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Charles-Marie-Esprit Espinasse

Charles-Marie-Esprit Espinasse né le à Castelnaudary (Aude) et tué à l'ennemi à la bataille de Magenta (Lombardie) le est un général et homme politique français, ministre de l'Intérieur et de la Sûreté générale du au et sénateur de 1858 à 1859.

Biographie

Il est le fils de Jean et de Germaine Robert (fille de Guillaume-Charles Robert). Il entre à l'école militaire de Saint-Cyr en 1833 et en ressort sous-lieutenant au 47e Régiment d'Infanterie de Ligne. Il effectue la première moitié de sa carrière en Afrique, notamment dans la Légion étrangère et est blessé durant la campagne d'Algérie (1835-1849). Promu capitaine au 1er régiment de chasseurs à pied (17 janvier 1841) puis chef de bataillon aux zouaves (184), il utilise l'innovation de la colonne "sans sac", ce qui lui permettra de faire faire à sa troupe "22 lieux en 26 heures", soit entre 85 et 100 km ![2]

Il passe ensuite au 22e léger puis au 42e régiment d'infanterie de ligne avec lequel il participe à l'expédition de Rome[3].

Promu Colonel du 42e de ligne (juillet 1851), il prend part Ă  la rĂ©pression des troubles qui surviennent Ă  Paris lors du coup d'État du 2 dĂ©cembre 1851. CasernĂ© au camp de l'Esplanade des Invalides, le 42e rĂ©giment commandĂ© par le colonel Espinasse, accompagnĂ© du 6e rĂ©giment, prend notamment sans coup fĂ©rir l'AssemblĂ©e nationale dans la matinĂ©e du 2 dĂ©cembre[4]. Durant les jours qui suivent le 2 dĂ©cembre, 26 884 personnes sont arrĂŞtĂ©es dans toute la France[5]. Environ 21 000 d'entre elles sont condamnĂ©es, notamment au bagne ou Ă  la transportation en AlgĂ©rie. Ces mesures de rĂ©pression, qui inquiètent le prĂ©sident Louis-NapolĂ©on Bonaparte[6], l'amènent Ă  dĂ©lĂ©guer en mission extraordinaire Espinasse, le gĂ©nĂ©ral Canrobert ainsi que le conseiller d'État Alexandre Quentin Bauchart, afin de rĂ©viser les dĂ©cisions prises et de prĂ©parer des mesures de grâce[5]. Au contraire de Quentin-Bauchart, Espinasse et Canrobert, chargĂ©s du Sud-Ouest et du Languedoc, font preuve de peu d'indulgence envers les condamnĂ©s avec un petit millier de grâces accordĂ©es, amenant alors Louis-NapolĂ©on Bonaparte Ă  user Ă©galement largement de son droit de grâce[7].

Quelques mois plus tard, le colonel Espinasse est promu général de brigade puis devient aide de camp au sein de la maison militaire de l'Empereur Napoléon III[3].

Lors de la guerre de Crimée, il commande une brigade de la première division de l'armée d'Orient (1854) mais est victime du choléra. Rétabli, il assiste au combat de la Tchernaïa, ainsi qu'à la bataille de Malakoff.

Portrait du général Espinasse.

Général de division (promu le 29 août 1855), grand-officier de la Légion d'honneur, inspecteur général de l'infanterie (1857), Espinasse devient, après l’attentat d'Orsini (14 janvier 1858), ministre de l'Intérieur et de la sûreté générale (7 février-). À cette fonction, il fait voter une loi de sûreté générale. Mais sa tentative pour contraindre les administrations hospitalières d'échanger leurs biens-fonds contre des rentes sur l'État trouble tellement l'opinion publique que Napoléon III se désolidarise de son ministre et, par décret du , le nomme sénateur pour l'écarter sobrement du gouvernement[3].

Il reçoit, en 1859, un nouveau commandement dans l'armée et participe à la campagne d’Italie. Il est tué, le 4 juin 1859, à la bataille de Magenta.

Famille

Marié en 1853 à Marie Festugière, fille de Adrien Festugière de Ruat, maître de forges, et de Julia Marie Antoinette O'Tard de La Grange, il eut trois enfants : le général Louis Napoléon Eugène Jules Jean Espinasse, Adrienne (épouse du général Philippe de Fontenilliat) et Germaine.

Distinctions

Notes et références

  1. « https://francearchives.fr/fr/file/ad46ac22be9df6a4d1dae40326de46d8a5cbd19d/FRSHD_PUB_00000355.pdf »
  2. Joseph Vantini, De la Guerre en Afrique, Éditions de la Germonière (réimpr. 2023), 3e éd. (ISBN 9798375227924), chap. 5 (« Marche sans sacs pour l'infanterie et avec la cavalerie allégée ») :
    « Au mois d’avril 1846, un bataillon de zouaves, commandĂ© par le chef de bataillon de l’Espinasse, Ă  fait 22 lieues, en 26 heures, Ă  la poursuite d’Abd-el-Kader. Le lendemain, après un repos d’une nuit, ce bataillon se remettait en marche avec la mĂŞme ardeur. »
  3. Biographie, Extrait du « Dictionnaire des Parlementaires français », Robert et Cougny (1889)
  4. Voir le récit de la prise de l'Assemblée nationale dans la notice du Sénat
  5. Les commissions mixtes de 1852, Criminocorpus.
  6. Pierre Milza, Napoléon III, Perrin, 2006, p. 268.
  7. Voir le tableau de Maurice Agulhon dans 1848 ou l'apprentissage de la RĂ©publique 1848-1852, Paris, Le Seuil, 1973 p. 235-236 repris par criminocorpus.cnrs.fr.
  8. Le général Espinasse, article de Bernard Petit in Dictionnaire du Second Empire, dir. J. Tulard, Fayard sur le site napoleontrois.fr
  9. « Cote LH/906/54 », base Léonore, ministère français de la Culture, vue 1 / 27.
  10. « Espinasse », base Léonore, ministère français de la Culture

Annexes

Bibliographie et sources

  • « Charles-Marie-Esprit Espinasse », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, Edgar Bourloton, 1889-1891 [dĂ©tail de l’édition]
  • Larousse du XXe siècle

Liens externes

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