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Compétition spermatique

Dans la nature, l’apparente extravagance des traits arborĂ©s par les mĂąles de certaines espĂšces, et leur sous-jacent impact sur leur survie, inspira Darwin[1] dans le dĂ©veloppement de la thĂ©orie de la sĂ©lection sexuelle. Un siĂšcle plus tard, les biologistes rĂ©alisĂšrent que la polyandrie et le stockage du sperme par certaines femelles pouvaient amener Ă  une nouvelle forme de compĂ©tition mĂąle-mĂąle postcopulatoire. En effet, la compĂ©tition ne s’arrĂȘterait plus seulement Ă  l’accĂšs Ă  l’accouplement, mais continuerait Ă  l’intĂ©rieur mĂȘme de la femelle[2].

C'est Geoff Parker, professeur de biologie Ă  l'universitĂ© de Liverpool, qui en 1970 dĂ©veloppa une forme particuliĂšre de compĂ©tition postcopulatoire : la compĂ©tition spermatique[3], dĂ©finie par la compĂ©tition entre les Ă©jaculats de diffĂ©rents mĂąles pour la fertilisation d’un set donnĂ© d’ovocytes Ă  l’intĂ©rieur du tractus gĂ©nital de la femelle. Selon Parker, l’éjaculat le plus abondant Ă©tait favorisĂ© et la femelle restait passive dans cette compĂ©tition[3] - [4]. Cependant, la passivitĂ© de la femelle fut plus tard remise en cause, et l’idĂ©e d’un choix cryptique par celle-ci reçut une attention thĂ©orique et empirique importante. Une coĂ©volution entre les mĂąles et les femelles engendrĂ©e par cette compĂ©tition spermatique semble alors apparaĂźtre avec les coĂ»ts que cela implique[5].

La compĂ©tition spermatique est aujourd’hui reconnue comme une force de sĂ©lection puissante expliquant certains traits morphologiques, physiologiques et comportementaux des mĂąles de certaines espĂšces[2]. RĂ©cemment, elle fut Ă©galement proposĂ©e comme un Ă©lĂ©ment aidant au phĂ©nomĂšne de spĂ©ciation[6].

Adaptations morphologiques engendrées par la compétition spermatique

Morphologie des testicules

En 1970, Parker remarqua que les mùles produisant le plus de sperme étaient avantagés par rapport à leurs concurrents dans un contexte de compétition spermatique. En effet, plus le sperme est abondant plus il tend à diluer le sperme des concurrents déjà présents, améliorant sa probabilité de fertilisation. Des études confirmÚrent que plus les testicules sont gros et plus ceux-ci peuvent fabriquer de spermatozoïdes, conférant alors un avantage certain dans la compétition[3].

Chez le singe

  • Si l’on utilise une analyse comparative pour comparer le ratio [(masse des testicules)/(masse totale de l’animal)] entre les chimpanzĂ©s et les gorilles, on s’aperçoit que les chimpanzĂ©s ont de plus gros testicules que les gorilles Ă  masse Ă©quivalente. Ceci s’explique par des diffĂ©rences de rĂ©gime de reproduction entre ces animaux. Les chimpanzĂ©s sont promiscuites et de ce fait, une femelle peut s’accoupler avec diffĂ©rents partenaires, tandis que les gorilles sont polygynes et, par consĂ©quent, les femelles se reproduisent principalement avec un seul mĂąle[7] - [8].
  • Une autre Ă©tude[9] menĂ©e chez le singe rhĂ©sus a mis en Ă©vidence que dans les populations promiscuites, les mĂąles ont tendance Ă  avoir de plus gros testicules que dans des populations polygames ou monogames.

Chez le chat

Certaines espĂšces Ă©chappent Ă  cette rĂšgle. Les chats, par exemple[10], peuvent, selon la distribution des ressources dans l’environnement, ĂȘtre promiscuites (beaucoup de ressources), monogames (intermĂ©diaire), ou polygynes (peu de ressources). On observe que les animaux polygynes ont des testicules plus gros que ce que l’on attendait en thĂ©orie. Lorsque les ressources sont rares dans le milieu, comme c’est souvent le cas Ă  la campagne, les chats mĂąles ont tendance Ă  Ă©tablir un territoire regroupant les territoires de chasse de quelques femelles. On peut alors comparer ce territoire au harem des gorilles en ceci qu’ils dĂ©fendent ce territoire des intrusions d’autres mĂąles. Or, chez les chats, les testicules synthĂ©tisent la testostĂ©rone qui confĂšre aux mĂąles le comportement agressif. De ce fait, les testicules des chats polygynes sont plus gros que ce que l’on attend en thĂ©orie si l’on considĂšre que les testicules ne servent qu’à produire du sperme.

