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Consommation de carburant des véhicules automobiles

La consommation de carburant d’une automobile est le volume de carburant utilisĂ© lors d'un trajet rapportĂ© Ă  la distance parcourue. L’unitĂ© utilisĂ©e pour la consommation de carburant est le « litre pour cent kilomĂštres » (notĂ© l/100 km)[1]. En Europe, la consommation de carburant fait partie des donnĂ©es nĂ©cessaires pour l'homologation des vĂ©hicules automobiles.

La rĂ©duction de consommation des vĂ©hicules automobiles constitue un enjeu important pour la sociĂ©tĂ© par ses effets sur le rĂ©chauffement climatique, la qualitĂ© de l'air et les Ă©conomies des pays sous forte dĂ©pendance Ă©nergĂ©tique[2]. En effet, la combustion de carburants fossiles dans les moteurs Ă  explosion produit du dioxyde de carbone (CO2), dont la diffusion dans l’atmosphĂšre participe Ă  l’effet de serre et au rĂ©chauffement climatique. Un litre de carburant produit lors de sa combustion environ 2,4 kg de CO2, valeur qui dĂ©pend du type de carburant (essence, gazole, gaz naturel, etc.) et de sa densitĂ©.

En Europe, la consommation de carburant homologuée et publiée par les constructeurs est mesurée en laboratoire selon un protocole réglementé qui utilise un profil de vitesse simplifié (NEDC, Nouveau cycle européen de conduite). Depuis 2019, la procédure d'essai mondiale harmonisée pour les voitures particuliÚres et véhicules utilitaires légers (en anglais Worldwide harmonized Light vehicles Test Procedures, ou WLTP) remplace le test NEDC, qui permet de mesurer la consommation de carburant avec davantage de réalisme, l'autonomie électrique et les rejets de CO2 et de polluants.

Ainsi, les réglementations qui encadrent la consommation de carburant fixent des objectifs (en grammes de CO2 par kilomÚtre) indépendamment du type de carburant.

Ces réglementations visent à réduire progressivement l'impact environnemental du parc automobile :

  • par des pĂ©nalitĂ©s pour les constructeurs qui ne respecteraient pas les seuils d’émission moyenne des vĂ©hicules vendus sur un territoire durant une annĂ©e civile (RĂ©glementation europĂ©enne CAFE) ;
  • par des incitations fiscales de diffĂ©rentes natures dĂ©cidĂ©es par les Ă©tats pour favoriser l’achat et l'usage de vĂ©hicules Ă  faible consommation.

Approche énergétique

De façon gĂ©nĂ©rale, l’énergie chimique disponible dans le carburant est transformĂ©e par le moteur thermique en Ă©nergie mĂ©canique, transmise aux roues pour propulser le vĂ©hicule, et en chaleur. L'Ă©nergie mĂ©canique reprĂ©sente, au mieux, moins de 45 %, le reste, soit plus de 55 %, est de l'Ă©nergie thermique perdue dans l'atmosphĂšre. Une partie de cette chaleur de rĂ©cupĂ©ration peut ĂȘtre utilisĂ©e par des dispositifs auxiliaires, qui fournissent de l’énergie pour d'autres fonctions (chauffage, turbocompresseur, pot catalytique).

La quantité d'énergie chimique consommée (ou le volume de carburant) dépend donc de l'énergie nécessaire pour déplacer le véhicule et du rendement du moteur thermique (rapport entre l'énergie mécanique produite et l'énergie chimique consommée).

Équation d’équilibre d’une automobile en mouvement

Un véhicule automobile en mouvement selon un profil de vitesse donné est soumis à chaque instant à un systÚme de forces égales et opposées appliquées aux roues : la force de traction produite par le moteur à travers la chaßne cinématique et la résistance à l'avancement totale Rt.

