Croth
Croth est une commune française située dans le département de l'Eure en région Normandie.
Croth | |
Croth, village fleuri. | |
Administration | |
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Pays | France |
Région | Normandie |
Département | Eure |
Arrondissement | Évreux |
Intercommunalité | Évreux Portes de Normandie |
Maire Mandat |
Rosine Coulong 2020-2026 |
Code postal | 27530 |
Code commune | 27193 |
Démographie | |
Population municipale |
1 374 hab. (2020 ) |
Densité | 131 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 48° 50′ 44″ nord, 1° 22′ 42″ est |
Altitude | Min. 61 m Max. 137 m |
Superficie | 10,51 km2 |
Unité urbaine | Commune rurale |
Aire d'attraction | Paris (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton de Saint-André-de-l'Eure |
Législatives | Première circonscription |
Localisation | |
Liens | |
Site web | http://www.mairie-croth.fr |
Géographie
Localisation
Croth est une commune du Sud-Est du département de l'Eure limitrophe de celui d'Eure-et-Loir. Elle se situe aux confins sud-est de la campagne de Saint-André, région naturelle formant une étendue plane et ouverte très largement consacrée aux grandes cultures[1]. Le territoire de la commune s'étend au cœur de la vallée de l'Eure.
Anciennement, le territoire de Croth s'étendait de part et d'autre de la frontière entre l'Eure et l'Eure-et-Loir. Aujourd'hui, il est totalement intégré au département eurois et appartient au canton de Saint-André-de-l'Eure.
Hydrographie
La commune est traversée par l'Eure, affluent de la Seine.
On y trouve aussi un étang longeant la piste verte de la vallée de l'Eure entre Croth et Marcilly sur Eure
Climat
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[4]. En 2020, la commune ressort du type « climat océanique altéré » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Il s’agit d’une zone de transition entre le climat océanique, le climat de montagne et le climat semi-continental. Les écarts de température entre hiver et été augmentent avec l'éloignement de la mer. La pluviométrie est plus faible qu'en bord de mer, sauf aux abords des reliefs[5].
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000[Note 1]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.
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Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[8] complétée par des études régionales[9] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Bu_sapc », sur la commune de Bû, mise en service en 1996[10] et qui se trouve à 10 km à vol d'oiseau[11] - [Note 4], où la température moyenne annuelle est de 11,1 °C et la hauteur de précipitations de 635,6 mm pour la période 1981-2010[12]. Sur la station météorologique historique la plus proche[Note 5], « Évreux-Huest », sur la commune de Huest, mise en service en 1968 et à 25 km[13], la température moyenne annuelle évolue de 10,3 °C pour la période 1971-2000[14] à 10,8 °C pour 1981-2010[15], puis à 11,2 °C pour 1991-2020[16].
Urbanisme
Typologie
Croth est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 6] - [17] - [18] - [19]. Elle appartient à l'unité urbaine d'Ézy-sur-Eure, une agglomération inter-régionale regroupant 7 communes[20] et 12 493 habitants en 2017, dont elle est une commune de la banlieue[21] - [22].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Paris, dont elle est une commune de la couronne[Note 7]. Cette aire regroupe 1 929 communes[23] - [24].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (51,9 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (51,9 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (51,9 %), terres arables (30,9 %), zones urbanisées (8,4 %), prairies (4,6 %), zones agricoles hétérogènes (4,1 %), eaux continentales[Note 8] (0,1 %)[25].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[26].
Toponymie
Le nom de la localité est attesté sous les formes de Croto en 1033[27], Cros en 1050 (cartulaire de Saint-Père de Chartres), Chrotus en 1060[28], Crotesium en 1144[29], Crotei en 1186 (cartulaire de l’Estrée), Crotum en 1185 (cartulaire de Marmoûtier), Crot en 1226[29], Croc en 1740 (sentence de la vicomté de l’Eau)[29].
De la langue d'oil crot « creux dans la terre , creux où l'eau séjourne »[27].
