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Château de Cerisy-la-Salle

Le château de Cerisy-la-Salle est une demeure, du début du XVIIe siècle, qui se dresse sur le territoire de la commune française de Cerisy-la-Salle, dans le département de la Manche, en région Normandie.

Château de Cerisy-la-Salle
Présentation
Type
Fondation
XVIIe siècle
Style
Occupant
Propriétaire initial
Jean Richier
Patrimonialité
Localisation
Localisation
Coordonnées
49° 01′ 19″ N, 1° 17′ 19″ O
Carte

Le château est protégé en totalité aux monuments historiques.

Localisation

Le château est situé, au cœur d'une campagne vallonnée et verdoyante, sur une éminence dominant la vallée de la Soulles, à 500 mètres au sud-ouest de l'église Saint-Pierre-et-Saint-Paul, sur la commune de Cerisy-la-Salle, dans le département français de la Manche.

Historique

À l'origine la seigneurie de Cerisy, qui s'étendait sur les paroisses de Montpinchon et de Cerisy, est la possession des Pirou. À leur extinction, le fief passe à la famille de Grimouville, puis aux Richier, qui le conserveront jusqu'à la Révolution[1].

Le château actuel est construit, sous Louis XIII, entre 1613 et 1625[2], après l’édit de Nantes et les guerres de religion, par Jean Richier, fervent huguenot qui craignait les persécutions religieuses. C'est à lui que l'on doit la création du marché hebdomadaire, le samedi, et l'établissement de deux foires annuelles, à la Saint-Martin. Les Richier était une famille de la noblesse protestante. Un Jacques Richier, pasteur protestant, sieur de la Hutière (Cerisy-la-Salle), sera expulsé de France pour ses convictions. Un autre membre de cette famille dut abjurer le protestantisme afin de pouvoir hériter des biens de la seigneurie de Cerisy. Cependant, un Jacques Richier (1708-1771) sera évêque catholique de Lombez[1].

Élisabeth Le Loup de Hiesville, veuve de Jean Richier, le bâtisseur du château, eut à héberger 80 dragons, qui se livrèrent à de nombreuses dragonnades[1]. Le château était le siège de l'une des 20 paroisses protestantes du département[3]. Le château est agrandi en 1756[2].

GĂ©dĂ©on Richier (1752-1807)[1], alors seigneur du lieu au moment de la RĂ©volution et qui en Ă©tait entrĂ© en possession en 1781, verra la confiscation et la vente de tous ses meubles Ă  la suite de son Ă©migration. Officier et chef d'escadron de cavalerie aux chasseurs du Hainaut, il avait rejoint l'armĂ©e des princes. Le 18 germinal an II ()[1], le district de Coutances vend le château comme bien national qui finit par Ă©chouer en 1819, pour la somme de 40 000 francs, entre les mains de Joseph Savary (1774-1854), nĂ© Ă  Notre-Dame-de-Cenilly ancĂŞtre des propriĂ©taires actuels[1] - [note 1].

Le château est occupé par les Allemands pendant la Seconde Guerre mondiale et en font leur Kommandantur et un hôpital après le Débarquement. Le , Cerisy est détruit mais le château épargné. Après-guerre, seules 8 pièces sont habitables, le château ayant beaucoup souffert. La bibliothèque héberge l'école municipale. Anne Heurgon-Desjardins (1899-1977), le restaure pendant 25 ans, et en 1970, une soixantaine de chambres sont déjà habitables[5].

Le château accueille depuis 1952 le Centre culturel international[2], fondée par une descendante de Joseph Savary, Anne Heurgon-Desjardins (1899-1977), dans le prolongement des « Décades de Pontigny » (1910-1939) créées par son père Paul Desjardins. Ainsi le château a accueilli des « rencontres » sur Barbey d'Aurevilly, l'Humour Normand, la Contre-Réforme, les Normands en Sicile, l'Architecture normande médiévale, les manuscrits et enluminures, etc. Ont notamment participé à ses rencontres : Raymond Aron, Jean-Marie Domenach, Jean Follain, Alain Robbe-Grillet, Clara Malraux, Eugène Ionesco, Roland Barthes, Jacques Derrida, Elie Wiesel, Michel Tournier, Umberto Eco, Carlo Ginzburg etc. Le château était en 2018 la possession d'Édith Heurgon, la petite-fille de Paul Desjardins.

Description

Le château, de style classique, entre place forte et demeure de plaisance, adopte le plan bastionné des manoirs de la fin du XVIe siècle. L'imposant corps de logis central, haut d'un étage sur rez-de-chaussée, édifié en schiste et granit, flanqué de quatre pavillons d’angle à plan légèrement losangé, est protégé sur trois côtés par des douves sèches. Un cinquième pavillon, contenant l'escalier, placé au centre du logis, est coiffé d'un clocheton. L'étage est surmonté par les combles avec un toit en forte pente et éclairés par une unique lucarne centrale. L’alignement de la façade nord et les ponts datent de 1756. D’un style grave et noble, les éléments décoratifs se limitent aux lucarnes des pavillons, aux bandeaux horizontaux et à la polychromie des matériaux (grès rouge et granit). Les nombreuses fenêtres par lesquelles le château s'éclaire ont été ajoutées à partir du XIXe siècle[5].

À l’intérieur, on note l’escalier monumental, les cheminées en granit, l’ancienne salle basse avec son plafond peint style Louis XIII, ainsi que le salon de boiserie, le grand salon, l’ancienne cuisine, les combles.

La ferme, contemporaine du château, avec quelques éléments antérieurs, adopte un plan en « L », tandis que d’autres bâtiments (les écuries, l’orangerie, les serres) sont postérieurs.

À l’ouest et au nord, les ruines du manoir précédent, avec une échauguette, ainsi que le platane bicentenaire dominent un étang remplaçant d’anciens viviers et ayant servi de déversoir au moulin.

Protection aux monuments historiques

La ferme.

Au titre des monuments historiques[6] :

  • les dĂ©pendances, sauf celles classĂ©es, sont inscrites par arrĂŞtĂ© du ;
  • le château avec ses dĂ©cors peints ; les terrasses, les fossĂ©s et leurs ponts, les vestiges de l'ancien château, notamment la barbacane, et la ferme Ă  l'exclusion des Ă©curies situĂ©es au nord-est du château, sont classĂ©s par arrĂŞtĂ© du .

Notes et références

Notes

  1. Monsieur Anicet Levavasseur d'Hiesville († 1818), écuyer, est seigneur-patron d'Hiesville et de Cerisy[4].

Références

  1. HĂ©bert et Gervaise 2003, p. 150.
  2. René Gautier et al. (préf. Jean-François Le Grand, postface Danièle Polvé-Montmasson), 601 communes et lieux de vie de la Manche : Le dictionnaire incontournable de notre patrimoine, Bayeux, Éditions Eurocibles, coll. « Inédits & Introuvables », , 704 p. (ISBN 978-2-35458-036-0), p. 143.
  3. HĂ©bert et Gervaise 2003, p. 84.
  4. SĂ©bastien Fautrat, Digosville : D'autrefois Ă  nos jours, Valognes, Imprimerie Icl Graphic, , 358 p. (ISBN 979-10-91566-14-8), p. 11.
  5. « Secrets de châteaux et manoirs - Cotentin - Saint-Lô - Coutances », La Presse de la Manche, no Hors-série,‎ , p. 97 (ISBN 979-1-0937-0115-8).
  6. « Château de Cerisy », sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.

Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

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