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Chartreuse de Ara Christi

La chartreuse Notre-Dame de Ara Christi ou chartreuse de l'Autel-du-Christ[1], en espagnol : Cartuja de Altar de Cristo, est un monastÚre de Chartreux situé à El Puig de Santa Maria dans la province de Valence en Espagne.

Chartreuse Notre-Dame de Ara Christi
Domus ArƓ Christi
Chartreuse Notre-Dame de Ara Christi
Chartreuse Notre-Dame de Ara Christi
Existence et aspect du monastĂšre
Nom local catalan : Cartoixa d'Aracristi
espagnol : Cartuja de Ara Christi, Cartuja de Altar de Cristo
Identité ecclésiale
Culte Catholique
DiocĂšse Valence
Type Chartreuse masculine
Présentation monastique
Province cartusienne Catalogne
Patronage Notre-Dame
Historique
Date(s) de la fondation 1585
Fermeture 1835
Architecture
Architecte FrĂšre Antonio Ortiz
Dates de la construction 1602-1641
Protection Bien d'intĂ©rĂȘt culturel (BIC)
Localisation
Pays Drapeau de l'Espagne Espagne
Communauté autonome Drapeau de la Communauté valencienne Communauté valencienne
Province Valence
Comarque Horta Nord
Commune El Puig de Santa Maria
CoordonnĂ©es 39° 35â€Č 41″ nord, 0° 19â€Č 14″ ouest
Géolocalisation sur la carte : Communauté valencienne
(Voir situation sur carte : Communauté valencienne)
Chartreuse Notre-Dame de Ara ChristiDomus ArƓ Christi
GĂ©olocalisation sur la carte : Espagne
(Voir situation sur carte : Espagne)
Chartreuse Notre-Dame de Ara ChristiDomus ArƓ Christi

Histoire

En 1582, Elena ou HĂ©lĂšne Roig (†1585), fille de Thomas Roig; veuve du chevalier de Valence, Gaspar ArtĂ©s, seigneur d'AlmĂ ssera ; hĂ©ritiĂšre fiduciaire de son frĂšre Christophe, chevalier, docteur en droit de l'universitĂ© de Valence, chanoine de la cathĂ©drale de Valence et inquisiteur d'Aragon, Ă  Saragosse[1]; lĂšgue Ă  la chartreuse de Val de Christo, une ferme situĂ©e prĂšs de El Puig, communĂ©ment appelĂ©e MossĂ©n Roig (PĂšre Roig), qui comprend des terres et un moulin Ă  farine. Le 7 avril 1585, le pĂšre Sanxo AnyĂł, le pĂšre Joaquim AmigĂł et le pĂšre Michel de Vera, premier prieur, prennent possession du domaine devant le notaire de Valence pour Ă©tablir une nouvelle fondation, Notre-Dame d'Ara Christi. Cet acte est entĂ©rinĂ© par le chapitre gĂ©nĂ©ral de l'ordre la mĂȘme annĂ©e, un an plus tard, le 20 avril 1586, l'archevĂȘque Juan de Ribera la rĂ©alise.

Dom Michel de Vera, doit lutter contre l’opposition des chartreuses de Porta CƓli et de Val de Christo, qui trouvent la fondation trop rapprochĂ©e. En 1590, Philippe II accorde des secours et se dĂ©clare fondateur.

L'hĂ©ritage du fondateur ne comprend aucun revenu pour l'entretien du monastĂšre. En 1609, elle reçoit l'hĂ©ritage considĂ©rable de AndrĂ© Capella (ca), chartreux et Ă©vĂȘque d’Urgell auquel s'ajoutent les possessions que les frĂšres LledĂł possĂšdent devant le monastĂšre; ainsi que les donations du notaire Marc Antoni Bernich, avec lesquelles une partie du cloĂźtre primitif est construit en 1611. Sous le priorat de Francesc Almenar, on planifie la construction d'un nouveau monastĂšre, en suivant le plan de la Chartreuse d'Aula Dei, d'oĂč Almenar est originaire. Les travaux commence par l'Ă©glise le 6 fĂ©vrier 1621, la premiĂšre pierre est posĂ©e le 4 mars suivant. Les constructions achevĂ©es en 1641.