Ce toponyme a été rapproché des toponymes en -croc(q) de Normandie tels Vannecrocq (Eure, WanescrotumXIe siècle) ou Bec-de-Croc (Seine-Maritime, Louvetot, Betthecrot 1071) dans lesquels on peut identifier le vieil anglais croft « pièce de terre »[28] (anglais croft « pièce de terre, petite exploitation rurale »). Cependant, étant situé en dehors de la zone d'implantation des colons anglo-scandinaves, Croth n'a probablement pas cette origine. Une autre étymologie par le germanique continental kruft est possible dans ce cas, et cette formation toponymique serait alors identique à Cruften (Belgique, Cruten 751 - 758), Kruft (Allemagne, Croth 1112) de sens analogue au vieil anglais[28].
Histoire
Primitivement, Croth était une dépendance de la terre de Sorel[30], qui avait pour seigneur au XIe siècle, Ingulfe Ribault, puissant baron, originaire de Dreux, qui possédait à la fois Brezolles, Remalard, Thimer, etc. Ses successeurs devinrent les seigneurs du Thymerais basés à Châteauneuf-en-Thymerais.
Guazon de Chateauneuf, Frodeline son épouse et de ses trois fils donne village de Croth, de Neuville, de Pain-Cuit, de Favarolle et de Bardoval à l'abbaye de Marmoutier en 1059[31].
Au moment où les seigneurs de Châteauneuf disparaissaient de Croth, la famille qui tirait son nom de ce village y était dignement représentée par Guillaume de Croth, sénéchal de la seigneurie de Saint-André. Il siégeait à l'Échiquier de Rouen en 1249.
Plus tard, le fief de Croth se trouva détaché de la mouvance de Sorel, pour passer sous la dépendance d'Illiers qui appartint successivement aux seigneurs d'Anet et de Courtenay, puis aux évêques d'Evreux.
Politique et administration
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[32]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[33].
En 2020, la commune comptait 1 374 habitants[Note 9], en augmentation de 6,02 % par rapport à 2014 (Eure : +0,22 %, France hors Mayotte : +1,9 %).
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
- L'église Notre-Dame ;
- Le gravier de Gargantua ;
- Deux lavoirs : le lavoir Saint-Thibault et le lavoir de l'Arche (ou lavoir de la Mairie). En 2013, le lavoir de l'Arche a fait l'objet d'une restauration. Celle-ci a notamment permis de réparer la charpente, refaire les enduits et poser une porte en bois. En 2017, le lavoir St Thibault a lui aussi fait l'objet d'une restauration d'un montant de 10 000 euros[36].
Personnalités liées à la commune
- Jacques-Désiré Laval (1803 à Croth - 1864), prêtre et missionnaire spiritain français. Il fut médecin à Saint-André-de-l'Eure (de septembre 1830 à avril 1834), puis à Ivry-la-Bataille (d'avril 1834 à juin 1835). De février 1839 à la fin février 1841, il fut curé de Pinterville, petite paroisse située au sud de Louviers, avant de s'embarquer pour l'île Maurice où il s'occupa des anciens esclaves. Il fut béatifié par le pape Jean-Paul II le .
- Adrien Dieudonné (1912-1982), médailleur français né dans cette ville[37].
- Jacques Villeret (1951-2005), acteur. Croth, où il avait acquis une propriété en bordure de rivière quelques jours avant sa mort, fut son dernier lieu de résidence après qu'il eut vécu vingt ans à La Trinité de Réville. Foudroyé par une hémorragie interne, il fut transporté à l'hôpital d'Évreux où il mourut le , à quelques jours à peine de son 54e anniversaire.
Voir aussi
Articles connexes
Notes et références
Notes
- Les normales servent à représenter le climat. Elles sont calculées sur 30 ans et mises à jour toutes les décennies. Après les normales 1971-2000, les normales pour la période 1981-2010 ont été définies et, depuis 2021, ce sont les normales 1991-2020 qui font référence en Europe et dans le monde[6].
