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Nick Land

Nick Land, né le , est un philosophe, blogueur et écrivain britannique connu pour ses nouvelles d'horreur et en tant que « père de l'accélérationnisme »[1].

Nick Land
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Naissance
Nationalité
Formation
Université de l'Essex (doctorat) (jusqu'en )
Langley Park School for Boys (en)
Influencé par

Son oeuvre a jeté les bases du genre de la « théorie-fiction »[2]. Cofondateur dans les années 1990 du collectif Cybernetic Culture Research Unit (CCRU), son travail a été associé au développement de l'accélérationnisme et du réalisme spéculatif[3] - [4] - [5].

Land est également connu, avec Curtis Yarvin, pour avoir développé dans ses travaux ultérieurs les idées anti-égalitaires et antidémocratiques derrière le mouvement NRx et le projet du Dark Enlightenment[6].

Études

Nick Land obtient son Ph.D. en philosophie en 1987 à l'université de l'Essex avec une thèse sur Heidegger. La thèse est intitulée Heidegger's Die Sprache im Gedicht and the cultivation of the grapheme[7] - [8].

Son œuvre

Land est maître de conférence en philosophie continentale à l'Université de Warwick de 1987 à sa démission en 1998[2]. À Warwick, Sadie Plant et lui fondent le Cybernetic Culture Research Unit (CCRU). En 1992, il publie The Thirst for Annihilation: Georges Bataille and Virulent Nihilism[9]. Land publie une multitude de courts textes, plusieurs dans les années 1990 lors de son passage au CCRU[4]. La majorité de ses articles sont compilés dans un recueil rétrospectif Fanged Noumena: Collected Wirtings 1987-2007, publié en 2011. Land et d'autres membres du CCRU se considèrent en marge de la philosophie universitaire traditionnelle. Une des conférences du CCRU, Virtual Futures 96, « était annoncée “en tant qu'événement anti-disciplinaire” [...] s'inscrivant dans le cadre d'une “pensée post-humaine” ». Lors d'une rencontre du CCRU, Nick Land « était couché au sol, croassant dans un micro », se souvient Robin Mackay, pendant que Mackay faisait jouer des albums de Jungle en arrière-plan[1].

Il travaille actuellement en tant qu'éditeur d'Urbanatomy à Shanghai. Auparavant, il a enseigné au New Centre for Research & Practice jusqu'en mars 2017. L'oeuvre de Land se caractérise par son approche interdisciplinaire peu orthodoxe qui mêle théories philosophiques, science, poésie et performance artistique[5]. Il a récemment commencé à écrire de la fiction d'horreur psychologique.

Concepts et influence

Le travail de Land avec le CCRU, de même que ses écrits précédant le projet du Dark Enlightenment, a grandement influencé la philosophie politique de l'accélérationnisme. Kodwo Eshun (en), un important théoricien afrofuturiste anglais, a posé la question suivante : « Nick Land est-il le philosophe britannique le plus important des vingt dernières années[10] ?». Mark Fisher a écrit que « Land était notre Nietzsche – avec une approche détournant les soi-disant tendances progressistes, avec le même mélange bizarre de pensées réactionnaires et futuristes, et avec un style d'écriture qui a mis à jour l'approche aphoristique du 19e siècle en ce que Kodwo Eshun nomme “texte à échantillonnage rapide” [11] ». En compagnie des membres du CCRU, Land a combiné des idées provenant de l'occulte, de la cybernétique, de la science-fiction et de la philosophie post-structuraliste pour dénoter le phénomène d'accélération technocapitaliste.

Un des concepts forgés par Land est celui d'« hyperstition », un mot-valise provenant des mots « superstition » et « hyper ». Celui-ci décrit l'action performative et fructueuse d'idées sur le cours historique et culturel des sociétés[12] - [13]. En 2015, un documentaire intitulé Hyperstition, réalisé par Christopher Roth, en compagnie de Armen Avanessian, a été publié. Le documentaire met en vedette des philosophes tels que Ray Brassier, Iain Hamilton Grant, Robin Mackay, Nick Srnicek et Armen Avanessian. De même, Nick Land, Quentin Meillassoux, Reza Negarestani et Slavoj Žižek y apparaissent[14].

