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Christian Vigouroux

Christian Vigouroux, né le , est un haut fonctionnaire français. Il a été le président de la section de l'intérieur du Conseil d'État de 2014 à 2016.

Il a été auparavant président adjoint de la section du contentieux, président de la section du rapport et des études et président de la section de l’intérieur. Il a été directeur de cabinet auprès des ministres de l’université, de l’intérieur, de la justice et des affaires sociales.

Christian Vigouroux a également été professeur associé de droit public à l'université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines et à l'université Paris-1 Panthéon-Sorbonne.

Biographie

Formation

Christian Vigouroux est titulaire d'une licence de droit[1] et diplômé de l’Institut d'études politiques de Paris en 1971[1]. Admis à l’École nationale de la magistrature (ENM) en 1972[1], il intègre l’ENA en 1974 dans la promotion Guernica[1] où il côtoie, entre autres, Bernard Stirn, Gilles Carrez et Yves-Thibault de Silguy.

Conseiller d'État

En 1976, à sa sortie de l'ENA, il est nommé auditeur au Conseil d'État. Il obtient le grade de maître des requêtes en 1980.

Il quitte le Conseil début 1981 pour la direction de l’urbanisme et des paysages au ministère de l’équipement en tant que conseiller juridique. L’année suivante, il est promu directeur adjoint.

Il retourne au Conseil d’État en 1986, en tant que commissaire du gouvernement près l'assemblée du contentieux et des autres formations de jugement du Conseil d’État, jusqu'en 1989.

En 1992, il rejoint la section des travaux publics et la section du contentieux du Conseil d'État.

De 1994 à 1997 il est rapporteur général de la Commission supérieure de codification.

Il est nommé président de la 10e sous-section du contentieux en 2002 puis président adjoint de cette section de 2008 à 2012[2].

Il préside le groupe « déontologie et indépendance de l'expertise » de la Haute Autorité de santé de sa création en 2006 au .

Le , il rejoint le Conseil d'État en tant que président de la section du rapport et des études[3].

Le , il est nommé président de la section de l’intérieur[4].

Directeur de cabinet de plusieurs ministres de gauche

En 1985, il est nommé directeur de cabinet du secrétaire d'État chargé des universités Roger-Gérard Schwartzenberg (MRG)[1]. Il occupe la même fonction auprès des ministres de l'Intérieur Pierre Joxe[5] - [1] et Philippe Marchand (1989-1992) puis d’Élisabeth Guigou (PS), d'abord au ministère de la Justice (1997-2000) puis au ministère de l'Emploi et de la Solidarité (2000-2002)[5] - [1].

En 1988, il est rapporteur de la Commission de la transparence financière de la vie politique (CTFVP)[1].

Il est nommé directeur de cabinet de Christiane Taubira, ministre de la Justice, le . Il quitte ses fonctions pour revenir au Conseil d’État en [6] - [7] - [8]. Il est alors remplacé par Christine Maugüé[9].

Enseignant

Il est professeur associé à l'université Paris I de 1996 à 2006.

Par décret du , il est nommé professeur des universités en droit public à la faculté de droit et de science politique de l'université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines[10], mais n'y exerce plus depuis 2012.

Il enseigne également à l'ENA et à l'IRA à travers une conférence annuelle sur les droits, les obligations et la déontologie des fonctionnaires.

Il préside l'association Services publics jusqu'en 2012.

Activités ultérieures

En , il est nommé président du comité scientifique de l'Institut national des hautes études de la Sécurité et de la Justice[11].

En il est nommé président du conseil d'administration de l'Institut Pasteur[12].

En , il est pressenti par le Président de la République pour la présidence de la commission chargée du contrôle de l'application de l’article 25 de la Constitution (Yves Guéna étant décédé), relative au découpage électoral, mais le président du Sénat annonce refuser d'organiser son audition alors que la session ordinaire se termine[11].