Cet exemple alerte sur le fait qu’il est important de rester prudent face Ă  certaines donnĂ©es. La compĂ©tition spermatique n’étant pas forcĂ©ment la seule source de pression de sĂ©lection sur certains traits.

Morphologie du pénis

Appareil génital d'un odonate fermé
Appareil génital d'un odonate ouvert
Pénis dévaginé de coléoptÚre

Les pĂ©nis prĂ©sentent une diversitĂ© de forme extraordinaire selon les espĂšces. Par exemple, chez les agrions, les mĂąles ont un pĂ©nis prĂ©sentant une petite brosse, le goupillon. Cette balayette racle le tractus gĂ©nital de la femelle avant d’éjaculer, ce qui leur permet d’enlever le sperme provenant des prĂ©cĂ©dents accouplements de la femelle[11]. Par consĂ©quent, le mĂąle s’accouplant en dernier avec la femelle s’assure la paternitĂ© de la quasi-totalitĂ© de ses Ɠufs. Cette technique fait partie de la stratĂ©gie de "dĂ©placement du sperme". Chez l’Homme, on retrouve un systĂšme comparable qui consiste en un gland surdimensionnĂ© par rapport Ă  la verge du pĂ©nis[12] - [13].

Stratégies des mùles face à la compétition spermatique

La compĂ©tition spermatique impose une pression sĂ©lective sur de nombreux caractĂšres chez les mĂąles. Le but Ă©tant de maximiser ses chances de fĂ©conder une femelle, la quantitĂ© de spermatozoĂŻdes, leurs formes et leurs physiologies sont d’une importance capitale. Par ailleurs, les comportements des mĂąles vis-Ă -vis des rivaux et de la femelle peuvent Ă©galement s’avĂ©rer efficaces afin de maximiser ses chances de fertilisation et/ou diminuer la compĂ©tition spermatique.

Morphologie et physiologie des spermatozoĂŻdes

  • QuantitĂ© - Afin d’augmenter la probabilitĂ© de fertiliser un set d’ovule, la quantitĂ© de sperme dĂ©posĂ©e dans le tractus gĂ©nital de la femelle peut s’avĂ©rer cruciale. Deux stratĂ©gies sont envisageables : Ă©mettre beaucoup de spermatozoĂŻdes dans un seul Ă©jaculat, ou comme chez de nombreux oiseaux supposĂ©s monogames : copuler un grand nombre de fois. Si les spermatozoĂŻdes de diffĂ©rents mĂąles se retrouvent dans le mĂȘme tractus gĂ©nital, alors un grand nombre peut s’avĂ©rer un Ă©lĂ©ment avantageux par dilution des spermatozoĂŻdes adverses. C’est ainsi que l’on observe, chez les espĂšces ayant un fort taux d’accouplement de la femelle et subissant donc forte compĂ©tition spermatique, une augmentation de la taille des testicules. Par ailleurs, il a Ă©tĂ© prouvĂ© que chez certaines espĂšces d’orthoptĂšres, scarabĂ©es, mouches, hymĂ©noptĂšres, lĂ©pidoptĂšres et poulets, les mĂąles Ă©jaculent davantage de sperme quand le risque de compĂ©tition est perçu comme Ă©levĂ© et vice versa[14].
  • Taille – Les spermatozoĂŻdes montrent une incroyable variabilitĂ© de taille, allant de quelques dixiĂšmes de millimĂštres Ă  cm chez Drosophilia bifurca (environ 30 fois la taille de la mouche)[14]. Partageant pourtant une mĂȘme fonction : fertiliser les ovules, l’apparition d’une telle variabilitĂ© semble surprenante. Plusieurs Ă©tudes ont cependant montrĂ© que la compĂ©tition spermatique semblait favoriser une grande taille des spermatozoĂŻdes chez diffĂ©rents taxons[15]. Mais cette hypothĂšse reste fortement controversĂ©e et les raisons adaptatives chez chaque espĂšce peuvent fortement varier en fonction des conditions de compĂ©tition (morphologie du tractus, mode de fĂ©condation, etc.). Par exemple, chez les insectes, la taille des spermatozoĂŻdes est influencĂ©e par la taille des organes de stockage des femelles[15].

