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Crocodile nain

Osteolaemus tetraspis

Osteolaemus tetraspis
Description de cette image, également commentée ci-après
Crocodile nain ou Crocodile Ă  front large

Genre

Osteolaemus
Cope, 1861

Espèce

Osteolaemus tetraspis
Cope, 1861

Synonymes

  • Crocodilus frontatus (Cope, 1861)
  • Halcrosia afzelii Lilljeborg, 1867
  • Halcrosia nigra Gray, 1867
  • Osteolaemus osborni Schmidt, 1919

Statut de conservation UICN

( VU )
VU A2cd : Vulnérable

Statut CITES

Sur l'annexe  I  de la CITES Annexe I , RĂ©v. du 11/06/1992

Osteolaemus tetraspis, unique représentant du genre Osteolaemus, est une espèce de crocodiliens de la famille des Crocodylidae[1].

En français, cette espèce est appelĂ©e Crocodile nain ou Crocodile Ă  front large. En CĂ´te d'Ivoire, en langue kroumen, il est appelĂ© « Robeh »[2].

RĂ©partition

Distribution

Cette espèce se rencontre au Sénégal, au Mali, en Gambie, en Guinée-Bissau, en Guinée, au Liberia, en Sierra Leone, en Côte d'Ivoire, au Burkina Faso, au Ghana, au Bénin, au Togo, au Nigeria, au Cameroun, au Gabon, en Guinée équatoriale, au Congo-Kinshasa, en Centrafrique, en Ouganda, en Angola et au Congo-Brazzaville[1]. En Côte d'Ivoire, sa présence est confirmée dans les forêts du Sud-Ouest à la frontière avec le Liberia, et dans le Sud-Est au niveau du parc national des Iles Ehotilés.

Liste des sous-espèces

Selon Reptarium Reptile Database (8 août 2013)[3] et la base ITIS (2021)[4] :

  • Osteolaemus tetraspis tetraspis Cope, 1861
  • Osteolaemus tetraspis osborni Schmidt, 1919
Crocodile nain

Une nouvelle population a Ă©tĂ© identifiĂ©e en 2010 « dans les rĂ©seaux de grottes gabonaises d'Abanda de la rĂ©gion d’OmbouĂ©[5] Â» par l'expĂ©dition Abanda 2010[6] conduite par l'Institut de Recherche pour le DĂ©veloppement (IRD) et la Fondation Liambissi, en partenariat avec les universitĂ©s de Rouen et de Floride. Cette expĂ©dition « avait dĂ©couvert, par hasard, une population de crocodiles nains de couleur orange, [les premiers] [...] jamais recensĂ©s dans ce type d’habitat cavernicole[5] ». Les analyses effectuĂ©es Ă  partir des prĂ©lèvements de 2010 ont montrĂ© une divergence gĂ©nĂ©tique significative par rapport aux crocodiles nains Ă©chantillonnĂ©s sur le territoire gabonais, confirmant l’isolement de la population cavernicole. Les observations ont montrĂ© que les crocodiles cavernicoles se nourrissent exclusivement des organismes prĂ©sents dans les grottes (criquets, chauves-souris), confirmant ainsi leur infĂ©odation complète au milieu souterrain[7].

Description et éléments d'écologie

C'est un crocodile dont le museau est très court, et la distance entre les yeux et l’extrĂ©mitĂ© du museau similaire ou Ă  peine supĂ©rieure Ă  la largeur du museau au niveau du bord antĂ©rieur des yeux. La longueur de la queue est infĂ©rieure Ă  la moitiĂ© de la longueur totale[8]. Les adultes mesurent entre 80 et 120 cm (maximum environ 200 cm) et les nouveau-nĂ©s mesurent de 20 Ă  25 cm[8]. La coloration gĂ©nĂ©rale des adultes est brun noirâtre Ă  noire et celle des juvĂ©niles est brun jaunâtre avec des taches et barres transversales noires, et une face ventrale jaune et noire. Il est principalement nocturne et chasse aussi bien Ă  terre que dans l’eau. Il se nourrit d’insectes, mille-pattes, crustacĂ©s, amphibiens, poissons et autres invertĂ©brĂ©s et petits vertĂ©brĂ©s. Il n’attaque jamais l’Homme mais peut mordre quand il est capturĂ© et manipulĂ©. La femelle pond dans un nid d’environ 1,5 m de diamètre et 70 cm de haut construit avec de la terre, des feuilles mortes et des brindilles. Pendant les 4 mois que dure l’incubation, elle veille sur le nid en attaquant tout Ă©ventuel prĂ©dateur[8] - [2].

Conservation

Les effectifs de l'espèce sont estimĂ©s de 25 000 Ă  100 000 individus. Elle ne semble pas menacĂ©e mĂŞme si dans deux pays, l'espèce a vu ses effectifs très fortement se rĂ©duire[citation nĂ©cessaire] .

Le crocodile nain est aujourd'hui encore chassé pour la viande, plus rarement comme trophée de chasse et dans le cadre du commerce du cuir. Ce commerce du cuir - fait au profit de certaines grandes marques comme Lacoste dans les années 1980 - a par contre fortement réduit les effectifs de cette espèce. La diminution des galeries marécageuses et autres mares forestières non anthropisées est un autre facteur important de la diminution et de la fragmentation des populations[2].

Étymologie

Un crocodile nain (Osteolaemus tetraspis) dans la collection du Musée des enfants d'Indianapolis
  • Le nom du genre, Osteolaemus, vient du grec osteon (os) et de laimos (gorge), pour Ă©voquer les plaques qui recouvre la nuque et le ventre.
  • Le nom de l'espèce, tetraspis, vient du grec tetra (quatre) et aspis (bouclier), pour Ă©voquer les quatre plaques derrière la nuque.
  • Le nom de la sous-espèce, osborni, commĂ©more le zoologiste amĂ©ricain Henry Fairfield Osborn (1857-1935).

Publications originales

  • Cope, 1861 : Recent species of Emydosaurian reptiles represented in the Museum of the Academy. Proceedings of the Academy of Natural Sciences of Philadelphia, vol. 12, p. 549-551 (texte intĂ©gral).
  • Schmidt, 1919 : Contributions to the Herpetology of the Belgian Congo based on the Collection of the American Congo Expedition, 1909-1915. Part I: turtles, crocodiles, lizards, and chamaeleons. Bulletin of the American Museum of Natural History, vol. 39, no 2, p. 385-624 (texte intĂ©gral).

Liens externes

Notes et références

  1. Reptarium Reptile Database, consulté lors d'une mise à jour du lien externe
  2. Tom Jamonneau et Robin Zarour, Le livre naturaliste de la Dodo, non publié
  3. Reptarium Reptile Database, consulté le 8 août 2013
  4. (en) « ITIS Osteolaemus tetraspis »
  5. A la découverte des crocodiles cavernicoles oranges [sic] au Gabon, article du 13 octobre 2011 sur le site de l'IRD
  6. Matthew Shirley, Brittany Burtner, Richard Oslisly, David Sebag et Olivier Testa, « Diet and body condition of cave-dwelling dwarf crocodiles (Osteolaemus tetraspis , Cope 1861) in Gabon », African Journal of Ecology,‎ (DOI 10.1111/aje.12365)
  7. Laurent Chirio, Sébastien Trape, Georges Diatta et Youssouph Mané, Lézards, crocodiles et tortues d'Afrique occidentale et du Sahara, IRD Orstom, (ISBN 978-2-7099-1726-1 et 2-7099-1726-2, OCLC 819140768, lire en ligne)
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