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Classe Nautilus (mouilleur de mines)

La classe Nautilus est une classe de croiseur-mouilleur de mines construit pour la Kaiserliche Marine au début des années 1900. Seuls deux navires, le SMS Nautilus et le SMS Albatross de conception différente, furent construits par le chantier naval AG Weser de Brême.

Classe Nautilus
Image illustrative de l'article Classe Nautilus (mouilleur de mines)
L'Albatross échoué après la bataille de l'île de Gotland (juillet 1915).
Caractéristiques techniques
Type Croiseur-mouilleur de mines
Longueur 98,20 Ă  100,90 m
MaĂ®tre-bau 11,20 Ă  11,50 m
Tirant d'eau 4,40 Ă  4,42 m
DĂ©placement 1 975 Ă  2 208 t
Port en lourd 2 345 Ă  2 506 t
Propulsion 2 moteurs Ă  vapeur
4 chaudières au charbon
2 hélices
Puissance 6 600 cv (4 900 kW)
Vitesse 20 nœuds (37 km/h)
Caractéristiques militaires
Blindage Aucun
Armement 8 Ă— canons de 88 mm (8 x 1)
186 Ă  288 Ă— mines
Rayon d’action 3 530 Ă  3 680 milles marins (6 540 Ă  6 820 km) Ă  9 nĹ“uds (16,7 km/h)
Autres caractéristiques
Équipage 11 officiers, 197 matelots en temps de guerre
Histoire
Constructeurs AG Weser
A servi dans Kaiserliche Marine
Commanditaire Drapeau de l'Empire allemand Empire allemand
PĂ©riode de
construction
1905-1908
PĂ©riode de service 1907-1919
Navires construits 2
Navires prévus 2
Navires démolis 2

Conception

Caractéristiques générales

Maquette du SMS Albatross.

Bien que confondus dans la mĂŞme classe, ces navires Ă©taient dissemblables en apparence : le Nautilus (conçu sous le nom de Minendampfer A), dont le coĂ»t de construction fut de 2,8 millions de goldmarks, arborait le style d'un grand yacht, avec une proue de clipper terminĂ©e par un bout-dehors, une poupe Ă©lancĂ©e, et une coque assez haute[1]. Le Nautilus avait une longueur hors-tout de 98,20 mètres, un faisceau de 11,20 mètres et un tirant d'eau de 4,42 mètres. Il dĂ©plaçait 1 975 tonnes en charge nominale et 2 345 tonnes Ă  pleine charge. En 1909-1910, le Nautilus a Ă©tĂ© modernisĂ© au chantier naval impĂ©rial de Kiel. Son porte-Ă -faux arrière a Ă©tĂ© rallongĂ© de 2,70 mètres, portant sa longueur hors-tout Ă  100,90 mètres. Le pont de sa superstructure a Ă©galement Ă©tĂ© rallongĂ© Ă  l'arrière[2].

L'Albatross de son cĂ´tĂ© avait une proue combinant Ă©peron et forme clipper, une coque plus basse, mais la mĂŞme poupe Ă©lancĂ©e, Ă  la manière des croiseurs lĂ©gers allemands contemporains. Son aspect Ă©tait bien plus martial. Il Ă©tait aussi plus lourd, et fut construit deux ans plus tard sous le nom de Minendampfer B[1]. Sa longueur hors-tout Ă©tait de 100,90 mètres, un faisceau de 11,50 mètres, et un tirant d’eau de 4,40 mètres. Il dĂ©plaçait 2 208 tonnes en charge nominale et 2 506 tonnes Ă  pleine charge. L'Albatross fut ensuite reconstruit comme son sister-ship en 1910[1].

Leurs coques ont été construites avec des armatures en acier longitudinales. Les coques ont été divisées en neuf compartiments étanches et incorporent un double fond, s'étendant sur 60% de la longueur de la quille. Les deux navires avaient deux mâts équipés d'une plate-forme. L'Albatross avait également un gaillard plus haut s'étendant jusqu'à la base du mât principal, tandis que Nautilus comprenait une superstructure qui commençait juste derrière le mât avant[2].

La direction Ă©tait contrĂ´lĂ©e avec un seul gouvernail. Ils Ă©taient assez manĹ“uvrables et avaient un rayon de braquage serrĂ©. D'une tendance naturelle Ă  lofer mĂŞme pendant une petite houle, les navires Ă©taient considĂ©rĂ©s comme ardents. L'Ă©quipage comprenait 10 officiers et 191 hommes d'Ă©quipage, augmentĂ© Ă  11 officiers et 197 matelots en temps de guerre. Ils embarquaient plusieurs navires plus petits, dont un navire piquet, une chaloupe, deux yawls et un dinghy. Ceux-ci Ă©taient manipulĂ©s avec un grand derrick montĂ© sur le mât principal[2].

Machinerie

Leur système de propulsion se composait de 2 moteurs Ă  vapeur Ă  triple expansion et Ă  trois cylindres, entraĂ®nant chacun une seule hĂ©lice Ă  quatre pales d'un diamètre de 3,20 mètres. Les moteurs Ă©taient alimentĂ©s par 4 chaudières au charbon de type Marine, divisĂ©es en quatre chaufferies individuelles. Les chaudières Ă©taient rĂ©parties par paires dans deux cheminĂ©es Ă©troitement espacĂ©es. L'Ă©lectricitĂ© Ă©tait fournie par deux turbo-gĂ©nĂ©rateurs produisant 90 kilowatts (120 ch) Ă  110 volts[2].