La résistance à l'avancement Rt[3] est la somme des résistances à l'avancement : Rt = Rroul + Rair + Rα + Ri

Rroul = ÎŒroul Pvehcos(α) (rĂ©sistance au roulement)

avec ÎŒroul : coefficient de roulement, Pveh : poids du vĂ©hicule, α : angle de pente

Rair = 1/2 ρair Sfveh Cx V2flux (rĂ©sistance aĂ©rodynamique)

avec ρair = masse volumique de l'air, Sfveh = surface frontale du vĂ©hicule[4], Cx = coefficient de traĂźnĂ©e[5], Vflux = vitesse vĂ©hicule +/− vitesse du vent

Rα = Pveh sin α (résistance à la pente)

avec Pveh : poids du véhicule, α : angle de pente

Ri = (mveh + mce) γveh (force d'inertie liée à l'accélération)

avec mveh = masse du véhicule, mce = inertie de translation équivalente des parties tournantes du moteur, de la chaßne cinématique et des roues.

Pour suivre un profil de route avec une consigne de vitesse donnée, le moteur doit produire à chaque instant une force aux roues égale et opposée à la résistance totale Rt. La puissance instantanée du moteur P est alors égale à Rt V.

Influence sur la consommation des frottements liés à la vitesse
BVM: boite vitesses manuelle; TDI: Turbo diesel injection; ch: chevaux
Sources:
  • Clio: calculconsommationessence[6].
  • Berline et Minivan: conduiteeconomique[7]

Efficacité énergétique du moteur

Cartographie d'un moteur indiquant la consommation spécifique en fonction du couple (N m) et de la vitesse de rotation (tr/min).

La consommation d'un moteur thermique varie avec la vitesse de rotation (régime en tours par minute, tr/min) et la charge (couple produit sur l'arbre moteur, exprimé en newton mÚtre, N m).

Pour analyser la consommation de carburant d'un moteur, il est pratique d'utiliser un diagramme du type joint[8] qui indique la consommation spĂ©cifique (grammes de carburant par kilowatt-heure) pour chaque couple (N m) et vitesse de rotation (tr/min). On observe sur un tel graphique appelĂ© « cartographie moteur » qu'il existe plusieurs combinaisons possibles de couple et vitesse de rotation pour produire une mĂȘme puissance (par exemple points de fonctionnement 1,2 et 3 du graphique joint).

L'efficacitĂ© Ă©nergĂ©tique du moteur pour un point de fonctionnement donnĂ© est le rapport entre l'Ă©nergie mĂ©canique produite pendant un temps dt et l'Ă©nergie chimique consommĂ©e sur cette durĂ©e (43,8 MJ/kg pour l'essence).

η = Pm x dt / (Pm x Cse/3600 x Dcarb x dt) = 1 / (Cse/3600 x Dcarb) avec Pm : Puissance moteur, Cse : Consommation spécifique (en g/kWh ou g/3600 kJ), Dcarb : densité énergétique du carburant (en MJ/kg ou kJ/g).

Sur le graphique joint, le point de fonctionnement 3 correspond Ă  une efficacitĂ© Ă©nergĂ©tique de 33 % proche de la ligne de consommation minimale du moteur. À l'inverse, l'efficacitĂ© Ă©nergĂ©tique du point de fonctionnement 1 n'est que de 24 % et dans les zones de faible charge, elle est infĂ©rieure Ă  20 %.

Sur un cycle de type NEDC, l'efficacité énergétique correspondant à la moyenne des points de fonctionnement. Pour un moteur essence atmosphérique, elle est de l'ordre de 20 %, ce qui signifie que 80 % environ de l'énergie disponible dans le carburant est rejetée dans l'atmosphÚre sous forme de chaleur à travers l'échappement et le circuit de refroidissement du moteur.

Diagramme énergétique

Il est pratique de prĂ©senter sur un mĂȘme diagramme l'Ă©nergie nĂ©cessaire pour dĂ©placer un vĂ©hicule sur un trajet donnĂ© (abscisse) en fonction de la consommation de carburant ou des Ă©missions de CO2 rĂ©alisĂ©es sur ce mĂȘme trajet (ordonnĂ©e). Cette reprĂ©sentation nommĂ©e « diagramme Ă©nergĂ©tique » permet de tracer des droites d'iso-efficacitĂ© Ă©nergĂ©tique qui correspondent aux diffĂ©rentes technologies de moteurs et ainsi d'estimer pour une catĂ©gorie de vĂ©hicule donnĂ©e les Ă©missions de CO2 sur le trajet. L'exemple joint[9] montre que pour atteindre le seuil de 50 g de CO2 par kilomĂštre (soit environ l/100 km) sur cycle Nouveau cycle europĂ©en de conduite avec un vĂ©hicule urbain (catĂ©gorie B), il faut utiliser un moteur hybride plug-in ou alors rĂ©aliser sur ce vĂ©hicule un allĂšgement considĂ©rable.