Cependant, des hypothÚses sont données pour expliquer ce gigantisme spermatique :

  1. une vitesse accrue avec la taille du spermatozoĂŻde, amĂ©liorant sa capacitĂ© Ă  fertiliser l’ovule en arrivant le premier[14] - [15].
  2. La grande taille du spermatozoĂŻde permettrait de bloquer le passage des autres spermatozoĂŻdes[14].
  • Morphologie - Si l’on s’intĂ©resse Ă  la morphologie des spermatozoĂŻdes d’un sperme homospermatique, on s’aperçoit qu’il existe une forte proportion de spermatozoĂŻdes dĂ©formĂ©s par rapport Ă  la forme classique (40 % chez l’Homme[16], 30 Ă  50 % chez le lion[17]). Ceci permet une vĂ©ritable rĂ©partition des tĂąches dans le tractus gĂ©nital femelle : ceux qui ont une forme normale vont attaquer en allant le plus rapidement possible vers l’ovule, tandis que les anormaux qui ont une mobilitĂ© rĂ©duite vont dĂ©fendre en bloquant le sperme concurrent. Ces vĂ©ritables spermatozoĂŻdes kamikazes[18] vont former une ceinture de chastetĂ© empĂȘchant les spermatozoĂŻdes d’un autre mĂąle de fĂ©conder les Ɠufs, on parle de bouchon spermatique. Il a ainsi Ă©tĂ© proposĂ© que ces spermatozoĂŻdes anormaux soient des spermatozoĂŻdes kamikazes qui se sacrifieraient en se fixant Ă  l’acrosome de spermatozoĂŻdes Ă©trangers et limiteraient leurs dĂ©placements[18] - [19].
  • Physiologie - Chez certaines espĂšces, dont la drosophile, les mĂąles produisent un liquide sĂ©minal alcalin qui rĂ©duit la viabilitĂ© des autres spermatozoĂŻdes. La toxicitĂ© est telle qu'elle peut rĂ©duire la viabilitĂ© des femelles dans certains cas. L'impact sur la durĂ©e de vie des femelles permet aux mĂąles produisant ces liquides sĂ©minaux particuliers de pouvoir s'approprier la paternitĂ© de la quasi totalitĂ© des ovocytes produits par une femelle au cours de sa vie. Ce caractĂšre est donc sĂ©lectionnĂ© chez les mĂąles[20].

Adaptations comportementales

La compĂ©tition spermatique ne se traduit pas uniquement par des adaptations au niveau spermatique, mais aussi au niveau comportemental. De nombreuses stratĂ©gies ont Ă©tĂ© dĂ©crites, comme permettant aux mĂąles de diminuer la compĂ©tition spermatique avec ses rivaux, amĂ©liorant ainsi ses chances de fĂ©conder une femelle. Les mĂąles ayant pour but de s’assurer le plus haut taux de paternitĂ© possible, adoptent de nombreuses stratĂ©gies que l’on retrouve Ă  tous stades dans la reproduction.

Comportements pré-copulatoires

Chez certaines espĂšces (comme pour les lĂ©zards e.g. lacerta vivipara) les mĂąles Ă©mergent avant les femelles et une compĂ©tition entre eux va avoir lieu pour accĂ©der aux femelles dans le but de s’accoupler avec elles dĂšs qu’elles Ă©mergent[5]. Chez les mammifĂšres les mĂąles s’adonnent Ă  des combats intenses (Ă©lĂ©phants de mer) pour dĂ©fendre leur harem et ainsi s’assurer de la paternitĂ© des progĂ©nitures qui vont naĂźtre sur leurs territoires. Chez les oiseaux et les poissons, les mĂąles paradent devant les femelles afin d’acquĂ©rir l’autorisation de ces derniĂšres de se reproduire (exemple du paon). Cette compĂ©tition favorise l'apparition de traits ostentatoires exagĂ©rĂ©s pour plaire aux femelles ainsi que d'armes pour les combats.

