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Créatine

La crĂ©atine, [NH2-C(NH)-NCH2(COOH)-CH3, est un dĂ©rivĂ© d’acide aminĂ© naturel, prĂ©sent principalement dans les fibres musculaires et le cerveau. Elle joue un rĂŽle dans l’apport d’énergie aux cellules musculaires et dans la contraction musculaire. Elle a Ă©tĂ© dĂ©couverte en 1832 par le chimiste français EugĂšne Chevreul[2]. Le mot vient du grec Îșρέας (kreas) : chair.

Créatine


Molécule de créatine, avec sa charge + délocalisée.
Identification
Nom UICPA acide 2-(carbamimidoyl-méthyl-
amino)acétique
No CAS 57-00-1
No ECHA 100.000.278
No CE 200-306-6
Code ATC C01EB06
PubChem 586
ChEBI 16919
SMILES
InChI
Propriétés chimiques
Formule C4H9N3O2 [IsomĂšres]
Masse molaire[1] 131,133 2 ± 0,005 g/mol
C 36,64 %, H 6,92 %, N 32,04 %, O 24,4 %,
Propriétés physiques
T° fusion 576 K (303 °C)
Solubilité 13,00 g·L-1 à 20 °C
Masse volumique 1,3 à 20 °C, liquide
Précautions
Directive 67/548/EEC
Irritant
Xi



Unités du SI et CNTP, sauf indication contraire.

BiosynthĂšse

La crĂ©atine est naturellement produite ou synthĂ©tisĂ©e dans le corps humain Ă  partir de certains acides aminĂ©s (glycine, arginine et mĂ©thionine) dans le foie, le pancrĂ©as et les reins. Chez les omnivores, la synthĂšse endogĂšne reprĂ©sente la moitiĂ© de l'apport en crĂ©atine ; l'autre moitiĂ© provient de la nourriture (principalement de la viande et du poisson, 500 g de steak de bƓuf renferment 2,5 g de crĂ©atine). En revanche, chez les vĂ©gĂ©tariens, la synthĂšse endogĂšne est responsable de la production totale de crĂ©atine. Une Ă©tude sur 18 vĂ©gĂ©tariens et 24 omnivores concernant l'effet de la crĂ©atine chez les vĂ©gĂ©tariens a montrĂ© que la quantitĂ© totale de crĂ©atine Ă©tait infĂ©rieure par rapport aux omnivores, ce qui fait que les vĂ©gĂ©tariens ont une rĂ©ponse Ă  la supplĂ©mentation plus importante que les omnivores[3]. Toutefois, puisque la crĂ©atine est synthĂ©tisĂ©e Ă  partir des acides aminĂ©s citĂ©s, des aliments vĂ©gĂ©taux riches en ces acides aminĂ©s permettent Ă  l'organisme d'en synthĂ©tiser des quantitĂ©s suffisantes[4].

La crĂ©atine est ensuite transportĂ©e par le sang jusqu'aux muscles. Approximativement 95 % de la crĂ©atine contenue dans le corps humain est stockĂ©e dans les muscles du squelette, le reste dans le cerveau, le cƓur et les testicules.

Dans les muscles, une fraction de la crĂ©atine totale se lie au phosphate. La rĂ©action est catalysĂ©e par la crĂ©atine kinase, et rĂ©sulte en phosphocrĂ©atine (PCr). La phosphocrĂ©atine se lie Ă  l’ADP pour le reconvertir en ATP, une importante source d’énergie cellulaire.

Supplémentation

Disponible en tant que complément alimentaire en pharmacie et dans certains magasins spécialisés pour le sport, la créatine existe sous différentes formes : en gélules, micro-granules et en poudre. Elle est également présente dans certains mélanges de compléments alimentaires.

Il existe plusieurs formes de suppléments de créatine : la créatine monohydrate, la créatine anhydre, la tri-créatine orotate, le chlorhydrate éthyl-ester de créatine, la créatine citrate, le gluconate de créatine, la créatine malate, la créatine magnésium, la créatine phosphate. Il n'existe aucune preuve de la supériorité d'une de ces formes[5]. La créatine monohydrate étant la moins chÚre, c'est la forme que l'on retrouve le plus fréquemment en boutique.