Diagramme énergétique pour estimer les émissions de CO2 d'un véhicule automobile.

Le tableau ci-dessous donne les ordres de grandeur des gains Ă  rĂ©aliser sur les principaux inducteurs de la voiture pour gagner 1 gCO2/km[9].

Grandeur physique Gain de CO2
(cycle NEDC)
EfficacitĂ© Ă©nergĂ©tique du groupe moto-propulseur Ƌ +1 % ⇒ CO2 −1 %
Masse (reconception avec effets induits) 100 kg = 10 g/km
RĂ©sistance au roulement N = g/km
Consommation Ă©lectrique 50 W = g/km
AĂ©rodynamique 0,03 m2 SCx = g/km

Procédures et réglementations

Histoire

La prĂ©occupation de rĂ©duction de la consommation a d’abord Ă©tĂ© dictĂ©e par l’envolĂ©e du coĂ»t des carburants lors des grands Chocs pĂ©troliers des annĂ©es 1970. Le principal impact sur le marchĂ© automobile a Ă©tĂ© le retour Ă  des vĂ©hicules plus compacts et moins lourds. Dans cette pĂ©riode, les constructeurs ont menĂ© des recherches pour rĂ©duire la consommation et ont prĂ©sentĂ© des prototypes pouvant atteindre jusqu'Ă  l/100 km avec des technologies conventionnelles, sans hybridation ni Ă©lectrification (Renault VESTA 2 de 1987 : 1,94 l/100 km). Ces travaux n’ont eu malheureusement que peu d'impact sur les vĂ©hicules de sĂ©rie qui ont continuĂ© de s'alourdir pour satisfaire les normes de sĂ©curitĂ© et assurer plus de performance et de confort pour les usagers. La prĂ©occupation de rĂ©duction de consommation est rĂ©apparue dans les annĂ©es 2000 avec la mise en place de rĂ©glementations CAFE dans certains pays, puis la mise en place par les États de fiscalitĂ©s discriminantes pour les vĂ©hicules Ă  forte consommation[10]. Sont apparues alors des technologies qui visaient prioritairement Ă  amĂ©liorer l’efficacitĂ© Ă©nergĂ©tique du moteur : hybridation par Toyota Hybrid Synergy Drive (1997), puis Ă©lectrification par Nissan et Renault (2010).

C'est aussi dans cette mĂȘme pĂ©riode que les motorisations Diesel qui Ă©mettent de l'ordre de 15 % de CO2 en moins que les moteurs essence ont pris le pas en Europe. En Europe de l'Ouest, la part du Diesel dans les vĂ©hicules nouvellement immatriculĂ©s est passĂ©e de 13,8 % Ă  53,3 % entre 1990 et 2013[11].

Les premiers cycles de mesure de la consommation ont été élaborés en 1962 par l'organisme français UTAC[12] à partir de cycle urbain (Urban Driving Cycle). Ce cycle a ensuite évolué vers le cycle Nouveau cycle européen de conduite (NEDC) encore en vigueur début 2015.

Mais c'est aux États-Unis que fut instaurĂ©e la premiĂšre lĂ©gislation CARB (California Air Resources Board) en 1968, avec pour objectif premier de mesurer la pollution plutĂŽt que la consommation en raison de la dĂ©gradation de la qualitĂ© de l'air dans plusieurs villes de l'État de Californie[12].

Procédure de mesure de la consommation de carburant

En Europe, la consommation de carburant d'une automobile est donnĂ©e par le constructeur en faisant rĂ©fĂ©rence au cycle WLTP. Ce cycle vient en remplacement du cycle NDEC de 2017, avec une mise en application retardĂ©e Ă  2020, dans le cadre de la norme Euro 6[13] - [14], conçu pour ĂȘtre le plus proche possible des conditions d'utilisation rĂ©elles.