La position philosophique de Land concernant le Néo-réactionnisme et le projet du Dark Enlightenment est opposée à l'égalitarisme, et elle est parfois associée à l'alt-right et à d'autres mouvements d'extrême-droite. Land croit que la démocratie limite la liberté et la responsabilité individuelle. Shuja Haider note que « sa suite d'essais développant les principes [du Dark Enlightenment] a fondé le canon du NRx[13].» Land insiste, cependant, qu'en tant que « mouvement populiste et, à plusieurs égards, anti-capitaliste, l'alt-droite est différente du NRx[15]. »

Controverses

La version actuelle de l'accélérationnisme de Land incorpore explicitement des positions jugées racistes par ses détracteurs et, depuis la fin de 2016, est de plus en plus reconnue comme étant une inspiration pour l'alt-droite[15] - [16] - [17] - [18] - [19] - [20]. Il a notamment été au cœur d'une controverse liée au mouvement Shut Down LD50, ses détracteurs l'accusant de tenir dans ses travaux récents une position de plus en plus axée sur la défense du racialisme et de l'eugénisme, une position nommée « hyper-racisme »[21] - [22]. Ce concept est issu d'un article éponyme traitant d'une tendance eugéniste présente dans le capitalisme contemporain avec notamment l'émergence du transhumanisme, mais prenant ses sources dans les politiques néo-coloniales des pays occidentaux. Ce texte a été défendu de toute opinion raciste par plusieurs observateurs issus du milieu de l'art et de la recherche. À la suite de cette polémique, et aussi de tweets ouvertement islamophobes, Nick Land a été exclu en 2017 du New Center for Research and Practice dont il était l'un des fondateurs.

Publications

Notes et références

  1. (en) Andy Beckett, « Accelerationism: How a fringe philosophy predicted the future we live in », sur The Guardian,
  2. (en) Robin Mackay, « Nick Land – An Experiment in Inhumanism », sur Divus,
  3. (en) Robin Mackay and Armen Avanessian, 'Introduction' to #Accelerate: The Accelerationist Reader, (Falmouth: Urbanomic, 2014) pp.1-46
  4. (en) Mark Fisher, « Nick Land: Mind Games », sur Dazed and Confused,
  5. (en) Nick Land (Introduction by Ray Brassier and Robin Mackay), Fanged Noumena : Collected Writings 1987–2007, Falmouth, Urbanomic, , 680 p. (ISBN 978-0-9553087-8-9, lire en ligne)
  6. (en-US) « The Dark Enlightenment, by Nick Land », sur The Dark Enlightenment, (consulté le )
  7. https://www.worldcat.org/title/heideggers-die-sprache-im-gedicht-and-the-cultivation-of-the-grapheme/oclc/17590553
  8. https://ethos.bl.uk/OrderDetails.do?uin=uk.bl.ethos.379384
  9. McKenzie Wark, « On Nick Land », Verso Books, (consulté le )
  10. Mark Fisher, « Is Nick Land the most important British philosopher of the last twenty years? », sur Mark Fisher ReBlog, c. 2013
  11. (en) « Terminator vs. Avatar: Notes on Accelerationism », sur Mark Fisher ReBlog (consulté le )
  12. (en) Delphi Cartens, « Hyperstition », Xenopraxis, , p. 5 (lire en ligne)
  13. ,(en) Shuja Haider, « The Darkness at the End of the Tunnel: Artificial Intelligence and Neoreaction », sur https://www.viewpointmag.com/, Viewpoint Magazine, (consulté le )
  14. « HYPERSTITION », sur hyperstition.org (consulté le )
  15. (en-US) Rosie Gray, « The Anti-Democracy Movement Influencing the Right », sur The Atlantic, (consulté le )
  16. Jacob Bacharach, « I Was a Teenage Nazi Wannabe », The New Republic, (ISSN 0028-6583, lire en ligne, consulté le )
  17. (en) « Everything You Need To Know About The Frightening Rise And Rise Of The Alt-Right », sur HuffPost UK, (consulté le )
  18. (en-US) Alex Dean, « Nick Land: the Alt-writer » (consulté le )
  19. (en) Olivia Goldhill, « The neo-fascist philosophy that underpins both the alt-right and Silicon Valley technophiles », sur Quartz (consulté le )
  20. (en-US) « Here's the Dark Enlightenment Explainer You Never Wanted », sur BREAKERMAG, (consulté le )
  21. (en-US) Robert Topinka, « “Back to a Past that Was Futuristic”: The Alt-Right and the Uncanny Form of Racism », sur boundary 2, (consulté le )
  22. Roger Burrows, Towards a Philosophy of the City : Interdisciplinary and Transcultural Perspectives, Londres, Rowman and Littlefield, , « Urban Futures and The Dark Enlightenment: A Brief Guide for the Perplexed »

Liens externes

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