Croisy-sur-Eure
Croisy-sur-Eure est une commune française située dans le département de l'Eure en région Normandie.
Croisy-sur-Eure | |
Le château de Croisy et son canal. | |
Blason |
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Administration | |
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Pays | France |
Région | Normandie |
Département | Eure |
Arrondissement | Les Andelys |
Intercommunalité | Seine Normandie Agglomération |
Maire Mandat |
Jean-Michel de Monicault 2020-2026 |
Code postal | 27120 |
Code commune | 27190 |
Démographie | |
Gentilé | Croisillon |
Population municipale |
216 hab. (2020 ) |
Densité | 55 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 49° 01′ 48″ nord, 1° 20′ 51″ est |
Altitude | Min. 36 m Max. 126 m |
Superficie | 3,95 km2 |
Unité urbaine | Commune rurale |
Aire d'attraction | Paris (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton de Pacy-sur-Eure |
Législatives | Première circonscription |
Localisation | |
Géographie
Croisy-sur-Eure est située dans la vallée de l'Eure, dans l'Est du département, à 4 km de Pacy-sur-Eure, à 16 km d'Évreux, 15 km de Vernon et à 90 km de Paris.
Croisy est une petite commune rurale de 232 habitants, à mi-chemin entre Paris et Rouen. Le territoire de la commune couvre une superficie de 395 ha dont 64,3 % sont utilisés par l’agriculture et 14 % par les bois avec une zone naturelle d’intérêt écologique, faunistique et floristique. On remarque une déclivité relativement importante (80 m) entre le Haut Croisy situé sur le plateau à 120 m d’altitude environ et le fond de la vallée de l’Eure qui n’est qu’à 40 m. Un puits remarquable de plus de 90 m de profondeur a été creusé en 1935 à main d’hommes pour y puiser l’eau de la nappe phréatique située au niveau de la vallée. Ce puits permettra de pomper de l’eau pour alimenter le château d’eau érigé à cet effet dans ce hameau du plateau
On constate également la présence d’une vallée sèche au sud-ouest : la vallée Coqueline. Concernant les zones habitées, on distingue deux pôles bâtis : le village et le hameau du Haut Croisy.
Le village limité par le coteau boisé à l’ouest, s’étire le long des routes de Ménilles (CD 65) et de Vaux-sur-Eure (CD 71).
Le village est scindé en deux parties :
- le Bas-Croisy, situé dans la vallée, qui constitue le centre du village avec la mairie, une église, un château, un moulin à eau. C'est la partie la plus peuplée.
- Le Haut-Croisy, situé sur un plateau au-dessus de la vallée, à environ deux kilomètres du centre.
La commune est limitrophe avec Ménilles, Pacy-sur-Eure, Saint-Aquilin-de-Pacy, Caillouet-Orgeville et Vaux-sur-Eure.
Le village est traversé par les routes départementales 65 et 71. Les routes communales 5 et 27 complètent le réseau routier. La commune est située à proximité immédiate de la RN 13, accessible directement par le Haut-Croisy.
Hydrographie
La commune est traversée par l'Eure, affluent de la Seine. La rivière principale ne passe qu'à la limite de la commune, hors du village, mais une multitude de canaux et de bras traverse le Bas-Croisy (centre). Ils sont artificiels pour la plupart, mais très anciens. Des vannages récents contrôlent leur niveau en permanence, pour éviter les inondations et les étiages trop importants.
Climat
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[1]. En 2020, la commune ressort du type « climat océanique altéré » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Il s’agit d’une zone de transition entre le climat océanique, le climat de montagne et le climat semi-continental. Les écarts de température entre hiver et été augmentent avec l'éloignement de la mer. La pluviométrie est plus faible qu'en bord de mer, sauf aux abords des reliefs[2].
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000[Note 1]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.
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Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[5] complétée par des études régionales[6] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Évreux-Huest », sur la commune de Huest, mise en service en 1968[7] et qui se trouve à 10 km à vol d'oiseau[8] - [Note 4], où la température moyenne annuelle évolue de 10,3 °C pour la période 1971-2000[9] à 10,8 °C pour 1981-2010[10], puis à 11,2 °C pour 1991-2020[11].
Urbanisme
Typologie
Croisy-sur-Eure est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 5] - [12] - [13] - [14]. Elle appartient à l'unité urbaine de Pacy-sur-Eure, une agglomération intra-départementale regroupant 4 communes[15] et 7 276 habitants en 2017, dont elle est une commune de la banlieue[16] - [17].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Paris, dont elle est une commune de la couronne[Note 6]. Cette aire regroupe 1 929 communes[18] - [19].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (78,3 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (78,3 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (48,6 %), prairies (29,7 %), forêts (16,3 %), zones urbanisées (5,4 %)[20].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[21].