Réglementation européenne

La réglementation européenne fixe des limites aux constructeurs pour les émissions moyennes des véhicules neufs vendus dans l'année sur le périmÚtre des 27 pays de l'UE.

Pour les vĂ©hicules particuliers de catĂ©gorie M1, ces limites sont fixĂ©es Ă  130 gCO2/km en 2015 puis 95 gCO2/km en 2020[15].

RĂ©glementation CAFE Europe 2015.

Les seuils sont dĂ©finis selon un paramĂštre d'utilitĂ© qui est la masse moyenne des vĂ©hicules pour chaque constructeur. Le seuil de 130 gCO2/km en 2015 est donnĂ© pour une masse 1 372 kg qui correspond Ă  la moyenne de la flotte europĂ©enne en 2006, mais les seuils varient pour chaque constructeur en fonction de la masse moyenne de la flotte de vĂ©hicules avec une pente de 4,57 gCO2/kg pour 100 kg[16]. Cette pente est infĂ©rieure Ă  la pente « naturelle » que l'on obtiendrait avec de vĂ©hicules utilisant les mĂȘmes technologies. Ainsi, la rĂ©glementation est plus exigeante pour les constructeurs qui commercialisent les vĂ©hicules les plus lourds et rĂ©ciproquement.

Par ailleurs, des conditions particuliĂšres sont mises en Ɠuvre dans la rĂ©glementation pour inciter Ă  la diffusion de dispositifs innovants (Ă©co-innovations qui produisent des gains de consommation en dehors du cycle normalisĂ©) ou de vĂ©hicules Ă  faibles Ă©missions de CO2 (supercrĂ©dits pour les vĂ©hicules Ă©lectriques).

Cette rĂ©glementation est trĂšs incitative pour les constructeurs et la plupart d'entre eux sont en ligne[17] pour satisfaire le seuil rĂ©glementaire de 130 gCO2/km en 2015. La prochaine Ă©tape, en 2020, imposera un seuil rĂ©glementaire de 95 gCO2/km, qui sera beaucoup plus difficile Ă  atteindre.

Fiscalité française

La France applique une fiscalité de type bonus-malus à l'achat du véhicule basée sur les émissions de CO2 normalisées.

En 2015, les seuils sont les suivants[10] :

Le bonus ne s'applique que sur les véhicules neufs ayant fait l'objet d'une réception communautaire et n'ayant jamais été immatriculés en France ou tout autre pays de l'Union européenne.

Taux d’émission de CO2

(en grammes par kilomĂštre)

Montant du bonus

au

0 Ă  20 g 6 300 â‚Ź (dans la limite de 27 % du coĂ»t d’acquisition)
21 Ă  60 g 4 000 â‚Ź (dans la limite de 20 % du coĂ»t d’acquisition)

Le malus s'applique sur tous les vĂ©hicules neufs et d'occasion lors de leur premiĂšre immatriculation en France. Pour les vĂ©hicules d'occasion (achetĂ©s Ă  l’étranger) un abattement de 10 % par annĂ©e de circulation est appliquĂ©.

Taux de CO2/km Montant du malus
Entre 131 et 135 g 150 â‚Ź
Entre 136 et 140 g 250 â‚Ź
Entre 141 et 145 g 500 â‚Ź
Entre 146 et 150 g 900 â‚Ź
Entre 151 et 155 g 1 600 â‚Ź
Entre 156 et 175 g 2 200 â‚Ź
Entre 176 et 180 g 3 000 â‚Ź
Entre 181 et 185 g 3 600 â‚Ź
Entre 186 et 190 g 4 000 â‚Ź
Entre 191 et 200 g 6 500 â‚Ź
À partir de 201 g 8 000 â‚Ź

Du puits Ă  la roue

Les émissions de CO2 réglementées sont les émissions en usage « du réservoir à la roue » (« tank to wheel » en anglais), qui correspondent à la combustion du carburant dans le moteur. Pour comparer le bilan carbone des différentes énergies utilisées pour la propulsion des véhicules, on utilise la notion d'émissions de CO2 « du puits à la roue » (« well to wheel » en anglais). Pour ce faire, on évalue les émissions de CO2 produites lors des différentes étapes d'extraction, de transformation et de transport du carburant jusqu'à la pompe.