Sa puissance Ă©tait de 6 600 chevaux-vapeur (4 900 kW) produisant une vitesse de pointe de 20 nĹ“uds (37 km/h). Lors des essais, le Nautilus a atteint une vitesse de 20,8 nĹ“uds (38,5 km/h) et l'Albatross 20,2 nĹ“uds (37,4 km/h) en charge lĂ©gère. Les navires embarquaient 526 tonnes de charbon au maximum, leur donnant une autonomie de 3 530 Ă  3 680 milles marins (6 540 Ă  6 820 km) Ă  une vitesse de 9 nĹ“uds (16,7 km/h)[2].

Armement

Leur armement ne comprenait que des pièces lĂ©gères, groupĂ©s par paires. Ils Ă©taient armĂ©s de 8 canons de 88 mm SK L/35 (8 x 1) montĂ©s individuellement ; deux d'entre eux Ă©tait placĂ© cĂ´te Ă  cĂ´te sur le gaillard, quatre sur la superstructure au milieu du navire (deux sur chaque bordĂ©e), et les deux autres disposĂ©s en tourelles superposĂ©es Ă  l'arrière. Ces canons tiraient un obus de kg Ă  une vitesse Ă  la bouche de 750 mètres par seconde[3]. Leurs cadences Ă©taient de 15 obus/min. Les canons avaient une altitude maximale de 25 degrĂ©s, ce qui leur permettait d'engager des cibles jusqu'Ă  10 700 mètres[3]. Ils disposaient de 2 000 cartouches de munitions.

Le Nautilus emportaient Ă  bord jusqu'Ă  186 mines marine, portĂ© ultĂ©rieurement Ă  205. L'Albatross emportaient Ă  bord 288 mines. En 1918, le Nautilus a Ă©tĂ© rĂ©armĂ© de 2 canons de 76 mm, 4 canons antiaĂ©riens de 20 mm, 24 mitrailleuses, 2 lance-flammes et 4 lanceurs de mines, en emportant le mĂŞme nombre de mines. Son nouvel armement Ă©tait destinĂ© Ă  permettre au navire d'appuyer des opĂ©rations amphibies[2].

Nom Chantier naval Quille Lancement Mis en service Fin de carrière
SMS Nautilus AG Weser de BrĂŞme DĂ©truit en 1928
SMS Albatross AG Weser de BrĂŞme DĂ©truit en 1921

Historique

Le Nautilus mouilla trois champs de mines dès août 1914, nommés Lister, Vortrappe et Hever Sperre. Il mouilla ensuite des mines devant la Humber avec le SMS Mainz. Puis en compagnie de l'Albatross et du SMS Kaiser, il mouilla le grand champ défensif Alpha en Baltique, derrière le Skagerrak, puis le Rif Sperre en mai 1916[4]. Il resta ensuite en Baltique, patrouillant près des Aaland[5]. En 1917, il participa à l'opération Albion, au cours duquel il soutint la conquête du golfe de Riga[6]. En décembre, il fut ancré et débarrassé de son équipage, rayé des listes en mars 1919 et utilisé comme coque utilitaire jusqu'en 1928[2] avant d'être démoli à Copenhague[7].

L'Albatross de son côté heurta le Wartburg en 1911[8]. Après réparations, il mouilla des mines devant la Tyne en août 1914, et en septembre avec son sister-ship devant Heligoland[9]. Il mouilla ensuite en plusieurs sorties 550 mines devant l'île de Bogskär dans le nord de la Baltique, mais échappa de peu à la destruction par une escadre de croiseurs cuirassés russes en juin 1915. Une bataille de poursuite s'ensuit, et le croiseurs Allemand, réfugié à Gotland[10], se voit pilonné, évacué et contraint au sabordage le .

Notes et références

  1. chaudron-graphique, « Nautilus », sur www.navistory.com (consulté le )
  2. Gröner, p. 169
  3. « CLASSE Nautilus », sur le.fantasque.free.fr (consulté le )
  4. Goldrick, p. 77
  5. Hildebrand, Röhr & Steinmetz (Vol. 6), p. 150
  6. Staff (2008), p. 141, 144–145
  7. Staff (2011), p. 126
  8. Hildebrand, Röhr & Steinmetz (Vol. 1), p. 211
  9. Staff (2011), p. 106–107
  10. Staff (2011), p. 108–11

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • Erich Gröner, U-boats and Mine Warfare Vessels, vol. 2, Londres, Conway Maritime Press, (ISBN 0-85177-593-4)
  • James Goldrick, Before Jutland : The Naval War in Northern European Waters, August 1914–February 1915, Annapolis, Naval Institute Press, , 416 p. (ISBN 978-1-61251-881-7, lire en ligne)
  • (de) Hans H. Hildebrand, Albert Röhr et Hans-Otto Steinmetz, Die Deutschen Kriegsschiffe (Volume 1), Ratingen, Mundus Verlag, (ISBN 3-7822-0237-6)
  • (de) Hans H. Hildebrand, Albert Röhr et Hans-Otto Steinmetz, Die Deutschen Kriegsschiffe (Volume 6), Ratingen, Mundus Verlag, (ISBN 3-7822-0237-6)
  • Gary Staff, Battle for the Baltic Islands, Barnsley, South Yorkshire, Pen & Sword Maritime, , 178 p. (ISBN 978-1-84415-787-7)
  • Gary Staff, Battle on the Seven Seas : German Cruiser Battles, 1914–1918, Barnsley, South Yorkshire, Pen & Sword Maritime, , 232 p. (ISBN 978-1-84884-182-6)
  • David Woodward, The Collapse of Power : Mutiny in the High Seas Fleet, Londres, Arthur Barker Ltd, , 240 p. (ISBN 0-213-16431-0)
  • Conway's All the World's Fighting Ships : 1906–1922, Annapolis, Naval Institute Press, , 439 p. (ISBN 0-87021-907-3)
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