AccueilđŸ‡«đŸ‡·Chercher

Curiosité naturelle

Une curiositĂ© naturelle est un type de paysage naturel prĂ©sentant un intĂ©rĂȘt particulier en raison de sa raretĂ©. Ces curiositĂ©s naturelles peuvent avoir une origine minĂ©rale (concrĂ©tions de pierres), ĂȘtre dues aux forces de la nature (soleil, vent, pluie) ou Ă  l'action d'animaux.

Lorsque ces curiosités sont visibles, elles deviennent souvent un lieu de géotourisme ou écotourisme et peuvent constituer une source de revenus pour des zones qui autrement n'auraient que peu de moyens financiers. Ainsi le Gouffre de Padirac est située sur un causse peu propice à l'exploitation agricole, mais l'attrait touristique qu'il constitue fournit à la commune des revenus élevés[1]. Cependant, une politique de préservation des visites humaines excessives est parfois nécessaire. En effet :

« Les musĂ©es, les monuments, les villages de caractĂšre, les curiositĂ©s naturelles, les paysages culturels, les hĂŽtels de charme ou les spectacles historiques constituent une ressource touristique recherchĂ©e. [
] Cet engouement contribue de façon significative au dĂ©veloppement Ă©conomique et social des rĂ©gions d'accueil, mais il n'est pas sans danger pour le patrimoine, objet de surexploitation et parfois dĂ©possĂ©dĂ© de sa signification culturelle[2]. »

Les curiositĂ©s naturelles ont un intĂ©rĂȘt trĂšs variable, pouvant aller d'un simple rocher aux formes Ă©tranges dans un village, connu essentiellement de l'office de tourisme local, Ă  de vastes Ă©tendues oĂč viennent les touristes du monde entier. Elles sont le plus souvent partie d'un gĂ©osite accessible au public, mais peuvent aussi faire partie d'une collection privĂ©e[3], dans le cas de terrains privatifs ou d'Ă©chantillons de roches.

Lorsque leur intĂ©rĂȘt est particuliĂšrement grand, des dispositifs lĂ©gaux existent pour leur protection. En France, il s'agit du statut de Site naturel classĂ©.

Histoire

Les curiosités naturelles, parce qu'elles interrogent les visiteurs et les habitants de la région, donnent souvent lieu à des mythes et légendes. Le rocher Lorelei sur les bords du Rhin, est dans les légendes présumées habité par une nymphe, légende racontée le poÚte Heinrich Heine et qui a donné son ambiance à la Tétralogie de Richard Wagner.

Les curiositĂ©s sont cependant devenues l'objet d'une visite spĂ©ciale depuis les dĂ©buts du tourisme au XXe siĂšcle, les voyageurs recherchant « des “curiositĂ©s”, des sites exceptionnels dont la vue crĂ©e une rupture avec la monotonie quotidienne[4]. »

En France, la loi du organisait le classement des « monuments naturels », et dans un certain nombre de rĂ©gions l'application de cette loi par les conseils municipaux avait pour objectif de limiter l'implantation de systĂšmes de production d'Ă©nergie hydroĂ©lectrique, en mĂȘme temps qu'elle consacrait la rĂ©putation nationales de curiositĂ©s locales[5]. Beaucoup plus rĂ©cemment, le Label « Grand site de France » organise la protection des curiositĂ©s les plus frĂ©quentĂ©es.

Malgré le soin attaché à sa mise en place, la protection des curiosités naturelles peut avoir des effets pervers. Il en est allé ainsi des Gorges de l'ArdÚche, dont le classement en réserve naturelle a causé une augmentation de fréquentation et des dommages causés par les visiteurs, dont le classement était justement censé protéger[4].

Ce n'est que depuis les annĂ©es 1990 qu'un mouvement se dĂ©veloppe dans l'objectif d'identifier systĂ©matiquement les sites d'intĂ©rĂȘt gĂ©ologique[6], notamment pour des motifs Ă©conomiques et culturels.