Ainsi, les Ă©missions de CO2 d'un vĂ©hicule Ă©lectrique, qui sont nulles en usage, varient considĂ©rablement en fonction du mode de production de l'Ă©lectricitĂ© et le mix Ă©nergĂ©tique des pays. C'est aussi en utilisant cette notion « du puits Ă  la roue » que l'on peut justifier de l'intĂ©rĂȘt de certains biocarburants, pour laquelle la partie « du puits au rĂ©servoir » est nĂ©gative car on considĂšre que la croissance du vĂ©gĂ©tal dont ils sont issus se rĂ©alise par captation du CO2 dans l'atmosphĂšre lors de la rĂ©action de photosynthĂšse.

Données du marché

DĂ©chiffrer les valeurs officielles

Les résultats d'essais de consommation sur le profil NEDC sont rapportés dans les deux unités (l/100 km) et émissions de CO2 (g/km) pour trois profils de vitesse :

  • cycle urbain de 800 s comprenant quatre motifs rĂ©pĂ©tĂ©s d'accĂ©lĂ©ration jusqu'Ă  15 km/h, 30 km/h et 50 km/h ;
  • cycle extra urbain de 400 s comprenant plusieurs paliers de vitesse jusqu'Ă  120 km/h ;
  • cycle complet donnant des valeurs pondĂ©rĂ©es. En gĂ©nĂ©ral, ce sont ces valeurs qui sont communiquĂ©es par les constructeurs et qui servent de rĂ©fĂ©rence pour les rĂ©glementations et la fiscalitĂ©.

L'exemple ci-dessous[18] montre l'intĂ©rĂȘt d'analyser l'ensemble des rĂ©sultats pour faire un choix pertinent par rapport aux usages.

ModĂšle Puissance
(ch)
Urbain
(L/100 km)
Extra urbain
(L/100 km)
Mixte
(L/100 km)
Mixte CO2
(g/km)
Citroen C3 Diesel 100 3,6 2,7 3,0 79
Toyota Yaris Hybride Ess. 100 3,1 3,3 3,3 75

Ainsi, pour une utilisation essentiellement urbaine, un vĂ©hicule hybride qui tire avantage de sa capacitĂ© Ă  rĂ©cupĂ©rer l'Ă©nergie lors des dĂ©cĂ©lĂ©rations pour la restituer en accĂ©lĂ©ration est plus performant lorsqu'il y a beaucoup d'arrĂȘts et de variations de vitesse, Ă  l'inverse un vĂ©hicule diesel est plus efficace pour un usage routier car il bĂ©nĂ©ficie d'une meilleure efficacitĂ© Ă©nergĂ©tique que le moteur essence du vĂ©hicule hybride dans ces conditions d'utilisation.

Relation entre consommation de carburant et Ă©mission de CO2

Le tableau ci-dessous donne quelques caractéristiques pour les carburants automobiles usuels.

Type de carburant Densité (kg/l) Densité énergétique spécifique (MJ/kg) CO2 produit par combustion (kg/l) CO2 produit par combustion pour une consommation de L/100 km (g/km)
Essence 0,755 43,8 2,365 23,65
Diesel 0,845 42,5 2,645 26,45

Les véhicules les plus sobres

CaractĂ©ristiques en fonction de la vitesse pour diffĂ©rents modĂšles des États-Unis. Axe horizontal: vitesse du vĂ©hicule en miles par heure (60 mph ~ 100 km/h); axe vertical efficacitĂ© de la consommation en miles par gallon (1 gallon US ~ 3,8 litres): l'efficacitĂ© est maximale pour les vitesses moyennes, et chute aux extrĂȘmes.

En France, l'ADEME s'appuyait sur la consommation théorique (cycle NEDC) désormais (cycle WLTP) pour réaliser un classement des voitures selon les grammes de CO2 par kilomÚtre émis par les voitures[18].

Consommation réelle contre consommation homologuée

Exemple de consommation de carburant (l/100 km) en fonction de la vitesse du véhicule (km/h) avec différents rapports de boite de vitesses.