Si le candidat est adoubé par la commission des lois de l’Assemblée nationale le (17 voix pour et 2 contre), cette nomination n’a pas reçu l’aval du Sénat qui a refusé de se prononcer. Le président de la République fait cependant publier le un décret au Journal officiel pour un mandat allant jusqu’au . Le président Les Républicains de la commission des lois du Palais du Luxembourg Philippe Bas, dénonce dans un communiqué « une atteinte inédite aux droits du Parlement » alors qu'« aucune raison ne justifie cette nomination tardive et précipitée, écrit-il, eu égard à la vacance du poste de président de la commission prévue à l’article 25 de la Constitution depuis avril 2015 et à la proximité des élections présidentielle et législatives[13] ».

Le décret de nomination a été définitivement validé par la décision du Conseil d’État, qui a jugé que « le refus de réunir la commission des lois a mis le Président de la République dans l’impossibilité de recueillir son avis dans les conditions prévues par le dernier alinéa de l’article 13 de la Constitution ; il a également rendu impossible le respect de la règle résultant de l’article 5 de l’ordonnance du qui prévoit que le scrutin correspondant au vote émis par chacune des commissions permanentes doit être dépouillé au même moment dans les deux assemblées »[14].

En , il est nommé référent déontologue du ministère de l'Intérieur[15]. La même année, il intègre le Comité pour l'histoire préfectorale[16].

Sa biographie de Marie-Georges Picquart est Ă  l'origine du film J'accuse de Roman Polanski[17].

DĂ©corations

Publications

Ouvrages

Dans son ouvrage Déontologie des fonctions publiques, Christian Vigouroux s'est intéressé au thème de la désobéissance et de la loyauté dans le service public[2]. Cela l'a amené à se pencher sur l'histoire du colonel Picquart[2], qui fut arrêté, contraint à l'exil et banni de l'armée pendant dix ans pour avoir tenté de convaincre ses supérieurs de l'innocence du capitaine Dreyfus.

  • DĂ©ontologie des fonctions publiques 2013-2014 : droits, obligations, garanties, discipline, 2e Ă©dition, Dalloz, 2012, 731 p. (1re Ă©dition 1995)
  • Georges Picquart, dreyfusard, proscrit, ministre : La justice par l'exactitude, Dalloz, 2008 ; rĂ©Ă©d. Georges Picquart, la biographie, Dalloz, 2019 2010 : prix de la Fondation Seligmann contre le racisme, l'injustice et l'intolĂ©rance[2].
  • Du juste exercice de la force, Odile Jacob, 2017

Rapports

Notes et références

  1. « Christian Vigouroux au cabinet de la ministre de la justice », AFP, 19 mai 2012, consulté le 10 mars 2013.
  2. « Christian Vigouroux », Biennale du livre d'histoire de Pontivy, 4 avril 2010, consulté le 10 mars 2013.
  3. La section du rapport et des Ă©tudes
  4. Voir sur recherche.conseil-etat.fr.
  5. Homme d'Intérieur à la Justice, L'Express, 31 octobre 2012.
  6. Taubira voit partir son plus proche collaborateur, Le Figaro, 12 mars 2013.
  7. Taubira perd son directeur de cabinet, Le Figaro, 13 mars 2013.
  8. Les départs se succèdent au cabinet de Christiane Taubira, Le Monde, 20 mars 2013.
  9. Une femme Ă  la tĂŞte du cabinet Taubira, Le Figaro, 22 mars 2013.
  10. Décret du 13 février 2007 portant nomination (enseignements supérieurs)
  11. Wassinia Zirar, « Bataille autour de la Commission de contrôle du découpage électoral », acteurspublics.com, (consulté le ).
  12. « Christian Vigouroux, un juriste en quête d’injustice à réparer »,
  13. Wassinia Zirar, « La nomination du président de la Commission de contrôle du découpage électoral fait polémique », acteurspublics.com, (consulté le )
  14. « Décision 411788 », sur www.conseil-etat.fr (consulté le ).
  15. « Arrêté du 1er juin 2018 »
  16. Voir sur legifrance.gouv.fr.
  17. Centre France, « Cinéma - Pourquoi Roman Polanski remercie un juriste creusois dans le générique de son film "J'accuse" », sur www.lamontagne.fr, (consulté le )
  18. DĂ©cret du 13 mai 2016 portant promotion et nomination (lire en ligne).

Liens externes

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