En 1700, la communautĂ© est victime de la Guerre de Succession d’Espagne, les Chartreux se rangent du cĂŽtĂ© de l'Autriche ; En 1712 le chapitre gĂ©nĂ©ral interdit la rĂ©ception des novices Ă  cause du manque de ressources. Une donation en 1715 la met financiĂšrement Ă  l’aise.

En 1784, les Chartreux espagnols se séparent de l'obéissance à la Grande Chartreuse et la congrégation nationale est formée. Ara Christi est la résidence du vicaire général de la congrégation cartusienne espagnole.

La communauté doit se disperser pendant la guerre d'indépendance espagnole de 1808 à 1815. La chartreuse est pillée en 1808, par la Grande Armée, qui détruisent ses peintures et ses ornements intérieurs. En 1811, les troupes espagnoles de Don José Lardizåbal, sous les ordres de José Pascual de Zayas y Chacón, sont postées à la chartreuse au moment de la bataille de Sagonte[2] - [3].

Elle est dĂ©finitivement supprimĂ©e avec toutes les maisons religieuses d’Espagne, Ă  cause du dĂ©samortissement de MendizĂĄbal qui organise la confiscation des propriĂ©tĂ©s des congrĂ©gations en 1835.

Le couvent abrite par la suite des capucins, qui abandonnent le couvent dans les années 1970 du fait de son état délabré.

AprĂšs des annĂ©es d'oubli et de nĂ©gligence, la chartreuse est dĂ©clarĂ©e bien d'intĂ©rĂȘt culturel en 1996 et depuis 1999, la restauration du monastĂšre, bien que non exempte de controverse, est en cours sur une initiative privĂ©e. La chartreuse est actuellement une propriĂ©tĂ© privĂ©e de la sociĂ©tĂ© immobiliĂšre Grupo Ciudadela, complexe hĂŽtelier, sportif et de loisirs.

Personnalités liées à Ara Christi

Prieurs

Le prieur est le supérieur d'une chartreuse, élu par ses comprofÚs ou désigné par les supérieurs majeurs.

  • 1582-1586 : Miguel ou Michel de Vera y Santangel (1532-1587), nĂ© Ă  Saragosse en 1532, entre Ă  Porta CƓli en 1554. Il est employĂ© aux nĂ©gociations qui prĂ©cĂ©dent la fondation d’Aula Dei en 1563-1565, puis revient Ă  Porta CƓli, nommĂ© prieur en 1570. Il est dĂ©noncĂ© devant l'Inquisition en 1571[note 1]. Le tribunal de Valence le banni pour une pĂ©riode de dix ans, mais avant que la peine ne soit purgĂ©e, les moines demandent aux inquisiteurs de lui permettre de retourner au monastĂšre, il passe au priorat d’Ara Christi en 1582, et revient prieur Ă  Porta CƓli en 1586. Il a Ă©crit quelques Ɠuvres en latin et traduit en espagnol la Summa de la perfecciĂłn Cristiana de Lanspergi, imprimĂ©e Ă  Valence en 1600.
  • Joaquim AmigĂł
  • 1600-1611 : Pere Mateo
  • 1615-1624 : Francesc Almenar
  • 1624-1627 : Vincent de Las Cuevas (†1658), nĂ© prĂšs de Teruel Ă  la fin du 16e siĂšcle, il fait profession Ă  la chartreuse d’Aula Dei, prieur d’Ara Christi en 1624, puis d’Aula Dei en 1627 ; dĂ©posĂ© en 1631, nommĂ© prieur de Las Fuentes en 1640, puis de nouveau Ă  Aula Dei en 1645, et la mĂȘme annĂ©e Ă  Majorque. DĂ©posĂ© en 1647, prieur d’Aula Dei en 1651. DĂ©posĂ© en 1656.
  • 1642-1645 : François PallĂĄs y Peñarroya (1590-1656), nĂ© Ă  Valence de haute noblesse, page de l’archevĂȘque saint Jean de Ribera, Ă©tudie le droit civil et canonique Ă  Salamanque. Le 17 fĂ©vrier 1618, il prend l’habit chez les capucins et devient un directeur rĂ©putĂ©. Le 7 septembre 1626 il prend l’habit Ă  la chartreuse du Val de Christo, vicaire Ă  Via CƓli , revient Ă  Val de Christo. En 1642, il est nommĂ© prieur d’Ara Christi. DĂ©posĂ© en 1645, il revint Ă  Val de Christo.
  • 1653-1657 et 1662-1662 : Juan Bautista Giner Y Aragon (1593-1665), nĂ© Ă  Valence en 1592, titulaire d’un doctorat, clerc, puis prĂȘtre, bĂ©nĂ©ficier de San Esteban de Valence, il fait profession Ă  la chartreuse d’Ara Christi, le 8 dĂ©cembre 1640, premier profĂšs de la maison. Il y est rapidement nommĂ© vicaire, puis prieur en 1653. DĂ©posĂ© en 1657, il le redevint en 1662 pour quelques mois. Il mourut le 30 mars 1665.
  • 1738-1746 et 1751-1753 : JosĂ© Flory Rosell (1691-†1753), nĂ© Ă  Segorbe, Ă©tudie Ă  l’universitĂ© de Valence, prĂȘtre sĂ©culier, profĂšs d’Ara Christi en 1728, maĂźtre des novices, vicaire, procureur, archiviste et enfin prieur en 1738. En 1746, transfĂ©rĂ© au priorat de Porta CƓli, pour redevenir prieur d’Ara Christi en 1751.