Il est courant pour les usagers de constater un Ă©cart important entre la consommation rĂ©elle observĂ©e et la consommation homologuĂ©e (de l'ordre de 25 %[19] supĂ©rieure aux valeurs homologuĂ©es). Ces Ă©carts peuvent s’expliquer de plusieurs façons :

  • les conditions d’usage sont trĂšs diffĂ©rentes des conditions d’homologation, par exemple dans les cas suivants :
    • trajets trĂšs courts ou pourcentage d'autoroute important,
    • vĂ©hicules trĂšs chargĂ©s ou transport d'objets sur une galerie,
    • pneumatiques sous gonflĂ©s,
    • temps froid avec courts trajets et usage dĂ©givrage ou chaud avec usage de la climatisation,
    • AmĂ©nagements imposant des dĂ©cĂ©lĂ©rations et des accĂ©lĂ©rations frĂ©quentes comme des ralentisseurs, des feux tricolores non synchronisĂ©s et des ronds-points, lors des accĂ©lĂ©rations le moteur est fortement sollicitĂ© avec une consommation qui s'envole.
    • conduite nerveuse avec accĂ©lĂ©ration et freinages brutaux ou rĂ©gimes inadaptĂ©s liĂ©s Ă  un mauvais choix de rapport de boite (boite manuelle) ;
  • les constructeurs utilisent leur expertise pour exploiter les tolĂ©rances de la procĂ©dure d’essai afin de minimiser la consommation homologuĂ©e. Cette pratique s’est dĂ©veloppĂ©e depuis la mise en place de rĂ©glementations fiscales dans certains pays avec des seuils trĂšs discriminants qui ont des impacts commerciaux considĂ©rables.

Il est possible pour un usager de réaliser une consommation proche de la valeur homologuée sous certaines conditions d'usage mais surtout s'il pratique une conduite adaptée (écoconduite).

Le tableau ci-contre montre l'importance du rapport de boite de vitesses sur la consommation[8].

RĂ©duire la consommation de carburant

Comportements et techniques visant à réduire la consommation

  • RĂ©duction du besoin Ă©nergĂ©tique
  • AmĂ©lioration de l’efficacitĂ© Ă©nergĂ©tique
  • Conduite Ă  faible impact Ă©cologique (Ă©coconduite).

Autres voies

Puisque la finalité est de réduire la contribution des transports aux émissions globales de CO2 sur la planÚte, il est plus pertinent de raisonner en émission de CO2 par personne et par kilomÚtre. Des études sont menées pour évaluer cet indicateur pour différents moyens de transport[20]. Pour l'automobile, cet indicateur est trÚs influencé par le kilométrage annuel et le nombre de passagers. Les coûts d'usage (dont prix du carburant) et les conditions de circulation dans les zones urbaines de forte densité incitent les automobilistes à de nouvelles pratiques.

Le projet « 2 L/100 » de la Nouvelle France industrielle

Le projet « 2 L/100 » fait partie du programme des Investissements d'avenir lancĂ©s par l'État français. Il a Ă©tĂ© lancĂ© en avec l'objectif de fĂ©dĂ©rer les acteurs de la filiĂšre française automobile (constructeurs, Ă©quipementiers, acadĂ©miques) autour d'un objectif commun qui consiste Ă  dĂ©velopper ensemble les technologies du futur et mettre en place de nouvelles filiĂšres industrielles.

Feuille de route pour l/100 km : contribution des différentes technologies.

Si l'objectif parait peu ambitieux dans la mesure oĂč Volkswagen a commercialisĂ© 150 exemplaires en 2014 de son vĂ©hicule XL1 annoncĂ© Ă  0,9 l/100 km, la spĂ©cificitĂ© du programme français, selon les constructeurs[21], est de dĂ©velopper des technologies abordables (Ă  un prix identique Ă  une version Diesel) avec les mĂȘmes conditions de confort et d'habilitĂ© qu'un vĂ©hicule du segment infĂ©rieur actuel (Clio ou 208).

Dans ce programme, toutes les pistes de rĂ©duction de la consommation sont explorĂ©es et les technologies permettant d'atteindre le seuil de 2 l/100 sont mises en Ɠuvre[22] sur des dĂ©monstrateurs prĂ©sentĂ©s au Mondial de l'automobile 2014 Ă  Paris (Peugeot 208 et C4 Cactus avec la technologie Hybrid Air et Renault EOLAB avec la technologie Hybride rechargeable).