- L'amplitude thermique annuelle mesure la différence entre la température moyenne de juillet et celle de janvier. Cette variable est généralement reconnue comme critère de discrimination entre climats océaniques et continentaux.
- Une précipitation, en météorologie, est un ensemble organisé de particules d'eau liquide ou solide tombant en chute libre au sein de l'atmosphère. La quantité de précipitation atteignant une portion de surface terrestre donnée en un intervalle de temps donné est évaluée par la hauteur de précipitation, que mesurent les pluviomètres[7].
- La distance est calculée à vol d'oiseau entre la station météorologique proprement dite et le chef-lieu de commune.
- Par station météorologique historique, il convient d'entendre la station météorologique qui a été mise en service avant 1970 et qui est la plus proche de la commune. Les données s'étendent ainsi au minimum sur trois périodes de trente ans (1971-2000, 1981-2010 et 1991-2020).
- Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en celle d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2023, millésimée 2020, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2022, date de référence statistique : 1er janvier 2020.
Références
- « La plaine de Saint-André », sur Atlas des paysages de la Haute-Normandie (consulté le ).
- « Géoportail (IGN), couche « Communes 2016 » activée ».
- « Géoportail (IGN), couche « Communes 2016 » activée ».
- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501,‎ (DOI https://doi.org/10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
- « Le climat en France métropolitaine », sur http://www.meteofrance.fr/, (consulté le )
- 2021 : de nouvelles normales pour qualifier le climat en France, Météo-France, 14 janvier 2021.
- Glossaire – Précipitation, Météo-France
- « Le climat de la France au XXIe siècle - Volume 4 - Scénarios régionalisés : édition 2014 pour la métropole et les régions d’outre-mer », sur https://www.ecologie.gouv.fr/ (consulté le ).
- [PDF]« Observatoire régional sur l'agriculture et le changement climatique (Oracle) - Normandie », sur normandie.chambres-agriculture.fr, (consulté le )
- « Station Météo-France Bu_sapc - métadonnées », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
- « Orthodromie entre Croth et Bû », sur fr.distance.to (consulté le ).
- « Station Météo-France Bu_sapc - fiche climatologique - statistiques 1981-2010 et records », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « Orthodromie entre Croth et Huest », sur fr.distance.to (consulté le ).
- « Station météorologique d'Évreux-Huest - Normales pour la période 1971-2000 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le )
- « Station météorologique d'Évreux-Huest - Normales pour la période 1981-2010 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le )
- « Station météorologique d'Évreux-Huest - Normales pour la période 1991-2020 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le )
- « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
- « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Unité urbaine 2020 d'Ézy-sur-Eure », sur https://www.insee.fr/ (consulté le ).
- « Base des unités urbaines 2020 », sur www.insee.fr, (consulté le ).
- Vianney Costemalle, « Toujours plus d’habitants dans les unités urbaines », sur le site de l'Institut national de la statistique et des études économiques, (consulté le ).
- « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur le site de l'Institut national de la statistique et des études économiques, (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur le site de l'Institut national de la statistique et des études économiques, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
- IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
- Ernest Nègre, Toponymie générale de la France, Librairie Droz, , p. 247.
- François de Beaurepaire (préf. Marcel Baudot), Les Noms des communes et anciennes paroisses de l'Eure, Paris, A. et J. Picard, , 221 p. (ISBN 2-7084-0067-3, OCLC 9675154), p. 98.
- Ernest Poret de Blosseville, Dictionnaire topographique du département de l’Eure, Paris, , p. 69.
- Dictionnaire historique, géographique, statistique de toutes les communes de ... Par Charpillon
- Histoire de l'abbaye de Marmoutier. T. 1, 372-1104 / par Dom Edmond ... P.334
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019 et 2020.
- « Croth fête son lavoir renové », sur Site du Conseil départemental de l'Eure (consulté le ).
- Registre de l'état-civil du département de l'Eure, acte de naissance année 1912 - vue 3/19 (avec mention de mariage et de décès).