Toponymie
Le nom de la localité est attestée sous les formes Crusiacum vers 1140[22], Crosiacum en 1219[23], Crosium en 1260[23], Croisi en 1295[23], Croisy en 1329[23], Croisy en 1793[24], Croissy en 1801[24], Croisy-sur-Eure en 1935.
Croisy (cruciacum), allusion non seulement à des croisements, mais à de réelles croix qui ont souvent été placées, au cours des âges aux carrefours.
Le déterminant complémentaire sur-Eure est donné au village de Croisy au début du XIXe siècle et permet d'éviter la confusion avec d'autres Croisy comme Croisy-sur-Andelle.
Histoire
Vers 1150, Herbert de Croisy donna à l’abbaye de Saint-Taurin l’église de Croisy puis se fit religieux à Saint-Taurin. C’est à cette époque que le prieuré fut construit sur le coteau au bord du bras Sagout.
Au moment de la conquête de Normandie, vers 1202, Philippe Auguste voulant récompenser les services d’un ingénieur militaire Amaury Coispel, lui donna la seigneurie de Croisy.
En 1332, Messire Jean de Garencières reçut de Philippe, comte d’Évreux, la terre de Croisy.
En 1419, le roi d’Angleterre accorda à son oncle Thomas, duc d’Exter le château et le domaine de CROISY. Cependant, la famille de Garencières n’était pas éteinte et prenait toujours le titre de seigneur de Croisy. Jean de Garencières laissa pour héritier en 1470 Robert de Gaillon. Au XVIe siècle, le fief civil de Croisy fut alors devisé en plusieurs parts
Louis d’Harcourt, fils de François de Gaillon recueillit la seigneurie de CROISY dans la succession de sa tante Marie de Gaillon. Croisy resta dans la famille d’Harcourt jusqu’à la fin du XVIIe siècle où le domaine passa au comte de Fiesque puis au sire marquis Charles de Bréauté. Celui-ci est à l’origine de la construction du château tel qu’on le voit aujourd’hui. Il date de la fin du XVIIe siècle comme on peut le supposer (analyse des cadastres de l’époque, en notre possession). Charles Claude Breauté vendit en 1713 le fief de Croisy à Pierre Charles de Bosguerard, conseiller à la cour des comptes de Normandie.
Ce dernier devint ainsi propriétaire « en un plain fief de Haubert, auquel il y a le droit de châtellerie et de château, manoir, maison, cour et jardin, clos de fossés pleins d’eau avec pont levis… droit de présenter au bénéfice de la cure ».
L’origine et l’histoire de Croisy sont reprises dans l’ouvrage « Croisy-sur-Eure VIII siècles d’histoire » écrit et publié par JM de Monicault, à partir des archives du département de l’Eure, des précieux renseignements du dictionnaire des communes, des archives de la paroisse intégrant l’état civil tenu par la paroisse de 1685 à 1799, des archives communales d’état civil et des délibérations des conseils municipaux depuis la Révolution, enfin des archives du XVIe siècle à nos jours restées intactes dans les greniers du château nous renseignant sur celui-ci, des dépendances (moulin) et la cure ainsi qu’un cadastre de l’ensemble du village datant de 1700 environ.
L’histoire du village et des villageois y est abordé. Comment y vivait-on aux XVIIe et XVIIIe siècles ? L’apologie du château et de l’église et de tous les sites remarquables de ce village y est faite, ainsi que la description et le rôle des réseaux hydrauliques et l’implantation des deux moulins construits sur les bras de l’Eure (Sagout et Béchet) creusés à la main au XVIIe siècle.
Économie
La seule activité industrielle de Croisy, la fromagerie Boursin, est située dans la vallée de l’Eure sur le bras Sagout, route de Saint-Aquilin.
Politique et administration
Politique de développement durable
En 2017, la commune a été labellisée « 3 fleurs » par le Conseil national de villes et villages fleuris de France[26].
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[27]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[28].
En 2020, la commune comptait 216 habitants[Note 7], en augmentation de 4,85 % par rapport à 2014 (Eure : +0,22 %, France hors Mayotte : +1,9 %).
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
- L'église Saint-Germain : édifice du XVIe siècle, dépendant de Saint Taurin d'Évreux, possède des vitraux des XVIe et XVIIe siècles, une Vierge à l'enfant et un lutrin du XVIIIe siècle, et des bancs d'œuvre comportant des boiseries du XVIe siècle. Construite en pierres de taille, son clocher se trouve au-dessus du chœur. La cloche est de 1712.