Le graphique ci-contre donne une idée des améliorations apportées par les différentes technologies pour passer de « l'état de l'art » en 2013 au niveau visé en 2020.

Note sur les unités

Le L/100 km est l'unité courante en Europe de mesure de la consommation. D'autres unités sont utilisées dans le monde, notamment dans les pays anglo-saxons qui n'utilisent pas le SystÚme international d'unités.

L/100 km → km/L 100 / (L/100 km) = km/L
miles per US gallon → L/100 km 235 / mpgUS = L/100 km
miles per Imp. gallon → L/100 km 282 / mpgImp. = L/100 km
L/100 km → miles per US gallon 235 / (L/100 km) = mpgUS
L/100 km → miles per Imp. gallon 282 / (L/100 km) = mpgImp.

Notes et références

  1. Council Directive 80/1268/EEC of 16 December 1980 on the approximation of the laws of the Member States relating to the fuel consumption of motor vehicles.
  2. (en) « White paper 2011 - Mobility and Transport - European Commission », sur Mobility and Transport - European Commission, (consulté le ).
  3. Les Techniques de l'IngĂ©nieur « Transmissions dans l'automobile » BM 2583 du 17/03/2013 E. Baron, P. Pescarou
  4. PlutÎt que la surface frontale du véhicule, c'est la surface qui a présidé au calcul du Cx qu'il convient de prendre. En général, c'est la surface frontale.
  5. Au sujet du coefficient de traßnée, voir également l'article détaillé Aérodynamique automobile.
  6. http://www.calculconsommationessence.com/consommation-essence-vitesse.php
  7. « Conduiteeconomique.com - blog auto », sur conduiteeconomique.com (consulté le ).
  8. E. Baron, P. Pescarou, « Transmissions dans l'Automobile-Influence sur la consommation du véhicule », Techniques de l'Ingénieur, bm 2584, 17 mars 2013.
  9. P. Doublet, Les ateliers de la plateforme française automobile – Les leviers pour atteindre 2 litres aux 100 km, 2 octobre 2013.
  10. http://www.developpement-durable.gouv.fr/Bonus-Malus-2015 « Copie archivée » (version du 6 août 2018 sur Internet Archive).
  11. (en) « Diesel - Figures », sur ACEA - European Automobile Manufacturers
 (consultĂ© le ).
  12. IngĂ©nieurs de l'Automobile no 832 Évolutions des protocoles de mesure de consommation et de pollution.
  13. OFEV - Air - UNECE World Forum for Harmonization of Vehicle Regulations (WP.29): Working Party on Pollution and Energy (GRPE) - 2012-05-24
  14. EUR-Lex - RĂšglement (CE) n o 715/2007 du Parlement europĂ©en et du Conseil du 20 juin 2007 relatif Ă  la rĂ©ception des vĂ©hicules Ă  moteur au regard des Ă©missions des vĂ©hicules particuliers et utilitaires lĂ©gers (Euro 5 et Euro 6) et aux informations sur la rĂ©paration et l'entretien des vĂ©hicules (Texte prĂ©sentant de l'intĂ©rĂȘt pour l'EEE)
  15. RĂ©duction des Ă©missions de CO2 des voitures particuliĂšres neuves.
  16. http://ec.europa.eu/clima/policies/transport/vehicles/cars/faq_en.htm « Copie archivée » (version du 6 août 2018 sur Internet Archive)
  17. (en) « Car and van makers continue to meet CO2 emission targets ahead of schedule », sur European Environment Agency (consulté le ).
  18. « Comparateur des véhicules neufs (énergie, CO2, polluants ...) », sur ADEME (consulté le ).
  19. ICCT « From laboratory to road » mai 2013
  20. ADEME / Efficacités énergétique et environnementale des modes de transport SynthÚse publique janvier 2008
  21. http://www.pfa-auto.fr/index.php/articles/2l100km-21 « Copie archivée » (version du 6 août 2018 sur Internet Archive).
  22. « Le véhicule l/100 km », Ingénieurs de l'automobile, no 833, décembre 2014, p. 16.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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