Claude Ambroise RĂ©gnier
Claude Ambroise Régnier, duc de Massa, né à Blâmont (alors duché de Lorraine, actuellement Meurthe-et-Moselle) le et mort à Paris le , est un homme politique français.
Claude-Ambroise RĂ©gnier de Massa | |
Claude Ambroise Régnier, par Robert Lefèvre (1808). | |
Fonctions | |
---|---|
Président du Corps législatif | |
– | |
Prédécesseur | Élisabeth-Pierre de Montesquiou-Fezensac |
Successeur | Joseph-Henri-Joachim Lainé |
Garde des Sceaux | |
– | |
Prédécesseur | André-Joseph Abrial |
Successeur | Mathieu Louis Molé |
Ministre de la Police | |
– | |
Prédécesseur | Joseph Fouché |
Successeur | Joseph Fouché |
Président du Conseil des Anciens | |
– | |
Prédécesseur | Jacques Poisson de Coudreville |
Successeur | Jean-Antoine Marbot |
– | |
Prédécesseur | Guillaume François Charles Goupil de Préfelne |
Successeur | Jacques Antoine Creuzé-Latouche |
Biographie | |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Blâmont |
Date de décès | |
Lieu de décès | Paris |
Biographie
Il est le fils d’Ambroise Régnier, receveur des Domaines du Roi. et de Marie-Françoise Thiry ; petit-fils de Jean-Antoine Régnier procureur au bailliage de Vôge et par sa mère, petit-fils de Jean-Baptiste Thiry, procureur du Roi en l'hôtel de ville de Blâmont[1]. Il commence ses études à Saint-Dié, sous la direction d'un oncle prêtre, l'abbé Régnier, curé de la paroisse principale, et il les termine à l'université de Strasbourg avec l'obtention du diplôme de licencié en droit. Inscrit au Parlement à compter de , il fait aussitôt l'apprentissage de la profession d'avocat au barreau de Lunéville. Il devient en 1769 à la demande du prince Louis de Salm-Salm (de) son conseiller et procureur général à Senones, lui confiant l'administration de la principauté[2].
Devenu Français avec la réunion de la Lorraine à la France en 1766, il devient en 1773 avocat à Nancy[3]. Enthousiasmé par la Révolution, il est élu le , par le bailliage de Nancy, député du tiers état aux États généraux, où il siège au comité de constitution. Après la fuite du roi, il est envoyé le comme commissaire dans les départements du Rhin pour y recevoir le serment des troupes. Après s'être éloigné de la vie politique sous la Terreur, il est élu le 23 vendémiaire an IV () député de la Meurthe au Conseil des Anciens, où il siège à gauche. La même année, il devient secrétaire le 2 frimaire an IV (), puis président de l'assemblée le 1er ventôse an IV (), et fait partie de plusieurs commissions : radiation de la liste des émigrés, successions, examen du nouveau pour les délits et peines des troupes de la République, délits de presse, vérification des pouvoirs des nouveaux députés. Sans soutenir le Directoire, il combat les royalistes du club de Clichy. Adversaire des néo-jacobins, de même, il soutient la proposition de Courtois, conduisant à la fermeture du club du Manège. Il est réélu le 23 germinal an VII ().
Acquis au général Bonaparte, il est l'un des principaux coopérateurs du coup d'État du 18 brumaire an VIII () ; il fait ainsi partie des membres du Conseil des Anciens qui se réunissent chez leur président, Lemercier, le soir du 17 brumaire (), pour préparer la translation des conseils à Saint-Cloud, qui doit être votée le lendemain. Le 19 (), il entre à la commission intermédiaire du Conseil des Anciens, dont il devient président quelques jours plus tard. Le 4 nivôse an VIII (), il est nommé au Sénat conservateur et au Conseil d'État. Il renonce conformément à la Constitution au premier poste de sénateur pour se consacrer au Conseil d'État. Marqué par une connaissance approfondie des questions juridiques, il devient l'un des principaux redacteurs du Code civil.
Napoléon le nomme grand-juge et ministre de la justice (Garde des Sceaux) le 27 fructidor an X (), fonctions qu'il conserve pendant près de onze ans. Jusqu'au , il dirige également le ministère de la Police. À ce poste, il découvre le complot de Cadoudal, dont il instruit le procès. Sa relative incompétence sur les sujets policiers conduit le Premier consul à rappeler Fouché.