Depuis 2008, dans le cadre de la Stratégie nationale de création d'aires protégées (SCAP), la Conférence permanente du patrimoine géologique, créée en 1998, participe à la définition du patrimoine géologique et des aires à protéger[7].

Types

Leur origine est variĂ©e. Ils peuvent avoir comme origine un phĂ©nomĂšne gĂ©ologique, souvent l'Ă©rosion. Plus rarement, ĂȘtre formĂ©s par l'action de vĂ©gĂ©taux ou d'animaux microscopiques comme les Ronds de sorciĂšres, ou plus rarement l'action humaine (La Mer de sable). Afin d'ĂȘtre connus du public, ils doivent prĂ©senter des caractĂ©ristiques particuliĂšres : forme particuliĂšrement Ă©trange, par exemple les Aiguilles d'Arves, un sommet en forme de tĂȘte de chat ; une Ă©tendue particuliĂšrement grande, par exemple les Cercles de fĂ©es (Afrique) qui recouvrent des prairies semi-dĂ©sertiques ; pouvoir prĂ©tendre ĂȘtre le plus grand exemple au monde d'un certain phĂ©nomĂšne (cas du Lac de Cerknica) ; avoir donnĂ© lieu Ă  d'intenses dĂ©bats (CitĂ© perdue du Kalahari).

Si en gĂ©nĂ©ral, leur classement comme patrimoine est postĂ©rieur Ă  une grande renommĂ©e locale, il peut arriver que des dĂ©bats locaux popularisĂ©s par la presse soient Ă  l'origine de la reconnaissance de l'intĂ©rĂȘt de la curiositĂ©. Ainsi les spectaculaires gorges de Sierroz ne gagnent leur renommĂ©e nationale qu'aprĂšs la noyade accidentelle d'une dame de compagnie d'Hortense de Beauharnais le [8].

La Conférence permanente du patrimoine géologique donnait en 2010 un début de critÚre pour l'identification de certains géosites, dans le but de leur exploitation et de leur protection :

« Certains de ces objets gĂ©ologiques ou de ces gĂ©osites ont un caractĂšre remarquable par leur exemplaritĂ©, leur raretĂ©, leur unicitĂ©, leur lisibilitĂ©, leur Ă©tat de conservation, leur potentialitĂ© pĂ©dagogique ou touristique, pour leur intĂ©rĂȘt scientifique
 voire leur beautĂ©. Ils peuvent ĂȘtre « remarquĂ©s », Ă  l’évidence, par tout un chacun, par l’image qu’ils offrent tout simplement, par leur esthĂ©tique ; ils le sont aussi, bien sĂ»r, par leur intĂ©rĂȘt scientifique dĂ©duit de leur analyse et alors peut-ĂȘtre seul le spĂ©cialiste sait le voir, les deux n’étant pas incompatibles. Enfin, ils se trouvent, c’est une Ă©vidence, dans la nature, in situ, mais aussi ex situ dans les collections publiques et privĂ©es.
L’intĂ©rĂȘt gĂ©ologique principal, l’intĂ©rĂȘt gĂ©ologique secondaire, l’intĂ©rĂȘt pĂ©dagogique, l’intĂ©rĂȘt pour l’histoire de la gĂ©ologie, la raretĂ© Ă  l’échelle rĂ©gionale et enfin son Ă©tat de conservation. Cette dĂ©marche aboutit Ă  une hiĂ©rarchisation des sites d’intĂ©rĂȘt gĂ©ologique »
[3].

Listes et protection

Les curiositĂ©s naturelles sont listĂ©s dans les ouvrages touristiques consacrĂ©s Ă  la rĂ©gion oĂč elles se trouvent. Celles qui ont une reconnaissance nationale sont listĂ©s par les ministĂšres, voir par exemple la liste de sites naturels de France. Celles d'intĂ©rĂȘt international peuvent ĂȘtre identifiĂ©s dans la liste du patrimoine gĂ©ologique mondial[9].