Comportements pendant la copulation

Des copulations multiples permettent aux mĂąles d’augmenter leurs chances de fĂ©conder un maximum d’ovules, en augmentant la quantitĂ© de sperme transfĂ©rĂ© dans la femelle[21]. Lorsque la copulation commence, rien ne doit la perturber, sous peine de voir la descendance du mĂąle diminuer. Pour Ă©viter cela, les mĂąles ont amĂ©liorĂ© les systĂšmes d’accrochages aux femelles: (d’aprĂšs Hungerford[22] 1954) chez les insectes, la modification des tarses des pattes permettent de mieux s’accrocher Ă  la femelle[5]. Chez les dytiques, les mĂąles ont des sortes de ventouses sur les tarses arriĂšre pour tenir plus efficacement sur la femelle[23].

Ils ont aussi adaptĂ© des stratĂ©gies contre le vol des femelles par des rivaux. Par ailleurs, une autre stratĂ©gie vise Ă  s’accoupler dans des zones oĂč la densitĂ© des concurrents est faible[5].

De plus pour Ă©viter que la femelle ne dilue le sperme d’un mĂąle, celui-ci peut prolonger la copulation (avec contact gĂ©nital) afin de permettre aux spermatozoĂŻdes d’avoir le temps de fĂ©conder les Ɠufs[24]. Le mĂąle va donc faire office de bouchon copulatoire[5]. Chez le phasme Necroscia sparaxes le contact gĂ©nital peut durer jusqu’à 79 jours[25].

De nombreuses espĂšces, notamment chez les insectes, offrent des prĂ©sents aux femelles : (sĂ©crĂ©tions glandulaires, proies, parties de leur corps
) dans le but de capter l'attention de la femelle pendant un temps suffisamment long pour qu’elle ne copule pas avec d’autres rivaux[26].

Comportements post-copulatoires

Une des stratĂ©gies pour s’assurer que la femelle ne s’accouple pas avec d’autres mĂąles est de rester simplement avec elle (sans le moindre contact) (d’aprĂšs Parker[3] 1970), ou rester en contact physique avec elle (sans contact gĂ©nital), comme l'agrion(d’aprĂšs Parker[27] 1970)[5].

D’autres (blattes, criquets, et autres insectes) vont favoriser la mise en place de bouchon spermatique (appelĂ© aussi bouchon copulatoire), qui sont des structures placĂ©es par le mĂąle Ă  l'intĂ©rieur du systĂšme reproducteur de la femelle Ă  la fin de la copulation grĂące Ă  des « glandes Ă  ciment » particuliĂšrement volumineuses chez le ver acanthocĂ©phale[5].

Une autre stratĂ©gie consiste Ă  Ă©mettre une substance empĂȘchant les accouplements suivants. Chez les moustiques, par exemple, les mĂąles produisent une substance grĂące Ă  leur glande sexuelle secondaire qui inhibe la rĂ©ceptivitĂ© des femelles insĂ©minĂ©es. Ainsi, elle refusent la plupart des accouplements avec les autres mĂąles[28]. Une autre tactique est de rendre les femelles inattractives pour les autres mĂąles. Ce phĂ©nomĂšne est particuliĂšrement bien connu chez les papillons de nuit. En effet, les mĂąles dĂ©posent des anti-aphrodisiaques sur les femelles lors des accouplements[29].

Stratégies des femelles et choix cryptique

Le rĂŽle des femelles dans la compĂ©tition spermatique a longtemps Ă©tĂ© ignorĂ©[30]. En effet on pensait que les femelles n’avaient qu’un rĂŽle passif dans la reproduction. Cependant, Thornhill et Eberhard Ă©mirent l’idĂ©e selon laquelle le lieu de compĂ©tition spermatique, i.e. le tractus gĂ©nital de la femelle, pouvait Ă©ventuellement donner la possibilitĂ© aux femelles d’agir sur la sĂ©lection du sperme. Ce phĂ©nomĂšne est appelĂ© « choix cryptique des femelles (en) » et dĂ©crit les processus prĂ© et/ou post copulatoires amenant la femelle Ă  favoriser le sperme d’un mĂąle au dĂ©triment des autres[6]. Cependant, il reste difficile de mettre en Ă©vidence spĂ©cifiquement cette compĂ©tition et de la dissocier de la compĂ©tition spermatique des mĂąles.

