nĂ©ficie du soutien sans participation du Parti de la refondation communiste (PRC), le Parti populaire sud-tyrolien (SVP), l'Union valdĂ´taine (UV), le Mouvement pour la dĂ©mocratie - Le rĂ©seau (La Rete), le Parti sarde d'action (PSd'Az), la Ligue Autonomie VĂ©nĂ©tie et des indĂ©pendants. Ensemble, ils disposent de 39 dĂ©putĂ©s, soit 6,2 % des sièges de la Chambre des dĂ©putĂ©s, et de 25 sĂ©nateurs, soit 7,7 % des sièges du SĂ©nat de la RĂ©publique.

Il est formé à la suite des élections générales anticipées du 21 avril 1996.

Il succède donc au gouvernement du technocrate Lamberto Dini, qui dispose du soutien sans participation du Parti démocrate de la gauche, de la Ligue du Nord, du Parti populaire, de centristes, de représentants des minorités linguistiques et d'indépendants.

Formation

Le , le président de la République Oscar Luigi Scalfaro ouvre les consultations avec les forces politiques selon une procédure abrégée qui lui permet de limiter ses entretiens aux délégations des coalitions électorales, au lieu de recevoir les représentants de chacun des partis. À l'issue de ces pourparlers, il confie le lendemain au chef de file de L'Olivier Romano Prodi la charge de former le nouveau gouvernement de l'Italie, que ce dernier accepte « avec réserve ». Il revient le lendemain lever la réserve et présenter sa liste de ministres au chef de l'État. Romano Prodi prête serment dès ce , tandis que son gouvernement est assermenté le lendemain, toujours au palais du Quirinal[1].

Après un premier conseil des ministres tenu le , au cours duquel l'exĂ©cutif valide la nomination du ministre des Biens culturels Walter Veltroni comme vice-prĂ©sident du Conseil et les dĂ©lĂ©gations accordĂ©es aux trois ministres sans portefeuille, le gouvernement Prodi I se soumet au vote de confiance des deux chambres du Parlement. Il obtient celle du SĂ©nat le par 173 voix pour et 139 voix contre[2], puis celle de la Chambre une semaine plus tard avec 322 oui et 299 non[3].

Crises

En vertu de la rĂ©solution 1101 du Conseil de sĂ©curitĂ© des Nations unies, les forces armĂ©es italiennes sont appelĂ©es Ă  diriger l'opĂ©ration Alba, une mission de maintien de la paix dĂ©ployĂ©e en Albanie, alors en situation de guerre civile. Les et , le SĂ©nat puis la Chambre approuvent la participation de l'Italie Ă  cette opĂ©ration mais sans le soutien du Parti de la refondation communiste. En consĂ©quence, Romano Prodi se rend auprès d'Oscar Luigi Scalfaro, et ce dernier l'invite Ă  se soumettre Ă  une vote de confiance dans chaque chambre[4]. Les sĂ©nateurs accordent la leur par 162 voix pour et 81 voix contre le [5], puis les dĂ©putĂ©s font de mĂŞme deux jours plus tard avec 321 votes favorables et 262 dĂ©favorables[6].

Une nouvelle crise au sein de la majoritĂ© parlementaire survient au dĂ©but du mois d', après que les groupes parlementaires du PRC ont annoncĂ© leur intention de ne pas voter la future loi de programmation triennale des finances publiques. Le , après que le PRC a confirmĂ© publiquement lors d'un dĂ©bat Ă  la Chambre des dĂ©putĂ©s qu'il ne votera pas la loi de programmation, le prĂ©sident du Conseil des ministres se prĂ©sente devant le prĂ©sident de la RĂ©publique et lui remet sa dĂ©mission, ce dernier rĂ©servant sa dĂ©cision de l'accepter ou non. Après cinq jours de consultation, Oscar Luigi Scalfaro invite Romano Prodi Ă  vĂ©rifier qu'il bĂ©nĂ©ficie encore de la confiance des parlementaires[7]. La Chambre confirme son soutien Ă  l'exĂ©cutif le par 319 voix pour et 285 contre[8], puis le SĂ©nat adopte peu après la mĂŞme posture par 168 oui et 64 non[9].

Un nouveau dĂ©saccord surgit entre le Parti de la refondation communiste et le gouvernement le , lorsque le groupe du PRC Ă  la Chambre des dĂ©putĂ©s indique son intention de voter contre le projet de loi de ratification du traitĂ© d'adhĂ©sion de trois ex-pays du bloc de l'Est Ă  l'OTAN. Le texte est approuvĂ© malgrĂ© l'opposition de Refondation communiste grâce au soutien de l'Union dĂ©mocratique pour la RĂ©publique (it) (UDR) ainsi que l'abstention de Forza Italia (FI) et l'Alliance nationale (AN)[10]. Un mois plus tard, Ă  l'issue de plusieurs rencontres et consultations, et en accord avec la consigne du prĂ©sident Scalfaro, Romano Prodi demande le la confiance du SĂ©nat de la RĂ©publique, qui vote favorablement par 176 voix pour et 119 contre[11]. La Chambre des dĂ©putĂ©s en fait de mĂŞme dès le lendemain par 324 votes favorables contre 269 dĂ©favorables[12].