Les vitraux de la nef sont des verrières polychromes du XVIe siècle. Le chœur est légèrement plus étroit que la nef, et comporte six fenêtres en plein cintre. Celles-ci ont conservé en partie leurs verrières datées de 1613.
C'est en 1880 que fut érigé, entre chœur et nef, un arc triomphal en bois composé de trois arcades en anses de panier[30].
- Monastère Saint-Paul-de-la-Croix, communauté de moniales passionistes installée en 1976. À noter qu'elles assurent elles-mêmes une messe chaque dimanche.
- Le château de Croisy.
- 3 anciens lavoirs encore intacts.
- 2 moulins, le moulin du Bras Sagout et le moulin du Béchet. Le premier, au centre du village, a toujours sa roue et son vannage, l'autre n'a plus sa roue.
Site inscrit
- L'église, le cimetière Site inscrit (1939)[31].
Personnalités liées à la commune
- Tudor Wilkinson (1879-1969), collectionneur d'art et milliardaire américain[32] mort dans la commune.
- Tugdual de Kermoysan.
- François Boursin
Héraldique
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Les armes de la ville se blasonnent ainsi : |
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Voir aussi
Articles connexes
Notes et références
Notes
- Les normales servent à représenter le climat. Elles sont calculées sur 30 ans et mises à jour toutes les décennies. Après les normales 1971-2000, les normales pour la période 1981-2010 ont été définies et, depuis 2021, ce sont les normales 1991-2020 qui font référence en Europe et dans le monde[3].
- L'amplitude thermique annuelle mesure la différence entre la température moyenne de juillet et celle de janvier. Cette variable est généralement reconnue comme critère de discrimination entre climats océaniques et continentaux.
- Une précipitation, en météorologie, est un ensemble organisé de particules d'eau liquide ou solide tombant en chute libre au sein de l'atmosphère. La quantité de précipitation atteignant une portion de surface terrestre donnée en un intervalle de temps donné est évaluée par la hauteur de précipitation, que mesurent les pluviomètres[4].
- La distance est calculée à vol d'oiseau entre la station météorologique proprement dite et le chef-lieu de commune.
- Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en celle d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2023, millésimée 2020, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2022, date de référence statistique : 1er janvier 2020.
Références
- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501,‎ (DOI https://doi.org/10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
- « Le climat en France métropolitaine », sur http://www.meteofrance.fr/, (consulté le )
- 2021 : de nouvelles normales pour qualifier le climat en France, Météo-France, 14 janvier 2021.
- Glossaire – Précipitation, Météo-France
- « Le climat de la France au XXIe siècle - Volume 4 - Scénarios régionalisés : édition 2014 pour la métropole et les régions d’outre-mer », sur https://www.ecologie.gouv.fr/ (consulté le ).
- [PDF]« Observatoire régional sur l'agriculture et le changement climatique (Oracle) - Normandie », sur normandie.chambres-agriculture.fr, (consulté le )
- « Station météofrance Évreux-Huest - métadonnées », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
- « Orthodromie entre Croisy-sur-Eure et Huest », sur fr.distance.to (consulté le ).
- « Station météorologique d'Évreux-Huest - Normales pour la période 1971-2000 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le )
- « Station météorologique d'Évreux-Huest - Normales pour la période 1981-2010 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le )
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- « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
- « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
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- « Base des unités urbaines 2020 », sur www.insee.fr, (consulté le ).
- Vianney Costemalle, « Toujours plus d’habitants dans les unités urbaines », sur le site de l'Institut national de la statistique et des études économiques, (consulté le ).
- « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur le site de l'Institut national de la statistique et des études économiques, (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur le site de l'Institut national de la statistique et des études économiques, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
- IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
- François de Beaurepaire, Les noms des communes et anciennes paroisses de l'Eure - Page 97.
- Archives départementales de l'Eure.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- « Dans l’Eure, le maire est fait chevalier de l’ordre national du Mérite », sur Paris-Normandie, (consulté le ).
- Site des villes et villages fleuris, consulté le 9 février 2018.
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019 et 2020.
- Bulletin de l'Association des Amis des Monuments et Sites de l'Eure - No 47 - page 24 - 1988
- « L'église, le cimetière », sur Carmen - L'application cartographique au service des données environnementales (consulté le ).
- « Le Louvre achète un chef d’œuvre du Maître de la Légende de la Madeleine », Combat, 4 août 1969, sur Gallica.