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Cimetière intercommunal du Val-de-Marne

Le Cimetière intercommunal du Val-de-Marne (dit aussi cimetière de la Fontaine-Saint-Martin) est un cimetière paysager conçu par l'architecte Robert Auzelle situé à Valenton dans le Val-de-Marne.

Cimetière intercommunal du Val-de-Marne
Adresse
15 avenue de la Fontaine Saint-Martin (d)
Valenton, Val-de-Marne
France
Coordonnées
48° 44′ 04″ N, 2° 28′ 32″ E
Identifiants
Site web
Sauvons nos tombes
Carte

Il ne doit pas être confondu avec le cimetière communal de Valenton, ni avec le cimetière communal de Limeil-Brévannes qui est tout proche.

Historique

Après la Seconde Guerre mondiale, des communes du département de la Seine se regroupent pour faire face à une perspective de saturation de leurs cimetières anciens. Bonneuil-sur-Marne, Charenton-le-Pont, Créteil, Joinville-le-Pont, Maisons-Alfort, Saint-Maur-des-Fossés et Saint-Maurice (Nogent-sur-Marne ne rejoindra le syndicat qu’après l’ouverture du cimetière et la commune de Valenton n’est pas adhérente) se regroupent en 1958 pour fonder le « syndicat intercommunal pour la création d’un cimetière à Créteil » sur une trentaine d'hectares sur les coteaux du Mont-Mesly au sud de Créteil. La déclaration d'utilité publique est accordée le et le terrain acquis en 1964. En 1966, Robert Auzelle est choisi comme architecte et demande le renfort de Pierre Lery, avec lequel il collabore pour créer les cimetières des Joncherolles (Seine-Saint-Denis) et de Villiers-le-Bel (Val-d'Oise). Mais fin 1967, le projet est revu car l'État et la Ville de Créteil (devenue préfecture du nouveau département du Val-de-Marne) décident de compléter l’urbanisation du Mont-Mesly[1].

Un autre terrain de 40 hectares (la plus grande surface de France pour un projet intercommunal) est trouvĂ©, au sud du cimetière de Limeil-BrĂ©vannes, sur les territoires de Valenton, Limeil et Villeneuve-Saint-Georges. Le terrain est bordĂ© au sud-est par l’emprise du futur Ă©changeur des autoroutes A87 et A5 (qui ne seront pas rĂ©alisĂ©es) et Ă  l’ouest par le prolongement de la voie dĂ©partementale qu'est l'avenue de la Fontaine-Saint-Martin. Ă€ la date de sa conception, il s’agit du plus grand cimetière intercommunal français projetĂ©. En avril 1969, Auzelle, associĂ© Ă  AndrĂ© MahĂ© et Ă  Hector Patriotis pour l’exĂ©cution, rend son avant-projet[1]. Ă€ l’entrĂ©e le parking dispose de 550 places de stationnement. Les bâtiments de service, localisĂ©s en position centrale, constituent l’élĂ©ment majeur de la composition : le cimetière de Valenton comprend un espace destinĂ© aux cĂ©rĂ©monies afin de faciliter un rituel civil du deuil et de l’inhumation qui ne passe plus nĂ©cessairement par l’Église[1].

Le cimetière ouvre progressivement entre 1973 et 1976 sur 32 hectares (le nord de l'emprise ayant reçu une caserne des Pompiers de Paris)[1]. Par rapport Ă  l’avant-projet, le nombre de places d’enfeus est rĂ©duit car peu prisĂ© des familles: ceux disposĂ©s en portiques quadrangulaires sont abandonnĂ©s, alors que seuls sont gardĂ©s les enfeus en bande, qui sont regroupĂ©s sur un espace dallĂ© unique au sud de l'entrĂ©e[1]. Dans les premiers mois de l’ouverture, le syndicat tente d’imposer ses dessins de sĂ©pultures sur la base d'un recueil de modèles imposĂ©s, mais le règlement qui se heurtait Ă  l'hostilitĂ© des marbriers est annulĂ© par le PrĂ©fet[1].

Organisation

Ce domaine de 35 hectares est gĂ©rĂ© par un syndicat intercommunal regroupant les communes de Bonneuil-sur-Marne, Charenton-le-Pont, CrĂ©teil, Joinville, Maisons-Alfort, Nogent-sur-Marne, Saint-Maur-des-FossĂ©s et Saint-Maurice[2]. Il dispose d’un crĂ©matorium (crĂ©Ă© en 1986 dans l’étage semi-enterrĂ© du funĂ©rarium), d’espaces traditionnels d’inhumation (dont un carrĂ© israĂ©lite et un carrĂ© musulman), d’espaces paysagers d’inhumation, d’un ossuaire, d’un columbarium, d’enfeus et d’un jardin du souvenir[1]. Les bâtiments gĂ©omĂ©triques simples sobrement construits en bĂ©ton, ces bâtiments sont surmontĂ©s et reliĂ©s entre eux par de monumentales toitures courbes recouvertes d’ardoises.

Une meilleure gestion des cimetières municipaux (reprise de concessions abandonnĂ©es et fin des concessions Ă  perpĂ©tuitĂ©) a limitĂ© le recours au cimetière intercommunal qui accueille seulement 400 inhumations par an, ce qui laisse de larges emprises libres[1]. Los prairies font l’objet de fauches tardives par un agriculteur cĂ©rĂ©alier et un centre Ă©questre qui transforme l’herbe en foin pour ses chevaux[2].

L’effet de dépouillement propice au recueillement que l’architecte rechercha a été critiqué par une partie des usagers[1]. Dans la décennie 2020, une vaste programme de plantations d'arbres sur les allées est entrepris[2].

Art

Le cimetière abrite des sculptures monumentales de Pierre Székely (1923-2001) pour « Les âges de la vie » à l’entrée du cimetière, alors que Pierre Sabatier (1925-2003) — qui a aussi collaboré avec Auzelle pour les Joncherolles — a conçu dans l’aire de cérémonie les paravents « l’arbre de vie » et « le cosmos »[1].

Personnalités inhumées

  • une des plus anciennes tombes est celle de Victor Hugo Fernandez (4 septembre 1949 - 11 juillet 1973), Sud-amĂ©ricain dĂ©cĂ©dĂ© dans une catastrophe aĂ©rienne Ă  Ermenonville. Sa forme gĂ©omĂ©trique, rĂ©pondant aux premières exigences formelles, se voulait en outre une Ă©vocation d’un motif traditionnel inca, en rĂ©fĂ©rence aux origines du dĂ©funt.

Notes et références

  1. Isabelle Duhau, « Le cimetière intercommunal de la Fontaine Saint-Martin à Valenton, une réalisation oubliée de Robert Auzelle », In Situ. Revue des patrimoines, no 31,‎ (ISSN 1630-7305, DOI 10.4000/insitu.14255, lire en ligne, consulté le )
  2. Marine Legrand, « «C’est un lieu de vie» : à Valenton, le cimetière laisse place à la nature... et à la culture », sur leparisien.fr, (consulté le )

Voir aussi

Lien externe

Article connexe

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