Stratégies pré-copulatoires

Avant la copulation les mĂąles rivalisent d’ingĂ©niositĂ© pour attirer les femelles (ornements, combats), cependant ce sont les femelles qui en gĂ©nĂ©ral choisissent avec quels mĂąles elles s’accoupleront. Par ailleurs, les femelles peuvent favoriser certains mĂąles en s’accouplant plusieurs fois avec[30] - [31].

Stratégies post-copulatoires

En dehors du comportement pré-copulatoire et de quelques cas particuliers, la compétition spermatique chez les femelles a lieu aprÚs la copulation et elle a lieu généralement dans les voies génitales de celles-ci[30].

  • SĂ©lection des Ă©jaculats - Selon plusieurs Ă©tudes, les femelles semblent pouvoir agir sur la paternitĂ© des Ɠufs en sĂ©lectionnant le sperme du mĂąle qu’elles « prĂ©fĂšrent ». Les mĂ©canismes sous-jacents sont encore mal connus, mais quelques pistes sont donnĂ©es[32]. Les femelles peuvent avoir un contrĂŽle de la paternitĂ© en expulsant les Ă©jaculats des mĂąles[30]. Les spermathĂšques chez les insectes, auraient un grand rĂŽle dans la sĂ©lection des Ă©jaculats. En effet les femelles ayant un contrĂŽle sur la fermeture ou l’ouverture de celles-ci, permettraient de favoriser les mĂąles de leur choix. Notamment chez Scathophaga stercoraria, les muscles de la spermathĂšque permettent de modifier le stockage du sperme[33].
  • SĂ©lection des spermatozoĂŻdes - L'incompatibilitĂ© gĂ©nĂ©tique des spermatozoĂŻdes serait une forme de sĂ©lection des spermatozoĂŻdes par la femelle[30]. Par exemple on retrouve ce processus chez les plantes, entre un grain de pollen (mĂąle) et le stigmate (femelle) oĂč s'il y a incompatibilitĂ© gĂ©nĂ©tique entre ces deux composants, le tube pollinique qui permet au grain de pollen de fĂ©conder l'ovule ne se dĂ©veloppe pas[30] - [34]. Ce mĂ©canisme peut avoir plusieurs sources : la dominance ou la surdominance d'un gĂšne, des conflits inter ou intragĂ©nomiques, etc[30]. Ceci permettrait d'Ă©viter tout avortement (chez les mammifĂšres) ou perte des Ɠufs (chez les insectes) et ainsi de minimiser les coĂ»ts de la fabrication des ovules[5]. Chez les Diplosoma[35], ascidies hermaphrodites coloniales marines, le sperme est directement relarguĂ© dans l'eau avant d'atteindre l'oviducte des femelles. Si le sperme est incompatible avec l’oviducte, il sera dĂ©truit par l’individu femelle. La fĂ©condation ne pourra avoir lieu. Un autre mĂ©canisme existerait dans le rĂšgne animal : la sĂ©lection des spermatozoĂŻdes par les pronuclĂ©us femelles. En effet (d’aprĂšs CarrĂ©[36] 1991) chez BeroĂ« ovata appartenant Ă  la famille des CnĂ©taires ou CtĂ©nophores, le choix spermatique dans la femelle peut s'observer directement (l'animal et les Ɠufs Ă©tant transparents). Les scientifiques ont pu mettre en Ă©vidence que les spermatozoĂŻdes aprĂšs avoir pĂ©nĂ©trĂ© l'ovaire vont ĂȘtre choisis par les pronuclĂ©us femelles qui vont tourner autour avant de fusionner avec[30].

Ainsi de nombreux exemples tendent Ă  prouver que les femelles ont un rĂŽle actif dans le choix de la paternitĂ© des Ɠufs, mĂȘme si tout ne peut ĂȘtre affirmĂ© de façon catĂ©gorique. Car la diffĂ©rence compĂ©tition mĂąle-mĂąle et femelle-mĂąle reste floue. Les stratĂ©gies prĂ©-copulatoires sont moins controversĂ©es que les stratĂ©gies post-copulatoires car elles sont fondĂ©es sur des faits bien observables : le comportement des femelles.