Ce complĂ©ment est trĂšs recherchĂ© par les adeptes de musculation. Il est recommandĂ© pour optimiser naturellement le potentiel Ă©nergique cellulaire, en accĂ©lĂ©rant la resynthĂšse de l'ATP[5] (adĂ©nosine triphosphate) pour fournir une source d'Ă©nergie immĂ©diatement disponible, lors d'efforts explosifs et des petites sĂ©ries de forte intensitĂ©. Elle amĂ©liore la performance des muscles en effort anaĂ©robie, mais demeure cependant efficace pour des efforts d'endurances[5]. La prise de crĂ©atine augmente le niveau de phosphocrĂ©atine dans les muscles jusqu’à 20 %, rendant ceux-ci plus efficaces en effort intense et rapide.

La créatine ne fait pas partie de la liste des produits dopants selon le code mondial antidopage.

Les revendeurs de crĂ©atine tendent Ă  soutenir que la crĂ©atine augmente la masse musculaire, alors qu'il s’agit plus d’une augmentation de la masse d’eau temporaire dans le muscle transportĂ©e par les molĂ©cules de crĂ©atine. NĂ©anmoins, le travail musculaire, dĂšs lors plus intense, favorise l'hypertrophie musculaire.

Bien qu’il y ait des preuves que la supplĂ©mentation en crĂ©atine augmente la rĂ©tention d’eau, principalement attribuable Ă  l’augmentation du volume intracellulaire, Ă  court terme, plusieurs Ă©tudes suggĂšrent qu’elle ne modifie pas l’eau corporelle totale (intra ou extracellulaire) par rapport Ă  la masse musculaire sur des pĂ©riodes plus longues. En consĂ©quence, la supplĂ©mentation en crĂ©atine peut ne pas conduire Ă  la rĂ©tention d’eau. En outre, les recherches expĂ©rimentales et cliniques ne montrent pas de lien avec une possible dĂ©shydratation[6]. Elle augmente le taux sanguin de la crĂ©atinine qui n'est plus alors corrĂ©lĂ©e avec la fonction rĂ©nale du patient. MĂ©langĂ©e Ă  certains mĂ©dicaments, la combinaison peut ĂȘtre dangereuse pour les reins.

Selon une revue systématique et une méta-analyse, la supplémentation en créatine pourrait augmenter la puissance moyenne lors des tests de sprint répétés[7].

Autres utilisations

La créatine est réguliÚrement utilisée comme produit de coupe par les trafiquants de cocaïne.

Notes et références

  1. Masse molaire calculĂ©e d’aprĂšs « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
  2. Jean-Pierre de Mondenard, Dictionnaire du dopage, Paris, Masson, , 1237 p. (ISBN 2-294-00714-X et 978-2-294-00714-9), p. 354
  3. (en) Burke DG, Chilibeck PD, Parise G, Candow DG, Mahoney D, Tarnopolsky M., « Effect of creatine and weight training on muscle creatine and performance in vegetarians », Med Sci Sports Exerc, vol. 35, no 11,‎ , p. 1946-55. (PMID 14600563)
  4. Margaret E. Brosnan et John T. Brosnan, « The role of dietary creatine », Amino Acids, vol. 48, no 8,‎ , p. 1785–1791 (ISSN 1438-2199, PMID 26874700, DOI 10.1007/s00726-016-2188-1, lire en ligne, consultĂ© le )
  5. (en) Jose Antonio, « Common questions and misconceptions about creatine supplementation: what does the scientific evidence really show? », Taylor & Francis Online,‎ (lire en ligne AccĂšs libre)
  6. (en) Jose Antonio, Darren G. Candow, Scott C. Forbes et Bruno Gualano, « Common questions and misconceptions about creatine supplementation: what does the scientific evidence really show? », Journal of the International Society of Sports Nutrition, vol. 18, no 1,‎ , p. 13 (ISSN 1550-2783, DOI 10.1186/s12970-021-00412-w, lire en ligne, consultĂ© le )
  7. Mark Glaister et Lauren Rhodes, « Short-Term Creatine Supplementation and Repeated Sprint Ability-A Systematic Review and Meta-Analysis », International Journal of Sport Nutrition and Exercise Metabolism, vol. 32, no 6,‎ , p. 491–500 (ISSN 1543-2742, PMID 36041731, DOI 10.1123/ijsnem.2022-0072, lire en ligne, consultĂ© le )
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