Il est fait chevalier de la Légion d'honneur le 9 vendémiaire an XII (), grand officier le 25 prairial (), grand aigle (grand-croix) le 13 pluviôse an XIII (), créé comte d'Empire le . Il devient duc de Massa le . À son départ du ministère de la Justice, le alors qu'il est âgé de soixante-sept ans, il reçoit le titre de ministre d'État et obtient la présidence du Corps législatif, dont il n'est pourtant pas membre. Napoléon lui offre, lors de son départ du ministère, d’un hôtel particulier, rue de Choiseul.
Néanmoins, en , il adhère à la déchéance de Napoléon. Il meurt peu après, le dans sa soixante-neuvième année, et est enterré au Panthéon.
Claude Ambroise Régnier est également connu pour avoir préparé pour Napoléon, la circulaire du 8 janvier 1803 prohibant en France, les mariages mixtes « entre des blancs et des négresses » et « entre des nègres et des blanches »[4] - [5].
Famille
Son épouse Charlotte Lejeune, née à Lunéville le , est morte à Paris le . Ils ont eu deux enfants : Catherine Charlotte (1775-1856), épouse du baron Thiry, et Nicolas (1783-1851)[6], qui devient comte de Gronau en 1809, préfet de l'Empire (dans l'Oise puis le Cher) puis pair de France sous la Restauration.
Au nombre de ses descendants, figure Jean-Marie Bastien-Thiry (1927-1963), polytechnicien, ingénieur de l’armement et organisateur de l’attentat du Petit-Clamart contre le général de Gaulle, pour lequel il a été condamné à mort et été le dernier fusillé exécuté en France.
Propriétés
- Château du Plessis-Piquet de 1808 à juin 1814, que sa veuve revendit en 1817 à Jean-Baptiste Henry Collin de Sussy[7]
Armoiries
Figure | Blasonnement |
|
Armes du comte RĂ©gnier et de l'Empire
D'hermines à une fasce de sable chargée de trois alérions d'or, le franc-quartier de comte ministre brochant sur le tout.[8] - [9] |
|
Armes du duc de Massa et de l'Empire
D'hermines à la fasce de sable chargé de trois alérions d'or, chef des ducs d'Empire.[8] |
Annexes
Bibliographie
- Adolphe Robert, Gaston Cougny (dir.), Dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889, Paris, Edgar Bourloton, 1889, t. 5, de Reboul à Reille, p. 107, sur le site de l'Assemblée nationale.
- Thierry Lentz, Les ministres de Napoléon : Refonder l'État, servir l'empereur, Perrin, coll. « Tempus » (no 659), , 303 p. (ISBN 978-2262043759).
- Les papiers personnels de Claude Ambroise Régnier sont conservés aux Archives nationales sous la cote 279AP[10].
Liens externes
- Ressource relative Ă la musique :
- Ressource relative Ă la vie publique :
- Ressource relative aux beaux-arts :
- (en) British Museum
- Ressource relative aux militaires :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Ministres 1700-1870
- La correspondance et les rapports des ministres de la Justice (dont Régnier, 1802-1813) au Secrétaire d’État sous Napoléon Ier sont conservées aux Archives nationales (France).
Notes et références
- Paul Delaval, Le grand juge RĂ©gnier, duc de Massa, Le Pays lorrain et le pays messin, , no 12.
- Paul Delaval, Le grand juge RĂ©gnier, duc de Massa, Le Pays lorrain et le pays messin, , no 12., p. 739.
- L. Adam, Étude sur trois gardes des sceaux nés en Lorraine : Régnier, duc de Massa ; Comte de Serre ; Henrion de Pansey, 1872.
- Alain-Jacques Tornare, La Révolution française, EDI8, 2012, p. 247
- Jean-Simon Loiseau, Dictionnaire des arrĂŞts modernes, Clament, 1809, volume 2, p. 449
- Daniel Baduel, Saint-Martin-du-Tertre : un village, une histoire, Syndicat d'initiative de Saint-Martin-du-Tertre, 2000.
- René Pottier, Histoire d'un village, Le Plessis-Robinson, Éditions Fernand Sorlot, Paris, 1941, p. 162
- « PLEADE CHAN », sur chan.archivesnationales.culture.gouv.fr (consulté le )
- Source : www.heraldique-europeenne.org
- Voir la notice dans la salle des inventaires virtuelle des Archives nationales.