Autres

  • AndrĂ© Capella (ca)(1529-†1609), nĂ© Ă  Valence en 1529, entre chez les JĂ©suites, maĂźtre des novices et recteur du collĂšge de sa ville natale. Il fait profession Ă  la chartreuse de Scala Dei en 1570. Il est prieur de Porta CƓli en 1574, de Scala Dei en 1575, du Paular en 1576, de Naples en 1579, de Milan en 1581, et Ă  nouveau de Scala Dei en 1584. ChargĂ© par le roi de la rĂ©forme des BĂ©nĂ©dictins et des chanoines rĂ©guliers d’Espagne, il est nommĂ© Ă©vĂȘque d’Urgell en 1588. Il favorise les chartreux de Scala Dei et d'Ara Cristi. Dans ses Ɠuvres, il met l'accent sur les Livres d'oraison.

Architecture

Portail
Portail

Il se compose d'un bĂątiment Ă  deux ouvertures, appartenant Ă  des pĂ©riodes diffĂ©rentes. Le premier (1724-1733) est l'Ɠuvre du tailleur de pierre Josep Montana et correspond Ă  la façade et au portail principal, mais le corps suivant est antĂ©rieur (1611-1612) et est prĂ©cĂ©dĂ© d'un autre portail, Ɠuvre de PĂšre CondĂ©, d'Antoni Ortiz et de TomĂ s Pains.

Intérieure de la coupole de l'église
Eglise

Sa façade est trĂšs sĂ©vĂšre et est surmontĂ©e de pinacles. Elle a un dĂŽme en forme de boĂźte trĂšs stylisĂ©, surmontĂ© d'une niche et trois fenĂȘtres pour l'Ă©clairage intĂ©rieur de l'Ă©glise. Elle est structurĂ©e en trois sections: un transept, surmontĂ© d'un dĂŽme et la tĂȘte.

La nef centrale est couverte de quatre voĂ»tes nervurĂ©es en forme d'Ă©toile et de deux simples, oĂč se trouvent vingt-quatre clĂ©s en bois dorĂ©es et polychromes (1625) du sculpteur aragonais Juan Miguel Orliens, superposĂ©es aux clĂ©s en pierre. Chaque section de la voĂ»te est encadrĂ©e par des pilastres corinthiens couronnĂ©s de fines parenthĂšses dans la frise, sur lesquelles repose une simple architrave. Aujourd'hui, les chƓurs conventuels et le maĂźtre-autel n'existent plus, mais la pigmentation d'origine des murs est prĂ©servĂ©e. Comme d'habitude dans les chartreuses, les six chapelles latĂ©rales sont sĂ©parĂ©es de l'Ă©glise et sont symĂ©triquement reliĂ©es les unes aux autres par la perforation des solides contreforts. Ils montrent ainsi un style acadĂ©mique marquĂ© dans leur configuration. Un clocher austĂšre en briques, construit entre 1639 et 1640, se dresse du cĂŽtĂ© est du transept. Un autre Ă©lĂ©ment notable de l'Ă©glise est son dĂŽme, Ă©tant l'un des premiers dĂŽmes extradĂ©s construits sur les terres hispaniques depuis celui l'Escurial, dĂ©jĂ  terminĂ© en 1631. Il est soutenu par quatre pendentifs sculptĂ©s dont les Ă©vangĂ©listes supĂ©rieurs sont situĂ©s le tambour, la coquille de la coquille et la lanterne, tous dĂ©corĂ©s avec le sgraffito polychrome, le plus beau et le plus ancien dans le pays valencien (c.1642). À la tĂȘte et au transept, il y a quatre portes qui cĂšdent la place au raid et aux deux claustrillos, respectivement. C'est dans cette piĂšce capitale de la chartreuse que des architectes les plus qualifiĂ©s de l'Ă©poque ont participĂ©, mettant en Ă©vidence Andreu Artic, Antoni Badenes, Marc Bonos, Francesc CatalĂ , Joan Claramunt, P. Boix, Bertomeu Fontanilla, UrbĂ  Fos, Esteve Gramalles, R Herrero del Real, TomĂ s Mellado, Fray Antoni Ortiz, Miquel Oviedo, Francesc Padilla, TomĂ s Panes, Jaume Rebull, DomĂ©nec Redolat, MosĂ©n Guillem Roca, Joan B.Tormo, Antoni Torrera, Joan B.