Coût des stratégies et coévolution[5]

Si les stratĂ©gies d’assurance de la paternitĂ© augmentent le succĂšs reproducteur des mĂąles, elles ne sont pas exemptes de certains coĂ»ts pour les individus. Par exemple, l’extravagance de certains traits morphologiques chez les mĂąles peut aller Ă  l’encontre de sa propre survie, en augmentant les risques de prĂ©dations et peut s’avĂ©rer coĂ»teuse en Ă©nergie. De mĂȘme, les combats, offrandes, et autres parades sont des stratĂ©gies hautement coĂ»teuses pour le mĂąle. D’une maniĂšre gĂ©nĂ©rale, les stratĂ©gies d’assurance de la paternitĂ© consistant Ă  garder la femelle aprĂšs l’accouplement exercent chez le mĂąle les effets nĂ©gatifs suivants : perte de temps (rĂ©duction des opportunitĂ©s de rencontrer de nouvelles partenaires) ; risque de blessures lors des combats pour Ă©loigner les rivaux ; augmentation du risque de prĂ©dation en Ă©tant plus visible, moins attentif ou moins mobile. De plus, chez les espĂšces territoriales, les mĂąles doivent Ă©tablir un compromis entre la dĂ©fense de leur territoire et la protection de leurs spermatozoĂŻdes.

Mais au-delĂ  du simple coĂ»t chez les mĂąles, les stratĂ©gies de compĂ©tition spermatique peuvent s’avĂ©rer Ă©galement coĂ»teuses pour les deux sexes. Un mĂ©canisme tel que les bouchons copulatoires, par exemple, prĂ©sente un dĂ©savantage pour la femelle, mais Ă©galement pour le mĂąle. En effet, la femelle ne pourra ĂȘtre insĂ©minĂ©e que par un seul mĂąle et aura dĂšs lors une descendance monopaternelle donc une diversitĂ© gĂ©nĂ©tique rĂ©duite avec Ă©galement le risque de ne pas avoir tous ses ovules fĂ©condĂ©s; Ă  moins qu’un second accouplement n’ait lieu avant que le bouchon ne soit solidifiĂ©. Quant au mĂąle, il ne pourra plus s’accoupler avec cette femelle. Par contre, il le pourra avec d’autres femelles, Ă  condition qu’elles soient vierges.

Les autres processus visant Ă  empĂȘcher la femelle de se reproduire Ă  nouveau (tels que les offrandes, la garde par le mĂąle ou les substances anti-aphrodisiaques qui lui sont dĂ©posĂ©es) la pĂ©nalisent de la mĂȘme façon que le bouchon copulatoire.

En bref, mĂąles et femelles se retrouvent dans un conflit d’intĂ©rĂȘt. Le mĂąle cherche Ă  maximiser sa paternitĂ© en contraignant la femelle, et la femelle cherche Ă  augmenter la diversitĂ© des spermes qu’elle peut contenir afin de choisir le meilleur partenaire. Or une adaptation qui diminue la valeur adaptative d’un individu amĂšne Ă  la coĂ©volution d’une contre adaptation. On se retrouve donc dans un cas typique de coĂ©volution des caractĂšres autour de cette compĂ©tition spermatique. Chez les femelles, la sĂ©lection sexuelle a entraĂźnĂ© l’évolution de stratĂ©gies pour pallier les effets nĂ©gatifs des adaptations des mĂąles (rĂ©sistance physique Ă  l’accouplement, rejet du mĂąle, choix copulatoire, retrait du bouchon copulatoire, etc.). À l’échelle d’une espĂšce, les stratĂ©gies observĂ©es consistent donc en un compromis entre les stratĂ©gies adaptatives des mĂąles et des femelles, qui ne maximise pas le succĂšs reproducteur de chaque sexe mais qui optimise le succĂšs reproducteur global de l’espĂšce. Le compromis adoptĂ© dĂ©coule du rapport optimal entre les coĂ»ts et/ou les risques associĂ©s Ă  ces stratĂ©gies encourus par les individus des deux sexes, et le (les) bĂ©nĂ©fice(s) rĂ©sultants pour la valeur adaptative de l’espĂšce. Une stratĂ©gie persistera donc dans une population si le bĂ©nĂ©fice qu’elle confĂšre aux individus est, en moyenne, supĂ©rieur au bĂ©nĂ©fice associĂ© Ă  d’autres stratĂ©gies alternatives.