Des monuments naturels sont répertoriés et protégés à travers le monde. Par exemple en France, depuis 1930 une loi protÚge les « monuments naturels et des sites de caractÚre artistique, historique, scientifique, légendaire ou pittoresque ».

Exemples de curiosités géologiques

Exemples d'articles présents sur Wikipédia concernant une curiosité naturelle.

Voir aussi

Bibliographie

Compte tenu de leur intĂ©rĂȘt touristique, les curiositĂ©s naturelles sont rĂ©pertoriĂ©es dans des ouvrages de voyage.

  • Les Éditions ApogĂ©e publient une sĂ©rie de guides de curiositĂ©s gĂ©ologiques françaises, par rĂ©gions
  • François Soleilhavoup, CuriositĂ©s gĂ©ologiques au Sahara (2010), (ISBN 978-2361220006)
  • Pierrick Graviou, Jean-Philippe Rancon, CuriositĂ©s gĂ©ologiques de Mayotte (2009) publiĂ© par le Bureau de recherches gĂ©ologiques et miniĂšres, (ISBN 978-2715909854)
  • Jean-Jacques Pittard, Des truites dans le charbon : PhĂ©nomĂšnes naturels et curiositĂ©s gĂ©ologiques GenĂšve, Vaud, Valais, Haute-Savoie (2012), (ISBN 978-2829701269)
  • Nicolas Charles, CuriositĂ© gĂ©ologique de l'Aunis Ă  Saintonge (2012), (ISBN 978-2715925298)
  • A. Rudel, CuriositĂ©s gĂ©ologiques d'Auvergne et du Velay (1970)
  • François Michel, Guide des curiositĂ©s gĂ©ologiques de France (2018)

Articles connexes

Notes et références

  1. « La pauvretĂ© agronomique du causse de Padirac est aujourd'hui largement compensĂ©e par l'exploitation touristique du gouffre Ă©ponyme qui relĂšgue Ă  l'arriĂšre plan les autres curiositĂ©s naturelles de la commune. » Commune de Padirac — Contribution du Service dĂ©partemental de l'architecture et du patrimoine au point de vue de l'État dans le cadre de l'Ă©laboration du Plan local d'urbanisme.
  2. ValĂ©ry Patin, Les Études de la Documentation française nÂș 5355 (aout 2012).
  3. Contribution de la CPPG Ă  la stratĂ©gie de crĂ©ation d’aires protĂ©gĂ©es terrestres mĂ©tropolitaines, tĂ©lĂ©chargĂ© depuis http://www.mnhn.fr/pgn/scap.php (visite du 2013-03-31)
  4. Guy Daudé, « Tourisme et nature : à travers l'exemple des gorges de l'ArdÚche », Revue de géographie de Lyon, volume 61 Numéro 61-4 409-440 (1986), doi : 10.3406/geoca.1986.4109.
  5. Johan Milian, La politique des « sites naturels » classés dans les Pyrénées : rétrospective des applications et enjeux contemporains, Cybergeo : European Journal of Geography, document 400 (septembre 2007) DOI : 10.4000/cybergeo.10451.
  6. E. Reynard et al., « Les hauts lieux géologiques et géomorphologiques alpins », Revue de géographie alpine/Journal of Alpine Research, 99-2 (2011), 2013. DOI : 10.4000/rga.1412.
  7. « Du Grenelle 1 à la protection du Patrimoine Géologique » dans Géochronique numéro 119 (décembre 2012).
  8. SĂ©bastien Pomini, Les gorges du Sierroz: entre rĂȘves et rĂ©alitĂ© : un lieu romantique, Édition Gap (2008), (ISBN 274170371X), (ISBN 9782741703716) ; citĂ© par Reynard et al., op. cit.
  9. Consultable Ă  http://whc.unesco.org/fr/list/ ; En 2013, 188 sites sont inscrits comme patrimoine naturel, et 29 sites inscrits sous double reconnaissance naturelle et culturelle
Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplĂ©mentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimĂ©dias.