Succession

Sur proposition de son secrĂ©taire Fausto Bertinotti, le PRC annonce le qu'il votera contre le prochain projet de loi de programmation triennal des finances publiques. Cette position est nĂ©anmoins critiquĂ©e par la majoritĂ© des groupes parlementaires de Refondation communiste. Lors d'un dĂ©bat organisĂ© sur la question Ă  la Chambre des dĂ©putĂ©s le , le prĂ©sident du groupe PRC Oliviero Diliberto indique ainsi que la majoritĂ© des dĂ©putĂ©s votera en faveur de la confiance au gouvernement. Pourtant lors du scrutin, 313 Ă©lus s'expriment contre le soutien Ă  l'exĂ©cutif, face Ă  312 pour ; Romano Prodi remet aussitĂ´t sa dĂ©mission Ă  Oscar Luigi Scalfaro, qui le charge de la gestion des affaires courantes[13].

Le , après avoir consulté les forces politiques pendant trois jours, le président de la République confie au président du Conseil démissionnaire une mission exploratoire afin de vérifier l'existence d'une majorité parlementaire. À l'issue de ses propres entretiens, Romano Prodi informe deux jours plus tard Oscar Luigi Scalfaro que les conditions ne sont pas remplies pour former un nouvel exécutif. Le chef de l'État reprend ses entretiens et charge le Massimo D'Alema d'un mandat exploratoire identique. Le mandataire rend compte de son succès 48 heures plus tard et se voit officiellement charger de constituer le prochain gouvernement, mission qu'il accepte « avec réserve ». Massimo D'Alema lève la réserve le et présente à cette occasion la liste des ministres de son gouvernement, qui sont assermentés le jour même par le président de la République[14].

Composition

Poste Titulaire Parti
Président du Conseil des ministres Romano Prodi L'Olivier
Vice-président du Conseil des ministres
Ministre pour les Biens culturels et environnementaux
Walter Veltroni PDS, DS
Secrétaire d'État à la présidence du Conseil des ministres
Secrétaire du Conseil des ministres
Enrico Micheli PPI
Ministres sans portefeuille
Ministre pour la Solidarité sociale Livia Turco PDS, DS
Ministre pour l'Égalité des chances Anna Finocchiaro PDS, DS
Ministre pour la Fonction publique et les Affaires régionales Franco Bassanini PDS, DS
Ministre pour les Relations avec le Parlement (14/03/1997) Giorgio Bogi SR
Ministres
Ministre des Affaires étrangères Lamberto Dini RI
Ministre de l'Intérieur Giorgio Napolitano PDS, DS
Ministre de la Grâce et de la Justice Giovanni Maria Flick Aucun
Ministre du Trésor, du Budget et de la Planification économique Carlo Azeglio Ciampi Aucun
Ministre des Finances Vincenzo Visco PDS, DS
Ministre de la DĂ©fense Beniamino Andreatta PPI
Ministre de l'Éducation
Ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique et technologique
Luigi Berlinguer PDS, DS
Ministre des Travaux publics Antonio Di Pietro (jusqu'au 20/11, 1996)
Paolo Costa
Aucun
Ministre des Postes et des Télécommunications
Ministre des Communications (01/08/1997)
Antonio Maccanico UD
Ministre de l'Industrie, du Commerce et de l'Artisanat Pier Luigi Bersani PDS, DS
Ministre du Travail et de la Sécurité sociale Tiziano Treu RI
Ministre du Commerce extérieur Augusto Fantozzi RI
Ministre de la Santé Rosy Bindi PPI
Ministre de l'Environnement Edoardo Ronchi FdV
Ministre des Ressources agricoles, alimentaires et forestières
Ministre pour les Politiques agricoles (05/06/1997)
Michele Pinto PPI
Ministre des Transports et de la Navigation Claudio Burlando PDS, DS

Notes et références

  1. (it) Chambre des députés, « Formazione del Governo Prodi », sur leg13.camera.it (consulté le ).
  2. (it) Sénat de la République, « Resoconto stenografico della seduta n. 006ø del 24 MAGGIO 1996 », sur senato.it (consulté le ).
  3. (it) Chambre des députés, « Seduta n. 6 del 31/5/1996 », sur leg13.camera.it (consulté le ).
  4. (it) Chambre des députés, « Verifica della maggioranza: aprile 1997 (missione in Albania) », sur leg13.camera.it (consulté le ).
  5. (it) Sénat de la République, « Resoconto stenografico della seduta n. 167ø del 10 APRILE 1997 », sur senato.it (consulté le ).
  6. (it) Chambre des députés, « Seduta n. 179 del 12/4/1997 », sur leg13.camera.it (consulté le ).
  7. (it) Chambre des députés, « Verifica della maggioranza: settembre-ottobre 1997 », sur leg13.camera.it (consulté le ).
  8. (it) Chambre des députés, « Seduta n. 256 del 16/10/97 », sur leg13.camera.it (consulté le ).
  9. (it) Sénat de la République, « Resoconto stenografico della seduta n. 258ø del 16 OTTOBRE 1997 », sur senato.it (consulté le ).
  10. (it) Chambre des députés, « Verifica della maggioranza: giugno-luglio 1998 », sur leg13.camera.it (consulté le ).
  11. (it) Sénat de la République, « Resoconto stenografico della seduta n. 430ø del 21 LUGLIO 1998 », sur senato.it (consulté le ).
  12. (it) Chambre des députés, « Seduta n. 397 del 22/7/1998 », sur leg13.camera.it (consulté le ).
  13. (it) Chambre des députés, « Crisi del Governo Prodi », sur leg13.camera.it (consulté le ).
  14. (it) Chambre des députés, « Formazione del I Governo D'Alema », sur leg13.camera.it (consulté le ).

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.