Compétition spermatique et phénomÚne de spéciation

En 2009, Juan Martin-Coello et al., firent une Ă©tude afin de dĂ©terminer l’impact de la compĂ©tition spermatique sur le phĂ©nomĂšne de spĂ©ciation chez les espĂšces trĂšs proches. Ils remarquĂšrent que quels que soient les croisements effectuĂ©s, les spermatozoĂŻdes intraspĂ©cifiques avaient toujours le meilleur taux de fertilisation. Cependant, dans le cas de croisements interspĂ©cifiques, les spermatozoĂŻdes issus de mĂąles d’une espĂšce ayant une forte compĂ©titivitĂ© spermatique s’avĂ©raient capables de fĂ©conder les ovules d’une femelle d’une autre espĂšce proche avec succĂšs. Alors qu’un mĂąle d’une espĂšce Ă  faible compĂ©titivitĂ© spermatique ne pouvait fĂ©conder les ovules d’une femelle d’une autre espĂšce qu’avec peu de succĂšs.

Par ailleurs, ils firent une dĂ©couverte intĂ©ressante selon laquelle les femelles appartenant Ă  une espĂšce possĂ©dant une forte compĂ©tition spermatique, dĂ©veloppaient des ovules « rĂ©sistants », autrement dit, plus difficiles Ă  fĂ©conder. Il s’avĂšre donc que la compĂ©tition spermatique n’agit pas uniquement sur les caractĂ©ristiques et performances du sperme, mais Ă©galement sur celles de l’ovule. Ceci donnant lieu Ă  des asymĂ©tries entre les espĂšces proches parentes, diminuant les succĂšs de fĂ©condation dans le cas de croisements interspĂ©cifiques. Ce phĂ©nomĂšne peut donc avoir un rĂŽle intĂ©ressant de renforcement de la spĂ©ciation[6].

Controverse et débat

La compĂ©tition spermatique est un sujet suscitant un grand intĂ©rĂȘt et donc de nombreux dĂ©bats dans la communautĂ© scientifique. La difficultĂ© inhĂ©rente Ă  la mesure de la compĂ©tition spermatique en fait un premier point de controverse. En effet, on l’estime trĂšs gĂ©nĂ©ralement part le calcul d’une valeur : le « P2 ». Il s’agit de la proportion de descendants du second mĂąle s’étant accouplĂ© avec une femelle. Cette valeur peut aller de 0 Ă  1. Si elle est Ă©gale Ă  1 alors le second mĂąle a eu 100 % de paternitĂ©, si elle est Ă©gale Ă  0, c’est le premier mĂąle qui a 100 % de paternitĂ©. Si P2 est Ă©gal Ă  0.5 alors on estime que les deux Ă©jaculats ont Ă©tĂ© utilisĂ©s de la mĂȘme façon[14] - [37].

Mais ce calcul pose un problĂšme : comment dĂ©terminer si ces chiffres dĂ©coulent d’une compĂ©tition entre les spermatozoĂŻdes ou du choix de la femelle ? De nouvelles mĂ©thodes de marquages des spermatozoĂŻdes (par fluorescence par exemple) ont alors Ă©tĂ© mises en place, mais dont l’impact sur les performances spermatiques doit ĂȘtre attentivement Ă©valuĂ©[6] - [14] - [37].

Par ailleurs, en ce qui concerne la taille des spermatozoĂŻdes et leur vitesse, il Ă©tait entendu qu’une plus grande taille amenait Ă  une plus grande vitesse et donc Ă  une meilleure fertilitĂ©. Cependant, Stuart Humphries et al. ont rĂ©cemment remis en cause cette idĂ©e en utilisant des donnĂ©es de physique, arguant que les conditions in vivo n’étaient pas Ă©quivalentes en termes de physique des fluides Ă  celles que l’on trouve in vitro. Les effets parois entre autres, sont Ă  prendre Ă  compte dans les calculs. Ainsi, ils dĂ©clarent que l’augmentation de la taille des spermatozoĂŻdes n’est pas forcĂ©ment liĂ©e Ă  la compĂ©tition spermatique[38].

En bref, Ă  cause de ces diverses controverses, il est possible que l’effet de la compĂ©tition spermatique soit mal comprise ou sous-estimĂ©e. Mais de nouvelles Ă©tudes et mĂ©thodes sont en passe d’amĂ©liorer l’approche de cette thĂ©orie.

Références

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