Curtis Yarvin

Né en 1973, Curtis Yarvin intègre l'université Brown en 1988 et en sort diplômé en 1992 avec une licence (Bachelor of Arts) en informatique[10]. Il poursuit ses études à l'université Berkeley dans le programme doctoral (PhD) du département d'informatique qu'il ne termine finalement pas[11].

Il écrit le noyau d'un navigateur mobile de protocole WAP en 1998 pour une grande start-up, Openwave (en). Il affirme que ce navigateur a été le plus installé de son genre au monde, ce qui lui a permis de vivre plusieurs d'années[12].

En 2015, son invitation concernant Urbit à la conférence de Strange Loop est annulée à la suite de plaintes faites par d'autres participants concernant ses positions racistes[13] - [14]. En 2016, son invitation à la conférence de programmation fonctionnelle LambdaConf entraîne le retrait de cinq intervenants, deux sous-conférences, et plusieurs sponsors[4] - [15].

Il attire l'attention publique en février 2017 quand Politico rapporte que Steve Bannon, conseiller stratégique de Donald Trump durant sept mois, aurait été en contact via des intermédiaires avec Curtis Yarvin et lirait son blog[16]. L'histoire est publiée par d'autres magazines et journaux, dont The Atlantic[17], The Independent[18], et Mother Jones[19]. Yarvin dément être en contact avec Bannon « directement ou indirectement »[20].

En 2019, après une absence presque totale de cinq années de la blogosphère, Yarvin reprend son travail comme blogueur[21].

Au début, Yarvin appelle sa philosophie politique dans laquelle il insiste sur l'alignement du droit de propriété avec le pouvoir politique le formalisme[7] - [22] d'après le concept de formalisme juridique (en). Il la renomme plus tard le néo-caméralisme : « J'ai choisi le mot principalement pour son absence de résultats sur Google, mais il doit rappeler aussi le caméralisme, la philosophie de Frédéric le Grand, dont l'Anti-Machiavel est une bonne lecture pour quiquonque se demande ce qui a mal tourné aux XIX^e et XX^e siècles. »[23]

Arnold Kling (en)est le premier à qualifier Curtis Yarvin de « néo-réactionnaire » en 2010. Cette étiquette est adoptée par ses partisans[7] et acceptée par Yarvin lui-même, qui lui préfère cependant le terme de « restaurationiste ». La restauration qu'il préconise serait un défaut souverain suivi d'une restructuration de l'État qui ouvrirait « une nouvelle époque où le gouvernement sécurisé, responsable, et efficace peut aussi facilement être considéré comme acquis que l'eau du robinet potable, l'électricité toujours allumée, ou un moteur de recherche qui affiche du porno seulement si on cherche du porno. »[24] Yarvin diffère des néo-réactionnaires monarchistes en cela que sous son système proposé, le néocamérisme, les gouvernements seraient organisés comme républiques par actions[25].

Curtis Yarvin s'est réclamé des idées de Ludwig von Mises avant d'adopter celles de Thomas Carlyle. Il remarque, « Comme d'autres personnes, j'ai le désir, et je devrais avoir la possibilité, de vivre dans un régime libéral d'ordre spontané, qui n'est pas planifié d'en haut mais émerge par l'interaction naturelle et incontrôlée d'atomes humains libres. Hayek en particulier, même s'il n'est sûrement pas un Mises, est éloquent sur ce sujet. Ce que ma conversion à la secte de Carlyle a changé - complètement - c'est ma compréhension des moyens par lesquels cette société libre doit être réalisée.»

Il se revendique royaliste parce que, dit-il, « toutes les organisations, grandes ou petites, publiques ou privées, militaires ou civiles, sont dirigés le mieux par un seul cadre. D'où: le royalisme. Peu importe comment il ou elle est choisi, le titre d'un tel cadre, dans une capacité souveraine, est Le Roi - ou, au moins, quelque chose d'autre est un euphémisme. »[2] Il préfère sa forme raffinée de royalisme, le néocameralisme, parce qu'il élimine l'action héréditaire, en engagant plutôt les meilleurs cadres indépendamment de leur famille ou leur nationalités. Bien qu'il trouve qu'un gouvernement libertarien serait un « résultat extrêmement désirable » il remarque qu'il ne se considère pas un libertarien parce que, dit-il, «comme un impératif moral, ou une conception politique, ou une tradition historique, le libertarianisme ne me semble pas être un moyen efficace à cette fin. »[26] Il voit plutôt le néo-camérisme comme un moyen plus efficace pour réaliser les buts libertariens en alignant la fiabilité financière sur la fiabilité morale[27].

Il se revendique aussi extrémiste[28], pronomien (pro-loi)[29], et, au sens figuré, jacobite[30]. Il se défend d'être anarchiste[31], anarcho-capitaliste[32], antisémite (il précise que son père est juif)[33], fasciste[34] ou nationaliste blanc[35]. Il voit le progressisme comme le contraire de sa philosophie[36], en expliquant qu'à son avis, « La droite représente la paix, l'ordre et la sécurité; la gauche représente la guerre, l'anarchie et le crime » et qu'il choisit de « construire une méthode d'évaluation très ordonnée dans laquelle l'ordre est simplement bon, et le chaos est simplement mauvais »[37].

Yarvin s'oppose d'un même mouvement à la démocratie et au totalitarisme en les regroupant sous le concept de démotisme, qu'il définit comme un volonté de principe d'associer le peuple (demos) au pouvoir (kratos). D'après lui, le fascisme et le communisme comme « les pire formes de démotisme » et « la démocratie dans sa forme véritable et plus maligne »[23]. La méthode de replacement de la démocratie proposée par Yarvin, comme « le gouvernement autoritaire par une élite des affaires technocratique et blanche »[38]. Alexandra Wolfe la décrit comme « la monarchie ou la dictature »[39].

Il estime que Donald Trump n'a « pas d'idéologie du tout ». Il voudrait voir « un PDG avec un vrai bilan d'exécution stratégique dans une grosse entreprise — un Elon Musk ou Jeff Bezos — se présenter contre Trump » quelle que soit l'idéologie du candidat[40].

• (en) « Unqualified Reservations » - Le blog de Mencius Moldbug
• (en) « Curtis Yarvin », The American Mind