CloĂźtre de Levante
CloĂźtre de Levante

On y accĂšde par la porte cĂŽtĂ© Ă©vangile. Il est construit en pierre Godella, comme les autres cloĂźtres, il est l'Ɠuvre de Pere Azebedo et Antoni MirĂł. Il est structurĂ© en quatre galeries qui reprennent l'arrangement classique rĂ©interprĂ©tĂ© par Serlio d'arcs entre linteaux, qui viennent confirmer l'utilisation d'une architecture austĂšre et dĂ©sorganisĂ©e dans le monastĂšre. Ce n'est qu'avec l'Ă©rection des pilastres doriques dans les Ă©triers des arches, ainsi que le moulage des voussoirs, l'architrave , la frise et la corniche lui confĂšrent un certain contraste en mĂȘme temps qu'une plasticitĂ© extĂ©rieure. Plusieurs salles sont organisĂ©es autour de cet espace.

CloĂźtre majeur
CloĂźtre majeur

Ce grand cloĂźtre a servi d'inspiration pour les deux plus petits cĂŽtĂ©s de l'Ă©glise, et est l'Ɠuvre de TomĂ s Mellado et de son gendre Gaspar Sancho. Deux couloirs ont Ă©tĂ© partiellement perdus, un aspect qui n'a pas diminuĂ© l'importance de son architecture puisqu'un pourcentage Ă©levĂ© de la maçonnerie a Ă©tĂ© conservĂ©. À partir du 30 mars 1640, il fut utilisĂ© comme cimetiĂšre.

Notes et références

Notes

  1. pour avoir enseigné les doctrines luthériennes, y compris la consubstantiation, la justification par la foi et la libération du chrétien des commandements papaux.

Références

Bibliographie

  • Lefebvre, F.A., Saint Bruno et l’Ordre des chartreux, t. 2, Paris, Librairie catholique internationale, , 682 p. (lire en ligne), p. 357.
  • (es) Ferrer Orts, Albert, « En torno a la actividad constructiva en el reino de Valencia durante la primera mitad del siglo XVII. La Cartuja de Ara Christi (El Puig) », XVII CongrĂšs d'Historia de la Corona d'AragĂł, Barcelona-Lleida, 7-12 setembre del 2000, p. 1-16, 2 ill.
  • (es) Giner Y Aragon, Juan Bautista, « FundaciĂłn y progressos de Ara Christi, convento de religiosos cartuxos », Archivo HistĂłrico Nacional de Madrid, CĂłdices, 1.372 B, Édition critique et transcription d'Albert Ferrer Orts, prologue d'Antonio Ballester Ballester, AC 196, Salzbourg, 2003,92 p.
  • (ca) Navarro, Honorat, « FundaciĂł de la cartoixa d'Ara Christi ediciĂł », ediciĂł a cura de JesĂșs Villalmanzo Cameno, Valencia, Universitat de ValĂšncia, 2004.
  • Devaux, Augustin et Van Dijck, Gabriel, Nouvelle Bibliographie Cartusienne : Cartusiana, Grande Chartreuse, 2005, Maisons de l'Ordre, , 785 p. Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Images externes

(es) [vidéo] La Cartuja de Ara Christi sur YouTube


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