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Charles Daudet

Charles Daudet, plus connu au sein du mouvement libertaire sous son pseudonyme de Charles-Albert, né le à Carpentras (Vaucluse) et mort le au Kremlin-Bicêtre (Seine)[1], est un maître répétiteur, imprimeur, journaliste, militant antimilitariste, anarchiste puis socialiste[2] - [3].

Charles Daudet
Biographie
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Antimilitarisme, anarchisme, socialisme libertaire (en)

Biographie

Enseignant de philosophie au collège de Sedan, Charles-Albert travaille par la suite comme correcteur d'imprimerie.

Si l’on en croit Victor Méric, la fusillade de Fourmies, le , est pour lui un choc profond et l’élément déclencheur de son militantisme. Il fréquente alors avec assiduité les réunions et manifestations ouvrières et devint anarchiste. C’est à cette époque qu'il rencontre Jean Grave, lui-même condamné pour un article sur la fusillade.

Imprimeur libertaire

En 1892, tout en étant correcteur d’imprimerie à Lyon, il collabore à la presse libertaire (Entretiens politiques et littéraires, La Société Nouvelle, La Révolte, Les Temps Nouveaux).

Le , il crée, à Lyon, un hebdomadaire communiste libertaire, L’Insurgé, qui disparaît en [4].

Durant la période des attentats anarchistes, il est arrêté et séjourne en prison en .

En 1895, il fonde à Paris, une imprimerie destinée à satisfaire les besoins de la propagande anarchiste et où sont tirés les premiers numéros du Libertaire que vient de fonder Sébastien Faure[5].

Dès , il est un dreyfusard ardent à la suite de la publication du « J'accuse…! » de Émile Zola. C’est cette défense du capitaine dégradé qui l’engage, en 1899, aux côtés de Sébastien Faure à dénoncer le militarisme. Il milite en faveur de la grève des conscrits et de la désertion[2].

En 1905, avec Amédée Dunois, il s’oppose à Pierre Kropotkine lorsque dans Les Temps nouveaux, celui-ci déclare qu’il prendrait parti pour la France en cas de guerre avec l’Allemagne.

Francisco Ferrer

Charles-Albert accorde également beaucoup d’importance aux questions d’enseignement et de pédagogie libertaire. Grand ami de Francisco Ferrer, il devient, en 1908, secrétaire général de la Ligue internationale pour l’éducation rationnelle de l’enfance.

En 1909, avec Alfred Naquet et Charles-Ange Laisant, il lance le Comité Ferrer, pour la libération du pédagogue espagnol menacé de mort. Mais, malgré une vaste campagne, Ferrer est fusillé[6].

Dans Les Hommes du jour, Victor Méric le décrit : « Charles-Albert est avant tout un penseur, un homme de travail et de bibliothèque. Mais nous l’avons montré aussi homme d’action ».

Au printemps 1910, il est membre du Comité révolutionnaire antiparlementaire avec Jules Grandjouan qui mène une campagne abstentionniste à l’occasion des élections législatives. Par la suite, il soutint le projet de Parti révolutionnaire lancé par Miguel Almereyda.

En , lors de la Première Guerre mondiale, il se rallie à l’union sacrée et soutient le Manifeste des Seize avec Jean Grave et Kropotkine. Le , il déclare : « Partez sans amertume, partez sans arrière-pensée, camarades ouvriers, c’est bien pour la révolution que vous allez combattre ».

En , il adhère au Parti socialiste sur des bases unitaires entre majoritaires et minoritaires et en regrettant un parlementarisme excessif.

En 1928, il adhère au Parti républicain syndicaliste.

Sous l’Occupation, il écrit dans le journal collaborationniste La Gerbe. Arrêté à la Libération, il est libéré peu de temps après et se fait oublier[6].

Critique d'art et journaliste

Charles-Albert porte un grand intérêt à l’art et particulièrement à l’art social. Rédacteur fécond et maniant l’écrit avec une certaine aisance, critique d'art, il collabore à différentes publications libertaires comme Les Temps nouveaux, L'Humanité nouvelle et le Journal du peuple[7].

Il est l'auteur des ouvrages L'Amour libre (1899), Qu'est-ce l'art ? (1909) et de nombreuses brochures, dont Aux anarchistes qui s'ignorent (1895), L'Art et la société (1896), À Monsieur Émile Zola[8] (1898), Patrie, guerre et caserne. lettre à un prolétaire (1901), Politique et socialisme. Le préjugé parlementaire (1910), Au-dessus de la mêlée. Romain Rolland et ses disciples (1916)[2].

Fin de carrière

Charles-Albert se rapproche de Marcel Déat, qui en 1936, préface son ouvrage Une Nouvelle France. Sous l’Occupation, il écrivit dans le journal collaborationniste La Gerbe. Arrêté à la Libération, figurant dans la « liste noire » publiée par le CNE[9], il est libéré peu de temps après et se fait oublier.

Ĺ’uvre

  • L'Art et la sociĂ©tĂ©, confĂ©rence faite le , Paris, Bibliothèque de l'Art social, 1897, notice BNF.
  • Aux anarchistes qui s'ignorent, Bruxelles, 1895[10], Paris, Les Temps nouveaux, 1901, notice BNF.
  • Qu'est-ce que l'art ?, Paris, Schleicher frères, 1909, notice BNF.
  • Le socialisme rĂ©volutionnaire, avec Jean DuchĂŞne, Paris, Éditions de la Guerre sociale, 1912, notice BNF.
  • Au-dessous de la mĂŞlĂ©e : Romain Rolland et ses disciples, Paris, M. Rivière, 1916, notice BNF.

Bibliographie

Notices

Articles connexes

Notes et références

  1. Archives du Vaucluse, commune de Carpentras, acte de naissance no 286, année 1869 (avec mention marginale de décès) (page 54/66)
  2. Dictionnaire des anarchistes, « Le Maitron » : notice biographique.
  3. Data Bnf : notice.
  4. Henry Coston, Dictionnaire de la politique française, tome 1, Paris, Publications Henry Coston, 1967, texte intégral.
  5. Encyclopédie de la Troisième République : notice.
  6. Dictionnaire biographique, mouvement ouvrier, mouvement social : notice biographique.
  7. Vittorio Frigerio, Émile Zola au pays de l'Anarchie, Éditions littéraires et linguistiques de l’Université de Grenoble (ELLUG), 2006, page 149.
  8. https://ia601500.us.archive.org/30/items/CharlesAlbert/Charles%20Albert.pdf
  9. Les Lettres françaises, 16 septembre 1944, p. 1 — sur Retronews
  10. 627e séance, 18 juillet 1895, Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris, IV° série, tome 6, 1895, page 479.

Liens externes

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